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Critique de TerrainsVagues


Des pierres dans ma poche ou l'histoire d'un malentendu.
Il y a longtemps que ça ne m'était pas arrivé mais une fois de plus je me suis laissé prendre par un titre, une couverture et la mauvaise interprétation d'une quatrième de couverture :
« Je suis partie, un soir, tard pendant que les honnêtes gens dînaient. J'ai descendu l'escalier une dernière fois. Je n'emportais pas grand-chose. J'avais promis de revenir très vite. Je ne mentais pas. J'ignorais qu'on ne revenait pas ».
L'histoire est celle d'une jeune Algérienne vivant à Paris, qui va rentrer à Alger pour le mariage de sa soeur. Comme ça, à première vue, c'est le genre d'histoire dont je n'ai strictement rien à faire. Un bouquin parmi d'autre que je m'apprête à reposer en rayon quand soudain… cette petite voix qui me joue parfois des tours, vient me chuchoter à l'oreille un truc du genre « elle va être retenue contre son gré en Algérie, mariée de force et puis t'as vu la couverture, rien que pour ça et tout ce que ça peut remuer en toi, prends le ce bouquin ». C'est à ce dernier argument que je n'ai pas su résister. Paris, un banc sur les quais de Seine, les pavés, un arbre dénudé en une journée ensoleillée d'hiver, un de ces ponts que j'aime tant.
C'est bien la dernière fois (jusqu'à la prochaine…) que je laisse mon coté sentimental prendre le dessus. C'est bien à cause de ça que mon interprétation de la quatrième de couverture a été vérolée.
Je m'étais dit que le « J'ignorais qu'on ne revenait pas » sous entendait qu'on ne revenait pas à Paris hors cette phrase dans son contexte ne voulait pas dire ça du tout du tout du tout. Non non non.
Au contraire, elle ne savait pas qu'on ne revenait pas au pays quand on a fait sa vie à Paris.
Au début j'ai tourné les pages en attendant impatiemment le départ et puis et puis… rien avant la page 130. Avant la page 130 de ce court bouquin de… 143 pages.
Alors oui je me suis ennuyé à suivre les questions existentielles de cette jeune femme qui va bientôt rejoindre le clan des trentenaires. Enfin quand je dis les questions, je devrais dire l'unique question. Bientôt trente ans et toujours célibataire. La pauvre nage entre deux eaux. Il y a sa mère qui lui téléphone tous les jours pour lui demander quand est ce qu'elle se marie et par la même occasion la renvoie à sa solitude, il y a sa recherche de mari plus ou moins dictée par la société, enfin c'est palpitant quoi. Ah si quand même, elle se fait un kébab tous les soirs et parfois le Grec lui fait cadeau des frites et puis un soir sur deux elle s'endort avec le papier gras sur les genoux. Sinon euh… qu'est ce que je peux bien vous raconter… je vais enfin voir mon PSG à Lorient dimanche prochain. Oui je sais vous vous en foutez mais ça a à peu près autant d'intérêt que le bouquin comme info, c'est dire la nécessité de l'avoir dans sa bibliothèque.
Ca aurait pu m'intéresser si le sujet avait été abordé d'une autre manière. Ces pierres dans la poche ce sont toutes ces conventions, ces choses qui se font, celles qui ne se font pas et tout ce qui nous sclérose dans la vie, tout ce qui nous alourdi. Ces jugements qui nous empêchent d'être ce que l'on est.
Là le sujet est le célibat, choisi ou subit peu importe. le regard de la société qui s'il évolue n'en reste pas moins réprobateur ou moqueur est une véritable plaie. Quand la famille et les traditions s'en mêlent bah… on en fait un bouquin.
Rien dans ce livre ne m'a accroché. Pas la moindre émotion, pas le plus petit sourire. L'écriture m'a laissé de marbre. Pas la moindre trace de poésie dans ces courts chapitres, un style clinique, basique sans aucune étincelle. Pas une phrase qui m'a laissé scotché, que j'ai relu pour le plaisir. Rien qui ne vaille une citation.
Ce bouquin n'était pas pour moi comme on dit mais pour terminer sur une bonne note, la couverture est vraiment top, c'est tout ce que je peux faire, désolé.
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