Extrait 4
C'est arrivé dans des années dont personne ne se souvient.
Je n'ai pas tenté de faire quoi que ce soit de plus.
Ma propre disparition suivit un nuage qui m'avait trouvée
assise dans un jardin.
Les tunnels reproduisent les schémas des artères. Il y a un
ver dans le cœur qui se nourrit de sa pitance et dans la cour
des oiseaux pour qui l’histoire importe peu, bien qu’elle ait
brisé nos vies.
Un jour, le soleil ne se lèvera pas à son heure, alors le jour
ne sera pas. Et en l’absence de jour, il n’y aura pas de nuit
non plus. Ainsi, la Révélation se sera accomplie.
//Traduction de l’américain de Françoise Despalles.
Nous créons la réalité rien qu'en existant. Ceci est tout aussi vrai pour la chouette qui somnole en ce moment sur une branche.
Un arbre a toujours du courage. D'ailleurs, nous sommes juste une fenêtre sur le monde.
Dans cette nuit, toutes les nuits. Tous les océans dans ce cerveau. Qui êtes-vous, et où êtes-vous? Vous qui suivez les continents dans leur dérive.
Extrait 3
Nous avons besoin d'un buisson de roses sur le balcon
et que le téléphone ne sonne pas.
J'ai vécu uniquement par mes propres moyens, voilà
pourquoi je suis un fleuve.
La mort n'était ni chaude ni froide lorsqu'elle touchait
ta peau. La volonté n'est jamais affrétée, la matière est
frustrée par ses limites.
Je voudrais que tu me voies étendue sur l'empreinte
laissée par ton corps sur le lit, mais dans nos âmes la
chaleur t'appartient.
//Traduction de l’américain de Françoise Despalles.
Extrait 2
Un tigre dompté est aussi insignifiant que les gens qui
prennent l'escalator de ce bâtiment.
L’angoisse noyée dans le vin rouge revient comme le
coucher du soleil.
En bas, dans la vallée, la guerre déploie sa logique ;
de l'autre côté du ranch l'océan fait monter sa colère.
Mon père est né l'année où l'idée de l'éternel retour vint
à l'esprit de Nietzsche ; probablement le même jour.
Un arbre a toujours du courage. D'ailleurs, nous sommes
juste une fenêtre sur le monde.
//Traduction de l’américain de Françoise Despalles.
Extrait 1
La lune a fermé un ou deux rideaux. Une pluie fine interfère.
Je mesure ma mémoire des choses, mais non pas la mémoire
elle-même, puisque le présent est aussi en train de déborder.
Nous créons la réalité rien qu'en existant. Ceci est tout aussi
vrai pour la chouette qui somnole en ce moment sur une
branche.
//Traduction de l’américain de Françoise Despalles.
Extrait (p. 24) :
Mes souvenirs forment une forêt aux contours instables. Cette forêt a des entrées en Californie du Nord, au Liban, en Bretagne… C’est une terre d’arbres hauts et d’esprits étranges. Les morts ne nous effraient plus, c’est un tort – nous nous sommes défaits de la puissance de la peur. Les ruisseaux coulent, oui, mais qui m’indiquera comment trouver un chemin à travers le territoire dont je parle, et si je ne le trouve pas, quelle sera ma raison de vivre ?