L'approche historique de cet économiste est absolument passionnante, et montre bien à quel point la démagogie emporte des personnes qui auraient pourtant dû percevoir, si on tient compte de ce qui était connu à l'époque, de manière assez répandue dans les milieux éclairés, en matière économique, les inconvénients graves de ce qu'ils préconisent sous la pression de la rue (comme on dirait maintenant), plus exactement de la rue de Paris, en engageant le pays et son économie dans des voies délétères à relativement court terme, malgré des effets perçus par la population comme devant être favorables dans l'immédiat.
Il est vraiment dommage qu'il reste parfois trop superficiel dans les analyses proprement économiques des effets à attendre des mesures discutées dans les assemblées, avec parfois des raccourcis qui semblent bien contradictoires. Par exemple, comment se fait il que la tendance qu'il décrit de manière très claire, à se défaire rapidement des assignats du fait de la baisse attendue de leur valeur n'ait pas, à côté de l'effet de raréfaction des produits, de l'agriculture notamment, mis sur le marché (puisque ceux qui les ont préfèrent en principe les garder plutôt que d'avoir, à leur place, des assignats), aussi un effet positif pour l'économie par la demande qu'elle devrait générer par la même volonté de ne pas thésauriser ?.
Quel dommage que d'autres économistes ou historiens ne se soient pas engagés dans ce type d'analyse, c'est tout de même un facteur essentiel de l'histoire que la manière dont les gens peuvent vivre et faire vivre leur famille avec les ressources à leur disposition, et les conclusions qu'en tirent les élites au pouvoir.
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