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Critique de Crossroads


Hondelatte le poete bêla un jour : Dr House , c'est pas Mickey Mouse ! La vie de Mary Boulton non plus! Adamson ne fait ni dans la carabistouille , ni dans le romantisme mais bel et bien dans l'épique avec ce funeste western au féminin , fin mélange de True Grit et de Thelma Et Louise . le théatre de sa vie , contrairement à celui de P. Bouvard , n'est que désillusion et douleur , et ce malgré son tout jeune age ! Désormais vouée à fuir ses deux beaux-freres , sortes de géants roux siamois qu'un impact de bazooka semblerait titiller plus qu'autre chose , cette femme maricide n'a d'autre choix que de brouiller inlassablement les pistes , dans ce somptueux écrin que sont les Rocheuses d'Alberta , ses chances de survie étant désormais à ce prix !

Un premier roman habile et piquant . L'intrigue , malgré un leger manque de nervosité , vous happe du début à la fin . Ici , foin de règlement de compte à la Borsalino car on lave son linge sale en famille ! Ces deux frangins n'ont qu'un seul moteur , la vengeance ! Une vendetta qu'ils comptent bien assouvir au plus tot , fondants sur leur proie telle une omelette Norvégienne sur une hypoglycémique à la vitesse d'un téléphérique au galop ! Mary , dans sa course éffrénée , multipliera les rencontres . Autant de confrontations étonnantes , révélatrices d'un passé mouvementé que l'on appréhende par petites touches...Car à l'instar du philatéliste et ses timbres , Mary n'aura collectionné que les malheurs : et là je ne vous parle pas de ce maudit wok qui fait rien que vous ébouillanter ni d'une énieme panne informatique subie par le geek à deux doigts ( je vous sers un petit whisky ? ) de l'apoplexie , non , mais de ce pere omni-absent , de ce mari volage et de cette douleur débilitante d'enfanter un condamné...Le drame était inévitable , se faire la belle la seule échappatoire . Autre personnage incontournable de ce horse-movie : la nature ! Hostile , sauvage , indomptée , noublions pas que nous nous trouvons toujours dans les Rocheuses Canadiennes , à sensiblement 12358 miles nautiques de Bujumbara à vol de truite arc-en-ciel . La moindre erreur se paye cash ! En cas d'énurésie , d'épistaxis ou de furoncle , laissez tomber ce bon Cymès , il répondrait aux abonnés absents...Térrorisée par ces deux frangins n'aspirant qu'à lui faire la tete au parallélogramme rectangle , Mary poursuit sa course contre la mort , sa course au bout d'elle-meme...Souvent abattue , vidée ( t'avais qu'à prendre tes pinces crocodiles  ) elle n'en demeure pas moins une formidable battante faisant fi , illusoirement , de la séance d'équarrissage finalement libératrice se profilant un peu plus au détour de chaque page . Superbe portrait d'une femme sursitaire courageuse que la vie transcende plus que tout et qui se révele au contact de personnages hauts en couleur. Second bémol , c'est également ce manque d'empathie ressenti à l'égard de cette héroine que l'auteure s'entete à désigner comme «  la veuve «  et non Mary . Difficile de s'identifier et de prendre fait et cause , la pitié prenant le pas sur la sympathie...Point toutefois interessant , Adamson ne se pose pas en juge mais laisse le lecteur se forger sa propre opinion . le climat est toujours oppressant mais permettra , cependant , d'instaurer les prémices d'un début de commencement d'amourette toute en pudeur et en retenue . Oubliez les guépieres , j'ai dit pudeur et retenue ! Au final , un bouquin prenant , traitant aussi bien de périple aventurier que de nature exacerbée , de quete identitaire que de vengeance . Adamson semble s'etre fortement documentée en évoquant des lieux ( ville de Frank ) et des personnages ( William Moreland ) authentiques...

Je ne résiste pas au plaisir de conclure sur ce bouleversant proverbe Sanscrit qui résumera tout cela bien mieux que moi : si qu'tu r'ssens l'bsoin d'lacher l'bride d'tes 'motions m'lancoliques dans un' natur' b'lliqueuse , ben La Veuve y pourvoi'ra ! Quelqu'un aurait-il un mouchoir...ou une serpillère ?
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