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Critique de afriqueah




L'effet papillonJussi Adler-Olsen

Le battement d'ailes d'un papillon peut il provoquer une tornade au Japon, demande Jussi Adler- Olsen dans son thriller « L'effet papillon » ? La phrase exacte du météorologue Lorenz est : le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? ». Ce que veulent dire l'un comme l'autre, c'est que, pas plus météorologue qu'auteur de thriller, on ne peut tout prévoir. L'imprévisible se présente plusieurs fois dans le roman, les choix entre deux solutions, deux chemins, l'un comme l'autre voué à l'échec. le déterminisme ne peut tout prévoir, et souvent une cause infime, un courant d'air, le battement d'une aile de papillon , ou l'effleurement de la plume de Jussi sur une feuille de papier ( image tellement belle d'une babeliote belette 2911 )dans le roman un collier de perles africaines ont des conséquences inattendues. Et sèment le chaos. Et dépassent les frontières.
Le thriller commence au sud du Cameroun, près d'un village isolé de Pygmées, les Dja, que le projet de développement ministériel danois a choisi d'aider. Pourquoi les Dja, et pas tous les Pygmées de la jungle congolaise, la deuxième plus grande forêt tropicale de la planète, quand on rapproche la modestie du budget des milliards de l'aide humanitaire ? Mais budget voté rapidement et sans les procédures habituelles, attention, corruption. « C'est comme ça que ça fonctionne avec les projets de développement en Afrique. Quelques bonnes nouvelles de temps en temps et tout le monde est content. »
Directeur du projet et directeur de banque sont impliqués, avec meurtres de ceux qui les gênent, au Cameroun comme à Copenhague, et donc entrée en scène d‘une mafia spécialisée dans les jeunes enfants envoyés pour voler et mendier, au besoin avec mutilation pour rendre plus fructueux le trafic.
Excellent livre, parsemé de petites phrases style « On aurait dit un patron qui propose un café à son employé avant de le licencier » »ou « Il salua de la tête un couple plus jeune, très chic, et très couleur locale. Rien qu'avec le budget maquillage de la femme on aurait pu nourrir une famille de taille moyenne au Bangladesh pendant un quart de siècle », éclairé par l'intelligence du petit bout de chou Marco qui décide de ne plus appartenir au clan mafieux qui le tyrannise et de s'enfuir. Il sait chaque fois choisir la solution entre deux rues de Copenhague, monter sur un bateau ou nager, se cacher puisqu'il est poursuivi par tous, lire à la bibliothèque sans emprunter puisqu'il est sans papiers. Pour lui, le petit malin, la vie est dure, très dure, et il apprend au fur et à mesure à passer à travers tous les pièges.
L'aile du papillon bat constamment et si j'ose ce mauvais jeu de mots nous fait constamment durant la lecture battre le coeur. Car nous suivons cet imbroglio qui paraît sans rapport et pourtant lié entre les pauvres Dja qui bien entendu ne reçoivent pas de semences ni aucune ni aide financière ni agricole, les directeurs propriétaires d'actions planquées à Curaçao, les affreux maffieux exploitant les enfants, Marco qui aime lire, au lieu de voler, et enfin un outsider inattendu.
Tout est lié, message selon moi de Jussi Adler-Olsen, dans un roman-fleuve excellent. La criminalité au grand jour, les vols à la tire banalisés, le recours à tous les artifices, l' invention de boucs émissaires et de leurs soi disant mobiles, et , pour finir, morceau d'anthologie : deux tueurs à gage entrent dans une maison, frappent le mari, sans prendre garde à la mégère derrière eux armée de son fer à repasser fumant, bam, et d'un, bam et de deux, grandes claques en plein visage, chacun fuyant sans pouvoir terminer le contrat, ah ça, elle hésite pas la vieille. Bravo, elle.
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