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Cuba, 1963. Alors que l'île s'apprête à affronter l'ouragan Flora, la vieille Maria-Sirena est bien décidée à rester dans sa maison du bord de l'océan. Rongée par la maladie et les remords, elle attend la vague qui la submergera et ses souvenirs avec elle. Mais c'est sans compter sur Ofelia, une jeune soldate de l'armée de Castro qui a pour mission de rassembler les récalcitrants pour les mettre à l'abri. Malgré elle, Maria-Sirena se retrouve dans une des nombreuses pièces de la casa Velazquez, l'ancienne résidence du gouverneur. Là, avec sept autres femmes, la vieille dame guette la tempête et l'eau qui monte. Pour passer le temps et se débarrasser d'un fardeau trop lourd à porter, Maria-Sirena va dévider le fil de ses souvenirs. Comme du temps où elle était lectrice dans une manufactures de cigares, la cubaine raconte sa vie, depuis sa naissance sur un bateau espagnol en provenance de New-York, jusqu'à ses derniers jours solitaires dans sa petite maison. A travers ses mots, renaissent Agustin, son père rebelle impliqué dans les guerres d'indépendance contre la domination espagnole, Lulu, sa mère, belle et farouche, Mario, son premier amour et Mayito, le fils dont elle conserve précieusement une photo dans sa poche.

De Cuba, l'on connaît surtout la révolution castriste et le passé récent d'une île toujours sous le joug du communisme. Chantel Acevedo nous emmène plus loin dans le temps, à la fin du XIXè siècle lors de la troisième guerre d'indépendance. Cuba est alors sous domination espagnole mais les rebelles se soulèvent contre des occupants tout puissants. Dans le sillage de ses parents, indépendantistes convaincus, Maria-Sirena est au plus près des combats. Très attachée à sa mère qui l'a élevée seule pendant que son père croupissait en prison, la fillette grandit avec la liberté et la haine de l'Espagne chevillées au corps. Pour ses compagnes d'un jour, elle fait revivre ses années dans un atelier clandestin, à affûter les armes et à soigner les rebelles, l'émancipation des esclaves noirs qui eux aussi prirent les armes pour chasser les espagnols, la cruauté des dominateurs et le reconcentrado, ancêtre des camps de concentration où les cubains, enfermés dans des villages sertis de barricades, vivaient dans des conditions d'insalubrité effroyables, mourant de faim, de soif et de maladies. Conteuse-née, Maria-Sirena raconte une vie de larmes, de sang mais aussi de bravoure, de conviction, d'amour, auprès de parents flamboyants, dans une île qui a eu son lot de combats, de morts et de héros.
Ce roman, histoire d'amour de Cuba, se lit d'une traite, comme si l'on était enfermé dans la villa du gouverneur avec ces femmes. Dehors, la tempête gronde, dedans l'histoire se déroule comme un conte, à la fois cruel et sensuel. Une lecture lointaine et merveilleuse.
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Alors que l'île s'apprête à affronter l'ouragan Flora, Maria-Sirena attend la vague qui l'emportera avec ses souvenirs. C'est sans compter sur Ofelia, jeune soldate, chargée de mettre la population à l'abri. Maria-Sirena est alors amenée à la Casa Velázquez où elle partage la chambre de sept autres femmes.

Pour passer le temps, Maria-Sirena, ancienne conteuse d'une fabrique à cigares, leur raconte une histoire : son histoire et celle des nombreux fantômes qui peuplent ses pensées.

Elle a vécu la troisième guerre d'Indépendance en 1895, au côté de sa mère, la belle Iluminada, et de son père Agustin, Cubain en lutte contre l'Espagne.
Dans un camp, à Dos Rios, où les rebelles se regroupaient autour du poète et âme du soulèvement José Marti, Maria Sirena, quatorze ans, fit la connaissance de Mario Betancourt.
Il était noir, ancien esclave. Leur amour fut comme un diamant découvert au milieu de la boue, qui engendra un petit Mayito.

La construction narrative, quand Maria Sirena raconte, alterne avec des retours sur le présent qui sont autant de respirations. La conteuse reprend son souffle, et le lecteur également tant la vie de ces héroïnes est épique.

Une lecture délicieuse et bouleversante. Un grand coup de coeur.

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La tempête se lève sur l'Atlantique. (en 1963)

Maria Sirena qui vit dans sa petite maison au bord de l'eau à Maisi doit trouver refuge avec sept autres femmes dans l'ancienne demeure du gouverneur car l'ouragan est là.

Difficile de s'occuper pour ces femmes alors chacune y va de sa petite histoire familiale et de ses souvenirs.

Maria Sirena va leur raconter la vie de ses parents Agustin rebelle féroce et Lulu femme passionnée et courageuse.
Les faits se passent en 1895 lors des affrontements entre cubains, américains et espagnols. Affrontements qui vont conduire à l'indépendance de Cuba.

Toute une saga familiale violente, passionnée et captivante qui couvre la vie de trois générations.
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Maria Sirena n'a pas l'intention de quitter sa maison alors que l'ouragan Flora menace Cuba , une bonne façon d'en finir avec la vie mais si elle a pu résister aux sollicitations  de sa voisine, elle ne peut empêcher la jeune femme policier, Ofélia de l'emmener avec d'autres vieilles dames dans une maison coloniale décrépite et servant de musée en cette année 1963 .

Cette demeure est peuplée de fantômes pour Maria Sirena  : son père Agustin  y a vécu tout gamin avec sa mère travaillant pour le gouverneur de l'époque et c'est en évoquant ses souvenirs et ceux de sa famille qu'elle va occuper ses compagnes d'infortune  dans ce huis clos forcé pendant que les vents se déchainent et que les vagues submergent l'île .

Une vie bien mouvementée aussi pour notre conteuse et sa famille et par petites touches on remonte le temps et l'histoire de Cuba , à la fin du XIX siècle  où sévissait la troisième guerre d'indépendance  quand les parents de Maria-Sirena luttaient contre l'envahisseur espagnol, le père emprisonné et la mère , accompagnée de sa  fille , suivant dans le maquis le poète José Marti , l'âme du soulèvement .

La vieille dame sait maintenir l'attention de son auditoire, elle qui était liseuse dans une manufacture de tabac et racontait déjà sa vie sous forme de contes  mais au cours de cette nuit de tempête , comme si c'était sa dernière nuit, le voile des secrets se déchire enfin , une confession ultime sur son fils Mayito dont elle garde contre son coeur la photo.

Une histoire de famille qui se mêle à celle faite de combat, de sang ,et d'amour de  Cuba à une époque mal connue en tout cas pour moi  .

Une très belle découverte .
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Un immense merci aux Editions Points et à Babelio pour cet envoi.
Le temps d'une tempête, il n'en fallut pas plus à Maria Sirena pour, telle la sirène du mythe devant le marin, me guider, de son chant conté, dans les écueils d'une vie tortueuse et dramatique. A l'aube du renoncement, la vieille femme nous raconte ce qui fut sa famille et surtout les femmes, figures emblématiques qui jalonnèrent sa vie. Inconsolada, Illuminada "Lulu", elle-même jusqu'à sa fille Beatriz avec laquelle perdurera l'histoire. Ses compagnes de naufrage aussi à qui elle confesse les affres terribles de la guerre, du racisme, la brutalité et aussi parfois la tendresses des hommes qui croisèrent la route de sa mère et d'elle principalement. Vous découvrirez cette histoire qui parcourt plusieurs décennies, cette famille et cette femme dont les talents enchanteurs de conteuse des Mille et une Nuits vous feront glisser et frissonner avec les protagonistes.
Emouvant roman historique insulaire, profondément maternel où les drames du quotidien se teintent des événements extraordinaires et tragiques d'une guerre sans fin véritable. Si poignantes et lointaines merveilles.
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J'aime ces livres qui nous font vivre un petit bout d'Histoire de l'intérieur.

Ici, nous sommes emportés à Cuba, à différentes époques de son histoire tourmentée. La trame de base se déroule en 1963, lorsque l'ouragan Flora frappe l'île avec violence. Ce contexte amène notre narratrice à trouver refuge avec sept autres femmes, et à partager les quelques jours de la tempête avec elles. Nous nous retrouvons donc dans un huis clos, où il n'y a rien d'autre à faire pour passer le temps que de raconter des histoires.
Alors, elle leur raconte son histoire.

La jeunesse de ses parents. Leur rencontre. Sa propre naissance, son enfance, son adolescence, enfin sa vie, sont l'écrin de récits aux accents parfois de légendes, un peu mystiques, parfois de témoignages touchants de la relation fusionnelle d'une mère et sa fille, souvent de récits aux accents violents, terribles.
Nous découvrons ce pays ravagé par les guerres à répétition contre l'Espagne, pour obtenir son indépendance. Nous suivons ces destins extraordinaires, tant tournés et retournés comme des galets sur une plage par la violence et la fréquence inouïe des rebondissements de ce conflit. Nous découvrons la révolution dans les grandes villes, l'errance des rebelles émaillée de combats contre les soldats espagnol, la vie des hôpitaux de campagne de fortune, l'horreur des camps de "reconcentraciòn", les "ancêtres" des tristement célèbres camps de concentration...
Extraordinaires, ces destins, car on peine à croire qu'autant d'événements aient pu arriver dans une seule vie. Exceptionnel, ou monnaie courante, toujours est-il que ce parcours de vie nous peint une fresque riche et vibrante de cette tranche de l'histoire de Cuba.

Malgré l'impression de violence qui se dégage de ce résumé, ce livre n'est pas vraiment sombre, il n'est pas noir, il se lit facilement et sans lourdeur. La narration, à travers les yeux d'une jeune fille, est suffisamment légère et empreinte d'une certaine naïveté pour cela. Même s'il est vrai que certains passages sont plus durs, de façon concomitante avec l'entrée impitoyable dans l'âge adulte de notre narratrice.

J'ai donc beaucoup aimé ce livre. Ma connaissance de l'histoire de Cuba étant très limitée, j'ai apprécié la découvrir. J'aurais peut-être aimé plus de repères historiques (les dates sont très peu souvent citées), pour mieux construire mon image mentale des décennies décrites.
J'ai parfois trouvé la narratrice trop naïve (surtout dans la première moitié du récit), mais son évolution est touchante et les drames qui la touchent sont bouleversants.
Globalement, il m'a peut-être fallu une petite moitié du roman avant d'être vraiment embarquée dans l'histoire, mais après je n'ai plus lâché.
J'ai aimé les mots espagnols qui ponctuent les dialogues, ils apportaient cette petite touche de dépaysement qui était bienvenue pour nous plonger un peu plus dans ce pays.
Et j'ai apprécié l'écriture, parfois très belle, mais sans être totalement transportée non plus, c'est sans doute mon principal regret. Un problème de traduction ? En tout cas, il m'aura manqué ce "petit quelque chose" pour être totalement conquise.
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Destination Cuba, avec ce premier roman traduit en français de l'américaine d'origine cubaine Chantel Acevedo. Je suis tombée très vite sous le charme de ce récit coloré et plein d'humanité, mené tambour battant entre passé et présent. Emballée par l'histoire, le contexte politique, l'exotisme.

Le roman commence une nuit de 1963 lorsqu'un ouragan dévastateur frappe Cuba. Maria Sirena, presque quatre-vingts ans et évacuée de force de chez elle, se retrouve confinée avec d'autres femmes dans l'ancienne demeure du gouverneur, sous la surveillance d'une jeune militaire.

Pour passer le temps, Maria Sirena va raconter des histoires. C'est elle bien sûr qui prend la parole, l'ancienne lectrice dans une fabrique de cigares. « Je pense souvent à cette époque avec plaisir. Je me revois assise sur un haut tabouret, face aux cigariers. Je lisais pendant des heures pour les distraire pendant qu'ils roulaient les feuilles de tabac ». (J'ai découvert cette incroyable tradition centenaire en lisant l'île du point Némo de Jean-Marie Blas de Robles. « [Liseur] de fabrique de cigares », un métier vieux d'un siècle et demi, dont l'inscription au patrimoine oral de l'humanité a été proposée à l'Unesco ». Incroyable et génial ! Mais revenons à notre roman.)

Maria Sirena va raconter, en fait se raconter. le besoin de se libérer, de transmettre. « Les histoires pèsent toujours trop lourd. Qui les portera quand je ne serai plus là ? ». Son enfance pendant la troisième guerre d'indépendance à la fin du 19ème siècle, quand Cuba était encore sous une stricte domination espagnole. Elle raconte son père, le rebelle Agustin, sa mère, la flamboyante Illuminada, Lulu pour les intimes, leur rencontre et sa naissance, leur vie, les combats, les fuites, les camps dans la montagne, le rôle du poète Jose Marti, âme de cette révolution, la condition des femmes, l'émancipation des noirs…

Je connaissais un peu l'histoire récente de Cuba, mais absolument pas toute cette période, et je suis moi aussi restée scotchée, tout autant que ses compagnes d'infortune, aux paroles de Maria Sirena. Une bonne partie du roman, en tous cas. Car hélas, mon enthousiasme de lectrice, presque arrivé au mur du son, s'est finalement mis à tousser, avant d'opérer un retour sur terre un peu décevant. Des facilités scénaristiques, certains points vite survolés, trop de poisse peut-être, et de naïveté pour Maria Sirena. Soupir. On n'est pas passés loin. Mais il n'empêche, même avec ces bémols, Lointaines merveilles reste un très bon roman, dépaysant et bourré d'intérêt, écrit d'une jolie plume pleine de fraîcheur.

« Plus tard, tu repenseras à ces instants et à tout ce que tu as souffert pendant cette guerre, comme une série de lointaines merveilles et cela te blessera de te les remémorer, mais tu te diras : « J'ai eu de la chance, j'ai été bénie de quitter cet endroit en vie », et la douleur disparaîtra ».
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Il faut déjà que je vous explique la raison qui m'a poussé à me pencher sur ce livre. Elle tient en un mot. Cuba. Pour ceux qui le savent j'adore voyager. Je pourrai passer ma vie à ça si j'en avais les moyens financiers, pas de crédit à payer et un mari moins casanier. Cuba fait parti de ces endroits que je rêverai de visiter d'autant qu'il faut profiter de ces dernières années avant que l'île soit totalement ouverte au monde et perde son charme initial en se transformant en piège à touristes.

En 1963, un ouragan s'abat sur Cuba. Maria Sirena et d'autres personnes âgées sont évacuées de leur domicile par une militaire qui les regroupe et les emmène dans la villa Alcazar, plus sécurisée. Afin de passer le temps et pour se libérer d'un poids qui lui pèse, Maria Sirena qui sent que ses jours lui sont comptés, va se transformer en conteuse et raconter l'histoire de sa vie à ses compagnes d'infortune.

J'ai aimé le système narratif du récit, Maria Sirena raconte les origines de la rencontre entre ses parents, sa conception, son enfance puis son amour pour Mario mais on revient régulièrement au présent, dans la petite chambre où ses compagnes l'écoutent religieusement. On est ainsi tenu régulièrement informé de l'avancée de la situation et de la progression de l'ouragan Flora ce qui permet de rythmer le récit d'autant que les chapitres sont courts et se boulotent rapidement.

Bien entendu, j'ai préféré lire les chapitres qui s'attachent au passé de Maria Sirena plutôt que les retours au présent. J'ai ainsi découvert une époque de Cuba à la fin du XIXème siècle durant la troisième guerre d'indépendance à laquelle je n'avais jamais été familiarisée. L'auteure nous décrit l'attente des femmes lorsque leurs époux partent combattre les espagnols, elle nous esquisse l'horreur, la faim et la promiscuité dans les camps de concentration cubains même si j'aurai préféré que cette partie là soit plus approfondie. de manière générale c'est vraiment le contexte qui a su le plus éveiller mon intérêt pour cette histoire.

Maria Sirena est un personnage auquel il m'a été en effet compliqué de m'attacher. Elle est rongée par le remord et on va comprendre pourquoi au fur et à mesure qu'elle livre son passé. Sa souffrance me l'a rendu incontestablement sympathique mais les raisons de son remord et certains traits de son caractère comme la crédulité, la naïveté et son côté plaintif m'ont un peu déçu. J'ai trouvé qu'elle manquait de charisme au contraire de sa mère Lulu, véritable figure indépendantiste haute en couleur. Concernant les autres personnages, il y en avait certains qui se détachaient du lot mais j'ai regretté que l'auteure ne les creuse pas davantage. de manière générale, elle a choisir de rester trop en surface.

La romance entre Mario et Maria Sirena est une partie qui m'a bien plu, j'ai trouvé que leur histoire sonnait juste. Elle ne prend pas une place centrale dans le livre ce qui permet de balayer plein d'autres choses mais en même temps j'ai ressenti toute sa légitimité. Elle m'a marqué par la simplicité de sa réalisation et surtout sa conclusion brutale.

En résumé, Lointaines merveilles est un récit dépaysant qui ne ressemble à aucun autre qu'il m'ait été donné de lire. Je suis complètement sortie de ma zone de confort avec ce livre mais la découverte m'aura marqué. Alors certes, il n'est pas exempt de défauts, j'ai notamment eu du mal à m'attacher à l'heroine mais la découverte a été globalement agréable et a relancé mes envies de voyages.
Lien : http://elyzalecturesenchante..
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« Il n'y a pas de logique à la souffrance, pas d'équilibre entre la joie et la peine.
Il y a juste des choix et les échos de ces choix. »

L'autrice nous emmène lors de la troisième guerre d'indépendance de Cuba à la fin du 19eme siècle, entre espagnol et indépendantiste.

C'est un roman d'amour qui se lit hyper facilement, alternant le passé avec le présent.
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Nous sommes en 1963 à Cuba. Castro est au pouvoir et la répression contre les partisans de Batista sévit.
Nous rencontrons María Sirena, une dame âgée qui vit dans une maison en bordure de mer. Une tempête se prépare et s'annonce dévastatrice. Mais María refuse de quitter sa maison, son souhait est que l'ouragan Flora l'engloutisse. Contrainte et forcée par une soldate, elle se voit mise à l'abri, entourée de sept autres femmes, dans la Casa Velázquez. Un lieu empli des souvenirs que lui contait son père.
Pour passer le temps et parce qu'il lui en reste peu à vivre, María, ancienne conteuse des usines de cigarellos, se met à raconter son histoire. Son père fait prisonnier par les Espagnols alors qu'elle était encore une enfant, sa mère courageuse qui durant quatorze ans a attendu le retour de son époux en cédant malgré tout au pêché de l'adultère. Mais aussi la guerre d'indépendance, la révolution cubaine, l'amour et les choix d'une femme.

Si le début du roman peine à démarrer et n'est qu'une simple retranscription de souvenirs et de faits mêlant présent et passé, nous sommes bien vite rattrapés par les émotions contées. Peut-être ai-je la le coeur trop sensible mais il n'empêche que l'écriture et la force du récit serrent le coeur du lecteur. Malgré un personnage parfois plaintif contrairement à la figure maternelle qui incarne l'indépendantisme pur, il est difficile de rester insensible aux descriptions de la misère, de la faim, de la maladie, de la guerre que María Sirena vit de près durant sa jeunesse et dans les camps de concentration. Et tout aussi douloureux, les descriptions de l'amour porté à ces lointaines merveilles. Amour maternelle, amour perdu, amour naïf … Amour ancré telle une cicatrice dans le coeur.

Dans ce roman assurément, on y découvre l'histoire de Cuba à travers les yeux d'une petite fille, d'une adolescente, d'une femme puis d'une vieille dame en proie aux remords qui a davantage survécu à sa propre vie plutôt que de la vivre pleinement. Mais on y voit aussi et surtout l'amour de Cuba, ce pays meurtri par des rêves de liberté.
La plume de Chantel Acevedo est douce et habile, elle nous propulse sur cette terre où l'odeur de l'air iodée se mélange à celle de la chaleur des montagnes. Elle nous invite à grandir en même temps que son héroïne, à nous nourrir de l'Histoire de Cuba, à ouvrir les yeux sur ce qu'était la réalité là-bas, et surtout à prendre conscience que cette triste réalité existe encore, ailleurs. Vers de lointaines merveilles.
Lien : http://livresselitteraire.bl..
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