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sur 247 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les femmes qui lisent sont-elles dangereuses ?
1/ Depuis que la peinture existe en Occident (et que la photographie la complète), les femmes sont représentées un livre à la main, de Marie (la Vierge) à Marilyn (l'Etoile). Les femmes lisent, les femmes ont toujours lu à travers les siècles.
2/ Etonnant, car nous avons plutôt le souvenir d'avoir vu les femmes en pâmoison, en maternité, en prière, en deuil, au bal, à la toilette, à l'église, au bordel, à l'atelier, et même au travail? Mais à la lecture, non.
3/ Pourtant nous avions entendu parler de celles qui écrivaient : Louise Labé, Mme de la Fayette, Jane Austen, les Soeurs Brontë,….Mais qu'en était-il des autres, les « normales », les innombrables, plongées "naturellement" dans cette activité familière : la lecture.
4/ Allons, allons? Dans le fond, nous le savions. «De manière subliminale», dit Laure Adler. Nous le savions par nos mémoires familiales, par les livres eux-mêmes, par ce qui nous reste de nos connaissances en histoire. Les dames de cour, les femmes savantes, les Bovary, jusqu'à la merveilleuse Sonietchka, elles lisaient, comme elles lisent encore, parfois à s'en détruire l'existence. La lecture, nous le savions d'une certaine manière, a toujours été une passion très féminine.
5/ Que la lecture soit l'affaire des femmes, le travail des peintres et des photographes en donne une idée lumineuse et vraie. Tout, dans les corps et les visages, s'accorde à cette formidable activité mentale: les visages rêveurs ou concentrés, les corps ramassés ou alanguis, les mains gracieuses et précises? Les décors sont des lieux qui transpirent le plaisir - jardins en été, canapés, fauteuils profonds - et même le bonheur - lits, chambres, intérieurs domestiques... Nues, joliment déshabillées, parfois splendidement vêtues, les femmes qui lisent sont belles. Comment mieux dire que la lecture est toute sensualité, et parfois tout amour? (critique librement inspirée d'un article de l'Express publié en mai 2006)

Des tableaux magnifiques accompagnés de courts commentaires, où chacune d'entre nous peut se reconnaître.
Un pur moment de BONHEUR.
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Aimer lire. Aimer vivre. Aimer parce qu'un point ne fait pas tout. Et que lisent elles ? Justement, de tout. Beaucoup, partout. Elles prennent, offrent, partagent et donnent. Elles lisent ce qui s'écrie en tout. Elles relaient , elles transmettent. Parce qu'effectivement un livre entre les mains d'une femme ce n'est pas n'importe quoi. Ça vous parle beaucoup. Qui dit livre dit liberté, savoir, accès, qui dit livre veut dire sacré, vérité, mystères dévoilés, mémoire activée.
Ça veut dire entendre et non plus juste écouter.
Ça veut dire transformer le monde puisque le monde elles sont en capacité de le porter.
Très beau texte de Laure Adler qui connaît extrêmement bien son sujet.
Celle qui lit, écrit. Pour ne pas briser le cercle d'un halo de lumière, garder le livre ouvert pour veiller.
Les peintres savent la puissance que contient cette image : une femme en lecture.
Personne ne veut penser à la voir ainsi penchée sur un livre qu'elle est entrain de prier.
La question ainsi se pose : où est elle ?, et que lit elle ? L'image impose le silence. Peindre à juste titre une femme en lecture c'est une difficulté pour un artiste. Il n'existe pas de modèle. Elles sont uniques. C'est comme peindre un oiseau sans sa cage, comme dans le tableau de Prévert. Ce qu'il faut rechercher dans ce qu'une femme lit c'est ce qu'elle écrit. Et comme elles lisent beaucoup, il faudrait en écrire beaucoup. Alors faut il juste les regarder, tout en pensant au prochain livre qui viendra. Question d'ensemble.
De la vierge de Simone Martini à la jeune fille de Domenico Fetti, en passant par la douceur de celles de Liotard, de Füger, à la passion de celle d'Eybl, ou de Hennig, par le sourire de la lectrice de Henner, dans le repos de celle de Roussel, dans les rêves de Corcos, à travers la lumière d'Ilsted et de Marquet, par la force de Münter, et dans la plénitude de Miller, comme les hommes peignent beau toutes ces lignes que parcourent les femmes.
Les yeux « des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie » et c'est peut être beaucoup mieux si on lit les choses comme cela.
J'ajouterai celles de l'éducation de la Vierge de Delacroix. Ce tableau n'est pas dans ce livre. Mais il est toujours dans ma tête. Alors maintenant il est un peu entre vos mains. C'est en lisant ce livre qu'il m'ait venu le goût de vous l'écrire.

Astrid Shriqui Garain
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Les femmes sont dangereuses, chacun le sait. C'est écrit depuis la pomme, Adam et Eve la tentatrice, la sensuelle pécheresse. On les peint nues, déesses, vénus callipyges; en fait c'est habillées qu'elles sont les plus sournoises. Habillées et un livre à la main! Car le livre est bien l'apanage de la tentation. le danger du livre dans les mains d'une femme ? La rendre savante! Savante, et donc terriblement subversive. Immobilisée par sa lecture, ouverte à son imagination, au lieu de vaquer à ses occupations de mère-épouse-bonne à tout faire- objet...On le voit bien dans ce tableau d'Elinga (Femme en train de lire, 1668-1670), où la bonne a cessé ses activités domestiques pour lire à la sauvette. Une servante qui lit, quand un seul livre coûte ce qu'il faut pour nourrir une famille pendant une semaine! C'est le désordre assuré dans la maison, dans la hiérarchie, dans la conscience de soi! Otez ce livre que je ne saurais voir, madame! Si lascive, livrée aux pages que c'en est indécent! Car elle ne lit pas au coin du feu avec les enfants, mais dans les replis solitaires d'un canapé ( Casas y Carbo) ou d'une chambre (Hopper), rendez-vous compte! Les femmes qui lisent sont dangereuses, vraiment! C'est écrit, très bien écrit, et merveilleusement illustré!
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Ce livre se décline en deux parties. La première consiste en une analyse de « la femme qui lit » dans le temps par chacun des deux auteurs : Laure Adler et Stefan Bollmann. On y apprend qu'il n'a pas toujours été aisé pour la femme de lire. La lecture évoque la liberté, une vision sur l'extérieur pouvant représenter un danger dans le couple voire la société de jadis. D'ailleurs, Flaubert a bien décrit le phénomène dans « Madame Bovary ». En effet, Emma Bovary lit et se représente ce que pourrait être sa vie par le biais de ses lectures. Une assimilation incompatible avec la réalité de l'époque, la menant à la catastrophe.
La lecture permet l'isolement de l'esprit, en pensées tout en étant physiquement présent.
La seconde partie est un catalogue de tableaux commentés par les auteurs de façon réaliste et amenant souvent à constater l'évidence de ce que chacun peut ressentir.
Une lecture riche amenant à la gratitude de vivre dans une ère où l'accessibilité à la culture et à l'enrichissement intellectuel est universelle.
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Quelle belle idée de livre ! le rapport des femmes à la lecture, et l'image qu'elles renvoient à travers les siècles vue par les peintres (y compris des femmes peintres) et quelques photographes. La plupart des tableaux sont peu connus bien qu'appartenant à des musées, d'autres proviennent de collections particulières : ils sont simplement magnifiques et m'ont renvoyé à tout ce que je ressens, un livre à la main.
Le texte de l'auteur ne replace pas uniquement le peintre et son oeuvre dans leur contexte, mais verbalise avec un ton juste les sentiments que peuvent susciter en nous ces tableaux, et on se dit alors "oui c'est exactement ça que je perçois!"
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C'est un livre cadeau que je destine à ma mère.
Il rend un hommage merveilleux à toutes les femmes qui aiment lire, à travers toutes les époques, en les immortalisant par la magie de la peinture. Les textes décrivent la lente ascension des femmes pour la lecture qui n'a pas toujours fait partie des "loisirs autorisés".
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Un très beau livre qui illustre en tableaux, photos et dessins, le rapport des femmes à la lecture.
En préambule on a 2 textes sur l'histoire de la lecture et les femmes et les la lecture qui sont vraiment très instructifs.
Sur chaque page on a une oeuvre d'art avec son explication assez courte mais néanmoins bien faite. Pour moi qui n'est pas forcément envie de lire des textes compliqués d'historiens de l'art mais qui veut juste glane des informations c'est parfait !

Je l'ai lu en plusieurs fois en picorant des textes et des images. C'est un livre très sympa à offrir aux femmes mais aussi aux hommes partageant un gout pour la lecture et l'art !

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Attiré par la magnifique reproduction en couverture j'ai ouvert ce livre pour y découvrir des tableaux représentant des femmes lisant, prétexte esthétique à un essai sur les femmes apparaissant en peinture. L'accès à la culture, à la lecture, à une chambre à soi, pour paraphraser Virginia Woolf, à toujours fait peur aux détenteurs du pouvoir, mais à visiblement fasciné les artistes.

Les reproductions sont de très bonne qualité  et les choix de tableaux excellents.
Les analyses des tableaux, à la fois artistiques mais aussi symboliques et historiques, sont au coeur du propos de ce livre, pour interroger l'accès des femmes à la lecture, à la connaissance, à la maitrise de leur temps.
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les femmes qui lisent sont dangereuses de Laure Alder. C'est un recueil de peintures qui représente les femmes en train de lire à travers toutes époques et tous les pays. Il décrit le rapport des femmes à la lecture et l'image qu'elles renvoient à travers les siècles. Ce livre est absolument magnifique car il regroupe des peintures extraordinaires mais aussi quelques photographies. Chacune des représentations est accompagnée d'un récit qui est écrit par l'historienne Laure Alder spécialiste de l'histoire des femmes aux 19 et 20ème siècle.
Lien : http://instagram.com/ilovebo..
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Voilà un livre qui fait à la fois œuvre de journaliste, de spécialiste en œuvres peints, de sociologue et de philosophe, Une réflexion menée par deux auteurs sur cette étrange personne qu'est la lectrice,

Sur Babelio, je suppose qu'il y a une majorité de lectrices par rapport aux lecteurs, idée préconçue et totalement non vérifiée, j'ignore totalement si une étude a été faite en ce sens ; Force est de constater tout de même la prépondérance des pseudos qui sonnent un peu féminin (mais qu'est-ce que cela prouve me direz-vous ? D'accord, rien,) Reste qu'au cours de mes déplacements RER – métro – train je vois beaucoup plus de femmes que d'hommes qui lisent, que lorsque je vais à la bibliothèque je rencontre encore surtout des femmes,
Alors, si tout cela est juste, il faut vraiment s'en féliciter car nous partons de loin !
Laure Adler remonte aux temps les plus reculés où la femme occidentale avait pour mission les tâches ménagères, la prière, l'éducation des enfants et le repos du guerrier, Il a fallu attendre le XVII ème siècle et les « Femmes savantes », les salons et les ruelles dans lesquels se réunissaient artistes et auteurs pour que les femmes se voient enfin reconnaître le droit à la lecture, ce ne fut pas sans sarcasmes ni sans critiques,
Adler attire notre attention sur un fait qui probablement nous échappe : lire à voix basse, de façon silencieuse, est tout-à-fait nouveau, Autrefois, et pas seulement dans les monastères aux heures de repas, on lisait à voix haute, pour un auditoire, Lire silencieusement fut jugé suspect, Pire encore, s'il s'agissait d'une femme, soupçonnée au mieux de rêvasser au pire de se livrer à l'onanisme en secret (cf le tableau de Pierre Antoine Baudouin qui montre une femme, le livre un instant pendant au bout d'un bras, l'autre main passée sous la jupe,,, Honni soit qui mal y pense ! )

De multiples « lectrices » ou « liseuses » sont là, supposées rêver entre deux moments de lecture, en vérité plutôt en train de réfléchir : et nous retrouvons la lectrice dangereuse !

Elle nous rappelle l'influence de la lecture en Suède entre 1686 et 1720, époque où, sous l'influence luthérienne, on alphabétisa les femmes et on leur fit lire une brochure sur les soins maternels ; il s'en suivit une régression manifeste de la mortalité infantile, les couples eurent moins d'enfants, la femme devint plus libre : un processus de progrès civilisationnel s'était enclenché,

Les tableaux choisis et commentés qui illustrent les propos des auteurs couvrent près de huit siècles et nous offrent un point de vue sur la femme qui lit, son attitude, son expression, le rendu artistique qui s'en dégage, Les descriptions et interprétations des tableaux ou photos sont intéressantes, le choix des œuvres très ouvert quoique ne s'inscrivant pas avec opiniâtreté dans le thème de la « femme-qui-lit-est-dangereuse »
Une démarche originale qui mérite qu'on s'y attarde,
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