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EAN : 9782507002534
Luc Pire (15/05/2009)
4.07/5   22 notes
Résumé :
Sur les traces d’une communauté de saltimbanques, au XVIIe siècle. Dans la tradition des grands romans d’aventures, ce récit met en scène des personnages truculents au langage expressif et cocasse.

« Un tourbillon de sensualité où la jubilation alterne avec la sauvagerie. Une fête picaresque. » L’Express

André-Marcel Adamek est considéré comme l’un des grands conteurs belges actuels. Il a reçu de nombreux prix dont les prix Rossel e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En cet an de grâce du 17ème siècle à Marselane, la fête de la Saint-Luc n'aura pas lieu. Elle n'a pas été interdite en raison d'une épidémie de peste ou de choléra, non, elle a été confisquée par les forains eux-mêmes.
A la mi-octobre, Samir, le dresseur d'ours, est arrivé au village avec quelques jours d'avance, avant ses collègues saltimbanques. le dimanche à la sortie de la messe, malgré l'interdiction du sénéchal, il montre le nouveau numéro de son ours aux paroissiens. Mais pendant le spectacle, Sadim est victime d'un malaise et meurt. Son ours, devenu agressif, est tué.
Partie d'un malentendu, la rumeur enfle, court et circule et arrive aux oreilles des forains : les habitants de Marselane ont tué Samir !
Les forains se vengent en décidant de ne pas se rendre au village pour la fête, et jettent une malédiction sur ses habitants.
La nouvelle atterre les villageois, pour qui la Saint-Luc est la fête la plus importante de l'année, leur seule occasion de se livrer à toutes sortes de réjouissances après une saison de dur labeur, de quoi se réchauffer le coeur et la tête juste avant l'entrée dans l'hiver. Ils décident alors d'envoyer une ambassade auprès du prévôt des forains pour dissiper le malentendu et faire revenir ceux-ci à Marselane. Lauric, le forgeron, et le vieil Alban se mettent en route, sans se douter que bien des aventures les attendent en chemin...

"La fête interdite" est un roman d'aventures tendance picaresque, un conte pour adultes, une quête collective (le retour de la fête) mais aussi individuelle (la justice, le pardon, la liberté). Ecrit dans le style de l'époque, le langage est désuet mais savoureux, coloré de fantastique et d'irrationnel, caressé de sensualité. de beaux portraits de femmes (dans une société où elles ne comptaient pas pour grand-chose) et des personnages attachants achèvent de transformer ce texte en un joli roman, faussement simple, rempli de chaleur, de tolérance et de bienveillance.
Je ne sais pas pourquoi c'est ce roman qui est précisément sorti de ma pile à lire au moment du reconfinement, alors que nous sommes contraints de renoncer aux fêtes, mais cela doit vouloir dire quelque chose... "S'il est une évidence qui nous est apparue, c'est que nous ne pouvons vivre sans l'espérance de votre annuel retour [celui des forains et saltimbanques]. Chacun de nous puise en vos tours, costumes et lumières la part d'émerveillable sans quoi son esprit resterait cloué à terre, pareil à celui d'un mulot en son trou. Mon défunt compagnon s'extasiait devant les tréteaux de la femme-léopard. Moi, c'est pour la femme-serpent que battait mon coeur. Et combien de nos enfants ne rêvent-ils pas de devenirs jongleurs ou comédiens? Combien de nos femmes perdraient-elles leur sourire du matin sans avoir écouté les récits de vos diseurs? (...) Longtemps après votre départ et jusqu'aux portes du printemps nouveau, les mélodies de vos musiciens sont fredonnées en nos chaumières. Vous êtes le fleuve qui à chaque automne vient irriguer nos terres appauvries. Nous nous desséchons sans vous et nos racines partent en poussière."
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Troisième livre que je lis d'André-Marcel Adamek ! J'avais adoré La Grande Nuit, lu Il y a longtemps et que je devrais relire pour en faire la critique.
Ici, j'ai retrouvé la joie que j'avais éprouvée avec le roman cité plus haut !
le récit se déroule dans le bourg de Marselane au moyen-âge semble-t-il
Nous sommes mi-octobre et tous les villageois attendent avec impatience la fête de Saint-Luc, et les saltimbanques qui les égaient chaque année. La fête est importante, la plus importante de l'année, elle est synonyme d'arrêt du dur travail des champs et de réjouissances.
Sadim, le montreur d'ours arrive quelques jours avant la fête et outrepassant l'injonction du sénéchal de ne pas donner de représentation avant le jour de la Saint-Luc, , tient à montrer à tous le nouveau et spectaculaire numéro de l'ours. Les choses se passent mal toutefois, Sadim est victime d'un malaise et l'ours, désemparé, est tué.
La rumeur court que les habitants de Marselane ont tué Sadim, les saltimbanques l'apprenant, décident de ne pas rejoindre le village et maudissent ses habitants.
C'est alors le début de l'aventure pour deux de leurs représentants qui s'offrent à rejoindre les forains pour expliquer la méprise.
Et c'est une véritable aventure faite de recherches, de traquenards, de vol, de rencontres. Je ne vous les dévoilerai pas mais j'ai été sous le charme !
André-Mzrcel Adamek, pour nous les conter et nous replonger dans cette époque lointaine, utilise de nombreux mots désuets - j'ai utilisé à quelques reprises mon dictionnaire pour les comprendre (exemples : banquiste, vit, aronde...) - des jurons (corne d'aspic), il décrit un monde fantastique - la femme-serpent au corps recouvert d'écailles, la femme-léopard à la jeunesse éternelle, la voyante - et ce sans que cela paraisse invraisemblable au lecteur que je suis et pourtant j'ai la réputation d'être trop cartésien ...
J'ai aimé le portrait de cette société du moyen-âge avec ses superstitions, son clergé hostile aux forains, et son attente de la plus grande fête de l'année qui leur permettra de ne pas travailler, de jouir du spectacle des forains et de se détendre.
J'ai aimé les divers personnages, le vieil Alban, Lauric, le forgeron amoureux de la femme-serpent, le sénéchal, le Pipistreau, la petite voleuse...
J'ai aimé la sensualité de la femme-serpent qui attire le désir des hommes mais ne se donne pas...
Ce fut un beau moment de lecture !
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D'une écriture recherchée, Adamek raconte la méprise sur la mort du montreur d'ours, ce qui a fâché les forains, et le village de Marselane risque d'être privé de sa fête de la Saint Luc.

J'ai bien aimé la bienveillance qu'il place chez le sage Alban, le Sénéchel de Marselane ou le prévôt des forains.

J'ai aimé aussi le surnaturel des gens du cirque, la frigidité de la femme-serpent aux écailles, le Pipistreau à tête de chauve-souris, fruit de l'inceste de son père, l'éternelle jeunesse de la femme-léopard toujours masquée, le fils du lanceur de poignards, Macahon le borgne, qui, après 15 mois,refuse toujours de naître, attendant un monde meilleur!
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Marselane, un village comme il y en a tant. Chaque année, à la Saint-Luc, les saltimbanques arrivent, et restent quelques jours avec leurs roulottes et tout le matériel : c'est alors la fête.Cette année ils ne viendront pas , à la grand stupeur de tous les habitants. Ecrit dans certains passage en vieux-français, l'histoire peux se passer à n'importe quelle époque. Un conte ou une légende pour adultes !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pour son repas quotidien, le tigre Ulysse dévore à l’ordinaire une tête de mouton ou une panse de bœuf qu’il termine par deux tonnelets d’eau fraîche mais, depuis que Farah partage sa cage, il veille à laisser intacte la moitié de sa pitance. Bien qu’elle se nourrisse devant lui de salades et de lentilles, il lui réserve obstinément une part de son repas qu’il pousse vers elle du bout de sa patte. Soucieuse de ne pas attrister son compagnon, la femme-serpent plonge les crocs dans les lambeaux sanglants et feint de les grignoter avec plaisir. Elle doit aussi être la première à lapper l’eau des tonnelets, sans quoi Ulysse se laisserait mourir de soif.
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La vérité, forgeron, est fille de joie qui sans cesse maquille sa face et se complaît dans le lit des aveugles.
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Elle a quitté l'enceinte du camp et se dirige et marche vers la ligne verte de la mer. Ses pieds nus s'enfoncent dans le sable, et la forte haleine du vent fait danser ses cheveux. Des goélands la survolent en poussant d'âpres cris.
-Hé, ne vas pas te baigner ce joud'hui, la mer est démontée. Farah continue de marcher devant elle. Des touffes de varech poussées par l'écume lui caressent bientôt les orteils : elle s'allonge dans le sable telle une anguille, se met à ramper à la rencontre des flots.
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Et puis, il y a Farah qui s'est enfermée dans la roulotte. Elle avait quinze quand il l'avait trouvée au bord de la route, errant pieds et orteils nus. Il avait arrêté sa carriole, lui avait donné un peu de pain et d'eau. Elle n'avait peur de rien. Elle était belle et racée, avec des cascades de cheveux noirs sur sa peau cuivrée.
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Videos de André-Marcel Adamek (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André-Marcel Adamek
Alors que l'hiver approche, tout le village de Marselane attend l'arrivée des saltimbanques pour la traditionnelle fête de la Saint-Luc. Sadim, le montreur d'ours, arrive quelques jours avant l'ouverture de la fête et meurt en pleine représentation. La rumeur circule que les villageois de Marselane l'ont tué. de cette méprise va découler une terrible malédiction que les forains vont prononcer à l'encontre des habitants de Marselane. Les villageois, privés de la fête qui clôture la belle saison, envoient alors deux émissaires pour parlementer avec le prévôt des forains. Alban et Lauric partent pour un périple chargé d'aventures, d'amour et de morts.
Les romans d'André-Marcel Adamek (1946-2011) ont remporté de nombreux prix et ont été largement traduits : "Le Fusil à pétales" (Prix Rossel), "Un imbécile au soleil" (Prix Jean Macé), "Le Maître des jardins noirs", "Le Plus Grand Sous-Marin du monde" (Prix du Parlement de la Communauté française), "Retour au village d'hiver", "La Fête interdite" ou encore "La Grande Nuit" (Prix des Lycéens).
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