Passer l'hiver

C'est beau, c'est triste. C'est triste, c'est beau. Impossible de savoir quel adjectif mettre en premier. Est-ce qu'il y en a un qui prime... Pour moi ils sont à égalité. Quelle lecture ! J'ai tout aimé. L'écriture fine, fluide, simple et percutante, une écriture qui touche indéniablement l'esprit et le corps. Les thèmes ne peuvent laisser indifférents quiconque. Olivier Adam s'adresse à tout le monde pour évoquer des égratignés, des effacés, des marqués, des entamés, des exclus. Des synonymes de rayer. Et ils étaient si émouvants, tous. Des gens qui essayaient de recoller des morceaux de vie, de se recomposer un avenir, de se retrouver avec les leurs, avec du sens, avec un peu de chaud. Des personnages à fleur de peau. Les scènes sont si réalistes que j'ai eu froid en attendant cette jeune japonaise serrant sa boîte immortelle, « ce vide à l'intérieur ». Et puis « j'avais trop bu et Pialat était mort » alors c'était difficile. La vie, cette vie. On est si seul. Que je travaille dans lycée ou dans une maison où les petits vieux attendent… plus rien, en fait, je me demande comment tenir, juste un peu plus. Parfois, une main secourable, une rencontre dans un bar, une taff et le chemin reprend. Pour un temps. Parce que... « je ne suis plus enfant, mon père est mort. »

Premier livre d'Olivier Adam que je lis et je ne suis pas déçue. Ce sont des nouvelles. Je plonge littéralement dans l'univers de gens simples, dans leur vie la plus intime. C'est profond, mélancolique et triste.
Ces gens sont confrontés à une période sombre de leur vie, mais je préfère dire à une expérience difficile qui les fera certainement grandir pour la plupart .
L'alcool, la maladie, la mort d'une personne connue (ici M Pialat), la mort d'un proche, problème de couple... et me voilà à côté de ces gens qui essaient de vivre tout simplement!
C'est beau et l'écriture m'a conquise, elle est douce mais vraie, continue, elle touche, émeut.
L'auteur s'arrête sur des instants de vie particuliers, là ou les personnes sont en équilibre. Vers quel côté vont-elles aller?
Je recommande vivement.
Ce livre fait partie d'un petit défis que je me lance, petit mois petite livre. c'est le premier.

Quatrième de couverture:

C'est l'heure où tout bascule, où les failles se creusent. Les enfants dorment, innocents et le couple fatigue; on oublie dans l'alcool et la mélancolie le froid du monde. Professeur, chauffeur de taxi, infirmière, ex-taulard... vivent ces moments suspendus, ces nuits de solitude opaque, et s'imposent l'effort de tenir, invaincus jusqu'au lendemein : passer l'hiver en somme.


Mes impressions de lecture:

Touchée au coeur, à la tête, à l'âme, aux souvenirs.... partout.

Chacune de ces nouvelles est une merveille d'écriture. Les phrases sont ciselées à la virgule près, le rythme est absolument parfait. Olivier Adam a su mettre en mots ces instants où tout devient plus fragile, incertain. Où l'air semble soudain plus lourd, plus étouffant mais où l'esprit se libère et envisage d'autres options.

On pourrait dire que tout est juste dans ce qu'il écrit mais ça va bien au-delà : ses mots entrent parfaitement en résonnance avec ce qu'on a de plus secret.

Chaque nouvelle est magnifique et leur rassemblement en recueil les met encore plus en valeur, tant elles sont liées les unes aux autres.

C'est comme une petite musique dont chaque aurait été absolument parfaite, axactement jouée au bon moment avec la bonne intensité.


Ce n'est certes pas gai mais ça m'a fait un bien énorme de les lire, de mettre enfin des mots sur ce ressenti.

Pour nous aider à passer l'hiver en somme...
Lien : http://touteseule.over-blog...

Une bien belle découverte. Je viens de lire que c'était un Goncourt, je l'ignorais, ça n'a pas du tout influencé sur ma notation. J'ai lu ici et là des critiques qui trouvaient ces nouvelles tristes voire dépressives. Ce n'est pas du tout mon sentiment.
Au contraire, j'y ai vu la puissance de la vie qui continue malgré tout. La vie malgré la mort, le chômage, la maladie, toutes ces pénibles épreuves qui nous arrivent à tous, sans qu'on choisisse leur nature ni leur durée. Et pourtant on est là, on s'accroche.
Et c'est beau.
Lien : http://christophegele.com/20..

J'ai beaucoup aimé ce livre.
Olivier Adam nous amène au travers de ses nouvelles dans le quotidien de personnes paumées. Je découvre le format nouvelles. J'ai bien aimé les histoires d'une quinzaine de pages chacune. On ressent beaucoup les émotions des personnages. Encore un très bon livre de cet auteur. À découvrir.

Neuf nouvelles qui ont en commun de nous faire débarquer au milieu d'une vie au moment où tout ne tient plus qu'à un fil, où un souffle peut changer l'histoire à tout jamais. Chaque personnage se retrouve confronté à quelque chose qui va du terrible à l'anecdotique mais qui résonne dans sa vie avec autre chose. Chacun va chercher une solution, une façon d'apaiser l'angoisse : partir, boire, mourir, baiser…

Olivier Adam nous jette directement dans le grand bain à chaque récit qui se déroule dans une unité de temps, nous faisant vivre en direct ce fil du rasoir. Tournant autour du thème du couple et de la séparation, ces nouvelles explorent les différents temps : avant, pendant et après.

Les nouvelles d'Olivier Adam ont un goût de vin et de cendres. Elles sont crues, cruelles, tristes parfois. On boit, on fuit, on danse en rythme avec les personnages, pour notre plus grand plaisir.

Quel talent ! Un décor planté en deux lignes, une émotion suscitée dès les premiers mots. On ne ressort pas indemne d'une nouvelle d'Olivier Adam. Un écrivain tourmenté, dépressif qui déverse son malaise sur le papier. J'ADORE.