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Citations sur Les termitières de la savane (10)

Le bus s’était jusque –là comporté en voyou, se préoccupant à peine de la sécurité de ses passagers et chassant avec la dernière brutalité les petits véhicules de la chaussée, comme si les droits de la circulation n’était qu’une question de dimension.
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Ce qu'il y a de merveilleux chez les personnages importants, c'est que leur part de bonnes choses est toujours là à les attendre en abondance, alors même qu'ils se reposent dans la fraicheur de leur demeure, tandis que les pauvres sont là-bas au soleil à se pousser, à se bousculer, à griller pour obtenir quelques misérables miettes du spectacle. Regardez-moi tous ces beaux fauteuils vides! Comment le petit peuple peut-il garder son calme face à une pareille provocation? De quel puits de patience sans fond le tire-t-il? Ce doit être son grand humour. Cet humour qui, parfois, se retourne contre lui, le sauve du découragement total. Il a appris à extraire jusqu'à la moindre goutte de plaisir des misérables occasions qui lui sont offertes. Et l'imbécile qui l'opprime trouve le moyen de commenter : Vous voyez, ils ne sont pas du tout comme nous. Ils n'ont pas besoin, et ne savent pas que faire, du luxe dans lequel nous vivons, vous et moi. Ils ont la capacité animale d'endurer les douleurs de ce que nous pourrions appeler, disons, domestication.
Ce sont là les paroles que le Blanc prononçait du temps de la colonisation en parlant de la race noire dans son ensemble. Maintenant nous les utilisons pour parler des pauvres.
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-En tout cas, vous m'avez écouté patiemment. Maintenant c'est mon tour de vous écouter. Le dialogue est infiniment plus intéressant que le monologue. Envoyez donc vos questions et vos commentaires, échangeons quelques coups. Vous vous êtes contentés de recevoir ; mais, comme dit la Bible, il y a plus de bonheur à donner. Alors, à vous d'envoyer les coups. C'est pour cela que je suis ici.
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- L'oppression de la femme a été fondé au départ sur le dénigrement grossier. On l'a accusée d'avoir causé la chute de l'Homme. Elle est donc devenue un bouc émissaire -non pas innocent, mais coupable, qui mérite amplement toutes les souffrances que l'Homme a voulu lui imposer par la suite. Voilà la Femme telle que la présente la Livre de la Genèse. Ici, nos ancêtres, qui n'ont pas eu la chance d'entendre parler de l'Ancien Testament, ont inventé exactement la même histoire, avec une couleur locale un peu différente. Au commencement le Ciel était tout près de la Terre. Mais tous les soirs la Femme en coupait un morceau pour le mettre dans sa marmite ou, selon une autre version, ne cessait de le cogner avec son pilon sans faire attention chaque fois qu'elle pilait le mil, ou bien encore -la capacité d'invention de l'homme est tellement prodigieuse - essuyait ses mains sales sur la face des cieux. Quelles qu'aient été ses provocations, le Ciel en colère finit par s'éloigner, et Dieu avec.
" Voilà le genre de préjugé naïf qui convient aux goûts primitifs de l'Ancien Testament. Pour le Nouveau, il fallait une stratégie plus éclairée, plus raffinée, plus tendre même, en apparence évidemment. Alors l'idée est venue à l'Homme de faire de son épouse la Mère de Dieu lui-même, de la prendre de dessous ses pieds, où elle se trouvait depuis la Création, et de la porter avec vénération jusqu'à un joli piédestal bien en vue. Là-haut, complétement isolée du sol, elle n'aura pas plus son mot à dire dans les décisions pratiques de la société qu'aux temps où elle était écrasée. La seule différence, c'est que maintenant l'Homme n'éprouve plus aucun sentiment de culpabilité. Il peut s'asseoir tranquillement et se féliciter de sa générosité et de sa galanterie."
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Ce que nous racontons est comme le milieu d’un énorme boa, qu’un ignorant prend pour un tronc d’arbre et sur lequel il s’installe pour une prise de tabac… Oui, nous attaquons notre petite histoire, les yeux fous et la langue déliée…. L’histoire survit à la guerre et au guerrier, parce qu’elle se poursuit lorsque les tambours de guerre se sont tus avec les exploits des combattants intrépides … l’histoire est notre maitre et nous conduit.
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Mon oncle à demi analphabète avait tout à fait raison en disant que nous avions demandé au blanc de faire ses valises et partir , sans penser qu'il emporterait avec lui tous les ustensiles qu'il avait apportés.
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Mais, même dans les dictatures du prolétariat où les réformes sont censées être radicales, brutales, une sorte de tolérance atavique paraît s’attarder, contre toute attente, pour le grand chic des datchas et les magasins spéciaux, etc, à l’usage de l’élite révolutionnaire. Par conséquent, ce n’est peut être pas une question de système social, après tout, mais une faiblesse humaine fondamentale. Rien ne peut la guérir, sans doute, que la diffusion généralisée d’une certaine culture politique, lente à croitre, patiente et obstinée, comme le jeune arbre planté par David Diop au bord du désert, juste avant l’année des merveilles où l’Afrique se couvrit soudain, de façon si spectaculaire, de nations et d’Etats indépendants !
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Mais combien de temps faudra-t-il pour comprendre qu’exercer le pouvoir, c’est comme se marier avec une femme qui vit de l’autre côté du Niger : on se retrouve vite au milieu du fleuve en train de pagayer la nuit.
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Qu’est-ce qu’un homme sait d’un enfant, de toute façon, pour avoir la présomption de lui donner un nom… ?
-Rien si ce n’est que sa femme lui dit qu’il en est le père, lança Abdoul, déchaînant les rires
-ça, c’est vrai, mon frère , intervient Braimoh ? C’est la femme qui dit à l’homme que c’est lui qui a fait l’enfant alors l’homme commence à faire l’inyanga (1) On est des pères yéyé(2)
(1) le malin
(2) qui ne valent rien
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Faites un miracle! Faites un miracle et nous croirons en vous. Supprimez les paraboles, venez en aux faits. Nous n'avons pas le temps! Nous voulons des résultats! Maintenant, maintenant! (Rires et applaudissements accueillirent cette utilisation inattendue et don-quichottesque des Saintes Écritures) Non, je ne peux pas vous donner la réponse que vous réclamez à cor et à cri. Rentrez chez vous et réfléchissez! Je ne suis pas là pour décréter une petit révolution livresque. Ce que je veux, c'est inciter les gens à une prise de conscience, en les forçant ) approfondir la situation dans laquelle ils vivent, parce que comme on dit, une vie non approfondie ne vaut pas la peine d'être vécue... Ma seule aspiration, en tant qu'écrivain, est d'élargir le domaine et cet approfondissement personnel. Je ne tiens pas à l'hypothéquer en proposant une idéologie accrocheuse à la noix.
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