AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de hieronimus177


Poids léger
Olivier Adam
( Points,seuil)


Le jour Antoine enterre des inconnus,le soir il boxe pour évacuer toute l'amertume rentrée face à la mort injuste:celle de ces êtres qui n'ont pas eu le temps de croquer la vie à pleine dent,de ceux dont la mort fut violente ou solitaire .Combattre est pour lui une occasion de se coltiner avec le réel et d'exprimer une rage inextingible. Célibataire,paumé,désabusé,Antoine aime mal mais frappe bien.Chez Olivier Adam , on retrouve la douleurs de ces instants critiques presque initiatiques où la mort et la séparation révèlent aux hommes leurs dénuements devant l'existence,où tout ce décante et nous rappelle que nous resterons à jamais des enfants blessés sans défénse:la mort de son père puis le mariage de sa soeur (dans l'oeuvre du romancier on découvre toujours que cette dernière est toujours un être proche,adoré dont on se sépare difficilement (cf :Je vais bien, ne t'en fais pas (édition de l'olivier presse pocket).)
Sortir de l'enfance voilà l'enjeu: oublier le temps des verts paradis enfantins, de l'emoi sexuel et incestueux,des enjeux sensuels qui laissent dans la mémoire une trace vive comme
« ces journées à chasser les insectes sous le soleil cru.La rivière où on se baignait.Marie était térrorisée depuis qu'on lui parlé de serpents .Le chemin escarpé et raide dissuadait ler familles .On s'installait sur de un large rocher qui dominait un bassin plus profond ,à l'eau plus franchement émeuraude .Je plongeais de là et elle m'imitait exécutant toutes sortes de figures inventées .Puis on faisait les lézards ,les yeux fermés face au soleil qui nous cuisait la peau ...C'était l'orage et nous étions loin...A l'entrée de l'abri la pluie redoublait ,elle avait froid nous étions serrés ,elle a oté ses vêtements ,elle me regardé fixement ,je lui est demandé ce qu'elle avait à me regarder comme ça ,elle sentait la mûre et la feuille de cassis,ses cheveux ruisselaient ,elle n'a pas répondu ne répondait pas,détournait les yeux a décollé une mèche de mon front ,je ne connaissais pas la douceur de sa peau sous ma main,le souffle qui sortait vaporeux de sa bouche qui happait mon regard et en occupait le champ ,les mots qu'elle chantonnait de sa voix enrouée et enfantine ».pages23-24
Alors tonio sombre dans des ivresses nocturnes qui débouchent éternellement sur des petits matins blafards ,fume des joints,couche avec des fiancées au charmes exotiques qu'il oublie très vite ;il ne respecte qu'un homme ,Chef son entraîneur de boxe,son mentor ,une bel âme.Olivier Adam emprunte beaucoup à la culture populaire du moment aux refrains de Bashung, Murat ou Christophe qui sont autant de scansion nostalgique dans la trame narrative. C'est ce temps en creux et vide ,un bégaiement des chose une hésitatation qu'Olivier Adam sait mieux que quiconque parmi les jeunes romanciers prometteurs mettre à jour et dépeindre.Comme ses héros ,nous restons parfois à la lisière (titre de son dernier roman )de nos vies comme des sentinelles fatigués attendant l'aurore.
Lisez ce beau roman à la révolte vaine et à la tendresse sans retour.
eric Furter
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}