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EAN : 9782956560517
212 pages
Premier Degré (17/10/2018)
3.77/5   11 notes
Résumé :
Il y a d’abord le père, animateur de télé à succès et loser hidalgo tyrannisé par ses collègues. Ensuite la mère, femme au foyer bouffie de névroses, poussée à la folie par le mariage royal entre le fils Windsor et sa fiancée Kate, qu’elle adule et jalouse. Puis la grande sœur adolescente, plastique de rêve et passion refoulée pour sa meilleure amie, lancée presque malgré elle dans le mannequinat et le sexe de rencontre. Reste Bobby, le cadet, tantôt cancre au collè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Drôle de famille , drôle de style , drôle de bouquin !
Au début , les personnages sont présentés au travers des actes du quotidien et on peut s'interroger sur l'intérêt de parler d'une famille en apparence aussi banale ; il ne se passe pas grand chose chez ce présentateur de télé anglais !

Mais , peu à peu , par petites touches , les caractères de chacun se révèlent .
Il semble que plus rien n'arrête la faconde grinçante du narrateur pour esquisser la caricature de la famille dont il va disséquer et analyser les agissements , les comportements , les formes de pensée .
Et là ... so shocking !

Le texte prend souvent des allures loufoques , bien pimenté d'humour anglais ou d 'humour noir . Mais , cela n'allège en rien la description de ce petit monde conformiste décadent , sans idéal , allant vers une pauvreté intellectuelle abyssale au royaume de l'écran roi et de l'individualisme .

Et , quand un style innovant s'en mêle , c'est sans doute pour mieux servir la personnalité insolite des personnages .
La syntaxe semble mécanique , minimaliste , parfois même robotisée à l'image de ces textes informatisés .
Les caractères d'imprimerie du livre se mettent aussi au diapason : petits avec des dialogues sans tirets
Bien que saluant cette recherche d'originalité , elle ne m'a pas vraiment séduite : j'ai trouvé la lecture du texte inconfortable . L'aspect ludique m'a sans doute échappé .

En revanche , j'ai apprécié l'analyse fine des caractères et le côté burlesque du roman .
Bien que divertissante , cette étude de moeurs se fondant dans la caricature , laisse un goût amer car elle est sans nul doute , bien plus réaliste qu'il n'y paraît .
Un livre marquant , qui interpelle .
Je remercie chaleureusement les éditions Premier Degré et l'équipe de MC de Babelio pour cette découverte .
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Dissection d'une famille ordinaire, dysfonctionnelle tout de même
*
C'est un roman que j'avais mis dans ma wishlist à sa sortie. Intéressée par le thème assez usité actuellement dans la littérature contemporaine. Une étude des moeurs - ici dans la classe aisée anglaise- au ton original et très détaché finalement de l'histoire.
Nous observons ici par la lorgnette, dans une famille de facture assez classique - un couple, deux enfants.
Pour l'instant tout va bien. Vraiment? Il n'y aurait pas besoin d'écrire tout un laïus si cette ladite famille louait les bisounours :)
Bref, une comédie grinçante vantant les déboires d'une famille dysfonctionnelle dans une Angleterre actuelle.
*
Chaque membre prend la parole à n'importe quel moment de la journée. Sous forme de pensées disparates, passant du coq à l'âne, nous les suivons avec délectation dégringoler la barre de la bien-pensance familiale.
Et quelle puissance dans les propos. Un ton clinique, froid, précis mais aussi bourré de détails incongrus, le texte se savoure lentement.
Les personnages ont une profondeur impressionnante (surtout au vu de la brièveté du récit) et nous paraissent familiers au bout du compte.

L'auteur se moque de ses contemporains (surtout une tranche sociale précise) et pointe le doigt sur des sujets qui fâchent au pays de la Queen Elizabeth.
*
Parlons de l'objet-livre: La police des caractères me paraît trop petite (surtout les notes en bas de page demandant une loupe :).
*
En conclusion: Court mais corrosif. Il ne plaira peut-être pas à tout le monde mais testez un chapitre. Vous serez peut-être emporté par ces dialogues burlesques.
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Une famille moderne, c'est parfois surprenant, et c'est loin d'être une famille ordinaire!
Il y a le père, désigné dans le livre par "l'animateur" car il produit une émission de télé pas vraiment intellectuelle. Il y a la mère, qui approche la cinquantaine, plutôt névrosée, qui voudrait retravailler et qui va postuler pour un emploi de productrice ou de cheffe de projet à la chaîne bidding point tv.
Il y a Bobby, leur fils, jeune collégien impliqué dans divers trafics dont un trafic de magazines pornographiques pour financer son addiction au jeu video en ligne World of Warcraft.. Ellen, la fille, qui va devenir mannequin presque par accident après une brève rencontre avec un chanteur.

C'est une lumière nouvelle sur la classe moyenne anglaise, soumise aux pressions culturelles diverses: les émissions de télé, le matraquage publicitaire autour du mariage prochain de William et Kate Middleton (l'histoire se passe visiblement en 2011).

L'auteur, Socrates Adams, grec par sa mère, avait déjà été remarqué pour son premier livre "Everything's fine" (2012), il livre ici une comédie grinçante et même décapante où beaucoup de choses sont critiquées sous un dehors burlesque: le conditionnement culturel, les rapports familiaux, les pressions dans le domaine professionnel, les pressions sur les adolescentes d'ordre sexuel, esthétique..
Bref une satire parfois cruelle de la vie en Angleterre de nos jours!

Le style peut dérouter certains lecteurs avec son côté très direct et brutal, absence de marques de dialogues par exemple, ou personnages nommés par leur fonction sociale: "l'animateur" par exemple.

Il y a des scènes vraiment savoureuses comme celle où l'enseignante de Bobby s'inquiète de l'exemple donné par son père qui anime une émission de télé du genre "bête et cruelle"... on voit assez bien le parallèle avec certaines de nos émissions aussi..

Le personnage de Prudence est particulièrement savoureux aussi: bien que du genre névrosée elle a parfois des réflexes étonnants comme celui de se décerner un bulletin scolaire, à l'instar des bulletins scolaires de ses enfants, mais où serait notée ici son aptitude au bonheur...

Un livre qui fonctionne aussi un peu comme une radioscopie de la société anglaise sur plusieurs tranches d'âge étudiées. Ainsi les activités et hobbies des adolescents sont évoqués avec beaucoup de précision et on peut apprendre beaucoup de choses sur l'univers des jeux video en ligne.

Bref c'est original, décapant et surprenant....
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Le style clinique objectivant est d'abord déroutant mais tellement adapté à cette chronique d'une déchéance familiale moderne. Il en devient même addictif, on a envie de disséquer sa propre vie à l'aune de cette écriture morbide (la lectrice Cabossee ayant brillamment rédigé sa critique dans ce style, je vous laisse y jeter un oeil).

Ça pique les yeux, on ne sait plus si l'on doit rire ou pleurer ; l'auteur croque une époque, une classe sociale, avec un à-propos stupéfiant, cinglant mais parfois presque tendre. Personne n'est épargné.

Plus le roman avance, plus les membres de cette famille contemporaine perdent les pédales, et sans que cela devienne complètement farfelu, ils se mettent quand même dans une "merde de chien de classe intergalactique". Et cette fin digne de la Cantatrice chauve de Ionesco, fantastique !

Je ressors ravie et bousculée de cette lecture, tout ce que j'aime !
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La lectrice de Babelio ouvre sa boite aux lettres. Il y a deux lettres. L'une est une grande enveloppe marron pliée en deux. Elle est froissée. Elle n'aime pas ce qui est froissé. Elle pense que c'est sûrement le livre qu'elle a gagné à la « Masse critique » sur Babelio. Elle a raison. Elle imagine l'éditeur écrire son nom à la main sur l'enveloppe. C'est un sentiment bizarre. La lectrice de Babelio ne pensait pas recevoir son livre si tôt. Elle est contente. Elle voudrait adresser un sourire à la factrice et lui dire hein, quand même, la Poste, c'est quelque chose. La factrice n'est pas là et la lectrice de Babelio sourit seule devant une boite aux lettres.
L'enveloppe se déchire facilement. le livre lui paraît un peu petit. Elle cherche sur internet et apprend que c'est un format semi-poche. La lectrice de Babelio découvre qu'elle n'aime pas le format semi-poche, ni les playmobils en robe de mariée. La playmobil mariée. le playmobil mariée. le ou la playmobil fille a l'air d'un playmobil garçon.
C'est mon livre, dit la lectrice de Babelio à l'homme devant l'ordinateur.
Mmmh super, répond l'homme devant l'ordinateur.
La lectrice de Babelio commence sa lecture. le style un peu particulier. Pourquoi les familles contemporaines sont toujours des familles dysfonctionnelles, demande la lectrice de Babelio à l'homme devant l'ordinateur.
Je sais pas répond l'homme devant l'ordinateur. Il joue à Genshin impact et n'est pas intéressé par les problématiques traitées dans l'alt-lit.
La lectrice de Babelio continue à lire. Elle fait des pauses pour lire des livres à son bébé. Est-ce qu'un lapin qui risque de se faire tuer par un chasseur c'est plus gai qu'un ado qui vend du porno pour jouer à WOW, se demande la lectrice de Babelio. Elle est prise d'une nostalgie intense quand Bobby parle de WOW. Elle repense à ses propres slashs ratés. L'éditeur s'est dit qu'il devait expliquer tous les termes aux néophytes alors il le fait très sérieusement mais en tout petit.
La famille dysfonctionnelle devient de plus en plus dysfonctionnelle. La lectrice de Babelio s'est attachée à l'animateur de télévision et à Ellen, mais elle sait que l'animateur de télévision et Ellen vont prendre cher. La lectrice de Babelio pensait se lasser du style mais elle aime bien. Je me demande ce qu'Antidote dirait de ça, se dit la lectrice de Babelio.
La lectrice de Babelio termine sa lecture. L'animateur de télévision et Ellen ont pris cher. Surtout la main de l'animateur de télévision. Les autres aussi, mais Prudence et Bobby sont moins chers au coeur de la lectrice de Babelio.
C'était une bonne expérience, résume la lectrice de Babelio.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle envoie son CV à beaucoup d'entreprises. Cela fait seize ans qu'elle n'a pas travaillé. Elle a quarante-sept ans. Un sentiment de désespoir pétrifiant pèse sur Prudence. Elle prétend que tout va bien et réalise ensuite que tout ne va pas bien. Elle a envoyé son CV à vingt entreprises différentes. Elle pense, ça devrait le faire.
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Prudence se déchaîne dans sa chambre, elle ouvre et referme les placards, soulève les vêtements sales et les balance dans une panière. Tu ne peux pas le faire toi-même, lui demande-t-elle en se retournant d'un bloc. Elle brandit un slip particulièrement sale et elle regarde Bobby avec colère et elle ajoute, c'est dégoûtant. Bobby cogite sur Azeroth. Il cogite sur les paysages intéressants et sur l'architecture d'Azeroth, et sur comment les différentes parties de cet univers sont plus intéressantes que le monde réel.
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Il y a un tableau sur le mur. Il dit "Compte à rebours Pour le Mariage Royal: 48 jours restants", en grosses lettres clignotantes. Il y a de nombreuses images d'objets-souvenirs pour le mariage royal: assiette commémorative William et Kate, recueil de canevas pour broder ses propres images du mariage royal, poupée commémorative Kate et William, couverts de table William et Kate, sex toy commémoratif William et Kate, ours en peluche commémoratif William et Kate, dragon en céramique commémoratif William et Kate, bougie commémorative William et Kate, bible commémorative William et Kate, copie commémorative de la bague de fiançailles de William et Kate, clochette commémorative William et Kate, médaillon commémoratif William et Kate.
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L'enseignante scrute l'animateur de ses grands yeux marron. Ses yeux lui disent, je suis sérieuse.
Il traverse une phase difficile, c'est tout, répond l'animateur de télévision.
Il faut qu'on réagisse avant que ça ne dégénère.
Je m'inquiète aussi de l'exemple que vous représentez pour lui avec votre émission de télévision. Quel est le nom du nabot dans votre programme? C'est toujours lui la victime de vos blagues, et elles peuvent être très cruelles.
Ce sont des vannes professionnelles, dit-il.
C'est cruel. A mon avis, votre fils a besoin d'un meilleur modèle, ça ne l'aide pas d'avoir un père célèbre parce qu'il se montre cruel avec ses coanimateurs.
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Prudence ne fait jamais l’amour. C’est un minuscule bout de sa vie dont elle a oublié l’existence. La nourriture dans sa bouche a le goût d’un paillis de feuilles d’automne. Elle s’imagine en train de soulever des feuilles amoncelées sur la route avec une longue cuillère d’argent, avant de les faire glisser dans sa bouche.
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