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EAN : 9782804022235
249 pages
Espace Nord (05/12/2005)
3.49/5   68 notes
Résumé :
Le Château rouge est une grotte souterraine qui vient d'être ouverte au public.
Lors d'une visite, un séisme violent emporte les passerelles et les galeries s'effondrent. Seules deux personnes survivent à la catastrophe : Anton Malek, un spécialiste du comportement animalier, et Marie, une vieille dame venue de Bruges. Les rescapés attendent en vain du secours, mais aucun signe de vie ne parvient de la surface.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Il était une fois ce qui restait de l'humanité après une explosion nucléaire. Accident ou guerre, nul ne le savait, mais l'essentiel était ailleurs : survivre alors que presque tous sont morts et presque tout dévasté, brûlé, contaminé, irradié.

Au moment de la catastrophe, Anton Malek visitait une grotte souterraine dans les Ardennes belges. Ayant survécu aux éboulements, enfoui sous terre, il comprit qu'il y avait un problème quand il réalisa que personne ne venait à son secours. Finalement parvenu à s'extraire du gouffre, il découvrit l'ampleur du cataclysme. Il décida alors de se diriger vers la mer, persuadé que la zone côtière serait moins dégradée. Au terme d'un pénible périple et de rares rencontres, il s'installa dans une petite communauté de survivants, où régnaient organisation, solidarité, bienveillance et courage. Et Malek se prit à espérer en un monde meilleur : « Dans cette grande nuit qui s'était abattue sur la terre, ils se réveilleraient un jour, blessés, difformes sans doute, les mains écorchées et les yeux sans couleur, mais éblouis par la pureté regagnée des limons et des sables. [...] Sans révolte ni compassion, ils avaient anéanti des milliers d'espèces, corrompu les sources et les mers, massacré leurs frères pour un champ de pétrole ou quelques galets d'uranium, souvent aussi pour la gloire imbécile des drapeaux. Et puis enfin, ils étaient allés jusqu'au bout de la terreur en détruisant les villes et leurs peuples. Leur longue et terrible épreuve allait les réconcilier à jamais avec la terre. Alors, la grâce retrouvée balaierait la fureur des dieux assassins. Les hommes n'éprouveraient plus de honte à embrasser les arbres de leur corps nu, ni les femmes à caresser les longs cheveux des algues et d'en haleter de bonheur ». Mais Malek en fut pour ses frais, et l'humanité eut tôt fait de retourner à ses travers.

Dans cette dystopie post-apocalyptique, Adamek ne nous épargne rien des horreurs dont les humains sont capables : stigmatisation, racisme, antisémitisme, instrumentalisation de la religion, mensonge, vol, viol, meurtre, cannibalisme. Sous sa plume souvent glaçante, plus rarement poétique, la solidarité perd du terrain, tandis que l'individualisme et l'intolérance ont l'avenir devant eux. A moins qu'une lueur d'espoir parvienne à percer à travers cette épaisse noirceur...

« La grande nuit », de lecture facile et addictive, est un conte cruel, plutôt pessimiste quant à la nature humaine et à ses pulsions (auto)destructrices. Ce texte, publié il y a près de 20 ans, résonne curieusement (prémonitoirement?) en cette ère d'anthropocène. Et, toutes proportions gardées, les espoirs de Malek m'ont fait songer à l'éphémère « monde de demain », que d'aucuns annonçaient au tout début du premier confinement au printemps 2020. Quoi qu'il en soit, malgré le thème très sombre et sans que je comprenne bien pourquoi, ce diable d'Adamek (paix à son âme) est à nouveau parvenu à me secouer, et même à m'émouvoir.
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J'avais lu ce roman d'André-Marcel Adamek il y a près de deux décennies
Son sujet m'avait marqué, je l'avais aimé mais mes souvenirs étant vagues, je l'ai repris.
Je ne me sépare jamais d'un livre aimé et n'ai donc pas regretté cette habitude, cette relecture fut un plaisir !

Certes, les péripéties n'ont rien de réjouissant, nous suivons le parcours des personnages après une explosion nucléaire.
Anton Malek visitait une grotte lors de la catastrophe lorsque des éboulements surviennent, un autre personnage, Mélanie, lieutenant, se trouvait avec deux subordonnés dans un véhicule blindé.

Leur monde est dévasté, les rares rescapés tentent de survivre, c'est difficile, la nature humaine se révèle tantôt abjecte (viols, meurtres, cannibalisme…), tantôt belle (création de petites communautés solidaires), hélas dans ce dernier cas, cela ne dure qu'un temps, la solidarité s'efface au profit du repli sur soi et de l'intolérance.

Portrait sombre de notre société donc, toutefois l'auteur laisse entrevoir une petite lueur d'espoir à la fin…

le roman est bien construit, les parcours de Malek et Mélanie vont se croiser brièvement puis se séparer, chacun voulant prendre son propre destin en main, ils croiseront d'autres humains, certains bien inquiétants, d'autres accueillants,
André-Marcel Adamek sait raconter une histoire, sait nous tenir en haleine.
C'est une fable sur notre condition d'homme, sur les qualités que nous pouvons montrer, hélas parfois bien éphémères, et sur nos travers.

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Vol.
Préjugés. Ségrégation.
Viol.
Meurtre.
Cannibalisme.


La nuit après l'explosion nucléaire.
La grande nuit de l'humanité.


Adamek, cette fois, n'a pas fait de quartiers. Il nous a tout balancé. Et c'est dur.


C'est dur pour les survivants, c'est dur pour Anton Malek, qui a été sauvé par la grotte-même qu'il visitait lors de vacances dans les Ardennes belges.
Trouver le chemin de la sortie, cela a été dur. Et encore plus trouver son propre chemin.
Car les quelques personnes qu'il rencontre sont elles-mêmes si déboussolées, si désorientées, qu'elles ont perdu, pour la plupart, leur capital d'espoir et par là-même leur capital humain.


Et la nature...Mon dieu, la nature... Les cendres, le gris, la désolation. L'absence de vent. Ah si, il y a encore des poissons. le salut viendrait-il de la mer ?


A coups de faits bruts et parfois insoutenables, avec une froideur toute apparente, Adamek nous fait avancer, comme il fait avancer Malek.
Sur la route ? Mais quelle route ? Cormac McCarthy m'avait désespérée. Adamek, s'il ne me permet pas d'avoir beaucoup de foi en l'humanité, insuffle quand même un petit espoir. Mince. Mais de l'espoir.


La nuit pourrait-elle avoir une fin ?
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Quelle belle découverte que cet auteur belge. Lorsqu'on cherche un peu plus loin que les écrivains connus pouvant profiter d'une bonne publicité à chaque sortie de livre, je vous assure que l'on trouve de très belles plumes. C'est le cas avec André-Marcel Adamek.

Un cataclysme dont personne ne connaît la teneur a anéanti toutes formes de vie sur terre. Humain, faune et flore. Comme si plusieurs pays avaient lâché leur bombe nucléaire en même temps. Un ciel assombri de nuages de cendres empêche la traversée des rayons du soleil, durant de longs mois. Quelques rescapés, dont Anton Malek, au regard de loup, tente de survivre, fouillant les ruines, enjambant les corps à la recherche d'eau et de boîtes de conserves. Partant des Ardennes belges, il parcourra de longs kilomètres jusqu'aux côtes de la Manche où, pense-t-il, les dégâts doivent être réduits en raison de la présence de la mer. Il y rencontre une communauté d'une quarantaine de personnes, survivant grâce à leur bon sens, leur organisation, leur solidarité et leur courage. Mais tout est à refaire...

Tout est dit dans ce petit livre de 238 pages. La tension est constante, les personnages féminins au tempérament de guerrière font froid dans le dos. Les sentiments de révolte et de peur sont exacerbés. Des émotions de toutes sortes suivent la lecture de ce livre coup de coeur.
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Une ixième dystopie, 20 ans après le 'Malevil' de Robert Merle.

Rescapés, Malek qui visitait une grotte dans les Ardennes belges, la lieutenant Méduse dans son tank et qui fera équipe avec mi et fa, deux jolies jumelles en combi de plongée, la communauté en train de germer à Audresselles et qui soutient les 'gros' du bunker.

J'ai trouvé le début un peu trop technico-technique, péchant en crédibilité. Par contre, le parallélisme avec le comportement des loups dans certaines circonstances, l'élaboration d'une communauté avec ses règles, relève le niveau en deuxième partie, ainsi que l'écriture agréable de Adamek.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Tinou n'avait jamais vu les vagues en pareil état. On aurait dit une meute de bêtes hurlantes qui ouvraient leurs gueules vertes pour manger la mer. Arrivées sur la grève, elles baissaient l'échine et s'aplatissaient dans un bruissement de coquillages.
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Depuis son adolescence, elle s'était toujours reconstruite dans l'épreuve, comme si la résistance au malheur, comme si la résistance au malheur représentait l'antidote au cheminement d'une vie paisible qui la tuait à petit feu.
Tout au contraire, Malek avait connu tant de tourments lors de son enfance que sa curiosité en était érodée et qu'il n'éprouvait plus qu'une solide aversion pour les défis de toute sorte. Il rêvait d'une existence plane, sans épines, sans accrocs, d'une suite de petits bonheurs simples et anesthésiants.
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Tinou ne retrouvait un peu d'entrain que les jours où elle accompagnait son père à la plage d'Audresselles. Et même si elle pouvait enlever ses chaussures pour enfoncer ses orteils, comme elle le faisait jadis, dans le sable humide et les débrits de coquillages, elle aimait voir la barque tirée par une cordée d'hommes Avec un pincement au cœur elle attendait l'instant où l'on déchargeait les produits de la pêche. Alors, pieds nus, elle tendait son sac en plastique à celui qui distribuait les parts. Le poisson vivait encore et elle sentait contre sa jambe nue le sac secoué par les frémissements des nageoires
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Quand nous sommes retrouvés à Audresselles, nous avions juré de faire prévaloir l’esprit de solidarité sur toute autre considération. Cet engagement n’a pas tenu six mois. J’assiste au retour de l’égoïsme, de la jalousie, des petites mesquineries.
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Sans révolte ni compassion, ils avaient anéanti des milliers d'espèces, corrompu les sources et les mers, massacré leurs frères pour un champ de pétrole ou quelques galets d'uranium, souvent aussi pour la gloire imbécile des drapeaux. Et puis enfin, ils étaient allés jusqu'au bout de la terreur en détruisant les villes et leurs peuples.
Leur longue et terrible épreuve allait les réconcilier à jamais avec la terre. Alors, la grâce retrouvée balaierait la fureur des dieux assassins? Les hommes n'éprouveraient plus de honte à embrasser les arbres de leur corps nu, ni les femmes à caresser les longs cheveux des algues et d'en haleter de bonheur.
A nouveau, les pluies fraîches de l'été feraient briller les tuiles blondes. L'haleine du vent caresserait les couronnes de blé, ces pubis d'or des terres fertiles. Et du Danube à l'Oural, les loups, peut-être, repeupleraient les forêts et les plaines.
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Vidéo de André-Marcel Adamek
Alors que l'hiver approche, tout le village de Marselane attend l'arrivée des saltimbanques pour la traditionnelle fête de la Saint-Luc. Sadim, le montreur d'ours, arrive quelques jours avant l'ouverture de la fête et meurt en pleine représentation. La rumeur circule que les villageois de Marselane l'ont tué. de cette méprise va découler une terrible malédiction que les forains vont prononcer à l'encontre des habitants de Marselane. Les villageois, privés de la fête qui clôture la belle saison, envoient alors deux émissaires pour parlementer avec le prévôt des forains. Alban et Lauric partent pour un périple chargé d'aventures, d'amour et de morts.
Les romans d'André-Marcel Adamek (1946-2011) ont remporté de nombreux prix et ont été largement traduits : "Le Fusil à pétales" (Prix Rossel), "Un imbécile au soleil" (Prix Jean Macé), "Le Maître des jardins noirs", "Le Plus Grand Sous-Marin du monde" (Prix du Parlement de la Communauté française), "Retour au village d'hiver", "La Fête interdite" ou encore "La Grande Nuit" (Prix des Lycéens).
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