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EAN : 9782070468812
416 pages
Gallimard (15/04/2016)
4.24/5   763 notes
Résumé :

Kambili a quinze ans. Son monde est limité aux murs de la résidence luxueuse d'Enugu, au Nigeria, où elle vit avec ses parents et son frère Jaja. Son père, Eugène, est un riche notable qui régit son foyer selon des principes d'une rigueur implacable.

Sa générosité et son courage politique (il possède le seul journal indépendant du pays) en font un véritable héros de sa communauté. Mais Eugène est aussi un fondamentaliste catholique, qui c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (126) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce premier roman de Chimamanda Ngozi Adichie, Kambili, une jeune Nigériane de 15 ans, nous raconte son calvaire sous le joug d'un père, certes adoré d'elle comme de beaucoup pour ses bonnes oeuvres, homme courageux, pieux catholique et riche entrepreneur, mais surtout tyran fanatique et violent dans sa famille. Puis son épanouissement auprès de Tatie Ifeoma et ses enfants, libres, bienveillants et joyeux.

Si le thème des violences familiales est (malheureusement) assez classique en littérature, l'originalité vient ici de l'ambivalence du père, côté pile un homme bon prêt à risquer sa vie pour lutter contre la dictature au Nigéria ou à aider sa communauté à bâtir des écoles, et côté face un fils qui a renié son père non-catholique, un mari qui frappe sa femme et un père qui n'a aucune tolérance pour les faiblesses de ses enfants.

Le point de vue de Kambili est très intéressant, car on la voit évoluer, ouvrir et apprendre à penser par elle-même. Elle aime et admire son père, toujours, mais découvre peu à peu une autre façon de vivre, avec moins d'argent et plus de tendresse, de rires, de curiosité, de réflexion personnelle...

Le Nigéria est très bien raconté : celui des pauvres comme celui des riches, les atteintes aux libertés comme la corruption, mais aussi la cuisine, l'habillement, les traditions, les paysages ou les voitures qui manquent d'essence.

En lisant, j'ai parfois été agacée par la lenteur, voire la langueur de l'histoire. Mais écrire ce commentaire me fait réaliser qu'elle tient surtout à la personnalité grave et calme de la narratrice Kambili. Et, comme Kambili, l'histoire recèle de trésors sous ses dehors tranquilles et un peu ennuyeux.
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Publié au mois d 'octobre 2003, "L 'hiibiscus pourpre"est le premier roman de l 'écrivaine nigériane ,Chimamanda Ngozi Adichie .Ce livre va servir de rampe de lancement à la carrière littéraire de son auteure .S 'ensuivent alors d'autres romans tels que : L'autre moitié du soleil ,Autour de ton cou, Nous sommes tous de Féministes et un de ses grands succès : Américanah etc...Ses différents romans vont contribuer à la notoriété de Chimamanda devenant ainsi une des grandes femmes de Lettres africaine .C 'est une militante des Droits de la Femme .A ce propos , elle disait :" Je suis une féministe heureuse !".Elle passe sa vie entre les USA et le Nigéria .
Dans" L'hibiscus pourpre", l 'auteure nous entraîne dans la vie d 'une famille chrétienne aisée ,sur fond de tumultes politiques des années 80 .Le récit est raconté par Kambili ,une jeune fille de quinze ans qui prend conscience de sa voix face à l'instabilité qui règne dans sa famille comme dans son pays .A travers les parcours des personnages du récit , l'auteure analyse les profondes séquelles du colonialisme et la violence engendrée par celui-ci tant sur le plan national que dans l 'intimité des Négirians .
Kambili est témoin et victime de plusieurs formes
d'oppression et la première qu 'elle subit est d 'ordre familial .Son père Eugène se montre en société tel un
symbole de générosité , toujours prêt à aider les plus démunis , à assister à tous les événements catholiques , à
lutter pour la liberté d 'expression à travers son journal ,il
conteste fermement les abus du pouvoir des politiciens .
Mais dans sa maison , il dicte à sa famille ses quatre volontés .Il ne tolère aucune incartade ou déviance .Il est irascible , intolérant , rigoriste et fanatique à l'extrême .
Au cours d 'un séjour chez leur tante Ifeoma qui élève seule ses trois enfants , Jaja et Kambili découvrent un foyer calme , paisible où il fait bon d 'y vivre .Les enfants
discutent entre eux et rient .Ils désirent , eux aussi vivre
dans un tel climat .Et de là va changer leur attitude envers
le père tyrannique .Il y a une prise de conscience chez-eux
Une fois que Jaja et Kambili retourneront chez-eux comment ou de quelle façon vont évoluer les rapports entre le père despotique et sa progéniture ? Là est toute la
question .
Un bon livre pour une écrivaine débutante .



















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Une belle claque, si j'ose dire, car ce livre m'a boulerversée sans violence. C'est pourtant d'elle qu'il est question, et tout particuièrement de celle faite aux femmes et aux enfants. Chimamanda Ngozie Adichie décrit ici les mécanismes particulièrement retors de la violence qui s'installe comme une habitude au sein d'une famille, de l'amour qui subsiste malgré tout, de l'horreur et de la mort que cette violence déclenchent. Mais elle le fait avec une subtilité et une réserve qui évitent le "pathos" - comme quoi on peut décrire des événements tristes sans tomber ni dans l'excès de larmes ni dans celui de la froideur – et qui tout doucement nous plongent dans la noirceur du quotidien de Kambili. Cette jeune adolescente vivant à Enugu au Nigéria et dont la personnalité est étouffée par l'extrémisme religieux et les coups de son père. Ce père qui détruit sa famille à coups de préceptes moraux et de violences physiques. Il lui faudra traverser beaucoup d'orages et profiter d'un séjour avec son frère Jaja chez leur tante Ifeoma pour pouvoir enfin s'affranchir de l'emprise de cet être perdu. Alors pour Kambili commence un difficile chemin vers la liberté, liberté de penser, liberté d'être, liberté de rire et surtout, liberté d'aimer et ironiquement, comme un pied de nez à cette religion catholique importée "en boîte", d'aimer un prêtre. Il lui faudra comprendre qu'une autre vie est possible et que ce qu'elle et sa famille ont traversé n'est pas "normal".
A travers ce douloureux itinéraire, l'auteure nous parle de la violence ordinaire faite aux femmes, en particulier à celles à qui l'on a fait croire qu'elles ne peuvent vivre sans un homme, que leurs diplômes, aussi prestigieux soient-ils, ne sont que des ornements destinés à faire briller leur époux, qu'elles n'ont pas d'autre choix que de se conformer à ce qu'on attend d'elles. Je suis heureuse qu'une plume aussi brillante que celle de Chimamanda Ngozie Adichie se charge de dénoncer avec autant de délicatesse et de talent ce fléau qui, plus fort que la peste, a traversé les siècles et perdure encore bien plus qu'on ne le pense. Nul besoin d'être féministe pour adhérer à ce magnifique roman
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Kambili et Jaja sont deux jeunes adolescents. Ils vivent à Enugu, Nigéria, dans la province catholique peuplée d'Ibos.
Le père est un magnat local : Industriel , propriétaire d'un journal , il est aussi très impliqué dans la religion catholique : Grand donateur certes, il est aussi d'un rigorisme absolu avec sa famille et ne passe rien à ses enfants.
Au retour de la messe des rameaux il s'emporte contre Jaja qui n'a pas été communier.

Beau roman qui aborde plusieurs sujets graves . Non linéaire chronologiquement, il nous amène lentement vers l'incident du début du livre , en posant bien la dictature du père sur le restant de sa famille. Père prêt à tout renier, bannir, battre au nom de rites et de croyances religieux, pléonasme : Son père, sa soeur, sa femme, ses enfants.
L'auteur lui a opposé pourtant des gens impliqués dans la foi dans des grandeurs bien plus communes et même encore démesurées vues de l'occident. Pas sur que l'on trouve encore beaucoup de catholiques qui bénissent 10 minutes les carottes rappées.
C'est pour moi une des grandes forces du combat de l'auteur : Elle oppose des personnages qui sont du même bord et qui ont tout pour être heureux: l'argent, le respect, une famille aimante, de bons résultats , la foi. le chemin vers la liberté des deux jeunes n'en prend que plus de force.
Au delà de ce thème central du livre , on plonge en Afrique , avec certes une écriture occidentalisée même si les mots "ibos" pleuvent. Les fleurs ont des couleurs que l'on ne connait pas, les habits éblouissent les yeux , les routes sont surchargées de vendeurs ambulants, la vie collective est omniprésente, la cuisine fait voyager.

Enfin, sans doute lié à son expérience personnelle, l'auteur pleure sur la situation du Nigéria, obligeant ses talents à fuir et laissant les plus faibles lutter avec les despotes.

Un livre dense , un peu lent dans ses deux premier tiers, où les yeux d'une adolescente de quinze nous racontent un drame familial d'un pays livré à des bandits. C'est un livre sur le très difficile chemin vers la liberté, l'émancipation.
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Au Nigeria, Kambili, 15 ans, vit avec ses parents et son frère aîné Jaja dans l'opulence et la sécurité. Son père est un riche entrepreneur et un homme très pieux et généreux, mécène de nombreuses oeuvres de charité. Il est également propriétaire du seul journal indépendant du pays, ce qui, au Nigeria, est synonyme d'un courage politique indéniable. L'homme est donc adulé par toute sa communauté.

La vie de Kambili, Jaja et leur mère est cependant loin d'être idyllique, car ce père et mari est un véritable tyran domestique doublé d'un catholique fondamentaliste, qui enferme ses enfants dans un emploi du temps très strict, dans lequel seules l'étude et la prière trouvent place. le moindre écart de conduite ou de langage vaut aux enfants de cruelles punitions. En dépit de cela, ceux-ci, totalement sous son emprise, adorent leur père.

Après un coup d'Etat et une crise politique à laquelle leur père est mêlé, Kambili et Jaja sont envoyés chez leur tante, où ils découvrent un autre monde : la pauvreté, la simplicité, le bruit, la musique, le temps libre, les rires, la joie, l'amitié et la chaleur humaine. Elevés jusque là dans la croyance qu'une telle vie dissolue et hérétique conduisait droit en enfer, ils prennent peu à peu conscience du fait que leur père est un homme violent et fanatique. Leur retour au bercail, une fois le chaos politique calmé, sonnera l'heure de leur rébellion, pour le meilleur ou pour le pire.

« L'hibiscus pourpre » est un roman tout en contrastes.
Ceux d'un pays, tendu entre riches et pauvres, puissants et anonymes, catholicisme et religion traditionnelle, percée démocratique, corruption et dictature militaire.

Ceux d'un homme, à la fois admirable pour son courage et sa générosité, et haïssable pour ce qu'il fait subir à ses proches à l'abri des regards.

C'est là tout le sujet du livre : comment la perception que Kambili et son frère ont de l'ambivalence de leur père va évoluer tout au long des pages, de l'adoration et de la terreur à la conviction qu'ils ne veulent plus avoir affaire à pareil tyran. L'évolution est lente et difficile, parce que l'emprise psychologique était terrible et que les enfants n'avaient jamais appris à penser par eux-mêmes, mais l'espoir est permis.

Ce premier roman de l'auteure est donc un roman d'apprentissage et d'émancipation, sur fond de violences domestiques, d'intolérance religieuse et de tensions politiques. Un roman dont les personnages sont attachants et psychologiquement très convaincants, et qui dresse aussi un portrait du Nigeria, de son instabilité chronique, de sa culture et de ses traditions. Intéressant, beau et touchant.
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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
Papa s 'assit à la table et se servit du thé , présenté dans le service en porcelaine avec les fleurs roses sur les bords . J'attendis qu 'il nous demande à Jaja et à moi de prendre une gorgée , comme il le faisait toujours . Une gorgée d'amour,l 'appelait-il , parce qu 'on partage les petites choses qu 'on aime avec les gens qu 'on aime . Prenez une gorgée d 'amour disait-il , et Jaja y allait en premier .
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Papa , vêtu d 'une longue robe grise comme les autres oblats , aidait tous les ans à distribuer les cendres . Sa file était était la plus lente car il appuyait son pouce couvert de cendres bien fort sur chaque front pour tracer une croix parfaite et prononçait posément et avec conviction , en articulant chaque mot le
" Tu es poussière et tu retourneras à la poussière " .
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Une fois Mama partie, je regardai longuement la porte fermée, sa surface lisse, et repensai aux portes de Nsukka et à leur peinture écaillée. Je pensai à la voix musicale de père Amadi, à l’espace large qu’on voyait entre les dents d’Amaka quand elle riait, à Tatie Ifeoma remuant un ragoût sur son poêle à kérosène. Je pensai à Obiora remontant ses lunettes sur l’arête de son nez et à Chima pelotonné sur le canapé, dormant à poings fermés. Je me levai et allai en boitillant chercher le portrait de Papa-Nnukwu dans mon sac. Il était toujours dans l’emballage noir. Bien qu’il fût dans une poche latérale discrète de mon sac, j’avais trop peur pour le déballer. Papa le découvrirait, d’une manière ou d’une autre. Il sentirait la présence de la peinture dans la maison. Je passai le doigt sur l’emballage de plastique, sur les légères aspérités de peinture qui se fondaient pour dessiner la forme mince de Papa-Nnukwu, ses bras croisés avec aisance, les longues jambes étendues devant lui.
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"A la maison la débâcle a commencé lorsque Jaja, mon frère, n'est pas allé communier et que Papa a lancé son gros missel en travers de la pièce et cassé les figurines des étagères en verre. Nous venions de rentrer de l'église. Mama plaça les palmes fraîches, mouillées d'eau bénite, sur la table à manger. Plus tard, elle les tresserait pour en faire des croix, un peu avachies, qu'elle accrocgerait au mur, à côté de notre photo de famille dans son cadre doré. Elles y resteraient jusqu'au mercredi des Cendres, où nous les emporterions à l'église pour les donner à brûler et réduire en cendres. Papa, vêtu d'une longue robe grise comme les autres oblats, aidait tous les ans à distribuer les cendres. Sa file était la plus lente car il appuyait son pouce couvert de cendres bien fort sur chaque front pour tracer une croix parfaite et prononçait posément et avec conviction, en articulant chaque mot, le "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière"."
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J’étais dans ma chambre après le déjeuner, en train de lire le chapitre V de l’Epître de Jacques parce que j’allais parler des racines bibliques de l’onction des malades pendant le temps familial, quand j’entendis les bruits. Des coups rapides et lourds sur la porte gravée à la main de la chambre de mes parents. Je m’imaginai que la porte s’était coincée et que Papa essayait de l’ouvrir. Si je l’imaginais assez fort, alors ça deviendrait vrai. Je m’assis, fermai les yeux et me mis à compter. Compter donnait l’impression que ça ne durait pas si longtemps que ça, que ça n’était pas si grave. Parfois, c’était fini avant que j’arrive à vingt. J’en étais à dix-neuf quand les bruits cessèrent. J’entendis la porte s’ouvrir. Les pas de Papa sur les marches étaient plus lourds, plus gauches que d’habitude.
Je sortis de ma chambre au moment où Jaja débouchait de la sienne. Debout sur le palier, nous regardâmes Papa descendre. Maman était jetée sur son épaule comme les sacs de riz en jute que les ouvriers de son usine achetaient en gros à la frontière à Seme.
« Il y a du sang par terre, dit Jaja. Je vais chercher la brosse à la salle de bains. »
Nous nettoyâmes le filet de sang, qui s’étirait jusqu’en bas comme si quelqu’un avait descendu un bocal d’aquarelle rouge percé, qui aurait dégouliné tout du long. Jaja frottait, et moi j’essuyais.
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Videos de Chimamanda Ngozi Adichie (83) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chimamanda Ngozi Adichie
Présenter les succès des femmes comme des évidences plutôt que des exceptions : voilà le précieux conseil de l'écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie pour éduquer un enfant de manière féministe.
#feminisme #education #cultureprime _____________
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