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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après avoir sauté sur une mine en Irak, le soldat Eden a, contre toute attente, survécu à ses blessures. Son état est tel que le narrateur n'est que soulagement de ne pas en avoir réchappé pour sa part. Cela fait maintenant trois ans que son épouse, parfois accompagnée de leur toute petite fille qu'il n'a pas eu le temps de connaître, lui rend quotidiennement visite à l'hôpital, où ce qu'il reste de lui respire, branché à des machines. Contre l'avis de tous, et même d'Eden comme semble l'indiquer la seule façon qu'il ait trouvée pour tenter de communiquer, Mary ne peut se résoudre à le laisser enfin partir.


La vie est-elle toujours préférable à la mort ? D'ailleurs, est-ce bien encore une vie que ces quelques lueurs de conscience cauchemardesque, prisonnière de ce qui n'a plus d'un corps que quelques fonctions vitales, de surcroît assistées, torturée par des terreurs délirantes et inextinguibles ? C'est un ancien ami et frère d'armes qui exprime son avis d'outre-tombe, observant le désespoir d'Eden et l'obstination de Mary avec la clairvoyance d'un témoin suffisamment proche pour connaître leur passé et décoder leur psychologie. Bien placé pour comprendre et nous faire concevoir « de l'intérieur » l'innommable calvaire qu'endure Eden et pour décrypter les signaux de détresse absolue que ce mort-vivant s'évertue à adresser d'une manière éperdue à un entourage incapable de l'entendre, personne mieux que lui ne peut en même temps pénétrer les dévorants motifs de culpabilité qui rendent Mary incapable de prendre l'irrémédiable décision qui semble pourtant s'imposer.


Alors, empli d'une impuissante compassion, il raconte l'engrenage et l'emprise de la peur, la peur qui, même entre les missions, corrompt la vie de couple et toute projection d'avenir, sans que pour autant le choix de décrocher ne paraisse même une option envisageable. C'est comme accroc à une drogue qu'Eden se réengage malgré lui, mettant un peu plus en danger un ménage qui, malgré l'amour, menace de partir en quenouille. Quand une presque dépouille est rendue à l'épouse, la précipitation d'un composé toxique d'amour, de mauvaise conscience et de loyauté repentante cimente le malheur dans un sarcophage de pénitence. C'est ainsi qu'Eden, Mary et leur petite Andy se retrouvent coincés dans une impasse aussi funeste qu'insupportable, les remords devenus scrupules intempestifs bloquant la porte de sortie que chacun n'aspire pourtant qu'à prendre.


Un roman tout en pudeur et en ellipses qui, en étonnamment peu de pages, vous cloue sans voix sous le coup de son impeccable et implacable tir en plein coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Très touchant, ce tout petit roman de 150 pages qui a tout d'un grand.


Eden est un soldat d'élite dont l'unité a sauté sur une bombe en Irak. Tous sont morts sauf lui, dont il ne reste que 30 kilos sur ses 100 de départ. Sa vie ne tient qu'à un fil, celui du respirateur de l'unité des grands brûlés de l'hôpital. Tout le monde sait que ce n'est une question de temps avant qu'il ne succombe à son tour : un corps dans son état ne reste pas en vie très longtemps, et de toutes façons c'est une vie de semi-conscience entre douleurs et médicaments, immobilité et cauchemars, délires post-traumatiques et médicamenteux. Eden aimait la vie, les défis, le bon vin et les sauts dans le vide. Il est désormais dans ce vide, entre la vie (ou ce qu'il en reste) et la mort (qui rôde et se rapproche). Mais si les médecins proposent de débrancher le respirateur pour abréger ses souffrances, sa femme ne veut pas être celle qui l'abandonne. Pas encore une fois...


Les actes passés pèsent sur les consciences et influent forcément certaines décisions. Pour nous aider à comprendre le drame qui se joue dans cette chambre d'hôpital, l'auteur fait raconter le récit de ces vies mêlées par le meilleur ami d'Eden, collègue mort lui aussi dans l'explosion. Nous avons ainsi, au compte-goutte, des informations sur la personnalité de chacun, leur vie commune mais aussi individuelle : à l'entrainement pour Eden, à l'attendre à la maison pour son épouse Mary ; Nous en apprenons plus sur le drame qu'ils vivaient et qui joue forcément un peu, aujourd'hui, dans la décision de Mary. Chaque chapitre intercale passé puis présent, dans une imbrication d'émotions parfois intenses pour le lecteur. Et si je ne suis pas restée indifférente à ce que vit Mary, ni à ce qu'elle a traversé dans sa vie de couple en tant que femme de militaire, j'ai été bouleversée par la personnalité de battant d'Eden, par ce qu'il vit de l'intérieur à l'hôpital, enfermé, prisonnier d'un corps qui n'est plus le sien et de souvenirs déformés, ainsi que par la manière dont il ne cesse jamais d'essayer de communiquer, avec les moyens qu'il a et ce qu'on lui a appris, espérant que quelqu'un, enfin, le comprenne et l'aide.


Ce sont ces moments qui m'ont le plus intensément touchée. D'abord parce qu'en nous dévoilant le passé d'Eden, on comprend l'enfer qu'il vit dans cet hôpital, dans sa tête et dans son corps ; et c'est insupportable - ce que l'on voudrait expliquer à Mary qui, elle, ne peut pas le vivre de l'intérieur, enfermée dans sa propre souffrance. Mais aussi parce qu'ils mettent en balance l'homme fort et plein de vie qu'il a été, avec l'homme tellement diminué mais si tenace qu'il continue d'être. Et cette volonté à elle seule prend tellement de place, est tellement humaine, puissante, est tellement l'expression de l'homme qu'il a été - et qu'il est toujours, ne peut-on s'empêcher de penser à ce moment-là - que l'on se surprend à comprendre la réaction de Mary, même si notre raison logique voudrait la combattre pour abréger toutes ces souffrances. Mais En attendant, Eden attend l'Eden, sa délivrance.

La plume et le rythme sont vraiment confortables, mais ce sont les derniers efforts d'Eden qui me font attribuer la dernière demi-étoile. Quand l'instinct de survie qui s'épuise affronte l'amour : Un texte court mais de toute beauté, criant d'émotions contenues, délivré par un auteur ayant servi pendant neuf ans dans le Corps des Marines des États-Unis (2003-2012). Ancien membre des forces spéciales, il a effectué cinq missions en Afghanistan et en Irak. Alors autant vous dire que ce texte, non-seulement on y croit mais on le vit. Un coup au coeur, presque un coup de coeur.
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Il y a trois ans, dans la vallée d'hamrin, leur humvee a sauté sur une mine. Tous les commandos marines sont morts sauf lui, Eden, dont le corps git aujourd'hui sur ce lit d'hôpital, dans le secteur des grands brûlés. Des cents kilos qu'il pesait à l'époque, il n'en reste que trente à force d'amputations. Sa femme Mary et sa fille Andy, trois ans, le veillent, jusqu'à ce jour où il manifeste subitement le besoin de communiquer alors qu'on le donnait pour mourant. Une seule question se pose : quelle décision prendre alors qu'il n'a plus de vie mais qu'il n'est pas mort ?
Eliot Ackerman a été l'un de ces marines pendant huit ans. Il a connu l'Irak et l'Afghanistan. le récit qu'il nous fait est époustouflant, bouleversant de vérité et pose de façon adroite la question de la gestion de la fin d'une vie, les soins palliatifs et l'euthanasie. La construction de son histoire est remarquable.
C'est un livre qu'il faut absolument lire car il sort complètement des sentiers battus, un livre unique qui ne peut pas laisser indifférent.
Belle traduction de Jacques Mailhos.
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La guerre, c'est moche, ça tue.
Puis parfois, c'est pire.

Quand Harry rencontre Sally, c'est bien.
Quand Eden rencontre une mine, ça craint.

Eden qu'il s'appelle, le gars, vous imaginez pire antagonisme pour un mec revenu d'Irak, désormais appelé à végéter sur son lit d'hôpital en attendant la mort.
Longue, l'attente.
Douloureuse, forcément.
Intolérable pour Mary, sa femme.
Inéluctable pour son pote, narrateur magnifique parti en éclaireur lui baliser le trajet du voyage sans retour.

C'est beau, c'est tendre, c'est triste, c'est la vie, puis ça ne l'est plus.
C'est l'histoire d'un gars qui avait tout pour être heureux sauf le facteur chance dans le trigone de Neptune.

Elliot Ackerman possède un pédigrée des plus impressionnants.
Vétéran du Corps des Marines.
Ancien membre des Forces Spéciales, ça vous légitime un cv.
La guerre, il connait, il a pratiqué, a eu la chance d'en revenir indemne, tout du moins physiquement.
En attendant Eden est juste bouleversant d'humanité alors qu'Eden n'a, finalement, plus rien d'humain au niveau du visu optique oculaire.
Dans sa prison de chair carbonisée, il est soumis aux affres de douleur d'un corps qu'il ne maîtrise plus, porté par le soutien inconditionnel d'une femme amoureuse comme au premier jour.

La plume, d'une intensité folle, se veut à la fois originale sur le plan narratif et d'une cruauté sans bornes pour ces trois accidentés de la vie.

Si l'Eden ressemble à ça, merci d'annuler ma réservation premium.
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Voilà trois ans qu'Eden est alité dans le centre des grands brûlés de San Antonio. Depuis que son Humvee roula sur une mine, dans la vallée du Hamrim. Seuls survivants parmi ses compagnons d'armes. de ses cent kilos, aujourd'hui, il n'en pèse plus que 30, à force d'amputations. Absent, inconscient mais toujours là. Trois ans que sa femme, Mary, le veille. Parfois accompagnée de sa fille, Andy, que le jeune homme n'a pas eu le temps de connaître. Trois ans qu'elle attend un signe, un changement, aussi infime soit-il...
Son ami, lui aussi dans le Humvee, se dit chanceux car Eden, lui, est tout juste survivant. de là-haut, il garde un oeil sur son compagnon. Et l'attend, patiemment. Spectateur de ses souffrances...

Elliot Ackerman, Vétéran du Corps des Marines ayant effectué plusieurs missions en Afghanistan et en Irak, signe un roman bouleversant et poignant. Considéré comme le plus grand blessé des deux guerres réunies, Eden gît sur son lit d'hôpital. Même si tout le monde s'accorde à dire qu'il ne guérira jamais, Mary, sa femme, veille sur lui, refusant de le laisser partir. le narrateur, qui n'est autre que l'ami d'Eden, nous dévoile, de là où il est, les pensées et les sentiments de ce dernier et de Mary mais aussi, par bribes, leur passé, leur amour et leurs secrets. Si ce récit aborde avec intensité et sensibilité la guerre et ses traumatismes, l'amour et la loyauté dans un couple, il donne aussi à réfléchir sur la fin de vie. Les personnages, empreints d'humanité, sont d'une force incroyable. Original de par sa narration puissante, ce roman, à la plume épurée, se révèle d'une justesse rare.
Intense et viscéral...
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Voici un grand roman d'amour court , unique, profond, à la beauté intense si douloureuse....

L'histoire d'un homme Eden, au corps devenu une masse de chair souffrante qui se désagrégeait après un passage de leur Humvee sur une mine en Irak, alité, suffoquant, enfermé dans un corps qui ne lui appartient plus, se débattant pour respirer dans un centre dédié aux grands brûlés de San Antonio ...

Éden est inconscient , ses blessures ne guériront pas.

Mais son esprit n'a pas disparu. ...

J'ai été incroyablement touchée par l'effacement inexorable , lent, irréversible du corps de ces soldats abîmés par la guerre d'Afghanistan puis d'Irak.

Fascinée , par la force de Mary, son épouse, qui attend patiemment un changement.
Elle tente , malgré cette masse de chair gémissante qui n'était plus un époux, de reprendre contact et d'interpréter les signaux ...

Mary laisse sa fille chez sa mère pour se consacrer à Éden qui n'est plus Eden.
Ce qui ajoute un surplus d'émotion au texte c'est le narrateur que choisit l'auteur, : un ami cher , compagnon de guerre en Irak, lui même décédé ...

Blessures , bouleversements, mots choisis accompagnent ce texte où loyauté , trahison , amour, regrets et acceptation , souffrances , ressentiments, donnent le ton, une espèce de méditation perçante, profonde, vraie.

Elliot Ackerman interroge sur les dilemmes insurmontables liés à la fin de vie, développe ce lien d'amour , de loyauté et de vie avec profondeur , élégance et humanité ...

Un roman fort , maitrisé, subtil, sur l'amour, l'attente, la repentance, la culpabilité et la perte .
Une réflexion de qualité magistrale !
Difficile de le critiquer , il faut le lire .....
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Rapatrié d'Irak où il tombe sous l'explosion d'une mine, le soldat Éden est hospitalisé au service des grands brûlés de San Antonio. Il a perdu l'ouïe, la vue, la mobilité de ses membres, une partie de son esprit, il vit dans les limbes. Pendant plusieurs années, sa femme Mary reste à son chevet, le veillant jusqu'à sacrifier sa propre vie et celle de leur fille.
Pour combien de temps encore ? Mary ne le sait pas, elle attend.

Magnifique roman qui m'a étonné par la profondeur du regard porté sur la vie, la fin de vie et la mort, et la finesse avec laquelle Elliot Ackerman décrit ce qui se passe dans la tête d'Eden, sa conscience aiguë de sa situation, de son impuissance.
Enfermé dans un corps inopérant, obnubilé par ses traumatismes et ses phobies, Éden hurle son désespoir a l'intérieur de lui-même et personne ne l'entend.
Mais à son désir d'en finir s'oppose l'amour d'une femme, qui ne supporte pas de le laisser partir. Car c'est à elle que revient le choix de l'arrêt des traitements. Un choix cornélien, que Mary ne peut simplement pas faire.

Sans jugement, sans phrases moralisantes ni réponses toutes faites, Elliot Ackerman invite le lecteur à la réflexion sur les notions de loyauté et de choix, et sur la délicate question de la fin de vie, assistée ou non.
Un beau roman, sobre et intelligent, qui m'a touché.
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Mes amis le diraient : ce livre était « pour moi ». C'est un roman américain qui parle de thèmes graves (la guerre, la mort, la survie). Maintenant, au moment de rédiger mon avis, je dirai que ce n'est pas tant sa longueur qui me l'a rendu difficile à lire que le sujet, justement.
Jusqu'où peut-on aller pour préserver la vie ? de celui qui était Eden, il ne reste que trente kilos. Son esprit ? Des morceaux de morceaux de puzzle. S'il était dans la possibilité physique de parler, il demanderait que cela cesse. Mais voilà, il ne le peut pas. Et qu'est-ce qui devrait cesser ? Cet état comateux pour repartir dans la vie, ou alors c'est la vie elle-même qui devrait cesser ? Vaste sujet. Eden est le plus grand blessé à avoir survécu, toutes guerres confondues. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il faut qu'il reste en vie – mais presque. Et tant pis pour les autres.
Mary ne vit plus, ou presque. C'est sa mère qui élève Andy, la fille qu'elle a eu avec Eden, son mari. Mary passe sa vie dans la chambre d'Eden, à côté de lui – impossible de le toucher, tant les risques d'infection sont intenses. Il lui arrive quand même de passer du temps avec sa fille, ou bien de l'amener dans la chambre de son père, même si certains pensent que cette chambre, que le centre des grands brûlés n'est pas un endroit pour une petite fille.
Dans le récit, nous aurons son point de vue, celui d'Eden mais aussi celui d'un de ses camarades, qui a eu plus de chance que lui, il a été tué sur le coup. Il attend Eden, lui aussi. Grâce à lui, nous découvrons le passé d'Eden, l'entraînement, les missions, la difficulté à mener ce que l'on appelle une « vie normale » après en avoir tant vu. Nous en apprendrons aussi davantage sur la vie de couple de Mary et d'Eden, sur cet enfant qu'ils ont tant désiré.
Un livre dur et douloureux, dont j'ai tourné les pages comme si j'étais moi-même affectée par ce que vivait Eden.
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Un chapitre…Le premier…c’est le temps qu’il a fallu que je sois fascinée par ma lecture…Parce que je peux le dire dès maintenant, sans chercher à me justifier, à argumenter avec une longue démonstration, ce roman a été une véritable découverte, un coup de cœur littéraire, que j’ai parcouru lentement, avec avidité…Nul besoin de tergiverser, c’est une évidence, le talent qui transparaît dès ces premières phrases.
Cela commence par la présentation du drame, puis celle des principaux acteurs, et on se dit que tout est déjà joué, que l’on vient de vivre le coup de théâtre ultime, le cataclysme final qui explique tout, emporte tout…et puis, en fait non, parce que progressivement, on voit que tout n’est pas là, que le vrai, le véritable est encore à découvrir, que rien n’est encore révélé…et que les blessures, les bouleversements étaient latents, non exprimé et pourtant déjà entendu…trop silencieusement…
Je ne veux rien dire de plus, parce qu’il faut le lire, parce que ce sont des mots, une écriture qui expriment parfaitement ces sentiments, ces ressentiments, cet amour, ces regrets, que tout est fort, que l’on complètement absorbé par cette ambiance, par ces vies, et que pendant tout ce temps, on comprend tout ce qui se dit dans l’attente….

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Irak, le véhicule où se trouve Eden saute sur une mine. Tous les autres soldats présents dans le véhicule périssent. Eden est très gravement blessé, son corps est brûlé en grande partie. Les médecins pensent qu'il ne survivra pas à son rapatriement. Pourtant, trois ans plus tard, Eden est toujours vivant. Il gît inconscient sur son lit au service des grands brûlés de San Antonio. Sa femme Mary vient le voir chaque jour. Eden ne connaît pas sa fille, Andy, née après l'explosion du véhicule de son père. Au moment de Noël, Eden fait un AVC. le corps médical le pense perdu. Et pourtant, c'est après cet incident qu'Eden va montrer des signes de conscience.

Le roman de Elliot Ackerman est court, intense et d'une grande justesse de ton. Malgré la gravité des sujets abordés, l'auteur ne tombe à aucun moment dans le pathos et dans la facilité. L'idée qui m'a tout de suite plu, c'est celle du narrateur d'outre-tombe. Ami d'Eden, il a lui aussi sauté sur la mine en Irak mais il est mort sur le coup. Il nous raconte l'histoire d'amour de Mary et Eden mais également comment il les a rencontrés et ce qui les lie à eux. « En attendant Eden « est le portrait d'un couple, de leur difficulté à avoir un enfant, des décisions qui les séparent, de leur trahison et de leur amour profond.

Bien évidemment, le roman d'Elliot Ackerman aborde la question de la fin de vie, la culpabilité de Mary à prendre une décision: quel aurait été le choix d'Eden ? Tout le roman tourne autour de ce corps inerte, inapte à communiquer avec les autres. En cela, le roman m'a rappelé le film « Johnny got his gun » de Dalton Trumbo (adapté du roman éponyme du même Trumbo qu'il faut que je me décide à lire) où les pensées du soldat blessé sont audibles uniquement par le spectateur. Ici aussi, Elliot Ackerman nous livre, avec une grande acuité, les sensations, les sentiments, les cauchemars d'Eden. Les scènes où Eden pense voir des blattes envahir sa chambre sont saisissantes. Et ces passages nous plongent dans les tourments de l'âme d'Eden, ils sont extrêmement forts et poignants.

« En attendant Eden » est une réussite totale, dense, touchant et d'une grande humanité.


Lien : https://plaisirsacultiver.co..
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