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EAN : 9782362800047
136 pages
Editions Thierry Marchaisse (18/08/2011)
2.5/5   7 notes
Résumé :
Clara, la narratrice, est une fétichiste de la soie, qui est poussée à des comportements si incontrôlables qu’elle en devient dangereuse. Echappant de justesse à la prison, elle se retrouve internée dans une institution psychiatrique. C’est là que nous la rencontrons, au début du roman, qui nous plonge d’emblée dans son monde intérieur, et nous ouvre sa sensibilité tour à tour attachante et inquiétante, son intelligence aiguë des signes et des autres.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je ne sais ce qui a poussé l'auteur à lier dans cette fiction les destins de l'écrivain suisse Robert Walser et du psychiatre français Gaëtan Gatian de Clérembault. Un point commun les rassemble certainement: dans la réalité, ils ont tous deux fini dans un suicide quasi scénique, symptomatique de troubles mentaux. le roman arrange les circonstances de leur mort et je m'en voudrais de révéler cette part bellement imaginée de l'intrigue. le clivage de la personnalité qui affecte ces deux personnages est un thème psychologique préoccupant: d'une part la capacité à communiquer, organiser et travailler correctement et le déséquilibre en arrière-plan.

Clara, la narratrice, est elle-même affectée d'une passion morbide qui l'a contrainte à vivre dans une maison psychiatrique, lieu de l'histoire. Sa passion érotique pour la soie se manifeste par des pulsions incontrôlables et des vols. Elle est suivie par le directeur de l'institution, le docteur Schwartz, dans lequel on reconnaît le docteur Clérembault, tandis qu'elle éprouve un penchant pour Walter le Valseur (l'allusion à Walser est évidente), vieux patient schizophrène calme et rêveur, qui met en place une représentation théâtrale avec patients et soignants. Clara et Walter découvrent la sexualité tourmentée de Schwartz: l'intrigue est en place.

L'écriture est simple et sans emphase: modération naturelle ou mesure de premier livre ? André Agard n'a rien d'un peintre et les pirouettes littéraires ne trouvent pas place dans l'ambiance grise de cette demeure paisible murée de forêts. J'ai davantage eu l'impression de lire la chronique de faits réels qu'un roman: ce sujet aurait pu verser dans le thriller surfait (le psychiatre fou ferait très cliché), il garde au contraire une constante véracité. Tout au long du texte, l'érotisme déviant est traité décemment mais sans voile.

Alors que la tension grandit à l'imminence de la première théâtrale et d'un événement qu'on pressent tragique, l'auteur en bon psychologue invite à la réflexion: "nos sexualités n'étaient pas conformes aux attentes."
A propos du sujet de la pièce qu'on répète (L'Été de Romain Weingarten): "Pour les chats, c'est le désir incarné par le lézard, cause de tous les changements et de tous les ennuis, qui est présent on ne sait où. Les chats sont des réactionnaires, ils sont convaincus que rien ne doit jamais changer dans le monde."
Et en humaniste: "C'est à la façon dont elle traite ses marginaux, ses délinquants et ceux qu'elle étiquette de malades mentaux qu'une société révèle son degré de civilisation."

Clara s'avère vite héroïne attachante du récit, celle qui nous conduit lucidement au fil des pages. La distance très transparente qui s'établit entre la narratrice éclairée et la malade la rend sympathique. Au lecteur d'y voir le message: la diabolisation du patient psychiatrique peut n'être qu'une perception erronée du clivage de sa personnalité. A chacun son lézard.

L'attraction morbide pour la soie est le sujet du film "Le cri de la soie" (1996) d'Yvon Marciano.
Le docteur Clérembault qui s'intéressait beaucoup aux draperies est l'auteur de "Passion érotique des étoffes chez la femme" (1908).
André Agard est essayiste, psychologue et psychanalyste. Un lézard dans le jardin est son premier roman.

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Clara, une jeune femme fetischiste de la soie, nous narre les événements se passant dans un hôpital psychiatrique ou elle est internée. Elle nous explique qu'une pièce de théâtre va se dérouler au sein de l'hôpital. Les comédiens seront aussi bien des malades que des soignants. Clara sera la costumière. Son "meilleurs ami", Walter sera lui le metteur en scène de la pièce. Walter est un homme d'age mûr, schizophrène mais d'une schizophrénie "saine" si l'on peut dire.
un autre protagoniste, le Dr Schwartz, directeur de l'hôpital, qui lui, normalement, devrait être un psychiatre accompli est lui aussi atteint d'obsession : le drapé des étoffes.Il cache bien évidemment cette obsession, mais il demandera l'aide de Clara afin de l'aider à poursuivre son étude sur les drapés.... mais comment réagira Clara si un petit morceau de soie est glissé aux milieu des étoffes du Docteur ?

J'ai beaucoup aimé ce livre et je n'ai pas été déçue de la fin après un suspens assez palpitant. Malgré tout tout au cours du livre je me suis interrogée sur certains points et je suis un peu restée sur ma faim. Ce roman qui se lit très vite aurait peut être gagné a être un peu plus long. Clara et Walter sont deux personnages très attachants et d'une intelligence rare. Je me suis beaucoup attachée a eux. Etant moi même une passionnée du travail d'aiguille (sans être fetischiste) je me suis un peu reconnue dans certains trait du personnage de Clara.

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Une découverte! Je ne m'attendais pas à découvrir un très beau texte derrière cette couverture rouge et soyeuse... Il est question ici de personnages un peu décalés, en tout cas mis à l'écart de la société, pour un temps de soins... Mais qui sont les plus souffrants dans ce lieu? Les soignants? Les soignés? C'est autour de la mise en scène d'une pièce de théâtre au vont se jouer les intrigues: amour, haine, pulsions, sexe.... jusqu'à une fin très "théâtrale".
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ce récit s'ouvre et se déroule essentiellement dans une salle de théâtre où se prépare une pièce très réussie malgré les difficultés rencontrées mais qui devra s'arrêter après deux représentations.

Ce théâtre est très particulier puisqu'il se trouve au sein même d'un hôpital psychiatrique et que les acteurs sont autant des malades que des infirmiers ou des docteurs.
Le héros du roman est aussi le metteur en scène de la pièce, ce Walter le Valseur si attachant, un schizophrène qui aime les grandes et longues promenades solitaires en compagnie de la petite voix féminine qu'il ne cesse d'entendre. Il semble lointain et silencieux mais il voit et comprend tout et sa présence est apaisante et stimulante à la fois.
L'héroïne est Clara, la narratrice, jeune couturière fétichiste de la soie, ce qui la rend dangereuse et exaltée dans ses moments d'érotomanie en dehors desquels, c'est une personne sensible, posée, amicale et même sage. Elle ressent de l'affection pour Walter malgré la grande différence d'âge mais tout vrai contact et rapprochement entre eux est rendu impossible par leur maladie qui les isole.
Autour d'eux gravitent tous les autres personnages dont le moins atteint n'est certainement pas le docteur en chef Schwartz, d'autant plus fasciné par le cas de Clara qu'il est lui-même obsédé par le drapé des étoffes dont il fait l'étude.

La tension monte avec l'approche de la date de la représentation. Les esprits et les penchants s'excitent. Tout devient dangereux. La mort rôde et je ne pouvais plus lâcher le livre une minute: il fallait que je sache ce qui allait arriver. La fin ne m'a pas déçue!
(...)
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Clara est une fétichiste, une fétichiste de la soie. Elle ne peut prendre son plaisir qu'au milieu du doux tissu.
Ce roman est-il donc un livre érotique ?
Pas du tout !
En fait, il est à peine question d'amour, les sentiments ne sont pas vraiment au centre de l'histoire et il est même plutôt difficile de ressentir de l'empathie pour les personnages.

Clara est une fétichiste de la soie qui ne prend son plaisir qu'avec du tissu volé. Mais quand la vendeuse d'un magasin la prend sur le fait, elle la poignarde et est arrêtée.
Un thriller alors ? Un truc un peu trash, sanglant, avec course poursuite et enquête policière ?
Pas du tout.
En fait, le personnage principal vit depuis plusieurs années dans un hôpital psychiatrique où il ne se passe rien.
C'est ennuyeux, morne et sans grand intérêt.

Au milieu de cette joyeuse assemblée de personnages très succinctement présentés, le psychiatre décide d'organiser une pièce de théâtre. L'occasion de parler psychologie des personnages ?
Non plus.
Je n'ai pas bien compris le but de l'exercice. Bien sûr, il y a des parallèles, mais tellement peu exploités.

Alors de quoi ça parle ?
Bah... je me demande encore.
Je n'ai pas accroché à cette histoire. Je me suis ennuyée.
J'ai l'impression que l'auteur ne savait pas trop quoi raconter, alors il a fait un mix de ce qui lui passer par la tête.
Heureusement que ce n'est pas mal écrit, mais cette lecture sera vite oubliée.
Lien : http://biblio-steph.over-blo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'est à la façon dont elle traite ses marginaux, ses délinquants et ceux qu'elle étiquette de malades mentaux qu'une société révèle son degré de civilisation.
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Ainsi le petit docteur conservait, dissimulées dans son bureau, des centaines de photos de femmes drapées.
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