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De l'électricité (synaptique) en barre, des décharges (de sang et de froid) ininterrompues de flashs, un poème, une chanson, une folie scandée comme une prière de l'effroi.
Être dans la tête des Marines qui ont descendu CET homme-là.
C'est de la littérature.
C'est la réalité.
C'est un flot de mots de sens de non-sens mais tous sont essentiels.
C'est ce qui dit indicible.
Une déflagration.
Une lecture essentielle.
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«ils auraient pu finir en taule ils le savent ils disent ça
c'est le soir
ils auraient pu finir dans un gang et tatoués avec des putes à genoux en talons Louboutin ils rigolent mais ils ont choisi le Bien
oui
le Bien
et faire couler le sang pour défendre le monde libre
c'est pour ça qu'ils sont là qu'ils ont chaud qu'ils transpirent qu'ils sont tendus qu'ils se concentrent qu'ils se préparent»

Ce texte est vraiment «un truc très fort» et j'ai rarement été aussi perplexe pour parler d'un livre, tellement cette déferlante de mots est excessive, outrée, et extrêmement puissante.

Emmanuel Adely nous immerge, pendant une longue journée, au coeur du commando de Marines missionné pour aller depuis l'Afghanistan éliminer Oussama Ben Laden dans sa résidence au Pakistan. Lecteur halluciné, on se retrouve dans la tête et en face à face avec ces soldats d'élite, avec leurs vêtements de marque, leur équipement militaire hypersophistiqué, gavés de divertissement, de pizza, de films et de jeux de guerre, surgonflés à la testostérone pour aller "baiser" l'ennemi.

«ils s'exercent à tuer doucement agilement graphiquement
vingt-trois gars dans la poussière imbriqués séparés transpirant
et c'est carrément beau
comme un clip du groupe Jeu avec sur la gueule les foulards tête de mort qui sont vraiment classes impressionnants c'est carrément beau»

Dérangeant par ce qu'il met en lumière, la nouvelle étoffe dont sont fait ces héros contemporains forcément américains, enchevêtrement de guerre et de divertissement, le récit d'Emmanuel Adely est un témoignage éclatant que la littérature peut aussi être une arme de combat.

Dans la lignée d'un Hugues Jallon Le début de quelque chose» notamment), ce texte d'une grande violence poétique, foisonnant d'anecdotes hallucinantes sur le rien qui remplit les heures de ces soldats, semble avoir été écrit pour être lu à haute voix.
Magistral.

«parce que c'est cet enfoiré-là cet enfoiré de fils de pute qu'ils vont descendre il y a 60% de chances que ce soit le Plus Infâme Terroriste de Notre Temps qu'ils aient localisé là au Pakistan à Abbottabad dans une résidence fortifiée un complexe de dingue avec des murs de dix mètres de haut des barbelés des chicanes un vrai camp retranché et même si ça n'est pas
La Star Numéro Un du Mal
c'est un putain de mec important et ça vaut le déplacement»
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Mai 2011. Deux escouades des forces spéciales américaines réalisent un raid héliporté sur Abbottabad. C'est dans cette ville du Nord du Pakistan qu'ils comptent débusquer l'ennemi public n° 1 du monde libre : Oussama Ben Laden. Vingt-trois CI participent à l'opération, guerriers des temps modernes élevés aux jeux vidéo et à la pizza, enfants gâtés d'une Amérique fantasmée surpuissante, frères d'armes abrutis par les harangues martiales. Ce récit est le leur : la geste d'une épopée dont les dieux seraient des hélicoptères.
L'auteur s'immisce dans la peau du tireur d'élite qui a tué Oussama Ben Laden. Il relate un meurtre prémédité, perpétré par un Américain de 35 ans, solide et tatoué.
Il cultive une écriture qui se veut intello, presque illisible et proche du monologue intérieur.
Pas toujours suivre l'auteur dans ces écritures en loghorrée et sans ponctuation.
Je ne sais quoi pensé de ce récit. J'avoue j'ai eu du mal à entrer dans cette histoire. Parfois trop hermétique pour moi. Et pourtant j'ai aimé lorsqu'il s' interroge sur la nouvelle figure du héros contemporain. Sur ces jeunes gens formatés, radicalisé à la culture de l'ultralibéralisme.
Difficile de poser des mots sur cette lecture incroyable ou incroyable lecture. Là aussi je ne sais pas.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Que doit-on imaginer aujourd'hui dans la tête d'un soldat des forces spéciales américaines ? Énorme.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/02/08/note-de-lecture-la-tres-bouleversante-confession-de-lhomme-qui-a-abattu-le-plus-grand-fils-de-pute-que-la-terre-ait-porte-emmanuel-adely/
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Si je n'y avais pas été obligée pour mon cours, je n'aurais jamais lu ce livre. Peut-être que je n'en aurais même jamais entendu parler, et si cela avait été le cas, je n'y aurais pas prêté grande attention. Si pas hasard je l'avais ouvert pour en lire quelques lignes, je l'aurais reposé sans le terminer. Et j'aurais eu tort. Difficile de dire si j'ai aimé ou pas, mais je crois bien que oui. Quoi qu'il en soit, ce livre est une vraie claque!

Raconté du point de vue du soldat, cette "bouleversante confession" est une immersion au coeur de l'opération "Trident de Neptune", qui s'est terminée par l'exécution d'Oussama Ben Laden, au Pakistan, le 2 mai 2011. Nous suivons le commando de Marines avant, pendant et après l'assaut.

On aimerait lire ce texte à haute voix, comme on scanderait un poème, à la manière d'un slam. Sans aucune ponctuation, il suit le fil des pensées du soldat telles qu'elles sortent de son esprit, brutes, sans filtre. Les images défilent dans notre tête de manière stroboscopique, comme un clip vidéo. J'ai trouvé le style très déroutant dans un premier temps. Puis très vite je me suis laissée emporter par le rythme effréné de ce texte dérangeant et hypnotisant, qui remet en question la conception du héros moderne : américain bien sûr, Mâle alpha sur-entraîné bourré de testostérone, gavé de pizzas ("...qui est un légume à cause de la sauce tomate") et de jeux vidéo, qui comble comme il peut les heures creuses de l'attente. Les détails les plus triviaux de leur quotidien ne nous sont pas épargnés, et on est baladé entre la banalité surréaliste de leur quotidien, et de brutaux retours à la réalité, lorsqu'il s'agit par exemple d'écrire la lettre à la famille, "au cas où..".

En lisant ce livre, j'ai repensé à une scène du film de Michael Moore, Fahrenheit 9/11, où de (très) jeunes soldats, à l'air tantôt blasé, tantôt halluciné, nous font part de la musique qui les "dope", la bande-son de leur mission en quelques sorte. Scène surréaliste et glaçante. 13 ans plus tard, les soldats d'Emmanuel Adely leur font échos, accomplissant de manière mécanique leur chorégraphie millimétrée, au rythme des chansons de The Game, ou de Demon Hunter.
Lien : https://pointplume.blogspot...
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Il y a un côté très attrayant à ouvrir ce livre : découvrir les coulisses de la traque de Ben Laden. Se dire qu'un romancier (ne pas perdre de vue qu'il s'agit d'une fiction) va mettre le doigt sur l'un de ces événements soigneusement tenus à l'écart de la connaissance du public. Alors on embarque avec curiosité, si ce n'est avec avidité. «  Embedded » dans le commando, on a un « full pass », habilité à partager les pensées de quelques-uns des 23 soldats d'élite assignés à l'une des plus importantes opérations d'assassinat militaire de l'histoire. Bien sûr, le langage est cru, bien sûr on cause sang, sueur, sexe. C'est la guerre non ? Faut être sacrément désorienté pour trouver de la poésie dans le flambage au napalm au petit matin. de la géopolitique dans les pages de « La très boulversante confession... » ? Nan, pensez-vous. Ces gars veulent juste faire payer « le plus grand fils de pute que la terre ait porté ». le ramener mort ou vif n'est pas le plus important. Juste le ramener. Filmer son corps criblé de balles à la caméra HF pour immortaliser la scène et en tirer un bon paquet de pognon. Bonne idée de roman, narration à sens unique, la mission et rien d'autre. le livre pourrait s'appeler « L'appel du devoir », pour plagier un jeu vidéo auquel il ressemble beaucoup.
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Une plongée en apnée, puissante, explicite et poétique.
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Note 3334
Habitation 3 : intensité des scènes
Edification 3 : sur la manière de canaliser abrutissement et violence des soldats ; sur les moyens illimités dont dispose l'armée
Emotion 3 : violent, burlesque, désolant
Style 4 : excellent enchaînement des personnages, qui rappelle la Compagnie K
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