Ils vous vendaient, vous échangeaient contre des munitions ou même quelquefois contre des objets de pacotille.
D’autres enfin préfèrent taper sur le tambour tam-tam ou souffler dans la conque pour effrayer madame Desbassyns qui ne supporte pas ces signaux de ralliements de ses anciens esclaves.
La prudence s’imposait. Vous passiez outre, tant vous vous croyiez protégés par vos sorciers.
vous l’a jamais fait l’effort de comprendre le Créole et encore moins de le parler.
Son corps en fait, elle ne le discerne plus très bien. En chutant dans l’eau, il s’était un peu disloqué.
Au-dessus de l’île, un ciel étoilé où l’étranger fait voir à Priscilla les images mystiques qui, selon lui, révèlent le destin de Rodrigues et de ses habitants. Parmi elles, des étoiles distribuées de telle façon qu’elles retracent, de point en point, le corps du Solitaire. Il suffirait, dit l’étranger, de savoir lire les signes contenus dans le ventre du Solitaire pour y lire sa vie
Elle se prenait à penser que ce n’était pas tant des feuillets qui la caressaient, mais des mains souples et furtives chargées d’images sensuelles, celles que lui révélaient les textes calligraphiés. De mouvement en mouvement, de rythme en rythme, la nébuleuse divine, dont elle respirait les odeurs parfumées, se rapprochait d’elle à chaque fois davantage jusqu’à finir par mêler son souffle au sien, son esprit au sien, son énergie à la sienne.
Dans le somnolent bord-de-jour des lendemains de grands coups de vents, il n’est pas rare que les habitants de la ville de la Possession, ancien territoire du Roy de France, voient tournoyer au-dessus de la Ravine à Malheurs, brassés par de lents nuages fatigués de leur forte nuit, un madras de soie rouge et un chapeau de paille de vétiver.
Rien qu’une petite bande de terre d’un kilomètre de long, des cocotiers la recouvrant tout entière, et des oiseaux. Mille et un oiseaux de toutes couleurs, de toutes races. Sternes et frégates sur la plage, fous et goélands sur les rochers, noddis et gélinottes dans les arbres, paille-en-queues et papangues dans les airs.
Après la chute, des morceaux d’elle étaient descendus à pic dans l’onde silencieuse, rencontrant ici et là, des poissons aux gros yeux étonnés, de curieuses plantes aquatiques, mi-femmes, mi-fantômes et bien d’autres mystérieux habitants du lac Landzé qui l’avaient saluée au passage.