AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,24

sur 772 notes
5
56 avis
4
48 avis
3
12 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce premier roman de Chimamanda Ngozi Adichie, Kambili, une jeune Nigériane de 15 ans, nous raconte son calvaire sous le joug d'un père, certes adoré d'elle comme de beaucoup pour ses bonnes oeuvres, homme courageux, pieux catholique et riche entrepreneur, mais surtout tyran fanatique et violent dans sa famille. Puis son épanouissement auprès de Tatie Ifeoma et ses enfants, libres, bienveillants et joyeux.

Si le thème des violences familiales est (malheureusement) assez classique en littérature, l'originalité vient ici de l'ambivalence du père, côté pile un homme bon prêt à risquer sa vie pour lutter contre la dictature au Nigéria ou à aider sa communauté à bâtir des écoles, et côté face un fils qui a renié son père non-catholique, un mari qui frappe sa femme et un père qui n'a aucune tolérance pour les faiblesses de ses enfants.

Le point de vue de Kambili est très intéressant, car on la voit évoluer, ouvrir et apprendre à penser par elle-même. Elle aime et admire son père, toujours, mais découvre peu à peu une autre façon de vivre, avec moins d'argent et plus de tendresse, de rires, de curiosité, de réflexion personnelle...

Le Nigéria est très bien raconté : celui des pauvres comme celui des riches, les atteintes aux libertés comme la corruption, mais aussi la cuisine, l'habillement, les traditions, les paysages ou les voitures qui manquent d'essence.

En lisant, j'ai parfois été agacée par la lenteur, voire la langueur de l'histoire. Mais écrire ce commentaire me fait réaliser qu'elle tient surtout à la personnalité grave et calme de la narratrice Kambili. Et, comme Kambili, l'histoire recèle de trésors sous ses dehors tranquilles et un peu ennuyeux.
Commenter  J’apprécie          923
Publié au mois d 'octobre 2003, "L 'hiibiscus pourpre"est le premier roman de l 'écrivaine nigériane ,Chimamanda Ngozi Adichie .Ce livre va servir de rampe de lancement à la carrière littéraire de son auteure .S 'ensuivent alors d'autres romans tels que : L'autre moitié du soleil ,Autour de ton cou, Nous sommes tous de Féministes et un de ses grands succès : Américanah etc...Ses différents romans vont contribuer à la notoriété de Chimamanda devenant ainsi une des grandes femmes de Lettres africaine .C 'est une militante des Droits de la Femme .A ce propos , elle disait :" Je suis une féministe heureuse !".Elle passe sa vie entre les USA et le Nigéria .
Dans" L'hibiscus pourpre", l 'auteure nous entraîne dans la vie d 'une famille chrétienne aisée ,sur fond de tumultes politiques des années 80 .Le récit est raconté par Kambili ,une jeune fille de quinze ans qui prend conscience de sa voix face à l'instabilité qui règne dans sa famille comme dans son pays .A travers les parcours des personnages du récit , l'auteure analyse les profondes séquelles du colonialisme et la violence engendrée par celui-ci tant sur le plan national que dans l 'intimité des Négirians .
Kambili est témoin et victime de plusieurs formes
d'oppression et la première qu 'elle subit est d 'ordre familial .Son père Eugène se montre en société tel un
symbole de générosité , toujours prêt à aider les plus démunis , à assister à tous les événements catholiques , à
lutter pour la liberté d 'expression à travers son journal ,il
conteste fermement les abus du pouvoir des politiciens .
Mais dans sa maison , il dicte à sa famille ses quatre volontés .Il ne tolère aucune incartade ou déviance .Il est irascible , intolérant , rigoriste et fanatique à l'extrême .
Au cours d 'un séjour chez leur tante Ifeoma qui élève seule ses trois enfants , Jaja et Kambili découvrent un foyer calme , paisible où il fait bon d 'y vivre .Les enfants
discutent entre eux et rient .Ils désirent , eux aussi vivre
dans un tel climat .Et de là va changer leur attitude envers
le père tyrannique .Il y a une prise de conscience chez-eux
Une fois que Jaja et Kambili retourneront chez-eux comment ou de quelle façon vont évoluer les rapports entre le père despotique et sa progéniture ? Là est toute la
question .
Un bon livre pour une écrivaine débutante .



















Commenter  J’apprécie          725
Une belle claque, si j'ose dire, car ce livre m'a boulerversée sans violence. C'est pourtant d'elle qu'il est question, et tout particuièrement de celle faite aux femmes et aux enfants. Chimamanda Ngozie Adichie décrit ici les mécanismes particulièrement retors de la violence qui s'installe comme une habitude au sein d'une famille, de l'amour qui subsiste malgré tout, de l'horreur et de la mort que cette violence déclenchent. Mais elle le fait avec une subtilité et une réserve qui évitent le "pathos" - comme quoi on peut décrire des événements tristes sans tomber ni dans l'excès de larmes ni dans celui de la froideur – et qui tout doucement nous plongent dans la noirceur du quotidien de Kambili. Cette jeune adolescente vivant à Enugu au Nigéria et dont la personnalité est étouffée par l'extrémisme religieux et les coups de son père. Ce père qui détruit sa famille à coups de préceptes moraux et de violences physiques. Il lui faudra traverser beaucoup d'orages et profiter d'un séjour avec son frère Jaja chez leur tante Ifeoma pour pouvoir enfin s'affranchir de l'emprise de cet être perdu. Alors pour Kambili commence un difficile chemin vers la liberté, liberté de penser, liberté d'être, liberté de rire et surtout, liberté d'aimer et ironiquement, comme un pied de nez à cette religion catholique importée "en boîte", d'aimer un prêtre. Il lui faudra comprendre qu'une autre vie est possible et que ce qu'elle et sa famille ont traversé n'est pas "normal".
A travers ce douloureux itinéraire, l'auteure nous parle de la violence ordinaire faite aux femmes, en particulier à celles à qui l'on a fait croire qu'elles ne peuvent vivre sans un homme, que leurs diplômes, aussi prestigieux soient-ils, ne sont que des ornements destinés à faire briller leur époux, qu'elles n'ont pas d'autre choix que de se conformer à ce qu'on attend d'elles. Je suis heureuse qu'une plume aussi brillante que celle de Chimamanda Ngozie Adichie se charge de dénoncer avec autant de délicatesse et de talent ce fléau qui, plus fort que la peste, a traversé les siècles et perdure encore bien plus qu'on ne le pense. Nul besoin d'être féministe pour adhérer à ce magnifique roman
Commenter  J’apprécie          5911
Jamais je n'ai été déçue par cette auteure nigériane. 4e livre, 4e plaisir même devant un sujet difficile, sujet délicatement traité.

Un père très croyant élevé par des missionnaires catholiques, intégriste, rigoriste.
Un homme incroyablement généreux envers les autres mais qui refuse de voir et de parler avec son père, animiste, qui ne s'est pas converti à la "vraie" religion (lui interdisant même de rencontrer ses petits-enfants).
Un homme qui défend la démocratie dans un pays qui bascule dans la dictature suite à un coup d'état et ce au péril de sa vie, mais qui bat sa femme et maltraite ses enfants.
Un homme ouvert, intéressé par les autres, mais qui ne voit pas le malheur de sa femme et de ses deux enfants.

C'est justement ce parfait équilibre qui rend le personnage attachant et horrible à la fois. On peut comprendre que la narratrice, sa fille, peut aimer son père en dépit de ce qu'elle subit.
Son père, son héros, son bourreau.

Et puis le Nigéria, sa culture, sa vie, sa nourriture, ses fleurs....
Un excellent roman à la fin inattendue.
Commenter  J’apprécie          384
A Enugu dans le sud-est du Nigéria, une région majoritairement Igbo et catholique, Eugène est à la tête d'un journal engagé et possède plusieurs entreprises agroalimentaires. Catholique fondamentaliste, il impose à sa famille une religiosité et une rectitude de conduite sévère, une contrainte religieuse et physique. Cette rigueur lui a permis de se construire et réussir socialement, un modèle de construction qu'il martèle à ses enfants. Quand les évènements politiques tournent au vinaigre, les deux enfants - la jeune Kambili et son frère Jaja, 15 et 16 ans - sont accueillis par Tatie Ifeoma, la soeur d'Eugène. Veuve, professeur à l'université et mère de 3 enfants dont les 2 ainés ont le même age que leurs cousins d'Enugu, elle déborde de solutions pour subvenir aux besoins des enfants, une vie modeste mais pleine d'amour et de vie, de discussions et de rires, une ambiance dans laquelle Kambili et Jaja ont du mal à se positionner, trop pétris d'interdits et qui les déstabilise quand le grand père est hébergé, lui qui stigmatise les origines païennes de la famille.

L'hibiscus pourpre est le premier roman de Chimamanda Ngozi Adichie . Un roman qui décrit un Nigéria éduqué, empreint à la fois de religion et de rites païens, subissant les revers politiques et les coups d'état. C'est aussi un roman d'apprentissage où, passer d'une éducation sous contrainte tant morale que religieuse à l'aide de châtiments corporels à une éducation plus libre et respectueuse n'est pas facile, voire déstabilisante pour les deux adolescents. S'émanciper, s'autoriser l'échec, le rire et apprendre la légèreté ne va pas de soi et ces expériences seront un long apprentissage pour la jeune adolescente.
Avec ce premier roman sensible et intelligent, Chimamanda Ngozi Adichie fait découvrir les facettes multiples d'un Nigéria à la fois moderne et traditionnel et l'émancipation d'une jeune génération prête à remettre en question tradition et rigueur.
Une très belle découverte qui me donne envie de lire Americanah.
Commenter  J’apprécie          366
L'écriture de Chimamanda Ngozi Adichie à toute la fraîcheur et la vitalité de ses 25 ans,mais aussi une profondeur ,une maturité et une finesse d'analyse qui provoquent ma totale admiration !
La narratrice, Kambili à 15 ans. Elle vit dans des conditions matérielles luxueuses au Nigéria avec son petit frère Jaja et leurs parents. Son père est adulé car il est généreux, soutient financièrement l'église catholique mais aussi beaucoup de familles en difficulté. Il est directeur du seul journal indépendant du pays et,à ce titre,prend de réels risques politiques. Il est entrepreneur et donne du travail à beaucoup de personnes.
Pourtant, derrière cet homme aux qualités certaines, se cache un mari et un père tyrannique et violent. Obnubilé par la religion ,il la pratique et l'impose à sa famille dans un fanatisme qui ne tolère aucun écart. Ses sanctions sont d'une violence inouïes mais aucune remise en question n'est possible.
Kamili et son frère vivent dans la peur permanente jusqu'à se retrouver parfois en état de sideration.
Lorsque certains événements les amènent à séjourner chez leur tante paternelle,ils découvre un autre monde ,une autre façon d'être, de penser,d'aimer. Ils apprennent à sourire. C'est à la fois une libération et une souffrance car pour Kambili les conflits intérieurs sont terribles.
Je ne m'attendais pas à un tel dénouement de l'histoire qui va crescendo dans l'émotion et attire une empathie immense pour ces deux enfants!
Cette jeune autrice,avec son Hibiscus pourpre, nous offre un bouquet d'émotions magnifique et bouleversant. L'immersion au Nigéria et dans sa culture et ses religions est d'une grande richesse.
Commenter  J’apprécie          293
Une fois passée la petite déception par rapport au style beaucoup plus classique qu'Americanah, j'ai littéralement plongé dans ce premier roman de Chimamanda Ngozi Adichie.

Par le biais de deux adolescents, Kambili et son frère, élevés par un père catholique fondamentaliste dans un milieu aisé, l'auteure confronte religion et rites païens, richesse et pauvreté,dans un pays, le Nigeria, au contexte politique et social fragile.
La vie des deux adolescents et de leur mère est tout simplement cauchemardesque mais Kambili surtout ne pourra pas se dépêtrer seule des lavages de cerveau de son père, qu'elle admire et adore malgré ses violences. C'est lorsque sa tante paternelle décide de les prendre quelques jours chez elle auprès de ses propres enfants, dans un appartement sans eau ni électricité, que la jeune fille et son frère vont se réveiller et commencer à vivre hors du regard pesant de leur père. Ils découvrent la misère mais aussi la joie, le rire, la possibilité de s'affirmer et que la religion peut se vivre dans le bonheur, l'amour et le chant.

Le fait que Kambili soit la narratrice nous oblige à réfléchir et accepter une vision dérangeante de la vie. C'est une lecture forte et bouleversante à la fois sur l'amour et la situation nigériane. Elle me conforte dans l'idée que Chimamanda Ngozi Adichie est vraiment une grande écrivaine.
Commenter  J’apprécie          241
Le père de Kambili et Jaja est un membre éminent de la communauté d'Enugu. Catholique fondamentaliste, il impose une discipline de fer à sa famille, n'hésitant pas à user de la force pour les mener sur le droit chemin. Un chemin fait de communions et de prières, d'une rigueur impitoyable. Un chemin qui se trace dans un Nigéria en proie aux violences et à la censure. Un chemin qui les conduit, improbablement, chez leur tante Ifeoma. Là ils découvrent une maison petite mais pleine de vie, où la parole n'est pas régulée, la vie pas uniquement réglementée. C'est un choc des cultures, une remise en question de toutes leurs certitudes : le début d'un combat silencieux contre l'autorité paternelle et religieuse, un combat contre eux-mêmes.

Chimamanda Ngozi Adichie prend la voix de la jeune Kambili. Avec une douceur empreinte d'intelligence et d'introversion, elle dépeint son monde, sa famille. Et l'on se laisse emporter dès les premières pages. Plus encore que la sincérité de ses mots, ses silences nous font violence. Son emploi du temps est minuté, ses paroles contrôlées. Intimement, tout est intégré. Mais l'auteure évite l'écueil du tableau noirci : les questions religieuses sont nuancées, et les personnages en pleins et en déliés ; les intentions sont sincères, le « mal » n'est pas dans la préméditation mais dans l'action, les répercussions. Face à cette machine dont les rouages finissent par bloquer, Kambili s'interroge et, peu à peu, parfois imperceptiblement, s'ouvre. Elle s'ouvre au monde, aux autres, à l'autonomie, au plaisir, à son individualité. Histoires personnelles et collectives se trouvent finement mêlées et entrent en résonnance pour nous laisser sur une note douce-amère… Un ouvrage magnifique.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
Commenter  J’apprécie          240
HUIS-CLOS FAMILIAL

L'auteur nous propose le récit bouleversant d'une famille nigériane aisée, régie d'une main de fer par le père de famille tyrannique, fervent catholique respecté par la communauté. Ses victimes silencieuses et insoupçonnables, Kambili, son frère, et surtout sa mère, se taisent par honte et par peur des représailles, jusqu'au jour où une éclaircie s'annoncera dans leur quotidien désespéré.
Un roman poignant sur un sujet difficile, jamais pathétique, traité avec pudeur et sensibilité
Commenter  J’apprécie          220
Challenge Plumes Féminines

Les romans d'Adichie sont vraiment bons pour plusieurs raisons. Elle sait donner vie à ses personnages : On s'attendrait à croiser Tatie Ifeoma au marché et Kambili au lycée privé du coin. Elle donne une certaine image du Nigéria : un pays où la démocratie peine à s'installer, où les fonctionnaires ne sont pas toujours payés, où l'électricité et l'eau ne sont pas courante et que fuient les intellectuels. Elle a ses lieux de prédilections, qui apparaissent dans beaucoup de ses textes comme l'université de Nsukka ou le village de la famille élargie.
Et enfin, parce qu'elle crée des personnages féminins qui vivent par eux et pour eux. On peut regretter que souvent les hommes soient assez négatifs, bien qu'aucuns de ses personnages ne soient manichéens. Et ils évoluent, vers le haut ou vers le bas, mais ils vivent : Kambili s'ouvrent petit à petit, sa mère sombre dans le désespoir.
L'image que donne les romans d'Adichie de son pays, c'est que les femmes sont celles qui portent la famille bien souvent. Si le père de Kambili a l'argent, c'est sa mère qui maintient la cohésion de la famille ; c'est Ifeoma qui tient ses 3 enfants depuis la mort de leur père.
Une grande auteure, vraiment.
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (1867) Voir plus




{* *}