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EAN : 9782382843390
Editions des Equateurs (18/05/2022)
3.11/5   14 notes
Résumé :
Deux jeunes gens d'aujourd'hui, deux amis qui rêvent de détachement et de béatitude. Ils ont une vingtaine d'années et ont déjà parcouru l'Europe à pied jusqu'à Israël (voir Le Syndrome de Tom Sawyer de Samuel Adrian). Mais il leur faut le monde. Ils décident alors de partir à sa découverte au volant d'une antique Peugeot 204, plus âgée qu'eux, chargée de bouteilles de vin et de livres à satiété.
Une voiture pour le moins inadaptée aux pistes de la taïga qu'i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
On a rattrapé cet été le second livre de Samuel Adrian : « Une année sur la route » paru en mai dernier aux éditions des Equateurs

Deux amis rêvant de détachement partent sur les routes à la découverte du monde. Au fur et à mesure des kilomètres, des rencontres et des discussions à la nuit tombée, leur voyage se transforme en une aventure intérieure.

C'est le début Un road-trip détonnant en compagnie de deux beatniks (Samuel et son cousin) où l'humour le dispute à la réflexion philosophique, les anecdotes mordantes aux moments de plénitude.
Loin du récit de voyage ennuyeux ou un éloge béat de l'itinérance. , Samuel Adrian nous amene de la France au Japon, du Mexique aux Etats-Unis avec humour et réfléxion profonde.
Il faut dire qu'il nous invite sans cesse à la réflexion : faut-il voyager à tout prix ? partir ou rester ? Où être à sa juste place ? Qu'est-ce que "l'aventure" finalement ? Et quel est le sens de la vie ? de quoi ai-je besoin ?
Autant de questions et de réponses captivantes qu'on pourra piocher au gré de ce récit de voyage qui bouscule avec joie les codes du genre..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Du haut de ses 25 ans, l'auteur a pas mal de route derrière lui. Dans ce livre, il voyage avec son cousin pendant 1 an et visite une dizaine de pays sur 3 continents.

On pourrait penser qu'avec tous les paysages différents qu'il a pu voir, il se sentirait riche en expérience et en souvenirs et heureux d'avoir pu poser le pied là ou d'autres rêvent d'aller. Mais c'est tout le contraire ! Samuel Adrian a quitté la France pour ne pas trouver mieux ailleurs et il n'a pas peur des mots quitte à frôler le mépris.

Ce qui fait l'intérêt de ce livre n'est pas la brève description des lieux, puisqu'il trouve pratiquement toutes les villes hideuses, mais son voyage intérieur. Tout le long du périple, il se pose 1001 questions plus ou moins philosophiques. Pourquoi voyageons-nous ? Pour les sensations ? Pour la découverte ? Pour l'auteur, c'est pour ce que le voyage révèle de lui-même.

C'est aussi un voyage à la rencontre de l'autre. Lors de son passage en Russie notamment, Samuel Adrian a eu des échanges très intéressants avec des locaux. Des témoignages qui sont, pour la plupart, marquants mais surtout historiquement et politiquement très intéressants et nous poussent à réfléchir à notre propre mode de vie.

Ce livre est très différent de tous les récits de voyage classiques dans lesquels tout est idyllique. L'auteur est honnête et écrit les choses comme il les ressent, de manière brute. C'est à la fois le récit d'un voyage sombre mais curieusement salvateur que nous propose Samuel Adrian.
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Il y a des gens qui ont le “vin tristeˮ, on pourrait dire que notre voyageur a le “voyage tristeˮ. Parti, avec son ami, dans une vieille 205, ils traversent l'Europe, la Russie pour atteindre le Japon. L'auteur avec son regard perçant et acide nous montre, sans fioritures, la souvent sinistre réalité. Avec lui, pas de beauté grandiloquente des paysages, de la nature (écolos à deux balles, s'abstenir), des heureuses “rencontresˮ comme on nous en rebat les oreilles, très tendance chez les voyagistes ! Non l'âpre réalité du monde qui se fout bien de nous. Puis ce sera, à vélo, la traversée des USA et de l'Amérique centrale. Puis s'installe progressivement un sentiment “à quoi bonˮ. A quoi bon souffrir sur un vélo, dans les montagnes, sous la pluie… Aucun saint-sulpicisme, aucune rédemption, comme une mode nous présente cette nouvelle tendance. Extrême lucidité de l'auteur qui ne se paie pas de mots ni de maux, ne se cache rien, ne nous cache rien. Rendons grâce à l'auteur pour ce déniaisement salvateur.



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Un commentateur a écrit que l'auteur voyageur a ''le voyage triste ''. c'est tt à fait cela.

J'aime les récits de voyages pour la découverte de paysages et leurs descriptions, le récit des rencontres, l'obstination à atteindre un but, les douleurs et les plaisirs du voyageur : bref, du banal, du rebattu, du 1er degré ringard, voire débile...

Ds ''Une Année sur la Route '' rien de tout cela mais pour chaque paysage, chaque ville traversée un alignement de laideurs, de déceptions et le constat que partout l'objectif de consommation est présent et dégradant.

Ce livre est un récit de voyage mais surtt une profonde introspection qui sape tt enthousiasme de la découverte et qui aboutit à un ''à quoi bon le voyage ''
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critiques presse (1)
LeFigaro
09 juin 2022
L'audacieux périple de deux cousins à bord d'une Peugeot 204 en fin de vie.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« J'avais trouvé le moyen de me fouler la cheville. Limité dans mes déplacements, je restais au jardin. J'avais là un remède à la bougeotte, un anti-voyage. J'étais acculé à la contemplation. "Qu'ai-je besoin d'aller voir ailleurs, pensais-je, quand le monde est contenu dans un brin d'herbe ? Que vaut ma curiosité pour l'étranger quand je manque de curiosité pour la terre que je foule ? Ce n'est pas la quantité de choses vues qui fait l'artiste, pas plus que c'est le nombre de lectures qui fait le sage. Si je suis aveugle à la beauté du lombric, je suis aveugle à celle du tigre. Si je ne sais pas voir la beauté de la fougère, je ne saurai pas voir celle de la rose. Et que m'importe la splendeur de l'or puisque ce granit tatoué de lichen suffit à me ravir ! La beauté est divine et ordinaire. Le miracle est là qui nous entoure et nous ne le voyons pas. Il nous pénètre et nous ne le sentons pas. Le rossignol ajoute sa voix au cantique de l'univers mais nous, pauvres humains, nous maugréons dans notre coin, c'est-à-dire dans nos villes. Amis artistes, au travail ! Le monde est beau, il faut y mettre du sien." Mais alors à quoi bon voyager puisque tout est là ? Réponse : pour voir enfin ce qu'on a sous les yeux, faut parfois se mettre en marche. Le voyage n'est rien d'autre que cette mise en branle qui nous rend un peu lus attentifs à la beauté du monde. En ce sens, une balade de vingt minutes autour d'un pâté de maisons est un voyage, si elle me fait enfin voir le chat pelotonné sur un muret, le vieux bâille sur son banc, le lombric qui se tortille sur le bitume, et qui attendait notre secours. »
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J'aurais voulu me projeter dans les siècles à venir pour mieux déceler les évidences que me voilait une actualité tapageuse. Et ce désir, je le retrouvais à l'échelle de ma propre existence : je voulais être vieux avant l'âge, vivre ma jeunesse avec le recul d'un homme de quatre-vingts ans. Autant vouloir cumuler les agréments de l'été et de l'hiver… Pour approcher cet idéal, mon seul artifice était la pensée de la mort. Par elle, je faisais venir d'un bond la vieillesse dans la jeunesse : l'insouciance et la gravité, loin de s'exclure, se combinent à merveille. Vivre comme si on était déjà mort, voilà l'idéal! La suprême liberté! On sait que tout est joué d'avance. On ne cherche plus à se contrefaire. On perd toute vanité. On va droit à la vérité sans perte de temps. Les autres pourront essayer de nous blesser, de nous humilier. En vain. Que peut-on contre un mort?
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Nous sommes toujours dupes des mots et des films. Quelques phrases bien tournées, un travelling soigné, une bonne symphonie et nous voilà fleur au fusil, courant à cet abattoir boueux que les gens de l'arrière appelleront "champ d'honneur". Quand l'Etat à besoin de guerriers, il enivre ses citoyens de mots de "devoir" et de "gloire". Quand il a besoin de consommateurs, il laisse la publicité leur pourrir le crâne. Dans la guerre comme dans la paix, je ne vois que la misère de l'homme à l'ère des masses, mouton toujours plus docile, vulnérable à toutes les propagandes, se réclamant d'une Liberté dont il n'est plus capable.
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La gnôle était servie dans des verres à eau, car ici importe surtout la quantité d'alcool, c'est-à-dire la qualité de l'ivresse. Nous buvions à pleine bouche cette solution limpide qui fait voir trouble, et où se concilient le feu de l'éthyle et la pureté de l'eau.
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La marque de l'homme est omniprésente, mais où est l'homme? Je ne le vois pas. Il est toujours à l'intérieur d'une voiture, d'un bus, d'un immeuble, d'une boutique, comme s'il n'était qu'un fabricateur de boîtes et de cubes, comme si le souci latent de son industrie était de se barricader.
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