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4,22

sur 1328 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Appelle moi par ton nom est un étrange titre..
Appelle moi par ton nom est un  beau film...
Appelle moi par ton nom est un livre raffiné et bouleversant..

Proustien, par son sujet -un premier amour, sensuel et fort, qui est aussi une découverte par le narrateur, de son homosexualité -.

Proustien par son sens minutieux et pénétrant de l'analyse : Elio,  à l' âge mûr, se penche sur son passé,  à la recherche d'une page inoubliable de son adolescence, avec toute la perspicacité de l'homme qui a vécu, et plein de tendresse pour ce jeune lui-même , fougueux et  intrépide, qu'il fut alors.

Comme chez Proust, le récit se deroule par résurgences successives de souvenirs, amenés par une lumière, une odeur, une réminiscence littéraire, un geste, un mot qui ouvrent les portes du temps retrouvé. 

 D'où une structure musicale: la trame,  pas vraiment  linéaire et résolument rétrospective,  fait des boucles, des retours en arrière , des sauts en avant qui intriguent, puis se clarifient, émaillent le récit de leurs signes,  comme les clochers de Martinville dansant dans la campagne normande...

Ils  vous enlacent, vous prennent subtilement dans leurs filets..comme chez Proust, mon addictif Proust.

Pour le temps et le lieu du récit,  on est dans la parenthèse lumineuse d'un été italien, un été unique, où  Elio, le jeune narrateur de dix sept ans - avatar transparent d'André Aciman lui-même-  rencontre un homme jeune, de sept ans son aîné,   déjà professeur de philosophie dans une brillante université américaine et ancien élève de son père.

 Il en tombe presque aussitôt amoureux.

Il s'appelle Oliver, il est blond, charmant,  brillant et ses  "À plus!" qui semblent si détachés , si  désinvoltes , intriguent  et piquent au vif le jeune Elio, stimulant, comme Albertine pour le Narrateur, son désir de séduire cet "être de fuite "...

On est dans une famille unie, ouverte, chaleureuse, accueillante, dans les annees 80, où l'on se parle, se comprend à demi-mots, et où la liberté,  la confiance et le respect de l'intimité sont de mises.

Une famille de juifs  non pratiquants mais attachés à leur judéité,  de juifs "discrets" comme dit le père d'Elio -  Oliver, lui, l'est moins, qui porte assez ostensiblement une étoile de David- une famille cultivée, polyglotte :   le père d'Elio, éminent professeur de lettres,  est un grand intellectuel, helléniste et latiniste chevronné, sa mère, italienne et mélomane,  possède cette grande maison où toute la famille vient passer , rituellement, les deux mois d'été. Et rituellement on y accueille un étudiant.  Un côté de Guermantes intello et ligurien..

Et puis il y a les lieux, enchanteurs: on aimerait avoir l'adresse de ce village-là pour y filer, en vélo et en douce, par une belle journee d'été - c'est sûrement une "contaminatio" de plusieurs lieux, j'ai cherché mais Aciman brouille savamment les pistes!-:  Shelley s'y est noyé, Monet y a peint sur un tertre enfoui dans la verdure, la mer en est proche, des fouilles aussi...et Rome n'en est  pas si loin puisque les deux amants y passent trois jours fiévreux et fous, avant de se quitter pour de longues années.

Les personnages principaux,  Elio et Oliver, sont d'une vérité et d'une profondeur incroyables,  et échappent à tous les clichés d'une gay story!

Faux désinvolte et vrai timide, Oliver est plein de délicatesse et tente d'abord de garder avec Elio une certaine distance. Elio est un solitaire, un sensible et un audacieux, un timide lui aussi. Quelle précocité dans l'analyse de son tumulte sentimental, quelle justesse dans ses intuitions!
Les silhouettes des personnages de second plan  ne sont jamais décoratives, mais toujours sensibles, émouvantes, justes: ainsi, le couple d'Italiens qui servent la famille- surtout Mafalda, la "Françoise "ďu livre, si perspicace et attentive aux intermittences du coeur de son Elio!- ou encore le vieux jardinier répondant à  l'antique prénom d'Anchise , ou Marzia ou Chiara, jeunes filles en fleurs, et surtout trois personnages si peu secondaires qu'ils émeuvent autant que les deux  protagonistes: le père, magnifique de pudeur et de tact avec ce fils tout chamboulé, la mère, vive et enjouée,  et Vimini,  la petite voisine leucémique de dix ans, amoureuse du bel Oliver comme seules peuvent l'être les petites filles qui savent qu'elles n'auront  jamais le temps de devenir des femmes.
 
J'ai été conquise par tant de finesse, par des qualités d'écriture rares - servies par une remarquable traduction.  Appelle-moi par ton nom est un roman où l'auteur a sûrement mis une grande part de lui-même, un roman  plein de sensualité heureuse, jamais coupable,  et délicieusement bouleversant comme l'est, pour la vie entière, un premier amour.

La fin est à l'image du souvenir lui-même : pudique, émouvante.

Les larmes qu'elle fait couler sont comme une libation, un rituel purificateur, une prise de congé. 

J'ai eu beaucoup de mal à m'arracher à ce livre-là. 
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Une bande annonce, un film présenté sur un plateau de télévision, deux acteurs charismatiques , et me voilà embarquée dans le superbe roman d'André Aciman. Quand je dis superbe je pèse mes mots. Elio, jeune et bel italien vient juste de fêter ses 16 ans. Il est le fils d'un professeur de renom qui chaque année ouvre les portes de la maison familiale de B. à un jeune écrivain afin de lui accorder six semaines de soleil, de confort, de bien-être et un cadre idyllique pour avancer dans ses écrits. Cette année c'est Oliver,25 ans, qui descend du taxi . Il est beau, à l'aise, désinvolte et Elio va rapidement se sentir attiré par cet homme tout en essayant de le fuir.Premiers émois , questions existentielles propres à l'adolescence. Ils se retrouvent d'abord autour de la musique, de la littérature et ensuite apprennent à se découvrir..
Si le début du roman peut sembler un tantinet fastidieux, si la rencontre décisive peut surprendre certaine pudibonderie, André Aciman m'a littéralement conquise. Tout sonne juste, tout est là, dit ou suggéré , les mots sont puissants mais en même temps légers et aériens. L'amour est là incontournable, intemporel et je voudrais laisser parler Elio" Nous étions passés sur l'autre rive, là où le temps s'arrête et où le Ciel descend sur terre et nous donne cette part de bonheur divin qui nous est due. Nous détournions les yeux. Nous parlions de tout sauf... Mais nous l'avions toujours su, et notre silence à présent ne faisait que le confirmer. Nous avions trouvé les étoiles, toi et moi. Et cela n' est donné qu'une fois".
Un remarquable roman d'André Aciman servi par la superbe traduction de Jean-Pierre Agustin. Un immense merci aux éditions Grasset via NetGalley pour ce partage.
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Petit rappel : ce roman est sorti en 2007 chez L'Olivier. Même excellente traduction, mais avec un titre différent : "Plus tard ou jamais" et curieusement une différence dans la première édition française : à la dernière ligne on lit "... et appelle-moi par MON nom", devenu depuis" par TON nom".
Cela peut paraître logique depuis le tapage fait autour de l'adaptation du livre par James Ivory et la sortie du film de Guadagnino qui arrive sur nos écrans. D'où l'habillage de l'édition chez Grasset avec cette belle couverture qui sent le marketing à plein nez.
Cela n'enlèvera rien à la beauté du livre et au talent d'André Aciman qui mériterait d'être mieux connu tant il bâtit au fil de ses livres une oeuvre de grande qualité, puissante, sensible et dans laquelle on se retrouve, comme à lire la lettre d'un ami ou d'un frère. Disons un cousin car l'auteur né en Égypte, a vécu en Italie, parle français et vit aux États-Unis. Un cosmopolitisme qui est loin de nuire à la littérature n'est-ce pas ?
Pour revenir au scénario d'Ivory (qui n'est pas encore publié mais le sera-t-il ?) il vaut mieux avoir vu le film puis lire le roman car on ne peut que rester sur sa faim avec le film, sympathique et délicat, parfois émouvant et drôle aussi (tout le talent de Guadagnino) mais qui ne fait qu'évoquer que de loin et en passant vite, sur l'essentiel du roman, la véritable trame qui ne se contente pas d'être un énième récit de Coming of Age (ce passage de l'enfance à l'âge adulte) adoré par le cinéma anglo-saxon et une certaine littérature à la page. La différence entre le résumé du roman sorti chez L Olivier en 2007 (https://www.babelio.com/livres/Aciman-Plus-tard-ou-jamais/136999) et celui qui suit la toute récente sortie chez Grasset : dix ans après, l'approche est différente et la poésie qui émane du texte très nostalgique d'Aciman est laissée loin derrière l'attirance physique d'un adolescent pour un garçon de sept ans plus vieux, avec tous les détails parfois croquignols (l'épisode onaniste de la pêche) mis en avant par le Communiqué de presse du livre à l'instar de celui du film... Dommage. "Appelle-moi par ton nom" alias "Plus tard ou jamais" est bien plus que cela. le parcours nostalgique du héros, Elio, qui se souvient vingt ans plus tard de cet été 1983 et nous révèle ce que fut pour lui cet été et tout ce qui a été sa vie. Une grande émotion prend le lecteur au fil des pages car nous avons tous vécu ce genre d'aventure formatrice et nous ne serions pas ce que nous sommes devenus sans cette période le plus souvent douloureuse mais que nous regrettons toujours. Il serait dommage qu'on se contente désormais d'assimiler ce roman à ce que le cinéma en a fait, Cela étant, la prestation du jeune Timothée Chalamet est époustouflante tant il incarne avec un naturel surprenant le héros du livre...
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Appelle-moi par ton nom de André Aciman m'a été envoyé par net galley et les éditions Grasset. J'en ai fait la demande après avoir entendu parler du film, dont la bande annonce me tentait bien. Je n'ai pas eu l'occasion d'aller le voir au cinéma mais j'ai dévoré ce très joli roman.
Appelle-moi par ton nom c'est l'histoire de Elio Perlman, qui se souvient de l'été de ses 17 ans, à la fin des années 80. Chaque année, pendant l'été, ses parents accueillent dans leur maison située sur la coté italienne un jeune universitaire pour qu'il assiste le père d'Elio, éminent professeur de littérature.
Cette année là, ils accueillent Oliver, charmant jeune homme de 25 ans dont l'assurance et le charme va leur plaire.
Elio notamment est sous le charme..
Nous avons ici un très joli roman, lu d'une traite. J'ai aimé l'écriture, c'est joliment conté. le ton est juste, ce n'est pas mièvre, nian-nian...
L'histoire est simple mais je suis rentré dedans rapidement et j'ai tout apprécié, de la première à la dernière page.
J'ai apprécié les personnages. Notamment Elio, très touchant dans cette découverte de ses premiers émois amoureux.
Appelle-moi par ton nom est un très bon roman, que je vous invite à découvrir, et qui mérite bien cinq étoiles :)
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Une fois n'est pas coutume, c'est le film qui m'a mené au livre.

Il faut dire qu'avant de découvrir et d'aimer passionnément "Call me by your name" de Luca Guadagnino et sa beauté fragile, triste et surtout vertigineuse qui m'ont tant marquée, je n'avais jamais, au grand jamais, entendu parler d'André Aciman et de ses romans.

En réalité, je ne me suis d'ailleurs procuré "Appelle-moi par ton nom" que dans le but, pas franchement honorable, de faire se prolonger les sensations bouleversantes nées du film en attendant de pouvoir le revoir et pas dans l'idée de découvrir une oeuvre à part entière et pour elle-même.

J'ai aimé ce roman pour tout ce qui m'a fait succomber au film et -littérature bénie- je l'ai adoré pour tout le reste: son extrême finesse, son analyse aigue du désir et du sentiment amoureux qui pour toute intellectualisée qu'elle soit n'en demeure pas moins poignante -ardente même-, sa narration où se mêlent l'écriture de l'intime et l'universalité des premiers émois et du désir et où la première et la deuxième personne se confondent parfois comme les corps dans l'amour et les esprits penchés sur le même livre ou la même partition.
Je l'ai adoré pour son élégance et sa distinction, pour sa délicatesse d'orfèvre, pour cette écriture, marbre et dentelle, proustienne sans aucun doute mais surtout d'une beauté à se damner.

Et pour ses frémissements, pour Elio qui ressemble un peu à celle que j'étais à 17 ans, pour Oliver qui n'a pas été sans me rappeler ce premier amoureux avec lequel je pensais que ça durerait toujours parce que c'était lui et parce que c'était moi, parce que c'était le printemps puis l'été, parce qu'on était beaux-ensemble surtout- et qu'on en revenait pas de ce qui nous liait soudain, de ce besoin et de cette envie d'être l'un à l'autre pour toujours, de cette fièvre et de cette soif que rien ne pouvait étancher.
Ce roman a cela en lui de beau et de mélancolique, de presque triste, de faire revivre ces sensations, ces frémissements et ces premières ivresses, ces premières douleurs et ce premier chagrin dont on a cru qu'on en mourrait avant de se cuirasser et de grandir.

Et je l'ai aimé de m'avoir menée en Italie, d'avoir fait en sorte que je sente vraiment sur ma peau la caresse puis la brûlure du soleil.
De m'avoir offert aussi l'espace de quelques pages le bleu, la mer et le sel, le jus des abricots gorgés de miel et l'odeur des pins et la langueur des soirs d'été qui n'en finissent pas.
Et Rome, et les soirs d'ivresse et de musique. Et la violence du premier amour.

Je l'ai aimé pour cette mélancolie qu'il m'a offerte et que je garde encore un peu, pour cette urgence qu'il a fait naître en moi de chérir et de garder en mémoire les instants volés et fugaces dont la saveur ne reviendra jamais et pour ce bain de beauté qui a mis de la lumière dans ce presque hiver éclaboussé de gris et de brouillard.

Mais je ne crois pas que je lirai la suite, l'histoire me semble plus belle comme ça.
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C'est l'adaptation cinématographique qui m'a mené vers le roman (initialement titré « Plus tard ou jamais »), avec l'envie de sentir à nouveau le soleil d'Italie, l'odeur des pins et des oliviers, d'écouter la minutie des mots et le chant effréné des cigales, d'en apprendre davantage sur Elio et Oliver, sur cette famille de « Juifs discrets » où le père est professeur d'archéologie et la mère polyglotte, où la culture et la musique côtoient le respect de l'intimité et de l'éveil. Certes, le tableau peut paraître artificiellement idyllique, mais la magie opère en images comme en mots.

Comme chaque été, les parents d'Elio (le narrateur) accueillent un hôte dans leur demeure du nord de l'Italie, souvent un jeune universitaire qui pourra profiter de l'atmosphère lénifiante et du calme de l'endroit pour y terminer un manuscrit. Cette année-là, il s'agit d'Oliver, un jeune professeur de philosophie, solaire et érudit, un Américain dont la prestance frôle l'arrogance. Elio quant à lui est un garçon solitaire et instruit, aussi intimidé qu'audacieux, en pleine éclosion identitaire dans la fleur de ses dix-sept ans, tout à la fois d'une grande maturité et d'une naïveté touchante face à la découverte de sentiments nouveaux et ravageurs. Car s'il a déjà connu le corps des filles et qu'il flirte volontiers avec la jeune Marzia, il est bientôt éperonné par une attirance irrépressible pour Oliver, dont l'aplomb insolent lui était pourtant d'entrée fort déplaisant. Débute alors une torture insoutenable, entre rapprochements et évitements, joute des mots et des regards, jusqu'à l'abandon des corps. Peu importe qu'il s'agisse ici d'amours homosexuelles, car la profondeur des sentiments et les douleurs qu'ils peuvent engendrer sont universelles. le roman est certes plus explicite que le film mais jamais vulgaire ni provocateur. C'est l'histoire d'un premier amour, écrite avec grandes justesse et sensibilité, mais c'est aussi plus que cela. C'est la manière dont une telle histoire marque un être dans sa chair et son coeur, violente la mémoire tout en convoquant les souvenirs évanouis.
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Avant, quand j'étais enfant et jeune adolescente, je pleurais très souvent en lisant. La première fois, j'avais 6 ans. le chat Montézuma, inventé par Morpurgo, venait de mourir après 9 vies bien remplies. Ça s'est arrêté quand j'étais en 4e. J'avais le souffle coupé en lisant certains romans mais c'était tout. Et puis, c'est revenu mercredi soir, la gorge serrée et les pleurs, en lisant les 30 dernières pages de Call me by your name.
Depuis le dernier tome d'Harry Potter, je n'avais plus couru les librairies avec l'obsession d'en sortir avec le livre, prête à le commencer aussitôt rentrée à la maison. J'étais alors en terminale. Lundi soir, j'ai fait une heure de voiture et 4 librairies pour ne pas repartir sans le roman d'André Aciman.
J'arrive bien après tout le monde. Beaucoup ont déjà lu, vu et parlé de Call me by your name bien mieux que je ne saurais le faire. Mais si, comme moi, vous avez échappé à cet enchantement, rattrapez ces précieuses heures de beauté.
Call me by your name est doux comme le bruit de la Méditerranée, violent comme le soleil italien en plein été, sensuel, bouleversant, mélancolique, obsédant. C'est un délice de beauté, condensé en deux prénoms : Elio, Oliver.
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Un été en Italie, au 20e siècle. Elio, 17 ans, est en villégiature dans la maison familiale pour l été. Ses parents, lettrés, invitent chaque année un artiste ou écrivain en résidence et cette année c'est Oliver, jeune étudiant et auteur américain, qui arrive. Les deux feignent l'indifférence, ou même l amitié, mais ce qui couve entre eux est infiniment plus puissant...

C'est un roman d'une grande beauté, magnifiquement écrit, et qui décrit bien les affres du passage de l'adolescence à l'âge adulte (le fameux "coming of age" chez les anglophones), ou encore les tourments de la passion, du désir, de l'obsession pour l'autre sans savoir si c'est réciproque. Découpé en 4 parties (dont je préfère les deux premières), ce roman de 250 pages vous emmène dans l'Italie estivale sublimée et propre à ce genre de questionnement. Au passage on parle également littérature, musique classique, judaïsme...Une très belle histoire d'amour, à la fois contrainte par le temps et la distance, mais aussi sans retenue, comme premier jalon important dans une vie, de celle qui marquera l'un comme l'autre. J'avais de grandes attentes car le film m'a énormément marquée et émue, et je ne pouvais pendant un temps entendre la bande son de Sufjan Stevens sans ressentir une forte émotion, mais le roman dont il est adapté est à mettre entre les mains de tous les lecteurs, car certaines phrases résonnent forcément.
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Ce roman est époustouflant. On dirait une Bible de l'amour et du bonheur car lorsqu'on laisse un marque page sans bien savoir à quel paragraphe de quelle page on s'était arrêté, on peut reprendre la lecture n'importe où et retrouver le flot linéaire de sentiments purs, d'environnement bienveillants et de gens heureux. Un peu comme dans les années 80 où la liberté n'était pas un assemblage de libertés encadrées par des contraintes diverses et variées et où les politiques et l'économie laissaient de quoi vivre décemment, un temps de dolce vita, post 68, post Woodstock, où les gens heureux n'avaient pas d'histoire. J'ai eu l'impression de lire "Bonjour tristesse" de Françoise Sagan pour le décor et "Le rivage des Syrtes" de Julien Gracq pour l'écriture déliée, intelligente, intellectuelle. Sans doute, relirais-je cet ouvrage. Bientôt.
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Étrangement, j'ai finalement préféré le roman au film... vu après avoir lu le livre. (Peut-être parce que je n'aime pas trop l'acteur qui joue le rôle d'Oliver... et pourtant il y a des choses que j'aime beaucoup dans ce film.)

Pour le style, en grande partie, l'écriture en est très proustienne. le fait d'anticiper les événements, de se tromper, de confondre un souffle de vent qui fait grincer une porte avec les mouvements supposés d'Oliver dans le couloir, me rappelait terriblement les atermoiements de Swann amoureux d'Odette de Crécy.

La fin, à Rome, ne m'a pas du tout dérangée (le syndrome de San Clemente). L'évolution du rapport d'Elio à l'art, à la littérature et à la musique) est certainement aussi importante que sa découverte du désir et de l'amour.
Elio comprend quelle sera sa voie et plus vite on en prend conscience, mieux c'est. Ici, le choix d'une carrière de musicien.

Il y a plusieurs passages clefs qui montrent l'évolution des sentiments entre Elio et Oliver (l'interprétation d'un Capriccio de Bach) Mais j'ai aussi aimé le récit des regards détournés d'Elio (et son rougissement) après un échange entre Oliver et lui au sujet de la traduction de Léopardi. Je me suis beaucoup retrouvée dans la description de ce moment de trouble profond et déterminant.

Enfin, ayant - par hasard - traduit une quantité invraisemblable de vers des Métamorphoses d'Ovide, dans une autre vie, j'ai beaucoup ri en lisant le passage sur la pêche... pourtant délicat et pas toujours apprécié. Je ne puis l'expliquer, j'ai tellement retrouvé, dans le ton amusé et ironique de ce passage, l'esprit des Métamorphoses d'Ovide.

Enfin, cela donne une folle envie de retourner en Italie... tant chaleur et fraîcheur traversent ce beau roman.
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