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EAN : 9782702112649
259 pages
Calmann-Lévy (01/04/1994)
4.5/5   3 notes
Résumé :
« Ce livre, d’une tendresse pudique, a été écrit avec la sensibilité de l’auteur, et il va droit à celle du lecteur.
À travers son héros, Alain Absire exalte l’imaginaire, glorifiant la littérature, le cinéma de l’art, qui nourrissent le rêve et lui donnent sa force magique. Mais surtout, il a réussi un magnifique plaidoyer pour la différence. »
Françoise de Comberousse, « France-Soir »
Prix libre 1984

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ignore si l'auteur a voyagé en Roumanie ou s'il a quelques rapports privilégiés avec la Roumanie, mais le fait est qu'il connaît bien son sujet. Mis à part quelques erreurs dans les noms propres roumains (mon édition date de 1984), les références à ce pays, qui m'est si cher, sont criantes de vérité.
Il évoque subtilement la surveillance par le Securitate, l'interdiction d'entretenir des relations avec les étrangers, pour ne citer que quelques éléments, ainsi que le terrible tremblement de terre du 4 mars 1977.
L'histoire de Vasile Evănescu est à la fois touchante et triste. L'ambiguïté de la fin la rend encore plus émouvante et je dirais qu'elle se situe sous le signe de l'évanescence suggérée par le patronyme du protagoniste.
La narration est linéaire, mais sa simplicité n'est qu'apparente, car le récit mêle échange épistolaire entre Vasile et Isabelle Gantier, française rencontré à Bucarest et journal intime tenu par Vasile.
L'amitié qui lie Vasile à Isabelle n'est pas si innocente (elle a tout d'une histoire d'amour naissante), tandis que celle qui le lie à Octavian est celle d'un parcours initiatique.
Paris est si bien décrite en peu de mots, tandis que la France est ce « pays plein de musées, de théâtres, de grandes librairies, de cinémas, de magasins ouverts tard le soir... » (p. 192).
Le roman est dédié à André Rollin et comporte une très belle épigraphe de Nina Cassian. Les poèmes de George Bacovia servent de fil rouge à la narration. Sont également cités Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire, Adrian Păunescu, Mihai Eminescu, Ion Pillat et Maria Banuș.
J'ai adoré les références aux peintres, notamment roumains, ainsi qu'à Guy Gladwell (p. 242) que je ne connaissais pas.
Un roman très réussi sur la différence et sur l'art.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
On y projetait un film polonais doublé en roumain : « la Terre de la grande promesse », elle tenait absolument à le voir.
[...]
« Il faut considérer cette projection comme un événement, ajouta-t-elle, les films de Wajda passent rarement les frontières roumaines. Je crois qu'on ne l'aime pas trop ici. On ne tolère ses œuvres que lorsqu'elles s'en prennent ouvertement au capitalisme. »
Elle marqua un petit temps.
« Allez-vous parfois au cinéma ? J'ai vu plusieurs films roumains. Je les trouve vraiment très… conformistes, plutôt ennuyeux : « la Forêt des pendus », « la colonne Trajan », « les Daces », que des films historiques, on ne fait rien d'autre. J'ai vu « les Flots du Danube » aussi, de Liviu Ciulei. Celui-là n'est pas trop mal fait. Mais tout de même, les histoires d'espions clandestins avec des odieux fascistes et les militants communistes sans peur et sans reproche, on en a vite assez. Croyez-moi, Wajda, c'est quand même autre chose ! Venez, vous ne le regretterez pas. »
(p. 124-125)
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Il y eut d'autres découvertes, les jours suivants : « L'Alibi » de Maria Banuș, poème de la course, la fuite éperdue ; « Ardeur », de Miron Radu Paraschivescu, hymne de l'amour ardent, du désir, de la passion charnelle ; « J'attends », d'Eugen Jebeleanu, deux strophes brèves sur l'impatience et la soif de mourir, sur la peur de la hache qui fend la tempe, en plein sommeil.
Tant de nouveautés le comblaient de joie. Chacune révélait une sensibilité, une écriture, un univers particulier qu'il s'efforçait de comprendre, de pénétrer, de partager. Des mondes peuplés d'images inconnues s'offraient à lui, le temps d'une lecture, d'une copie, d'une répétition, de mémoire et à voix haute.
(p. 82-83)
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Vers huit heures et quart, les haut-parleurs crachèrent une information : le président de la République, président du conseil d'État, président du conseil de Défense, président du conseil de l'Économie et secrétaire du Comité central, Nicolae Ceaușescu, viendrait en personne, ce matin même, réconforter les victimes de « ce terrible séisme qui mettait à l'épreuve le courage et la force du peuple roumain ». Il s'avérait donc nécessaire d'évacuer les gravats qui obstruaient les rues de Bucarest, afin que le cortège présidentiel puisse circuler. Tous, policiers, soldats, miliciens et sauveteurs civils, se devaient d'accomplir cette tâche en priorité.
Les hommes au travail autour de Vasile, cessèrent aussitôt de creuser, soulever, écarter, déplacer. Ils se rassemblèrent, avec leurs outils, près de ces corps allongés que personne ne songeait encore à évacuer, alignés sur le trottoir, le visage caché, entièrement dissimulés sous des draps ou des couvertures.
L'une des extrémités de la rue restait en partie obstruée par des arbres déracinés, les voitures écrasées, des pans de murs affaissés, abattus. Ils s'y précipitèrent, tous.
Qu'importait leur obéissance servile ! Vasile continuerait, seul, à chercher son ami qui, il en gardait la certitude, se trouvait là, quelque part sous cet amas informe.
(p. 177-178)
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Si mon imagination ne produit ni ne rapporte rien, elle est néanmoins essentiellement active. Grâce à elle, j'atteins souvent l'équilibre, la plénitude, l'épanouissement absolu de l'artiste et du créateur.
(p. 247)
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Vasile Evănescu était né en 1958 au pied des Carpates, près de Brașov, deuxième ville de Roumanie. Sa vraie patrie était celle des forêts, des églises, des châteaux fortifiés de Transylvanie, des rideaux de saules, des croix peintes et sculptées au bord des sentiers, des palissades blanches, des haies de branches tressées. Il garda ces paysages en lui, et, plus tard, ces montagnes et ces plaines, ces bastions, ces ruines et ces défilés, firent grandir encore son sentiment d'immense solitude.

(incipit)
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Alain Absire, Président de la SOFIA (Société française des intérêts des auteurs de l'écrit).
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