Après un fort séisme, Anton et Marie se retrouvent prisonniers sous terre, seuls survivants d'un groupe de touristes qui visitait le Château Rouge, une grotte des Ardennes belges.
Les secours n'arrivant pas, les deux rescapés s'organisent pour tenter de s'échapper de leur prison de roche. Abandonnant Marie, physiquement et psychologiquement à bout de force, Anton parvient à sortir du Château Rouge. A la surface, nulle trace des secours, mais seulement un paysage ravagé, témoignage de la survenance d'un cataclysme sans précédent.
Fuyant la catastrophe, Anton se dirige vers le nord-ouest de la France. Commence alors pour lui un long et éprouvant périple à la recherche d'éventuels autres survivants. Il croisera sur sa route Méduse, seule survivante de l'unité de soldats qu'elle dirigeait, avant de rejoindre, sur la côte française un petit groupe d'hommes et de femmes ayant réussi à s'organiser pour survivre au milieu des décombres.
Le monde post-apocalyptique d'
Adamek est un monde de survivants. Des survivants qui semblent avoir réussi, tant bien que mal, à recréer un semblant de vie en société.
Par cette approche,
La Grande Nuit diffère d'autres ouvrages du même genre. Comme par exemple
La Route, de
Cormac MacCarthy, où un père et son fils errent dans un monde en ruine et ne croisent
la route que de rares survivants pour la plupart hostiles. Ou encore
le Mariage de Dominique Hardenne, de
Vincent Engel, où le lecteur suit la trace de celui qui semble être le seul survivant de l'apocalypse.
La Grande Nuit n'est pas un roman « survivaliste », pas plus qu'une interrogation sur la capacité de l'individu à affronter l'extinction de son espèce. Malgré les réactions instinctives parfois blâmables de certains personnages,
La Grande Nuit est a priori un roman porteur d'espoir ; l'accent est mis sur la capacité des survivants à s'organiser, à repartir de zéro et, semblerait-il, à éviter les erreurs du passé. le choix de Laury au sein de la petite communauté du bord de mer en est une illustration parfaite.
Mais
Adamek ne tarde pas à étouffer ce fragile espoir de renouveau. Ses héros retombent peu à peu dans leurs anciens travers, au premier rang desquels la stigmatisation da la différence et la peur de l'autre. Des travers qui, à l'échelle du microcosme des survivants de la probable apocalypse nucléaire, conduisent aux mêmes drames que ceux auxquels mena le régime nazi…
Un horizon sombre donc, où le seul espoir, comme le comprend Anton à la fin du roman, est apparemment de fuir ses semblables et l'éternel recommencement qu'ils n'ont de cesse de vouloir imposer à
L Histoire.
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