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Critique de umezzu


Au fur et à mesure des sept précédents tomes des enquêtes du département V de la police de Copenhague, le lecteur s'est habitué aux personnages plus qu'originaux de Jussi Adler Olsen. Carl Morck, l'inspecteur désabusé, auto-centré, pour qui la rencontre avec un fonctionnaire basané et plein de ressources va servir de révélateur. Assad, ce flic dont on connaît bien peu le passé. Rose, la secrétaire futée, mais limite à interner en psychiatrie. Et Gordon, le grand échalas naïf, dernier apport à une équipe improbable, qui parvient malgré tout à résoudre les enquêtes les plus tordues, même des années après les faits.
Pour ce huitième tome, arrive le grand moment que chacun attendait : des révélations sur le passé d'Assad. On le savait très cortiqué, très affûté en sports de combat, et bien plus à l'aise dans la langue danoise que son langage très imagé à base de proverbes parlant de chameaux ne le laisserait penser.
L'arrivée à Chypre d'un groupe de réfugiés filmés par un journaliste fouineur catalan va faire ressurgir des pans du passé d'Assad. Une femme ayant tenté la traversée s'avère avoir été tuée sur le navire qui l'emmenait de l'autre côté de la Méditerranée. 2117 éme victime annuelle de cette traversée risquée. Assad la connaissait de longue date. Et il semble qu'elle était accompagnée par ce qu'il y a de plus cher à son coeur. Un secret qu'il a entretenu plus de quinze ans...

Les prémices du récit laissent espérer un point d'orgue à la série. Il n'en est rien... Pourtant le livre se lit très bien – comme les autres de ce cycle. Pourtant tous les personnages sont là. Pourtant il a une enquête secondaire intéressante, consacrée à un mal du temps : l'obsession des jeux vidéos chez certains jeunes désocialisés.
Le problème vient des explications d'Adler Olsen sur le passé d'Assad et des frères Bjorn, dont un est chef de la section criminelle de la police de Copenhague au début du récit. L'auteur fait dans le très mauvais roman d'espionnage, pas crédible pour un sou (ou même une couronne danoise). Manifestement Adler Olsen ne s'encombre pas de géopolitique. La situation de départ au Moyen-Orient, mêlant forces spéciales, ONU, et régime dictatorial pratiquant la torture, est difficile à accepter.
Elle permet juste d'introduire le grand méchant dont le lecteur va suivre la quête de vengeance contre Assad : un dénommé Ghaalib.
La suite est un thriller terroriste prenant. Du Adler Olsen maîtrisé, une fois le départ chaotique passé.
La déception vient donc, non de l'ouvrage en lui-même, mais de la construction très tordue autour du passé d'Assad et d'un manque de réalisme étonnant. Le personnage d'Assad permettait beaucoup de scénarios. Adler Olsen a choisi le moins crédible. Dommage car pour le reste, il sait très bien entretenir le suspense.
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