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4,22

sur 2957 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Africain ou Afro-Américain, la couleur de votre peau ne suffit pas à vous réunir. En tant qu'Africain vous n'avez pas la conscience de votre couleur de peau, du moins jusqu'à ce que vous débarquiez en Amérique, car là-bas, la question raciale fait partie intégrante de l'Histoire sur laquelle se pays s'est construit. Les Afro-Américains ont leurs racines originelles en Afrique, mais ils ont inventé leur propre culture en Amérique, qui n'est pas africaine ni américaine, mais unique.

Tout cela Ifemelu, jeune Nigérienne, le découvre et l'analyse au travers de son blog sur la race.
Parallèlement, nous suivons Obinze, son amour de jeunesse, qui lui tente sa chance en Angleterre.

Cela pourrait être la légèreté d'un Sex And The City revisité, mais on n'y trouve ni l'humour ni le sexe.
Cela pourrait être une photographie en clair-obscur de la société américaine avec ses inégalités cachées à présent sous le vernis du politiquement correct, mais c'est sans le talent d'un James Baldwin ou d'une Toni Morrison qui nous percutent par la vérité crue, nue et souvent hideuse de l'Amérique.
Cela pourrait être une histoire d'amour qui nous fait vibrer d'émotions, mais c'est une romance contrariée qui sert de tableau à un autre paysage, un autre thème et dont les personnages sont d'un attachement discutable.

Chimamanda Ngozi Adichie, qu'on ne s'y trompe pas, est une auteure de talent. Elle donne à lire des réflexions intéressantes, sa plume est fluide et je dois bien reconnaitre que durant une bonne centaine de pages j'ai été happée... J'ai regretté par contre qu'elle ne se concentre pas uniquement sur son personnage principal, Ifemelu, et se disperse sur Obinze.
J'ai regretté surtout la longueur de ce livre (près de 700 pages), au point à un moment d'être pressée d'en finir. En effet, l'histoire aurait vraiment gagné à être plus ramassée, elle en aurait gagné en plaisir de lecture et en intérêt, pour moi tout du moins. Il faut beaucoup de talent pour soutenir un rythme à une histoire qui ne compte pas de rebondissements et qui se veut juste le portrait d'une vie, d'une société. C'est ce qui m'a maqué ici.

Pour autant, je n'ai pas dit mon dernier mot avec cette auteure dont j'aimerais découvrir L'hibiscus pourpre.
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Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Gallimard et Babelio de m'avoir permis de lire ce roman et d'aller à la rencontre de son auteure Chimamanda Ngozi Adichie.

Si j'ai beaucoup aimé l'écriture de la romancière, son analyse sur les sociétés nigériane, américaine et anglaise, les portraits de certains personnages ainsi que sa réflexion poussée sur la question du racisme, je ne peux pas dire que ce roman ait été un coup de coeur, l'épilogue m'ayant laissée sur ma faim.

Cette histoire m'a permis de mieux comprendre certaines situations et de m'interroger sur le fameux "vivre ensemble".

J'ai été sensible au personnage d'Ifemelu, une jeune femme fière, franche et intègre qui arrive, malgré les épreuves, les déconvenues, à garder la tête haute et à défendre ses idées.

La rencontre avec l'auteure m'a permis de mieux appréhender certains passages et l'échange avec les différents intervenants a été très enrichissant.
Je pense lire d'autres romans de Chimamanda Ngozi Adichie pour découvrir d'autres facettes de son talent.



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L'Amérique vue par une jeune immigrée nigériane. C'est souvent bien vu, spontané et plein d'humour mais le livre est long et les bons moments se perdent parfois dans des digressions frivoles, capillaires par exemple. Et puis, la jeune femme, malgré son volontarisme de blogueuse militante, reste très conformiste et opportuniste, et son inconstance est déroutante. Son point de vue de femme noire, présente certes l'intérêt de remettre à plat la société américaine, dénoncée comme fondamentalement blanche, mais son caractère exclusif, déniant à ses interlocuteurs toute légitimité à avoir un avis, limite toute possibilité d'une réflexion constructive. L'exploitation de stéréotypes nuit aussi à l'efficacité du discours et l'approche intransigeante retenue coupe court à toute recherche d'amélioration de la société décriée. Heureusement que les histoires d'amour de l'héroïne sont là pour aider à tenir la distance. Ce livre reflète en définitive parfaitement notre société, il est à la fois techniquement réussi et humainement déprimant. Je suis content de l'avoir enfin fini et en garderai un souvenir mitigé.
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Ifemelu a quitté le Nigeria pour faire des études aux Etats-Unis, et après bien des péripéties, décide de rentrer dans son pays.

Obinze, son petit ami, souhaite la rejoindre aux Etats-Unis.

Mais tout ne se passe pas comme ils l'auraient souhaité. Obinze obtiendra un visa pour se rendre à Londres et non pas aux Etats-Unis d'où il sera expatrié.
Ifemelu et Obinze se retrouveront-ils ?

On découvre à travers ce livre, les façons différentes de vivre ou de découvrir le racisme selon les continents, selon que l'on soit né dans le pays ou immigré. Mais également les différences de point de vue et d'existence, selon que l'on soit noir ou blanc et selon d'où l'on vient.

On s'attache aux personnages d'Ifemelu et d'Obinze. J'ai simplement été jusqu'au bout de ce roman pour savoir comment se terminerait leur histoire d'amour commencée à l'adolescence, au Nigeria.

Je détone avec cette critique, mais il manque un petit quelque chose à cette histoire qui m'a paru par moment un peu trop légère et un peu trop longue, c'est pourquoi, je ne mettrai que 3/5.
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Une plongée dans la petite bourgeoisie nigériane dont je suis ressortie un peu perplexe, malgré la sincérité des personnages et la rigueur de la construction. La peinture sociale qui ressort du livre finit par s'essouffler et tourner à vide, tant elle souffre d'une vision un peu unilatérale, étriquée par le milieu d'origine de l'auteur.
L'africanité est bien absente du roman, on a l'impression que le Nigeria se trouve sur une île déserte, une caricature de pseudo-paradis, où la corruption, les pots de vin existent comme un mal inévitable, mais où le racisme est inconnu et d'où l'on part à 20 ans parce que l'université est secouée par les grèves. Patrice Lumumba il y a certes bien longtemps, dressait un autre tableau de l'Afrique, il parlait du Congo belge, au nom pourtant de tout un continent dont il dénonçait un héritage colonial implacable qui semble ici, dans le roman n'avoir jamais existé.
Ifemelu va donc découvrir la réalité du racisme aux États- Unis, elle va y affronter la difficulté d'être migrant et de se faire une place. Comme elle, Obinze à Londres s'exposera à la précarité à laquelle sont condamnés ceux qui n'ont pas les papiers nécessaires. Ces pages sont les plus intéressantes du livre, et les post d'Ifemelu sur son blog, remplis de ces scènes du quotidien où le racisme se distille à flots constants, sont pertinents et souvent drôles.
Angela Davis proclamait dans les années 70 « Black is beautiful ! », quelque part Chimananga Ngozie Adichie a repris l'héritage, vibrant dans ses pages qui racontent les cheveux des africaines, le salon de coiffure américain, respire d'ailleurs plus l'Afrique que les descriptions de Lagos…Le blog d'Ifemelu pourtant, finalement, m'a laissée sur ma faim, l'auteure fait d'ailleurs dire à son personnage « je fais un constat, je ne fais pas d'analyse » oui, et c'est dommage parce que la description du racisme reste une description distanciée, j'aurais préféré une implication plus courageuse , est-ce parce que le personnage finalement retourne à Lagos, laissant le racisme des États Unis derrière elle ?
Alors que le slogan « Black lives matter » déferle partout, que l'Amérique d'Obama a accouché de celle de Trump, on reste dubitatif devant la tiédeur du roman dans son ensemble sur cette question du racisme aux États Unis et dans le monde.
La dernière partie du livre, centrée sur la recherche de son identité par Ifemelu, souffre à mes yeux, de cette amnésie avec ce que le personnage a vécu auparavant. Finalement ce qui m'a manqué dans ce roman c'est l'engagement de l'auteur.
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La trajectoire d'Ifemelu, jeune femme nigériane quittant son pays pour tenter l'Amérique est captivante : On la suit avec beaucoup de plaisir mais aussi de peine. Quand elle s'aventure aux Etats-Unis, on est avec elle, et, dans sa solitude au départ, on ressent sa terrible honte. Parallèlement, il apparaîtra plus tard qu'Obinze, son fiancé, est confronté au même sentiment qu'elle, celui de se retrouver très bas dans l'expérience de l'émigration. La perte de toute dignité rend impossible à ces deux jeunes gens de le communiquer à l'autre, pour ne pas avoir à le revivre. C'est ainsi que l'amour mutuel d'Obinze et d'Ifemelu part en fumée, s'épuise au fil des années, sans volonté véritable ni de l'un ni de l'autre.

Ce livre raconte donc l'expérience de l'émigration et son parcours du combattant. Il s'agit du racisme aussi, de l'histoire du peuple noir, mais ici vue au travers d'une grande authenticité et d'une formidable contemporanéité.

Le début du livre m'a beaucoup séduite par son côté humoristique (les scènes dans le salon de coiffure, j'ai adoré). Ensuite, certains passages sont plus lents mais cela restera malgré tout pour moi une lecture difficile à oublier.
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L'action s'étale entre 2000 et 2010 (et l'élection de Barack Obama), entre le Nigéria, les Etats-Unis et Londres. C.N. Adichie aborde la question de l'immigration et ses difficultés, du traumatisme de la race aux Etats-Unis et du racisme latent de nos sociétés occidentales. Les réflexions d'Ifemelu sont pertinentes et appellent à la réflexion. Rien à dire sur le thème abordé, qui m'a conquise et m'a fait (et me fait toujours) réfléchir.

La construction du roman, en revanche, soulève plusieurs bémols. Même s'il est nécessaire de prendre le temps pour comprendre, par la suite, le contraste entre le Nigéria et les USA/UK, le début de l'amourette entre Ifemelu et Obinze au Nigéria est trèèèèès lent et long. Idem pour la dernière centaine de pages, qui n'apporte plus grand chose au récit. Concrètement, le livre aurait pu être raccourci de facilement 200 pages, ce qui n'est pas rien sur un pavé de plus de 600! L'autre possibilité aurait été d'abandonner l'ordre chronologique et de procéder par flashbacks à partir de la vie d'Ifemelu aux USA pour dynamiser l'ensemble.

Par ailleurs, j'aurais aimé avoir des extraits du blog d'Ifemelu dès le départ, et pas seulement dans la deuxième moitié du livre: le ton direct de ces billets éclaire en général parfaitement les situations vécues ou observées par Ifemelu. Dommage donc de ne pas avoir plus amplement exploité cette carte pertinente, qui aurait aussi dynamisé le récit.
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Une Nigérienne qui émigre aux états-unis pour étudier et qui laisse au pays son grand amour. Ce livre, passionnant, nous décrit la difficulté de s'intégrer pour les noirs d'Afrique. On y voit aussi l'espoir qu' Obama suscite jusqu'à sa victoire aux éléctions. Racisme, amours, désamours, intégrations, difficile d'accéder pour tous au rêve américain. Seul reproche j'ai trouvé le livre un peu long.
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Ce roman aborde un sujet rarement évoqué en littérature: l'immigration africaine, en particulier dans les pays anglo saxon et le ressenti d'une femme noire face à ses pairs, qu'ils soient afro-américains ou africains.

L'ensemble possède un vrai charme. Les réflexion sur la race sont passionnantes, particulièrement toute la partie du récit autour de Barack Obama. Si la première partie du roman est un peu lente, la deuxième s'accélère et c'est avec un vrai plaisir que j'ai tourné les pages. L'émotion se fait de plus en plus grande à mesure que le récit progresse, jusqu'à la fin, d'une très grande tendresse.

Néanmoins, le roman souffre de quelques problèmes de construction. Les retours du passé au présent sont assez violents et difficilement compréhensibles. Les transitions entre les paragraphes m'ont semblé souvent mal amenés et mériteraient un peu plus de maitrise.

Ce manque de fluidité m'empêche de faire de ce roman un coup de coeur. Il reste cependant intéressant à lire.
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En pleine découverte de cet auteur que j'ai eu plaisir à rencontrer chez Gallimard ce 19 Janvier. Plusieurs semaines que mon esprit ne pouvait se concentrer à quelques lectures. Je désespérais...

Puis Ifemelu est apparue et elle m'a plue. Je me délecte de cette histoire fraîche et féroce à la fois, qui aborde nombreux sujets qui fâchent. Son style m'amuse. Cette histoire des temps modernes nous promène d'un monde à l'autre, où l'herbe du pré d'à côté n'est pas vraiment plus verte... Les voyages nous permettent de mieux le conscientiser.

Merci à Babelio & Gallimard pour ce joli présent. de quoi bien débuter l'année, en compagnie d'un roman de qualité : vive la littérature du Monde !
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