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Critique de Ziliz


Ouvrier pauvre de Rio, Da Silva s'est battu pour que son fils privilégie les études au ballon rond. Henrique est ainsi devenu professeur de lettres. Il a voyagé, publié des romans, mais il enseigne toujours dans la favela de son enfance, espérant sauver au moins quelques gamins de la misère, de la délinquance, de la drogue. « C'était la littérature contre les armes, l'imaginaire contre la drogue, un combat perdu d'avance que Le Professeur menait sans baisser les bras. »
Bien que passionné de foot, Henrique milite contre la gabegie occasionnée par la Coupe du Monde au Brésil. Son militantisme est attisé par sa rage et sa soif de vengeance lorsque des répressions violentes contre les manifestants touchent ses proches.

Colère. Ciel rouge et noir. le titre et les premières lignes du récit annoncent du sanglant et du sombre. Cette trame 'policière' habille de manière peu convaincante un thème intéressant : le gaspillage de l'argent public pour des manifestations sportives internationales aux enjeux financiers monstrueux. Un gaspillage d'autant plus flagrant, indécent et révoltant lorsque la population locale vit dans la misère, connaît de graves problèmes sociaux et/ou politiques.
On connaît le problème, il n'est pas nouveau, on s'en indigne de loin, on s'estime impuissant alors on ne lève pas le petit doigt, complices passifs, et cet immobilisme pantouflard entretient le phénomène. Pas le choix, c'est le système, etc., et puis on en profite, d'une manière ou d'une autre, du fond de notre fauteuil.
Le foot ne m'intéresse pas, donc ma mauvaise conscience ne se situe pas là, mais dans d'autres domaines comparables - exploitation des ouvriers qui produisent ‘mes' biens de consommation, entre autres.

Le sujet est intéressant, l'ambivalence des sentiments de cet homme est bien exprimée, et quelques formules font mouche. Dommage que l'intrigue elle-même paraisse artificielle et qu'on n'aille pas au-delà de constats via le regard du personnage principal. Mais il s'agit d'une nouvelle, pas d'un roman, encore moins d'un documentaire/essai.
Quoi qu'il en soit, le message passe, et savoir que l'auteur de cette nouvelle est un "authentique passionné de football" donne encore plus de poids au propos.
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