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Michèle Valencia (Traducteur)
EAN : 9782283022849
432 pages
Buchet-Chastel (06/03/2008)
4.46/5   191 notes
Résumé :
Les Matins de Jénine est né du conflit politique le plus inextricable du siècle. En 1948, l'année de la naissance d'Israël, la famille d'Hassan et de Dalia, Palestiniens soudés à la terre de leurs ancêtres dans le village d'Ein Hod, vit au rythme des récoltes d'olives. Mais leur destin bascule le jour où Ismaïl, leur petit second, est enlevé par Moshe et Jolanta, un couple d'Israéliens en mal d'enfants. Rebaptisé David, Ismaïl est élevé dans l'ignorance de ses vérit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Cette fiction historique retrace la vie des membres de la famille Abulheja sur quatre générations, depuis 1941 à Ein Hod, un village palestinien où les habitants vivent de la culture des olives. En 1948, année de la création de l'état d'Israël sur les terres historiques de la Palestine, Ein Hod est détruit et occupé par les nouveaux arrivants. Les habitants du village doivent alors se réfugier dans le camp de Jénine où naitra Amal, la dernière de la famille Abulheja et pivot du roman.
Voici un ROMAN (et il est important de souligner qu'il ne s'agit pas d'un témoignage) dont l'intérêt majeur est de nous sensibiliser au conflit israelo-palestinien et au drame des Palestiniens qui croupissent depuis des décennies dans des camps de réfugiés. le but d'un tel roman n'est évidemment pas de fournir un témoignage objectif du conflit, cependant face au manichéisme évident du livre, on a forcément envie d'en savoir plus et de se documenter un peu sur les tenants et aboutissants de cette guerre éternelle. Comme tout un chacun, Ramallah, Hebron ou Gaza font partie des noms que j'entends presque quotidiennement aux informations internationales depuis les années 60, et pourtant, j'ai du mal à me faire une opinion arrêtée sur ce qui se passe sur ce bout de terre martyrisé, à la merci des armées et des politiques.
Une chose est certaine, en France en tous cas, il me semble qu'on a plus d'occasions d'entendre des témoignages d'un point de vue israélien que d'un point de vue palestinien, et ce livre est intéressant dans le sens où il se place d'un point de vue, pas totalement objectif évidemment, mais d'un point de vue palestinien. Et d'ailleurs, le terme « Al-Nakba », la catastrophe, qui désigne l'expulsion des Palestiniens en 1948 de leurs villes et de leurs villages ne nous est pas extrêmement familier car il est toujours gommé par une partie de la communauté israélienne, semble-t-il.
Au final, j'ai été très intéressée le récit historique qui permet d'appréhender la réalité humaine d'un peuple déraciné, beaucoup moins par les qualités littéraires du roman.
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Amal la narratrice de cette histoire est la plus jeune des trois enfants de la famille Abulheja implantée depuis plus de 40 générations à Ein Hod un village palestinien où il faisait bon vivre à l'ombre des oliviers millénaires.
Mais voilà que pour se donner bonne conscience des dirigeants occidentaux ont décidé à la fin de la seconde guerre mondiale d'offrir à un peuple sans terre, une terre sans peuple, selon leurs dires.
Mais lorsque les colons juifs sont arrivés, ils ont constaté que cette terre était occupée.
Alors ils ont, dès la création d'Israël en 1948, exilé les palestiniens dans des camps pour occuper leur terre, leurs villages.
Et c'est à travers les yeux d'Amal née dans un camp de réfugiés à Jénine, que l'auteure nous décrit le terrible destin des palestiniens, et de leur révolte considérée par les dirigeants occidentaux comme du terrorisme, eux qui voulaient seulement pouvoir continuer à vivre sur leurs terres ancestrales occupées par les nouveaux venus.
Un conflit qui aujourd'hui encore, 75 ans plus tard, continue à faire des morts parmi les hommes, les femmes et les enfants des deux cotés de la frontière, des deux côtés du mur, victimes collatérales de dirigeants occidentaux et de leurs décisions qui n'ont pour seul but que de régler un problème qui pour eux, n'en est pas un.
Un très joli roman historique malgré des descriptions de scènes atroces, mais qui magnifie un pays et qui est aussi un hymne à la famille, à l'amitié, à l'amour et à la vie qui se doivent d'être plus forts que la mort.
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je viens tout juste de terminer ce très beau roman, et j'en suis encore profondément bouleversée! L'auteure retrace l'histoire de toute une famille palestinienne, sur quatre générations, prise dans la tourmente de la guerre, dès 1948, et jusqu'à nos jours.

En écho, c'est celle de tout un peuple, dont l'auteur nous fait mesurer avec une très grande force la vie étouffée, bafouée, meurtrie, par une guerre sans merci, terrain des pires terreurs, des pires violences, des pires injustices.

Le récit évoque notamment certains des massacres les plus horribles perpétrés par l'armée israélienne.

Le personnage central du récit est une femme, Amal, et ses origines, son histoire familiale, sont la trame du roman. On remonte le fil du temps, et on voit l'histoire simple de la vie: les amours, les enfants, les espoirs, les rêves, qui essaie de garder à toute force quelque souffle, écrasée par l'étau de la guerre. (...)
Critique complète sur http://millepages.canalblog.com/
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Nous suivons ici le destin d'une famille palestinienne de la "nakba" de 1948 (la « catastrophe ») jusqu'au début des années 2000.
Il n'y a pas ici de littérature. On peut critiquer le style, la construction du livre, et le côté parfois un peu gnangnan du propos. Mais l'essentiel n'est pas là.
Car c'est un cri d'amour et de désespoir pour un peuple interdit d'existence.
L'État d'Israël est mis sans complaisance face à ses responsabilités.
Voilà un livre à faire lire aux jeunes qui n'ont pas vécu comme nous (de loin) l'essentiel de cette histoire et à ceux qui osent nous dire aujourd'hui que "l'antisionisme est la forme moderne de l'antisémitisme" (Macron). Ce qui est une absurdité.
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Un roman historique déchirant, bouleversant.
Les personnages sont fictifs, mais l'histoire douloureuse de la Palestine et des Palestiniens ne l'est pas.
Début du 20e siècle, le sionisme décrète ‘la Palestine, une terre sans peuple, pour un peuple sans terre, le peuple juif'.
Les immigrés juifs cèdent à l'attrait du sionisme, affluent vers la Palestine et remplacent peu à peu les arabes enracinés sur cette terre depuis des siècles, jusqu'à la proclamation de l'état d'Israël en 1948.
Les Palestiniens devenus des réfugiés dans leur propre pays sont poussés à l'exil. On a décidé de les rayer du monde, de leur histoire, de leur avenir. le monde leur tourne le dos, les promesses et les résolutions de l'ONU restent lettre morte..

La famille ABULHEJA établie depuis 40 générations dans le beau village Ein-Hod, est chassée de sa maison, de sa terre; elle se réfugie dans un camp à JENINE. Au cours de leur exil, le petit Ismaël est kidnappé par un soldat israélien qui l'offre à sa femme qui ne peut enfanter, il est rebaptisé David.

Susan Abulhawa nous raconte la souffrance dévastatrice de cette famille sur 3 générations d'occupation, sans déshumaniser ‘l'ennemi' israélien malgré l'atrocité de ses méthodes.
Elle exprime sa tristesse et son indulgence pour la jeunesse d'Israël, leurrée par ses dirigeants à coups de slogans, de religion, d'arrogance et de puissance.

Le destin d'Ismaël/David m'a particulièrement touché quand il découvre la supercherie de son identité. Un destin qui le place dans un entre-deux, il n'appartient ni à un peuple ni à l'autre.

Cette lecture est nécessaire pour mieux comprendre le conflit israélo-palestinien, comprendre que les palestiniens ne sont pas les méchants de ce conflit.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
En ces temps anciens, avant que l'histoire ne déferle sur les collines pour faire voler en éclats présent et avenir, avant que le vent n'attrape le pays par un coin et le secoue pour le dépouiller de son nom et de son caractère, avant la naissance d'Amal, il y avait un petit village situé à l'est de Haïfa, qui vivait discrètement de la récolte de figues et d'olives, de frontières ouvertes et de soleil.
S'il faisait encore sombre, seuls les bébés dormaient encore quand les habitants d'Ein Hod* se préparèrent à réciter la salât, la première des cinq prières quotidiennes. La lune était accrochée bas dans le ciel, (...), modeste croissant, timide promesse, n'osant pas se montrer dans sa plénitude. Pendant le wudou, les ablutions rituelles avant le salât, des centaines de voix murmuraient la shahada dans le brouillard matinal, proclamant leur foi en Allah, le Dieu unique, et le respect pou son prophète Mohammed. Aujourd'hui, les villageois priaient avec une ferveur particulière car la récolte des olives allait commencer. Pour cet événement important, mieux valait grimper les collines pierreuses la conscience tranquille.

(1941, ancien village palestinien*)
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En mai 1948, les Britanniques partirent. Les réfugiés juifs qui déferlaient sur la Palestine proclamèrent l'État juif et changèrent le nom du pays pour l'appeler Israël. Ein Hod, toutefois, était proche de trois villages qui formaient un triangle non conquis à l'intérieur du nouvel État, si bien que ses habitants connurent le même sort que les quelques vingt mille palestiniens qui s'accrochaient toujours à leur maison. Ils repoussèrent les assauts et appelèrent à la trêve. Tout ce qu'ils voulaient, c'était continuer à vivre sur leur terre comme ils l'avaient toujours fait. Car ils avaient supporté de nombreux maîtres - Romains, Byzantins, (...), Mamelouks, Ottomans, Britanniques - et le nationalisme n'avait pas de raison d'être. L'attachement à Dieu, à la terre et à la famille était enraciné en eux, et c'était ce qu'ils défendaient et cherchaient à conserver.
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Notre chagrin s'enracine tellement dans le deuil que la mort est pour nous un parent et, si nous préférons l'accueillir le moins souvent possible, elle n'en appartient pas moins à la famille. Notre colère est une fureur que les Occidentaux ne peuvent pas comprendre. Notre tristesse pourrait tirer des larmes à une pierre. Et notre façon d'aimer ne fait pas exception, Amal.
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Moins de quinze centimètres séparaient David et Youssef, et dans cet espace se tassèrent une vingtaine d'années, une guerre, deux religions, un holocauste, une nakba, deux mères, deux pères, une cicatrice et un secret qui, tel un papillon, battait lentement des ailes.
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Pourtant, n'importe quel réfugié du camps aurait pu raconter la même histoire, celle de gens que l'on avait dépossédés, dépouillés de tout ce qui faisait d'eux des être humains, puis jetés comme des ordures dans des camps dont même les rats n'auraient pas voulu. Privés de droits, de maison, de nation, tandis que le monde nous tournait le dos, ou acclamait les usurpateurs qui exultaient en proclamant la création d'un nouvel État auquel ils avaient donné le nom d'Israël.
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Vidéo de Susan Abulhawa
Susan Abulhawa, "Mornings in Jenin" (Les Matins de Jénine) (en anglais)
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