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Critique de MissLeo


Difficile d'écrire un billet sur un livre trois mois après l'avoir lu, surtout quand le livre en question appartient à la bibliothèque municipale... J'ai un peu honte ! Je me souviens cependant d'avoir pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman, repéré chez Lou au tout début de ma carrière de blogueuse. le temps des métamorphoses est un huis clos à l'ambiance vaguement oppressante, se déroulant dans un cadre très "british", presque gothique : j'ai aimé les descriptions du vieux manoir familial, dont les pièces désormais vides de tout ornement résonnent encore des drames d'autrefois. Un cadre idéal pour une tragédie riche en rebondissements, dont l'atmosphère m'a parfois rappelé certains films d'Hitchcock (allez savoir pourquoi, j'ai pensé à plusieurs reprises à LA scène du verre de lait de Soupçons au cours de ma lecture).

Les deux soeurs entretiennent des relations très ambiguës, un mélange complexe d'amour, de haine et de jalousie. Il est bien difficile de les aimer, encore plus de décider laquelle des deux est la plus à plaindre ! Virginia est un personnage très froid, certes brillante, mais dont l'absence d'émotions et le pragmatisme ont quelque chose d'effrayant, voire de monstrueux dans certaines circonstances. Vivien semble quant à elle terriblement manipulatrice et égoïste, mais s'ancre néanmoins dans une certaine modernité, et se révèle finalement la plus équilibrée des deux. le récit adopte le point de vue de Virginia, ce qui fausse un peu la donne, celle-ci donnant évidemment sa propre lecture des événements, à travers une succession de flashs-backs et de retours au présent, avant d'en arriver aux retrouvailles, point d'orgue du roman.

Le lecteur est tenu en haleine par une succession de rebondissements et de révélations, qui nous en apprennent à chaque fois davantage sur l'histoire des deux soeurs. J'ai malheureusement été un tout petit peu déçue par la fin, qui laisse en suspens un certain nombre de questions. Poppy Adams entretient jusqu'à la dernière page une certaine ambiguité concernant le personnage de Virginia, la narratrice : est-elle folle ? Les événements relatés se sont-ils bien produits de cette façon ? Pourquoi Vivien est-elle partie ? Pourquoi les souvenirs des deux soeurs sont-ils aussi différents ? Et si tout cela n'était qu'une affabulation du cerveau malade de Virginia, vieille femme sénile et perturbée ?? Au lecteur de se faire sa propre opinion !

L'écriture est assez prenante, en dehors de quelques formules narratives agaçantes, qui m'ont un peu énervée, mais dont j'ai vite compris qu'elles étaient en accord avec le personnage de Virginia (soyons honnêtes, celle-ci radote un peu). J'ai aimé les digressions scientifiques, dans lesquelles certains verront peut-être d'inutiles longueurs, mais qui m'ont personnellement plutôt intéressée. le roman évoque l'univers des lépidoptéristes, ce qui est en soi original. Virginia partage la passion pour les papillons de son père Clive, et sa vie entière gravite autour de l'étude de ces fascinants insectes.

C'est donc sur une impression globalement positive que je refermai à regret ce sympathique roman, par lequel vous pouvez sans problème vous laisser tenter si vous en avez l'occasion. Les amateurs de manoirs anglais et d'histoires de secrets de famille seront comblés !

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Un huis clos anxiogène aux relents de mystère. Plaisant, sans être exceptionnel.
Lien : http://leslecturesdeleo.blog..
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