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Critique de sandrine57


Mauvaise surprise pour Carl Mørck quand il arrive dans le bureaux du département V en ce matin de novembre 2010. Børke Bak, flic à la retraite et ennemi personnel du commissaire, lui demande de retrouver et de punir celui qui, dans la nuit, a aspergé de soude caustique sa soeur Esther, tenancière d'une maison close dans le quartier de Vesterbro, le menaçant de faire resurgir l'histoire très ancienne de la mort de son oncle. Si Mørck est furieux, Rose, sa secrétaire, voit là l'occasion de se pencher sur une vieille affaire non résolue, la disparition, dans les années 80, de Rita Nielsen, propriétaire d'une agence d'escort girls. Sous son impulsion, le commissaire et son assistant, l'énigmatique Assad, découvrent une série de disparitions suspectes ayant les mêmes caractéristiques. Leur enquête va les conduire dans le sombre passé du Danemark sur les traces de Nete Hermansen, enfant, puis femme broyée par le système et les idées néfastes de certains.

C'est toujours un plaisir de retrouver le bougon Carl Mørck, empêtré dans une vie privée compliquée, et assisté dans son travail par deux assistants hauts en couleurs. Jussi Adler Olsen a su créer des personnages originaux et attachants qu'on aime retrouver au fil de leurs enquêtes. Cold case oblige, ils vont remonter le temps jusqu'aux années 50 dans le passé de Nete Hermansen, qu'aujourd'hui on qualifierait de ''cas social'' et de son persécuteur, le docteur Curd Wad, gynécologue à la retraite, fondateur de Renie Linie, un parti politique extrémiste en passe d'accéder au parlement en cette année 2010.
Si tous les livres de ce génie du polar sont fantastiques, tant au niveau des intrigues que de la qualité d'écriture, celui-ci est un cran au-dessus, peut-être en raison du sujet abordé, à savoir l'eugénisme. Après la deuxième guerre mondiale et la chute d'Hitler, certains danois ont continué à s'inspirer de ses idées sur la race pure. Ainsi, les femmes jugées indignes de procréer ont été avortées et stérilisées de force. Cette ''lutte secrète'' visant éliminer les familles nombreuses des classes populaires ou encore les mères célibataires s'accompagne aussi d'un racisme à peine dissimulé.
Avec Nete, le lecteur est plongé dans la vie d'une femme déchue qui s'est relevée pour tomber à nouveau et ne plus penser qu'à la vengeance. C'est avec un sentiment d'injustice et une profonde empathie que l'on suit son triste parcours.
Encore une fois, Adler Olsen frappe fort avec l'histoire de cette ''bonne fille'' qui n'a pas eu de chance. Et si le noir domine son roman, il sait aussi ménager au lecteur des plages de détente où l'on s'amuse des mésaventures de Carl avec son ex-femme ou avec sa nouvelle petite amie et de ses tentatives infructueuses pour agir en chef avec sa fine équipe. Un très bon opus, voire le meilleur de la série.
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