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EAN : 9782070129898
304 pages
Gallimard (03/01/2013)
4.03/5   204 notes
Résumé :
Lauréate de la loterie des visas, Akunna quitte le Nigeria pour les États-Unis ; elle y découvre un pays qui a bien peu à voir avec celui de ses attentes. À Kano, dans le nord du Nigeria, une violente émeute intercommunautaire réunit deux femmes que tout sépare : une marchande d’oignons musulmane et une étudiante issue de la bourgeoisie chrétienne de Lagos. Dans Nsukka blanchie par l'harmattan, James Nwoye, ancien universitaire au soir de sa vie, repense au rêve bia... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Ces douze nouvelles, qui prennent place aussi bien en Amérique qu'en Afrique, sont toutes menées et portées par des femmes. Elles sont autant de témoignages de la vie, des difficultés, des joies et des souffrances quotidiennes auxquelles sont exposées les femmes nigérianes, où qu'elles vivent.

Ces femmes ne sont pas exceptionnelles, elles n'ont pas un corps de rêve et un cerveau de Prix Nobel, elles n'ont pas un appartement sur Central Park et un job à vous faire baver d'envie, non ce sont des femmes comme les autres, à la fois fortes et faillibles, j'oserais dire réelles. Elles sont un peu la "jeune fille discrète" de Laurent Voulzy et c'est ce qui les rend si attachantes et qui en fait, pour moi ^^ des héroïnes. Et même si toutes ces histoires ne m'ont pas emportées de la même façon - j'ai plus particulièrement aimé Jumping Monkey Hill, L'Ambassade américaine, Les marieuses et Demain est trop loin - toutes sont une réussite, au point que j'ai chaque fois ressenti une légère frustration de devoir abandonner au point final de la nouvelle le destin de son héroïne.

Chimamanda Ngozi Adichie est une féministe et cela se sent. Attention ce n'est pas une intégriste, loin de là, mais sa délicatesse à exprimer les difficultés féminines à la fois particulières - de par leur situation économique et géographique - et universelles me transperce et me relie à toutes ces femmes qui luttent chaque jour pour trouver leur place dans un monde particulièrement violent et cruel.
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Les 12 nouvelles de ce recueil sont à mi-chemin : à mi-chemin du Nigéria et de l'exil en Amérique, à mi-chemin des spécificités de ce pays ou de l'Afrique et des problématiques humaines universelles, à mi-chemin des pires tragédies et de l'ironie du quotidien... Mais pas à mi-chemin du talent !

C'est ma première rencontre avec Chimamanda Ngozi Adichie et c'est sans conteste une belle rencontre. Aucune des nouvelles ne m'a déçue, certaines m'ont enchantée, d'autres intéressée. Il s'agit d'un patchwork d'histoires très différentes, ayant pour seul point commun des personnages nigérians.

Si celles mettant en scène les drames du Nigéria d'aujourd'hui peuvent nous ouvrir les yeux, notamment L'ambassade américaine, j'ai préféré celles dont le ressort est la psychologie ou l'humour, comme Jumping Monkey Hill, Demain est trop loin ou Une expérience intime. En effet, on peut tout à fait s'y reconnaitre et s'identifier aux doutes, aux joies ou aux réflexions de ces héros et héroïnes pas si loin de nous.

Autour de ton cou... peut-être, mais aussi dans ma tête et dans mon coeur !
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Chimamanda Ngozi Adichie fait partie des auteurs dont j'attends avec impatience la sortie d'un nouveau livre. J'ai été un peu refroidie en voyant qu'il s'agissait d'un recueil de nouvelles (un genre qui ne m'emballe pas trop) mais je ne voulais pas passer à côté.
A la source, ces nouvelles ont été publiées dans diverses revues littéraires.
Nous allons à la rencontre de Nigérians, essentiellement des femmes. Elles vivent au Nigéria, aux Etats-Unis, elles sont pauvres ou riches et pour la plupart fortes et dignes.
Grâce à ces douze histoires, nous découvrons la culture nigériane, les conditions de la femme et les difficultés de s'intégrer aux Etats-Unis. L'auteur a une écriture envoutante, c'est une conteuse hors pair qui nous parle de féminité. Tout de suite, on entre en empathie avec ses personnages et souvent, j'ai été frustrée que l'histoire racontée ne soit qu'une nouvelle. Elle dénonce le machisme et le racisme avec retenue, sans haine, ni revanche mais néanmoins avec puissance. Sa maturité est incroyable et c'est ce qui me plaît beaucoup dans ses écrits, ce mélange de dignité et de force. C'est à mon sens un auteur incontournable dont je recommande vivement la lecture de «L'autre moitié du soleil», son deuxième roman.
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Douze nouvelles pour évoquer la condition des femmes nigérianes au Nigeria et aux USA.
L'auteure, qui a elle-même émigré aux USA connait bien le thème de l'exil et en parle avec recul, humour et subtilité.
Qu'il s'agisse des mariages arrangés ou des enfants obligatoires pour assurer la descendance, du gouffre culturel entre l'Afrique et l'Occident, ou de l'évolution des moeurs, Chimamanda Ngozi Adichie se penche sur les traditions de son pays, mises à mal par le mode de vie occidental et la difficulté d'être une femme nigériane sur le sol américain.
Douze nouvelles qui parlent de femmes, de couple, de mariage, d'enfants, d'éducation, de guerre et de Biafra, de colonisation…
Je ne suis pas particulièrement adepte des nouvelles car je trouve qu'une nouvelle est trop courte pour qu'on aie le temps de s'attacher aux personnages mais cet ouvrage est agréable à lire et permet de découvrir un aspect de la condition des femmes nigérianes.
Merci à Masse critique et aux éditions Gallimard !
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Sefi Atta et Chimamanda Ngozi Adichie, même combat ? Elles sont toutes les deux originaires du Nigeria, ont fait leurs études aux Etats-Unis, où elles vivent désormais. A quelques mois d'intervalle, ces romancières font paraître un recueil de nouvelles qui évoquent aussi bien des destins de femmes au Nigeria que dans leur exil américain. La comparaison, sur le format court, penche nettement en faveur d'Adichie, ce qui n'est pas nécessairement le cas sur la longueur d'un roman. Il n'y a pas une seule nouvelle dans Autour du cou qui puisse être qualifiée de faible. Moins ouvertement militante et plus subtile dans la concision, la cadette des deux auteures a le don de captiver dès les premières lignes de ses récits, de les faire se développer de façon drôle, tragique ou ironique et de leur donner une fin ouverte souvent malicieuse ou inattendue. Tel quel, ce recueil dresse un panorama lucide et touchant de la condition féminine au Nigeria et en Amérique et ce, sur tous les plans, racial, sexuel et social. Jeunes ou vieilles, ces femmes luttent avec leurs armes, renoncent parfois ou acceptent des compromis mais ne s'effondrent jamais. S'il ne faut retenir qu'une seule histoire, l'on choisira celle de cette étudiante chrétienne, aisée, face à une vendeuse de légumes musulmane. Elles se retrouvent ensemble quelques heures, dans un abri provisoire, alors que les violences communautaires font rage. Des moments suspendus pour une rencontre impromptue où le dialogue improvisé entre ces deux femmes aux antipodes l'une de l'autre s'affranchit des préjugés de caste et de religion pour revenir à l'essence des rapports humains. Magistral !

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critiques presse (2)
LeMonde
28 janvier 2013
D'une écriture à la fois ramassée et intimiste, Autour de ton cou réussit à transmettre, comme le tremblé d'une aquarelle, les récits enfouis et les paroles muettes qui collent aux pas des émigrants.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
06 janvier 2013
Au fil des nouvelles, Chimamanda Ngozi Adichie dit la condition sociale, sexuelle, raciale, de la Nigériane, en Afrique et en Amérique.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait fini par comprendre qu'élever les enfants à l'américaine, ça signifiait jongler d'une angoisse à l'autre, et que cela venait d'une surabondance de nourriture : parce qu'ils avaient le ventre plein, les Américains avaient le temps d'avoir peur que leurs enfants aient une maladie rare sur laquelle ils venaient de lire un article, et ils pensaient qu'ils étaient en droit de protéger leurs enfants des déceptions, du besoin et de l'échec. Parce qu'ils avaient le ventre plein, les Américains pouvaient s'offrir le luxe de se féliciter d'être de bons parents, comme si s'occuper de son enfant était l'exception et non la règle.
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Elle regarda en face de nouveau ; le soldat s'éloignait à présent, mais même à cette distance, elle vit son regard mauvais. Le regard mauvais d'un adulte qui peut fouetter un autre adulte si bon lui semble, quand bon lui semble.
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L'hiver m'a prise par surprise. Un matin, je suis sortie de l'immeuble et j'en suis restée bouche bée. On aurait dit que Dieu déchiquetait des mouchoirs en papier blanc et jetait les confettis d'en haut.
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J'étais sonnée. Les dix heures de vol de Lagos à New-York et l'attente interminable pendant que la douanière passait ma valise au peigne fin m'avaient laissée sur les rotules, et la tête dans le coton. La douanière avait examiné mes aliments comme si c'était des araignées. Elle avait enfoncé ses doigts gantés dans les sacs étanches d'egusi pilé, de feuilles d'onugbu séchées et de graines d'uziza, et fini par confisquer mes graines d'uziza. Elle avait peur que je les fasse pousser dans le sol américain. Peu importe si les graines avaient séché des semaines au soleil, si elles étaient dures comme un casque de vélo.
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Ces garçons qui avaient grandi avec Sesame Street et Enid Blyton, mangé des corn flakes au petit déjeuner toute leur enfance durant et porté des sandalettes soigneusement cirées pour aller à l'école primaire du personnel universitaire, les voilà qui découpaient aujourd'hui les moustiquaires des fenêtres de leurs voisins, en retiraient les lames de verre et grimpaient dans les maisons pour voler télévisions et magnétoscopes.
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Videos de Chimamanda Ngozi Adichie (83) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chimamanda Ngozi Adichie
Présenter les succès des femmes comme des évidences plutôt que des exceptions : voilà le précieux conseil de l'écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie pour éduquer un enfant de manière féministe.
#feminisme #education #cultureprime _____________
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