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EAN : 9782738149466
435 pages
Odile Jacob (14/10/2020)
4.28/5   9 notes
Résumé :
La destruction créatrice est le processus par lequel de nouvelles innovations viennent constamment rendre les technologies et activités existantes obsolètes. C’est le processus par lequel les emplois nouvellement créés viennent sans cesse remplacer les emplois existants. Ce livre invite le lecteur à repenser l’histoire et les énigmes de la croissance à travers le prisme de la destruction créatrice et à remettre en cause nombre d’idées reçues. Pourquoi les révolution... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Pouvoir de la destruction créatrice" de Philippe Aghion, Céline Antonin, Simon Bunel est un vaste panorama des explications qui ont été avancées pour expliquer l'émergence d'une forte croissance économique en Angleterre vers 1820, puis sa diffusion, avec plus ou moins de succès, dans un grand nombre de pays, depuis deux siècles. L'ouvrage passe également en revue les évolutions négatives qui accompagnent souvent la croissance et montre comment certains pays parviennent mieux que d'autres à les éviter.
Les auteurs mettent au coeur de la croissance le processus de destruction créatrice décrit par Schumpeter en 1942. Ils insistent sur le rôle fondamental des institutions, notamment sur le contrôle de la concurrence et la lutte anti-corruption. Ils soulignent également l'importance des mécanismes de financement de la recherche et des entreprises innovantes.
Ils terminent en soulignant les rôles que doit tenir l'Etat pour éviter les dérives du marché ainsi que le rôle que doit tenir la société civile pour que l'Etat s'acquitte effectivement de ces rôles. Ils concluent qu'il est ainsi possible de tirer tout le potentiel du mécanisme de destruction créatrice tout en continuant à faire évoluer le capitalisme "vers un système mieux régulé, plus inclusif et protecteur, et davantage soucieux de son environnement" : "Le capitalisme est un cheval fougueux : il peut facilement s'emballer, échappant à tout contrôle. Mais si on lui tient fermement les rênes, alors il va où l'on veut."
Philippe Aghion, Céline Antonin, Simon Bunel se réfèrent à une abondante bibliographie et à de nombreuses études auxquelles Philippe Aghion a travaillé, ils argumentent leur point de vue de manière souvent convaincante et évitent tout dogmatisme.
L'ouvrage, très didactique et illustré de nombreux diagrammes, est accessible sans formation économique. Certains pourront trouver là l'occasion de s'intéresser à une matière à laquelle l'enseignement en France ne laisse guère de place en dépit des enjeux qu'elle recèle.
Cela dit, on constate au fil de la lecture que la recherche économique progresse, que, ce faisant elle s'éloigne de modèles simplistes devenus de moins en moins crédibles pour déboucher sur des modèles certainement plus réalistes mais aussi très complexes et de plus en plus difficile à faire partager à l'opinion publique. En dépit de sa conclusion optimiste, j'ai le sentiment que si les évolutions envisagées par les auteurs sont concevables en France, elles sont probablement très difficiles à conduire.
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Je n'avais plus fait d'économie politique depuis mes études en 1973. J'ai retrouvé dans cet ouvrage fouillé la clarté de mon professeur de l'époque. En avant donc pour l'argumentation étayée en faveur d'un capitalisme réformé, réorienté et innovant, déployé à partir du trépied marché/État/société civile. Les trois auteurs avancent des idées intéressantes pour changer le capitalisme de l'intérieur, notamment celle de faciliter la diffusion de nouvelles technologies vertes dans les pays les moins développés. Ils insistent bien sûr sur la concurrence nécessaire à l'innovation tout en jugeant indispensable le soutien des pouvoirs publics à l'élan créatif.
Quant au rôle de la société civile, il consiste à faire pression par ses choix sur la réorientation des productions vers des biens moins polluants et moins voraces en ressources naturelles. le concept de responsabilité sociale des entreprises (RSE) gagne du terrain et prépare le lit d'un capitalisme douillet (à la scandinave), alors que depuis son apparition il y a deux cents ans, le capitalisme a été particulièrement féroce (USA), cupidité atténuée par les conquêtes sociales et politiques.
Mon opinion n'a pas changé après lecture : l'économie du libre marché est obsolète, l'heure appelle l'économie solidaire, alternative et verte. Néanmoins, ce serait bien si le modèle de la destruction créatrice prenait du galon, transition vers un changement de doctrine économique.
J'ajoute, cerise sur les graphiques, que j'ai bu du petit lait en lisant la traduction anglaise de termes d'abord énoncés en français.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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critiques presse (1)
LesEchos
27 octobre 2020
Dans son dernier livre, écrit avec Céline Antonin et Simon Bunel, Philippe Aghion va plus loin que les fascinantes intuitions de Joseph Schumpeter, l'inventeur de la « destruction créatrice ». Il les approfondit, offrant ainsi des clés inégalées pour comprendre les origines de la croissance
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Faciliter l'entrée de nouvelles entreprises innovantes, éveiller des vocations de checheurs stimule l'innovation et la croissance tout en les rendant plus inclusives. Une flexisécurité bien concue du marché du travail assure l'individu contre les conséquences négatives d'une perte d'emploi, notamment sur sa santé, tout en l'incitant à se former pour mieux se préparer à un nouvel emploi : la conséquence est une meilleure protection des individus sans entraver le processus de destruction créatrice.
Le capitalisme est un cheval fougueux : il peut facilement s'emballer, échappant à tout contrôle. Mais si on lui tient fermement les rênes, alors il va où l'on veut.
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Le premier levier de régulation du pouvoir de l'exécutif est la Constitution. (...) Cependant toutes (les) garanties constitutionnelles tendent à demeurer lettre morte en l'absence d'une société civile vigilante et active.
D'où l'importance du tryptique entre le marché, l'Etat, et la société civile pour faire fonctionner une économie de l'innovation et de la destruction créatrice. Le marché offre les incitations à innover et constitue le cadre dans lequel s'exerce la concurrence entre les entreprises innovantes. L'Etat garantit les droits de propriété sur l'innovation, veille au respect des contrats, et intervient comme investisseur et comme assureur. Enfin la société civile - médias, corps intermédiaires, associations - génère et/ou active les leviers constitutionnels destinés à mieux contrôler le pouvoir exécutif et à assurer davantage d'efficacité, d'éthique et de justice dans le fonctionnement du marché.
De fait, la mobilisation de la société civile a grandement contribué à faire évoluer le capitalisme au cours de son histoire vers un système mieux régulé, plus inclusif et protecteur, et davantage soucieux de son environnement.
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Il n'est pas nécessaire que l'ensemble des pays du monde se coordonnent d'emblée pour lutter contre le réchauffement climatique. Il suffit d'une coordination unilatérale entre pays développés pour rediriger l'innovation vers les technologies vertes, conjuguée avec une politique résolue de diffusion des technologies vers les pays moins développés.
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(...) favoriser les fusions et acquisitions permet aux entreprises superstars de grossir et de contrôler un nombre encore plus important de secteurs. A court terme cela stimule la croissance mais à long terme l'innovation et la croissance d'en trouvent davantage découragées. Il est donc nécessaire de repenser la politique de la concurrence, notamment la politique antitrust réglementant les fusions et acquisitions , pour que les révolutions technologiques (TIC, intelligence artificielle, etc.) augmente la croissance à court et à long terme. (...) Ainsi, la même révolution technologique peut avoir des effets très différents sur la croissance de long terme selon qu'elle est ou non accompagnée par des politiques de concurrence adéquates. Une révolution technologique ne veut rien dire en elle-même, c'est la combinaison entre cette révolution technologique et les institutions et politiques économiques qui décidera des perspectives de croissance d'un pays.
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(...) une économie du "laisser-faire" tend à exacerber les inégalités, à réduire la mobilité sociale, et ne se préoccupe pas des effets potentiellement négatifs de la destruction créatrice - en particulier la perte d'emploi - sur la santé et le bien-être des individus. D'où la nécessité d'un "Etat assureur" pour prémunir les individus des riques individuels induits par l'innovation et la destruction créatrice. Ce rôle d'Etat assureur" ne se limite pas aux risques individuels. L'Etat doit également assurer les individus et les entreprises contre les récessions macroéconomiques, en particulier celles induites par les guerres, les grandes crises financières, ou encore les épidémies.
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Videos de Philippe Aghion (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Aghion
Vers une société résiliente au changement climatique / Building a Climate Resilient Society : colloque organisé dans le cadre de l'initiative « Avenir Commun Durable » Conférence du 25 janvier 2024 : Green Growth and Investment Session 2: The Cost of Climate Change, and Opportunities for Green Growth
Intervenant : Philippe Aghion, Professeur du Collège de France
En savoir plus sur l'initiative « Avenir Commun Durable » : https://www.college-de-france.fr/avenir-commun-durable
Retrouvez les enregistrements audios et vidéos du colloque et son texte de présentation : https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/grand-evenement/vers-une-societe-resiliente-au-changement-climatique-building-climate-resilient-society
https://youtube.com/playlist?list=PL1NaqiieWs8nt_ZOywviI-RDREDBXZUP4&feature=shared
L'initiative Avenir Commun Durable, dans laquelle s'inscrit ce grand événement, bénéficie du soutien de la Fondation du Collège de France, de ses grands mécènes la Fondation Covéa et TotalEnergies et de ses mécènes Faurecia et Saint-Gobain.
Consultez la charte du mécénat de la Fondation du Collège de France : https://www.fondation-cdf.fr/wp-content/uploads/2023/08/Charte-ethique-Fondation-du-College-de-France.pdf
Le Collège de France est une institution de recherche fondamentale dans tous les domaines de la connaissance et un lieu de diffusion du « savoir en train de se faire » ouvert à tous. Les cours, séminaires, colloques sont enregistrés puis mis à disposition du public sur le site internet du Collège de France.
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