Doté d'une solide formation classique,
Marc Agapit puise à nouveau dans la mythologie grecque pour créer ses monstres. Il avait déjà emprunté à la tragédie d'Oedipe dans "
Piège infernal". Cette fois, il s'attache à la figure du Minotaure et de son labyrinthe. Pourtant, tout commence de manière banale. Une rencontre dans un train, l'erreur d'un taxi qui va conduire un couple au fond d'un bois, au seuil d'une petite porte... Et rapidement, une plongée magistrale dans la fantasmagorie. Les premières scènes au coeur du dédale, les apparitions du monstre, les points de vues alternatifs démontrent une virtuosité narrative, et un style plus riche et dense qu'à l'accoutumée. L'auteur s'approprie le mythe pour en tirer une substance horrifique inattendue. Agapit n'arrive cependant pas à maintenir la même tension, la même angoisse dans la seconde partie. Il se lance dans des explications à la fois rationnelles et mythologiques et multiplie les coïncidences. Cela se tient, et on retrouve l'effet de boucle cher à l'auteur, mais il manque cet aspect viscéral du début.