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EAN : 9782211310086
224 pages
Globe (17/03/2021)
3.78/5   29 notes
Résumé :
C’est fou le nombre de choses que les mères ne font pas : boire, faire la fête, avoir une vie, voir du monde, écrire.

Alors qu’elle fait ses premiers pas balbutiants dans la maternité, une romancière à succès apprend qu’une de ses anciennes connaissances vient de noyer ses jumeaux. Le fait divers secoue toute l’Espagne, mais pour elle, l’histoire devient une obsession. Elle demande un congé sabbatique, non tant pour élever son enfant que pour se lance... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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«  le monde est dur pour les plus petits » .
Citation de Lilian Gish dans la nuit du chasseur, p 120 .
«  Il n'y a pas plus sombre ennemi de l'art véritable que la poussette dans le vestibule » Cyril-Connolly . P'75 .

«  Les mères n'écrivent pas, on les écrit » . Susan Suleiman .

«  L'identité de mère avait fini par dévorer toutes les autres et avait exilé tous mes autres moi du passé vers de lointaines contrées Écrivaine , moi ?
Salariée ? Épouse ? Fille ? […….] .Ce n'était pas possible, pas possible » …
Quelques citations de ce roman mené à la manière d'un thriller.de très mauvais goût .
Alors qu'elle fait ses premiers pas balbutiants dans le domaine de la maternité , elle vient d'accoucher d'un petit Erik , une romancière à succès apprend qu'une de ses anciennes connaissances Jade autrefois, Alice aujourd'hui vient de noyer ses jumeaux Alex et Angela après un très long parcours : analyses de sang , spermogrammes , échographies , comptage des follicules insémination artificielle , Alice était.venue avec son mari Ritxi , vingt deux fois, dans une clinique spécialisée… plus visites à un psychologue , ces situations peuvent fragiliser le couple ….
Bien sûr , ce fait divers secoue toute l'Espagne , mais pour l'écrivaine cela devient une obsession .

Elle demande un congé sabbatique , non tant pour élever son enfant que pour se lancer dans une enquête approfondie, vertigineuse, sur ce crime jusqu'à se rendre au procès quatorze mois plus tard.

En s'attaquant au tabou des tabous,——l'infanticide , mue par le désir impérieux de comprendre , elle part à la recherche du moindre indice expliquant ce geste , effectue des recherches , relate des infanticides , à travers l'histoire de l'antiquité au moyen âge jusqu'à notre époque contemporaine, à travers aussi certains films italiens ,.
Elle évoque sans fard , avec lucidité et transparence la vie solitaire , ennuyeuse , secrète, entre zones grises et souffrance de cette mère : inconfort, tâches répétitives , fatigue , fragilité psychologique , bouleversements charriés par l'enfantement , succession de tâches ingrates , abêtissantes .

Sur le statut des mères elle déconstruit le mythe de «  mères à l'enfant » celui de la maternité heureuse , radieuse , triomphante et caricaturale vantée par les magazines et revues diverses , au sein d'une société résolue à passer sous silence ces fragilités et gouffres méconnus des mères débutantes : la dualité entre frustration et culpabilité .
Elle démontre sans fard , ni tabou que le rôle de mère peut - être surfait , en vérité , la violence existe chez les femmes , toutes ne sont pas faites pour l'être .

De tout temps, les femmes ont tué leur enfant , par vengeance , mal être , impossibilité de dormir , isolement , confinement ….: Homicide , infanticide , assassinat , de toute évidence insupportables, bien sûr ….

Ce récit sur l'infanticide explore avec intelligence , clarté et en toute transparence, les raisons multiples amenant des mères à ce crime .

Aucune réponse claire n'est apportée , mais cet ouvrage bien écrit , documenté , a le mérite de s'attaquer brillamment à la maternité «  sacralisée » , tant vantée , décrite ,…

. Entre chronique judiciaire et récit intime ——-auquel on ne peut rester indifférent ——— l'auteure ose poser un regard sans concession sur le versant noir de la maternité, mène une réflexion approfondie sur ces choses que les jeunes mères ne font pas , du moins au début , voir du monde, avoir une vie , faire la fête , boire , écrire ….

L'écriture est prenante , transparente , acérée , ce sujet lourd , sombre , dur, est traité de manière intéressante, explicite , intelligente , mettant en lumière imperfections ,et grains de sable , gestes brefs , mais éternels capables de transformer la vie en mort.

Un mal être dont on ne parle pratiquement jamais .

Traduit de l'espagnol par Lise-Belperron.
Un livre qui peut ne pas plaire à tout le monde ….
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D'un côté, un sordide fait divers qui secoue l'Espagne -le temps des quelques jours que lui octroient la macabre richesse de l'actualité et la versatilité de ceux qui s'en abreuvent- : Alice Espanet a commis l'inconcevable en noyant ses bébés (des jumeaux) dans leur baignoire.
De l'autre, une narratrice elle-même maman depuis peu, d'un petit Erik qu'elle aime profondément bien que sa grossesse ait été plus fortuite que désirée, mais qui depuis son accession à la sacrosainte maternité, a la vague impression de se perdre, de rétrécir sa vie dans une succession de tâches ingrates et abêtissantes, de s'être installée dans une existence de tiédeur et de pragmatisme, agréable mais vide de tout feu. Il faut dire que l'événement est tombé au mauvais moment, celui où elle avait enfin atteint l'un de ses rêves, en obtenant pour son premier roman -un thriller politique- une reconnaissance concrétisée par un prix littéraire.

A la fois déterminée à redevenir soi-même et obsédée par la figure d'Alice Espanet qu'elle a brièvement connue, sous le patronyme de Jade, lorsqu'elle était étudiante, elle décide, plutôt que de reprendre le travail, de prendre un congé et d'écrire sur Alice.

Elle va ainsi tenter de pénétrer le mystère que constitue non seulement la jeune femme, mais aussi et surtout celui de l'infanticide. Qui est Jade/Alice ? Que cachent les vides que l'enquête menée par la narratrice sur sa biographie ne tardent pas à révéler ? Quelle insondable souffrance, quelle invisible démence, ont mené à l'inacceptable issue cette femme belle, riche, mariée à un homme aimant ?

Voilà. J'étais happée, intriguée, et réjouie, surtout, à l'idée de la suite ! Katixa Agirre me promettait là à la fois du suspense et l'occasion d'une passionnante réflexion sur le mal-être des femmes reléguées au statut de mères, de déconstruire le mythe de la maternité radieuse, édulcorée, pour aller en gratter les stigmates physiques -l'inconfort, fragilité, fatigue- et psychologiques. de plus, son écriture me plaisait bien, avec son ton subtilement ironique et son rythme fluide.

Et puis… c'est retombé comme un soufflé. Je le voyais bien, en progressant dans ma lecture, et en constatant que la fin s'approchait à grands pas, que mon impression d'étreindre du vide s'accentuait, que s'effritait peu à peu la structure que la première partie de l'intrigue m'avait laissé imaginer.

Parce que finalement, à l'image d'une narratrice que son projet littéraire fait naviguer de phases d'illusoire clarté en moments de trouble, s'éloigner plus que s'approcher -ou en avoir l'illusion- d'une compréhension de son sujet, le lecteur ne gardera d'Alice qu'une vague et lointaine image, et n'apercevra pas même le bord du gouffre où fermentent les motivations de son geste. On se demande d'ailleurs de quel matériau l'écrivaine, entravée dans sa démarche par l'effroi -voire la répulsion- que suscite en elle ledit geste, va alimenter son livre.

Partir d'un infanticide pour traiter de la manière dont la représentation maternelle qu'impose la société nie aux femmes leur droit à l'épanouissement individuel et à l'infaillibilité -l'identité de la mère exilant toutes les autres- était une bonne idée, mais elle n'est malheureusement pas exploitée, et ce sont finalement les moments où la narratrice évoque sa propre maternité, et notamment la dualité entre la frustration et la culpabilité qu'elle occasionne, qui se révèlent les plus consistants.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Je commencerais par dire que j'en ai beaucoup aimé l'écriture. Elle est prenante et percutante, complètement transparente aussi. C'est assez rare ce niveau d'honnêteté sur les pensées sombres et les désirs pas moins avouables qui nous animent parfois.

On sent que si le personnage juge parfois (et encore que la nuance se fait toujours) l'autrice elle, au contraire, veut démontrer que le rôle de mère est surfait, que l'idée qu'on en a est loin de la réalité. Qu'à force d'idéaliser, on pousse les mères dans des retranchements violents, on leur refuse une part de leur identité dès lors qu'elles ont un petit être à charge.

La violence existe chez les femmes, les féministes se tuent à le dire, ce n'est pas une exception, c'est humain et toutes ne sont pas faîtes pour être mère. Aucune n'est faîte pour n'être QUE mère.

Ce livre nous le rappelle, dénonce une société qui aime un peu trop enfermer les gens dans des cases genrées.
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Cela commence comme un thriller de très mauvais goût : une baby-sitter se rend dans la maison où elle doit garder des jumeaux et les découvre dans le lit parental, morts, et aperçoit la mère assise sur un fauteuil, le sein nu qui baragouine la phrase « Maintenant, ils vont bien« .

Dès lors, c'est l'agitation qui règne dans ce quartier tranquille d'un village du Pays Basque espagnol. Les parents sont riches, sans histoires, c'est tout bonnement l'incompréhension.

À Bilbao, à une soixantaine de kilomètres d'Armentia, la narratrice, écrivaine à succès, est en train de d'accoucher de son premier enfant et cette histoire ne lui est pas encore parvenue. Dès qu'elle apprend ce drame, elle a un doute sur l'identité de cette femme prénommée Alice Espanet. Son visage lui dit vaguement quelque chose… Elle se souvient alors qu'il y a des années, cette fille qui s'appelait Jade était venue aider leur amie commune. Quelques mots échangés et puis plus rien jusqu'à l'apparition sur toutes les chaines espagnoles de cette mère infanticide.
Comme mue par un désir de comprendre, de curiosité, elle se met en congé sabbatique et part à la recherche du moindre indice pouvant expliquer un tel geste. En parallèle, elle découvre ce que la maternité peut faire aux femmes et pose des mots sans détours sur cette condition idéalisée par toutes et tous.

Ce récit m'a glacée le sang car comme la narratrice, je m'interroge aussi sur ce qui peut pousser les mères à tuer leur(s) enfant(s). D'où viennent ces mères? Que se passe-t-il dans leur tête?
C'est avec un ton franc et des recherches approfondies que Katixa Agirre relate l'historique des infanticides qui ont existé de tout temps (de l'Antiquité au Moyen-Âge, à notre époque contemporaine), de tout temps, des femmes ont tué leurs enfants, par vengeance, par mal-être, par…. Aucune réponse claire n'est apportée car les causes sont multiples mais il y a tout de même un terreau de dépression post-partum qui est souvent peu détectée car peu mise en lumière car la nouvelle mère doit « être parfaite, ressentir l'amour, s'abandonner totalement dans ce nouveau rôle« .

J'ai réellement apprécié cette lecture qui ose gratter la maternité-sacralisée.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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Un récit sur l'infanticide et les raisons, amenant les mères à ce crime.

Effectivement, l'autrice démonte le rôle figé et attribué par la société de la mère sacrifiant tout pour son enfant. Mais c'est oublier, les dépressions post-partum, la solitude de maman, les peurs et angoisses, d'être mère, et de ne pas être à la hauteur.

Ces mères coupables d'infanticide, ont manqué de suivi psychologique, d'aide sociale ou médicale, c'est ce que montre aussi le récit.

L'autrice, met l'accent sur ces points, et montre que malheureusement, cela déjà existé par le passé, au Moyen-Age, dans d'autres pays.

C'est un récit intéressant, bien écrit, facile à lire, mais dur par le sujet abordé
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
«  «  Oh, amour, comment es - tu arrivé là ?
Oh, embryon,
qui te rappelle ,
même en rêve,
ta position en croix » .

SYLVIA PLATH .
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Si on se réfère à l’Histoire, tuer des enfants, tuer ses propres enfants, n’était même pas considéré comme un crime. Pourquoi? Eh bien, parce que les enfants, à l’image des femmes et des esclaves, ont toujours été vus comme une propriété, la propriété de leurs parents en l’occurrence ; c’est encore le cas aujourd’hui dans une certaine mesure. D’ailleurs, au fil des siècles, la méthode la plus efficace pour contrôler la natalité (…) a été l’infanticide. Mais n’est-ce pas logique, si on pense les choses froidement? L’avortement a été, jusqu’à un XXe siècle bien avancé, une pratique à haut risque pour la mère (…) ; mais abandonner son bébé dans le bois, au contraire, est totalement indolore.
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Eugénisme, vengeance, malthusianisme exacerbé, séduction, déshonneur,pauvreté, pure misère, mères célibataires, enfants bâtards et péchés héréditaires, tensions émotionnelles propres aux suites de l’accouchement, suicide élargi, dépression post-partum, folie déclenchée par l’allaitement, névrose déchaînée, mères cabossées.
Je sais.
Nous ne pouvons pas le comprendre.
Nous ne pouvons pas le comprendre, n’est ce pas ?
Elles brisent tous nos schémas, ces mères.
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Tu vois? Toi aussi tu t’es rendu compte qu’il n’y a aucune essence magique chez les mères, rien qui nous rende capables de résister à absolument tout. Moi, aujourd’hui… Je ne te dirais pas que ça ne me semble pas terrible, évidemment, mais je les trouve crédibles, ces histoires de mères qui dans certaines circonstances abandonnent leur enfant, et même celles qui en finissent complètement…
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À quoi est due cette obsession récurrente pour les grossesses virginales ? D'où vient cette dissociation hystérique, anti biologique, anti empirique et misogyne ? Si quelqu'un devient mère, le sexe n'a plus rien à faire dans sa vie. Si une femme tombe dans les griffes du sexe, elle n'est plus mère, mais putain. Si elle est putain, elle ne donne pas la vie ; bien au contraire, elle est probablement dangereuse, capable d'ôter la vie si quelqu'un tombe dans son piège mortel. Celle qui n'est pas criminelle, celle qui n'est pas putain... C'est cela, la mère : celle qui donne la vie. Ou, dit plus simplement : toutes des p****, sauf ma mère.
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