Que ça a été long d'arriver au bout de livre dans laquelle la litanie des meurtres n'en finit pas. le narrateur entreprend d'assassiner tous ceux qu'ils considèrent comme des cons et va jusqu'à élaborer une théorie pour les identifier.
A moins que la police soit vraiment incompétente, il faut admettre que cette série d'assassinats est totalement irréaliste, le tueur de cons restant un équarrisseur amateur par ailleurs totalement insensible. J'imagine que c'est un parti de l'auteur mais il n'en tire pas profit pour son récit. Si le roman avait basculé vers l'absurde, la démonstration aurait peut-être été convaincante. Ici, rien n'en ressort vraiment si ce n'est qu'on entre toutes et tous dans le cadre de cette théorie non pas parce que nous avons perdu notre humanité mais parce qu'au contraire elle est notre identité. D'ailleurs, la partie théorique du roman sur ce qui fait qu'un con l'est ne tient jamais bien debout et le narrateur s'empêtre dans ses errements.
Dès que la police s'en mêle, on entrevoit plusieurs fins possibles (encore lointaines hélas) ; par exemple que le narrateur s'aperçoive lui-même qu'il est un sacré con et, fidèle à son action, se suicide. Ce n'est pas cette fin là que l'auteur a choisi mais elle est aussi peu surprenante et, je le crains, encore plus plate.
Quand on parle des cons, la fameuse formule de
Michel Audiard vient à l'esprit (Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.). On sent bien que ça démange l'auteur de s'en servir mais non, il résiste jusqu'à la fin, se contentant de placer trois fois la première partie de la phrase dans la bouche du commissaire de police.
Bref, il ne suffit pas qu'il y ait des morts pour faire du bon humour noir. Que vous en semble ? (c'est l'expression favorite du commissaire ...)