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EAN : 9782757870297
400 pages
Points (15/11/2018)
3.88/5   195 notes
Résumé :
Jake Adelstein en a bien conscience : il ne s'en sortira pas vivant sans aide. Après avoir écrit un article sur Tadamasa Goto, il a tout le Yamaguchi-gumi à ses trousses. Partant du vieux principe selon lequel « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », Jake Adelstein engage un ancien yakuza, Saigo, qui appartenait à la branche ennemie de Goto. En échange ? Jake doit écrire la biographie de son protecteur.
À partir de la vie de cet homme qui a connu l'âge ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Certains ont peut-être entendu parler du fameux Tokyo Vice de Jake Adelstein, son premier roman qui l'a fait connaître et a fait grand bruit.

Dans le Dernier Yakuzas, l'écrivain-journaliste nous fait partager le destin de mafiosi qu'il a pu interroger, et même côtoyer au point de gagner leur confiance et des confidences stupéfiantes. Cela donne bien sûr un livre très riche d'un point de vue anthropologique pourrait-on dire.
J'avoue que le style journalistique sur autant de page a rendu ma lecture assez difficile par moments - la preuve s'il en fallait que l'écriture est un art.
Ce qui m'a particulièrement agacée en revanche, ce sont des traductions ou mauvaises relectures.

Je remercie Babelio et les éditions Marchialy pour cette opération Masse Critique qui m'a permis une immersion dans le Japon des yakuzas.
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Bon, comme il aurait mieux valu commencer par Tokyo Vice, ne serait-ce que pour s'habituer autant que possible au "style" très très journalistique de Jake Adelstein, j'ai commencé par le dernier des yakuzas.

Ou la plongée dans une vie de yakuza, Saigo dit Tsunami, rangé des voitures depuis son éviction de l'Inagawa-kai en 2006.

Jake Adelstein, un journaliste américain vivant au Japon qui craint pour sa vie après avoir réussi à se mettre un des pires chefs yakuzas à dos, fait appel à Saigo pour lui servir de garde du corps.
Saigo accepte, à la condition qu'Adelstein écrive sa biographie.
Voilà qui est fait.

Né au lendemain de la Seconde guerre mondiale dans un Japon qui ravale sa défaite avec l'aide très active des Etats Unis, Saigo hésite un temps entre la musique et son gang de motards, mais il va basculer très vite côté mafia et devenir yakuza.
Un yakuza un brin atypique, qui a la plupart du temps des principes, aime bien rigoler, n'aime pas qu'on le chauffe, et n'est jamais avare ni de grossièretés, ni de distribution de baffes.
Accro au sexe, puis à la méthamphétamine, de quoi avoir rapidement de gros problèmes d'argent dans un monde où l'on doit toujours reverser une partie de ses gains au patron.
La vie de Saigo ne sera qu'une succession de coups de bol et de coups du sort, de course à l'argent pour soutenir son train de vie et essayer d'éponger ses dettes, et de rencontres avec des hommes qui seront un exemple et un soutien pour lui, face à d'authentiques pourris.
Lui-même n'est d'ailleurs pas un enfant de choeur.

Adelstein, qui n'a pas peur de perdre son passager dans les virages, remonte jusqu'aux débuts des gangs pour nous faire suivre en parallèle l'évolution du monde des yakuzas sur le XXe siècle, et son imbrication dans la vie politique du Japon une fois qu'il lui a fallu se refaire une réputation et sortir un tant soit peu de ses manières de gangsters.

Si les informations ne manquent pas d'intérêt ni les anecdotes de piquant, l'ensemble est servi dans un tel désordre que j'ai pédalé dans la gadoue un bon nombre de fois (d'autant que je n'ai pas toujours été très attentive, je le reconnais bien volontiers !) pour raccrocher ce que je lisais à des informations antérieures ou pas.
Et ça, ça casse le rythme.
Des bouts de phrase qui ne veulent rien dire n'ont pas arrangé les choses, s'ajoutant à une plume qui convient sûrement au format "article" mais fatigue vite sur la longueur.

Bref, ce n'est pas une révélation pour moi.
Mais la place des organisations criminelles au Japon, leur implication dans la vie politique et économique, et la violence hallucinante dont elles ont fait preuve des années 90 à la première décennie du XXIe siècle, si.
Je n'imaginais pas un pareil tableau dans une société si policée.
Ca a donc été une lecture très instructive malgré quelques réserves (et avec quelques fous-rires aussi, si si !).
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Après Tokyo Vice et sa descente dans les bas-fonds tokyoïtes du côté des journalistes et de la police, Jake Adelstein nous entraîne cette fois-ci au sein de la mafia japonaise et de ses familles à travers les yeux et la vie de Saigo qui gravira tout au long de sa vie les échelons de la hiérarchie mafieuse jusqu'à sa chute au sein de l'organisation et le déclin de cette dernière.

Encore une fois, l'auteur plonge son lecteur au coeur du Japon, de ses zones d'ombre, de ses failles et à travers les arcanes de cette économie souterraine que l'on retrouve à tous les niveaux de la société japonaise. Encore une fois, l'auteur nous dévoile de l'intérieur, les codes, les rites, la complexité de ces familles mafieuses, leur présence au sein des plus grandes entreprises et leur implication dans la politique de la société nippone : "Le Japon possède deux gouvernements. L'un est public et l'autre est celui qui donne les ordres aux institutions publiques : c'est le gouvernement de l'ombre." comme l'explique le réalisateur Takeshi Kitano. Encore une fois, j'ai été tenue en haleine du début à la fin par ce livre qui se lit comme un roman policier.

La force de Jake Adelstein, que ce soit dans Tokyo Vice ou dans ce livre, c'est de savoir rendre ses personnages attachants. Bien sûr on sait que ce sont des tueurs, des trafiquants de drogues d'une violence inouïe, mais l'auteur réussit à les humaniser voire à les rendre sympathiques, certains étant plus proches des "Tontons flingeurs" que du "Parrain". J'ai beaucoup aimé le personnage de Saigo, ses contradictions, son code d'honneur. Saigo qui se désole de voir les yakuzas devenir de simples petites frappes sans foi ni loi, n'hésitant plus à agresser des passants contrairement aux règles instituées au sein de la mafia "Vols, braquages, agressions sexuelles ou toute activité s'écartant de la noble voie sont proscrites". J'ai trouvé cette histoire particulièrement intéressante, à travers la vie de Saigo ce sont les 50 dernières années de la société japonaise et de son évolution que l'on découvre. Comment la volonté politique d'essayer de purger l'économie de l'argent des yakuzas a précipité le déclin de ces derniers. En instaurant les lois de 2009 qui sanctionnent et criminalisent les sociétés impliquées avec les yakuzas, le gouvernement japonais a clairement affirmé sa volonté de mettre un frein à la mainmise des familles mafieuses sur l'économie japonaise. Depuis cette date, tous les contrats commerciaux doivent comporter une mention indiquant que leur société n'a aucun lien avec la mafia, cela se répercute à tous niveaux de la vie quotidienne. Pour la location de voiture, d'un appartement, la réservation d'un hôtel, l'achat d'un téléphone… une case mentionne "je n'appartiens pas au crime organisé". Si vous mentez sur ce point, n'importe quel employé peut appeler la police qui vous arrête pour parjure. Autant dire que la vie peut vite devenir très compliquée… Si cette loi a malgré tout ses limites elle a sans doute été l'une des mesures les plus importantes de ces dernières années pour lutter contre le crime organisé et a précipité la chute des familles mafieuses et le déclin du nombre de ses membres. Saigo en est bien conscient et réalise assez vite qu'il va falloir qu'il se trouve une porte de sortie lui permettant de garder la face et de protéger sa famille quitte à y laisser sa vie… Une très bonne lecture qui permet de découvrir de l'intérieur le monde si particulier et étonnant des yakuzas.

Jake Adelstein étant journaliste, son style est concis, précis, dynamique, direct. le livre se découpe en chapitre assez courts qui viennent rythmer et structurer le récit. L'on retrouve régulièrement des phrases et des noms en japonais mais ces derniers s'intègrent parfaitement dans le récit et donnent un côté immersif au texte.

Je conseille vraiment ce livre à tous ceux qui aiment le Japon et qui souhaitent découvrir un autre aspect de ce pays surprenant et plein de contrastes. Je remercie Babelio et les éditions Marchialy pour m'avoir permis de continuer mon voyage au sein d'une société japonaise méconnue. Et puis comme toujours avec cet éditeur, il faut noter le soin particulier apporté au choix du papier, aux typographies, à la mise en page.

A lire sur le blog :
Lien : http://bidules16.canalblog.c..
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L'histoire :
Jake Adelstein, journaliste américain est en danger après avoir écrit un article sur un membre du Yamaguchi-gumi, la plus grosse organisation yakuza du Japon. Il décide alors d'engager Saigo pour assurer sa protection, qui lui-même appartenait au gang adverse : l'Inagawa-Kai. En échange il doit écrire sa biographie. de 1960 à 2014 Adelstein nous raconte la vie d'un yakuza à travers leurs codes, leur hiérarchie, leurs business et leurs ennuis avec la justice et les bandes rivales.

Mon avis :
Le monde des yakuzas est un monde intriguant, les mafias ont toujours eu ce côté fascinant, alors quand j'ai lu la quatrième de couverture me proposant de découvrir la vraie vie d'un mafieux japonais, j'ai de suite sauté sur l'occasion.
L'auteur commence par un avertissement nous précisant que la plupart de ses informateurs ont accepté de parler en échange de la plus grande des discrétions. Il met également à notre disposition la liste des principales organisations yakuzas et une brève présentation des protagonistes de l'histoire, afin de nous permettre d'y voir plus clair.
C'est donc d'une biographie qu'il s'agit, celle de Saigo, ancien membre de l'Inagawa-Kai, à travers différents événements de sa vie passée. J'ai trouvé ce roman détaillé et très intéressant, bien que je me sois un peu perdue par moments avec tous ces noms japonais et les passages propres au monde de la finance ou de la politique (deux thèmes totalement flous pour moi). C'est vraiment complet car on découvre plusieurs facettes de cet univers : la hiérarchie, les codes des organisations, les conditions de vie dans une prison japonaise, les liens avec le monde politique et judiciaire, leurs sources de revenus, leurs tatouages mais aussi le chantage, le déshonneur, la drogue et la violence. Bref, à travers cette biographie on est en totale immersion dans ce monde méconnu et franchement j'ai appris énormément de choses, et pas que sur la mafia japonaise mais aussi sur les coutumes de ce pays en général.
Le style d'écriture n'est pas romancé, le but n'étant pas de faire de la fiction mais d'informer. C'est vrai je savais que je m'attaquais à une biographie mais je croyais trouver quand même un peu d'émotion mais non. L'auteur reste d'une impartialité exemplaire et sait donner un ton neutre à son récit.
C'est étrange car on entre dans la vie de Saigo depuis son plus jeune âge, on découvre ses points forts et ses points faibles, ses heures de gloires et son côté sombre, sa façon de penser mais au final, c'est écrit avec une telle pudeur qu'on a le sentiment de ne pas le connaître.
Pour conclure, c'est un roman complet, vraiment très intéressant. Mais attention notre journaliste s'en tient aux faits. Si vous pensiez avoir affaire, comme moi, à une biographie romancée, ce n'est pas le cas. Par contre si vous souhaitez découvrir le monde des yakuzas des années 60 à nos jours, alors foncez, vous devriez y trouver votre compte !

Lien : https://www.facebook.com/178..
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J'avais beaucoup apprécié : "Tokyo Vice". C'est l'auto biographie de l'auteur devenu journaliste au Japon et qui va plonger dans le monde des Yakuzas.

"Le dernier des Yakuzas" est différent. Ce n'est plus une autobiographie, mais la biographie du garde du corps de Jake Adelstein. Oui un garde du corps Yakuza.
Pourquoi ? Comment ? Il faut lire "Tokyo Vice" avant pour comprendre le contexte de ce livre-ci.

Ce livre est une grande fresque des Yakuzas vu par l'entremise d'un jeune qui va peu à peu monter les échelons pour devenir un "boss". C'est donc plus vaste que Tokyo Vice, mais aussi plus distant.

Le panorama est vaste. Les groupes sont nombreux. Les "réorganisations" sont violentes et plus nombreuses. J'ai été parfois un peu paumé au milieu des factions rivales.

J'en ai cependant beaucoup appris sur la vie d'un Yakuza et sur qu'il y a après. C'est parfois la mort, parfois le départ pour une vie sans aucune perspective. Qui voudrait d'un tatoué comme voisin, d'un homme avec des phalanges en moins. Les retraites dorées sont terminées. La sortie est parfois mortelle, mais souvent banale et sordide.

Le roman est lucide. On parle bien de code d'honneur, mais on constate bien que c'est une exception au milieu d'une masse d'opportunistes prêts à tout pour l'argent.

L'argent est vraiment le coeur de la vie d'un Yakuza : on extorque, on magouille, on fait du business et on paye ceux qui sont au-dessus de vous. le code d'honneur est passé d'espèce en danger à espèce disparue.

Un témoignage unique et de première main.
Je répète mon conseil : lire "Tokyo Vice" avant de lire ce livre pour connaître le contexte, le style de l'auteur et lire d'abord un récit plus personnel.
Lien : https://travels-notes.blogsp..
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critiques presse (1)
LeMonde
28 décembre 2018
A mi-chemin entre la biographie et l’essai, voici un récit passionnant sur les sombres coulisses de la société nippone
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Saigo agit sans médecin ni aide, du moins au début. Il appela Yuriko sur son portable. Elle faisait du shopping. Il lui demanda d'acheter un couteau à sashimi et de rappliquer à la maison. Il devait nettoyer un sacré bordel.
Yuriko lui demanda si c'était pour tuer quelqu'un ou bien pour se couper le doigt. Il fut honnête avec elle, et elle fut au moins soulagée qu'il n'aille assassiner personne, ce qui l'aurait conduit tout droit en prison.
" Tu me promets que tu ne vas aller tuer personne ?
- Personne, à moins d'y être contraint, maintenant apporte-moi ce putain de couteau."
Il fallait que Saigo se prépare. Yuriko lui dit que les élastiques étaient dans la cuisine. Elle connaissait la musique. Son ex était un yakuza aussi, et il avait déconné. Il ne lui restait que huit doigts quand elle l'avait quitté.
Elle avait encore une question : " Est-ce que ça ne serait pas mieux de prendre une scie ? "
p.305
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Mais, à sa grande surprise, le doigt était extrêmement charnu, et le sang fit dévier la lame.
" Yuriko ! "
Elle arriva à tout allure et se couvrit la bouche des deux mains en voyant ce chantier. Le couteau n'était pas près de lui resservir. Elle devait lui donner un coup de main, sans savoir exactement quoi faire.
Il réfléchit un instant. Il lui dit de ramasser le butoir avec lequel ils calaient la porte et de donner un grand coup sur la lame.
Elle se précipita dans l'entrée et revint avec une brique. Saigo serra les dents quand elle frappa le couteau et que cela n'eut aucun effet.
Elle frappa à nouveau, manqua son coup et lui écrasa l'index.
p.307
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En japonais, yubizume signifie "se raccourci le doigt". C'est un euphémisme utilisé par les yakuzas pour dire que l'on s'en est fait sauter un morceau. Traditionnellement, la première phalange de l'auriculaire était largement suffisante pour exprimer vos regrets ou demander que l'on vous pardonne pour vos conneries ou celles de vos amis. Il y a quantité d'explications sur l’origine de cette pratique et sa signification, mais personne ne semble détenir la bonne. Certains affirment qu'à l'époque où le sabre était l'arme de prédilection, une telle amputation affaiblissait votre prise et en faisait une marque de soumission et de sacrifice. Dans le monde des yakuzas d'après-guerre, on considérait que la seule manière virile d'achever un ennemi était de l'abatte dans un corps-à-corps au couteau, et une phalange en moins pouvait aussi être un handicap.
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En 1990, les résultats d'une enquête de l'Agence nationale de police montrèrent que 40% des 2 000 entreprises passées au crible avaient déjà été confrontés aux yakuzas, et près d'un tiers d'entre elles déclarèrent avoir payé ce qu'on leur demandait. Les sommes allaient de 100 000 à 100 millions de yens. Les 60% qui déclarèrent ne pas avoir été approchés, ont fort probablement menti.
p.165
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L'histoire de la méth au Japon remonte à peu près à la même période que celle des yakuzas modernes. C'est une des trois pires inventions japonaises. La deuxième est le sirop de maïs à haute teneur en fructose, et la troisième est le karaoké.
p.91
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Videos de Jake Adelstein (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jake Adelstein
Extrait du livre audio « Tokyo Detective » de Jake Adelstein, traduit par Doug Headline, lu par Benjamin Jungers. Parution numérique le 5 avril 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/tokyo-detective-9791035414894/
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