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EAN : 9782750900960
240 pages
Presses de la Renaissance (16/03/2006)
3.77/5   35 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source: Editions de la Loupe - 09/2006)


Moussa Ag Assarid est né au nord du Mali vers 1975, de parents nomades. Le jeune Touareg part pour la France un jour de 1999, et troque les dromadaires de son enfance pour notre mode de vie. Il raconte alors sa découverte de la France avec un regard étonamment pur, une justesse d'esprit et une finesse d'intelligence incroyables. Il est à la fois émerveillée et étonnée ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Y a pas d'embouteillage dans le désert !
C'est pour cela qu'ils ont soif ! ^^
Ah ! Ah! On pourrait leur exporter de la bière. ^^
Ne ris pas, ils n'en veulent pas... et du vin n'ont plus.
Décalage.
Incompréhension.
Sans le vouloir vraiment, je viens probablement de profondément choquer la majorité des Touaregs, or mon but n'est pas celui là mais d'attirer le regard sur un livre rare. Car la tradition des Touaregs est basée sur ce que j'appellerais les us et coutumes. C'est donc un privilège d'avoir l'un d'eux, Moussa Ag Assarid, prendre la plume pour bâtir un pont. Rare. Ils sont si rares ces derniers nomades à s'exprimer... Confortablement assis, sédentaire quoi ! j'ai lu, par petites gorgées, pour ne pas étouffer.

Une suite de chroniques, de trois quatre pages chacune. L'idéal est d'en lire une par jour, pas plus. Laisser décanter. Méditer. Laisser tourner une pensée suspendue au temps. Mais... Mais je n'ai pas cette sagesse. Je n'ai pas l'expérience de la méditation, ni du désert. Alors je me suis limité à trois d'affilée par jour, maximum. Seulement le week-end. Certaines m'ont transporté, certaines m'ont passablement énervé. Plus jeune je n'aurais pas supporté l'irritante impression d'être remis en question dans mon mode de vie, dans mes fondements. Un coup de pied au cul, quoi !^^

Le livre est découpé en deux parties Regards Touaregs et Clins d'oeil. Je préfère : Surprise (j'hésite avec sidération car surprise est galvaudé au point de perdre sa force, mais sidération peut faire penser à procrastination or en toutes circonstances Moussa trouve en lui de fulgurantes capacités de réaction et d'adaptation) et Réflexion (dans un double sens de pensée et de rôle de miroir nous renvoyant brutalement notre image). La première nous est d'autant plus agréable que Moussa pratique l'autodérision (il aurait dû venir en Belgique^^ mais St Exupéry est né en France et son appel plus fort que tout). C'est pourquoi, j'ai dû beaucoup me freiner pour m'en tenir à trois. Difficile apprentissage de la lenteur. La deuxième est un choc. Déni. Frustration. Tentation du rejet. Miroir, miroir ... en cette ère de narcissisme : Aïe.

Ah ! Ne pas juger ! Et supporter le regard de l'autre. Le décalage ancestral entre le cueilleur devenu sédentaire et le chasseur resté nomade, deux philosophies, deux manières de voir la vie, différentes, antinomiques, les uns voulant assujettir la terre, se l'approprier, les autres voulant être en harmonie, la parcourir. Décalage évident. Incompréhension inévitable. Divergences conciliables ??? Le nomade forcément clanique, immanquablement tribal et par conséquent coutumier, quelle chance a-t-il à terme face aux lois écrites du sédentaire qui s'est arrogé une parcelle clôturée à sa jouissance propre ? Aucune me dis-je hors propos ! Et par là que je suis dur, et mon dit frustrant, de mauvaise augure. Accepter plutôt ce cadeau ultime du représentant d'une espèce en extinction avec ce triste constat : seraient-ils des animaux qu'ils recevraient plus d'attention.

Et donc si jamais, si jamais vous venait la tardive idée de lire cet étranger touché par la grâce de St Exupéry avant de vous emporter et de le condamner, avant de lire la deuxième partie, rappelez-vous le principe de saucissonner l'éléphant pour pouvoir l'avaler. Et puis écoutez son intention : "Je voudrais toujours préserver l'émerveillement du premier regard. Garder en moi l'âme nomade, le coeur touareg. [...] découvrir plusieurs mondes dans une vie. Mais nous, les nomades, les hommes libres, sans âge, nous sommes menacés par le temps. [...] notre seul mystère, c'est de savoir vouloir. Je reste convaincu que toutes les civilisations ont besoin de rêver à une terre où des hommes marchent libres dans les grands horizons ; où des vies se contentent d'épouser simplement le rythme de la nature ; où des êtres puisent leur bonheur dans ... . [...]
Ouvrez bien les yeux. La route est si belle." p.231-232

Et puis, quel visage, quel sourire, quel homme, à croire qu'il croque la vie !

Quant à moi nomade d'esprit, sédentaire de corps, je suis un tuba. ;)
https://www.youtube.com/watch?v=dtspakRGSB8
(voyager plus loin que la pub pour une vraie découverte^^)
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J'ai vibré à la sagesse venant droit de l'observation de la nature et de la bataille livrée par l'homme pour survivre sans se plaindre. J'ai souri à certaines anecdotes lors de l'arrivée en France de Moussa Ag Assarid. J'ai eu mal à certains de nos excès de société hyper civilisée, hyper médicalisée, hyper... . J'ai apprécié la découverte d'un monde, de lieux que je ne connais que de nom. Mais, on est toujours pétri de sa propre culture. C'est inévitable. Qu'on le veuille ou non. Dès lors, il est extrêmement difficile de pénétrer profondément celles qui nous sont éloignées et surtout il faut se garder de porter des jugements trop péremptoires. Ainsi, je n'ai pas accepté les comparaisons un peu donneuses de leçons qui m'ont semblé ramener parfois un cas particulier à une généralité qui est loin d'être telle quelle. Il est aussi difficile de développer certains sujets qui donneraient lieu à une polémique. En quatrième de couverture, il est dit :"...pour les Occidentaux que nous sommes, l'occasion de sourire de nous-mêmes et de méditer sur nos choix de vie." Où qu'il soit, où qu'il vive, tout homme digne de ce nom se pose ces questions mais pas besoin de comparaison, ni de condamnation, ni de jugement. C'est en apprenant à se connaître lui-même qu'il évoluera, sans gourou, sans autorité de quelqu'ordre que ce soit. le bonheur ne se trouve ni dans un autre pays, ni dans une autre civilisation, ni dans une autre époque. L'expérience de Moussa Ag Assarid est intéressante et sa création de l'Ecole des Sables destinée à des enfants touaregs est admirable.

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Moussa Ag Assarid est un touareg pur souche. Il a vécu son enfance dans le désert, là où les hommes connaissent intimement les étoiles et le soleil, là où l'eau reste la Source de vie avec un grand S, là où la famille c'est toute la tribu, là où l'on ne sait pas si on aura à manger demain, ce qui ne fait peur à personne tant on a confiance dans la Vie, la nature et le destin.
Arrivé en France, Moussa est très vite déstabilisé par cette société de consommation qui est la nôtre, le manque d'échange entre les gens, la course perpétuelle vers on ne sait quoi,...

A travers des dizaines de réflexions ou anecdotes, l'auteur confronte sa vision de notre société à des souvenirs de sa vie dans le désert malien. Et il ne faut pas être grand clerc, ni réfléchir bien longtemps pour faire face aux contrastes importants.
Si on comprend bien que tout cet inconnu ne peut que déstabiliser quelqu'un qui arrive d'un univers si éloigné, j'ai eu un peu de mal avec le côté quelque peu démagogique de certaines de ses réflexions.
Même si je pense que c'est vrai que notre société n'est pas embarquée sur la bonne route, ce qui est conforté par la situation actuelle (le livre a été écrit en 2006), il ne faudrait pas non plus dire que tout est à jeter. Force est de remarquer que l'auteur est resté en France, c'est qu'il y a trouvé son compte d'une certaine manière.

A la lecture du bouquin, j'ai parfois eu l'impression que l'auteur se positionnait en détenteur de LA vérité. Alors que finalement, personne ne la détient. Et malgré son regard externe bien intéressant, il faut avouer qu'il n'est pas lui-même dénué de croyances qu'il brandit parfois telle la bonne parole.

Pour résumer, si j'ai bien souvent été en raccord total avec les travers de la société occidentale qu'il met en avant, ce qui pousse à la réflexion ou enrichit les réflexions en cours, j'ai beaucoup moins apprécié le positionnement de l'auteur. Il ne suffit pas de skier avec un chèche pour préserver ses racines...
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j'ai bien aimé ce livre fait de pleins de petites histoires, des sortes de chapitres courts. il y a une 2ème partie : les clins d'oeil qui m'a moins plu.
d'autant la première partie, je trouvais ses réflexions vraies, pleines de bonne sens..que dans la deuxième, je trouvais qu'il jugeait beaucoup sans comprendre vraiment les choses "en profondeur"..un peu le donneur de leçon.
il fait parle souvent "des français"...mais je crois que ces chroniques pourraient être écrite par un campagnard allant dans une grande ville (Montpellier, Paris ou autre).
bien entendu qu'il a sa particularité puisque un rapport très étroit avec la nature ( chaleur, sable, désert, soif, faim ...) mais je pense que beaucoup d'entre nous peuvent faire la même analyse sans être un Taoureg.
Il nous parle donc un peu de son peuple, de son ame, de son ancien mode de vie, de façon de voir les choses "avant"...
ça m'a bien intéréssé et j'ai trouvé surtout que c'était très plaisant à lire, très agréable comme style.
j'ai lu sa biographie sur le net...et j'ai été surprise...
dans la seconde partie..j'ai découvert un Moussa fier, qui a voulu rire de lui même et ses péripéties en tant que novice dans cette civilisation occidentale..mais donneur de leçon également..car non, les médecins de l'âme comme il dit, ne sont pas "que des gens avec qui on parle" et qui coutent si chers...certains sont vraiment compétents et ont des outils pour aider..d'autres non..hélas..et ainsi de suite sur certains sujets. certaines toutes petites histoires sont sympas..d'autres je les ai moins appréciées bien que toujours intéressantes.
..
Globalement j'ai bien aimé..un peu comme un journal intime où il raconte ses aventures de jeune homme fraichement arrivé en France ( Paris surtout, il raconte peu Montpellier) ...
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Choc.
C'est par ce seul mot qu'on pourrait résumer ce livre.
Choc culturel que celui que Moussa Ag Assarid jeune Touareg qui a grandi dans le désert, a ressenti à son arrivée à Paris.
Imaginez l'effroi d'un jeune homme qui depuis sa naissance a passé sa vie à courir après la moindre goutte d'eau de voir à quel point nous la gaspillons, de savoir que nous jetons tant de nourriture que nous pourrions nourrir des villages entiers du Mali.
Choc des cultures que ces portes qui s'ouvrent toutes seules, que ces escaliers qui montent et descendent seuls.
Non décidément nous ne vivons pas tous sur la même planète, ce livre savoureux nous le démontre.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je pense que cette surabondance de nourriture (*) est le signe d'une peur terrible du manque. Pourtant, dans le désert, nous n'avons jamais la certitude de manger le lendemain, mais nous n'avons pas peur, nous avons confiance, nous trouverons le moyen. Rien ne nous empêche de partager notre repas avec un inconnu qui passe.

(*) (en France)
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Quelles que soient nos souffrances, nos épreuves, nous devons rester dignes. Un face-à-face avec la douleur. [...] Ne pas se laisser aller. Jamais. Pour ne pas tomber. Quand je vois ces personnes courbées dans la déchéance, je voudrais leur relever la tête et le dire de regarder en face d'elles. Autour d'elles. Tout est là.
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p.12 : "Dans ce monde, les hommes ont tous la parole. Pour les comprendre et les connaître, il faut les écouter et ils t'adopteront. Garde cette valeur et va où tu veux sur cette terre sans jamais oublier d'où tu viens."

p.44 :"Voyager, c'est aller de soi à soi en passant par les autres."

p.109 :" Grâce à la patience, nous récoltons au-delà de ce à quoi nous nous attendons."
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Comme deux enfants qui s'aiment et non rien à prouver.
Il y a trop d'espace en nous pour que nous soyons enfermés dans le regard des autres.
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Il faudrait trouver un progrès qui nous rapproche de nous-mêmes. Utopie peut-être, mais on ne peut pas se passer de l'essentiel
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Videos de Moussa Ag Assarid (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Moussa Ag Assarid
Un entretien pendant le Salon du Livre de Paris avec Moussa Ag Assarid
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie générale et généalogique (557)
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