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EAN : 9791026234654
131 pages
Librinova (07/06/2019)
4.82/5   19 notes
Résumé :
Dieu que la guerre est belle !... Un vieux baroudeur de l'information et une jeune journaliste, Lucile, tentent d'évoquer l'amour de Selim pour Marie. Un amour impossible : Selim est trop jeune. Elle est presque une femme, chrétienne et lui musulman... Qu'importe, Selim cherche un cadeau pour séduire Marie. Mais comment trouver l'argent dans cette ville en ruines, ravagée par la guerre ? Les journalistes sélectionnent les séquences de leur reportage. Y a-t-il des vé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Tenter de résumer ce livre serait presque une impolitesse. Ce serait le dénaturer et le vider de sa substance singulière, aussi légère que lourde.
Je n'ai pas non plus envie de le nommer « roman ». Il n'y a pas d'intrigue au sens propre. Bien sûr, on entre dans un contexte de guerre, on rencontre des personnages, on chemine d'un début vers un dénouement, mais au-delà de ce schéma bien connu, et finalement qui, pour moi, n'a pas vraiment d'importance ici, il y a surtout, et avant tout, cette musique qui nous porte : la musique de l'océan, la musique des mots, la musique de la volupté, la musique de l'espoir, la musique funèbre de la mort, de l'enfer, de la cruauté, de l'amertume. On avance au rythme du « bruit des vagues, du roulement des canons ». Dans ce chant, chaque couplet nous propose une scène différente mais qui fait écho aux autres. Les refrains sont un foulard, un coquillage, un rat, un miroir qui reviennent régulièrement, comme s'ils formaient un fil conducteur. Et tout cela ne devient déroutant que si l'on reste ancrés dans des habitudes de lecteurs peu autonomes, auxquels l'auteur devrait mâcher tout le travail.
Aussi, ce livre est un lieu où « la frontière entre fiction et réalité est abolie » Selon notre sensibilité, nous choisissons ce qui est de la réalité, du conte, du rêve ou du fantasme. Nous sommes au coeur de tous les possibles et nous cheminons de l'un à l'autre : Un amour possible dans un conflit, une joie possible dans l'enfer, l'espoir et la vie possibles dans une ambiance de mort. le beau côtoie le laid, le rêve côtoie le cauchemar, la pureté côtoie la salissure.
La force de ce récit poétique est de nous éveiller au pouvoir des mots qui permettent de créer le monde, de lui donner (d'inventer peut-être) toute sa profondeur et sa légèreté. le pouvoir des mots rejoint celui des photos, à travers les deux journalistes venus faire un reportage dans ce pays en guerre : qu'ont-ils le devoir de montrer ? Comment doivent-ils le faire ? Nous rejoignons ici un thème rejoignant les questions éthiques.
Il serait bien dommage de passer à côté de « Bracelets d'écume » car il dépose sur nos pensées une trace indélébile.
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Rencontré au salon du livre de Marseille, j'avais promis une chronique sur « Bracelet d'écume » à Bernard Agnes son auteur. Livre qu'il m'a gentiment offert afin de le faire gagner lors d'un des nombreux « Concours Livresque » sur ma page Facebook. Je tiens à le remercier encore une fois.
Son livre, je dois l'avouer n'est pas du tout mon style favori car c'est un mélange entre roman d'amour et poésie et vous le savez je suis plus polars et thrillers. Mais voilà, être chroniqueur c'est lire de tout pour respecter le travail des auteurs et je m'en serait voulu de ne pas l'avoir fait. Dailleurs, je ne suis pas mécontent puisque j'ai découvert une belle plume de Marseille qu'est Bernard Agnes.
Je n'ai pas grand chose à dire étant donné que tout le long du livre et qui se lit très vite avec ses 131 pages, vous êtes plongés dans une histoire d'amour forte et puissante entre 2 jeunes adolescents qui se nomme Selim musulman puis Marie chrétienne dans un pays en plein conflit et qu'ils sont suivi par 2 journalistes en quête d'informations et la manière de le montrer au monde.
L'auteur dans son prologue nous pose cette question « Que faut-il montrer et faut-il le montrer ? Être témoin et ne rien dire, c'est être complice ? Montrer, c'est justifier les atrocités ? En fait il n'existe que ce qui est montré sur les écrans »… Sans vous spoiler, je vous invite à le découvrir en le lisant, puis surtout pour savoir si Marie trouvera l'amour dans cette ville dangereuse.
Enfin petite mention aussi à la couverture et sa photo. Comme vous le savez, en plus de son résumé, je choisi mes lectures en fonction de sa couverture. Et pour ce dernier, l'auteur lors d'un échange que nous avons eu après le salon m'a dit que c'était sa petit-fille qui gambadait sur une plage du Portugal et je trouve que c'est une magnifique photographie ! Je tenais à le dire.
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Quand la vie est racontée, façonnée, sublimée… que reste-t-il de la réalité ?

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous embarque dans la plume poétique de Bernard Agnès qui nous enivre jusqu'à la lie de ce conte, de cette douceur noire qui vibre dans ce pays en ruine, suspendu dans le temps, suspendu pour ces enfants… Un grand merci à toi, Bernard pour ta confiance.

Nous nous glissons dans ce pays où le bruit ambiant est celui des balles et des obus tirés. Qui morcellent les pans de murs, qui déchirent la terre et détruisent les maisons, ainsi que les vies qui les habitent.
Au milieu de ce funeste paysage, des âmes virevoltantes apparaissent, véritables petites têtes brûlées, innocentes et pleines de rêves. Selim et Marie. Selim amoureux fou de Marie, fera tout pour tenter de lui prouver son amour... Y arrivera-t-il ?
Lucile et Michel, fraîchement débarqués sur ce conflit, sont là pour raconter. Mais raconter quoi ? Montrer. Mais montrer quoi ? Tout se déroule dans ces deux questions...

Spectateurs perdus et empathiques ou débonnaires, lecteurs et journalistes se créent par de multiples ramifications intellectuelles ou d'expériences, leur propre histoire des images qui défilent sous leurs yeux. La plume de Bernard Agnès nous entraîne dans un tourbillon poétique et nous trouble par les pistes qu'il nous suggère.

RACONTER une histoire. Mais laquelle ? Celle de l'amour qui unit deux êtres ? Ou celle de la guerre et des meurtrissures jalonnées sur son passage ?
Vivant est celui qui n'a pas encore touché terre au côté de la poussière...

Ce livre, cette histoire, ce conte devrais-je dire est doux, mais cru, poétique et douloureux. On se glisse dans les lignes triturées de cette vie qui est la leur, qui est la sienne. On se coule dans ce paradoxe de la vie. La liberté de vivre, de rêver, de pouvoir encore espérer. Mais en fond d'écran, on entend, on voit tous les petits rappels à l'ordre de la réalité.

RÊVEUR Entre fantasme et réalité où est la frontière ? Selon par quel bout de la lorgnette on regarde, on ne voit pas la même chose, on ne veut pas percevoir les mêmes choses... Un amour possible dans un conflit. Une joie possible dans l'enfer. L'espoir et la vie dans une ambiance de mort.

CONTEUR, nous le sommes tous. Sublimer, nous le pouvons, en fonction de se que l'on attend de nous, même inconsciemment. On cherche dans son âme ce qui nous parle le plus, on s'accroche à des convictions ou bien nous sommes « vaccinés » et on conte une nouvelle histoire, plus crue, plus rêche, plus dure.

ESPOIR c'est ce que l'on ressent avec une pointe d'amertume dans les lignes de ce livre. C'est beau et sombre à la fois. Magnifique et terrible. On est entraîné dans des sentiments et des émotions contradictoires. Ce livre nous colle à la peau, il nous triture les méninges et on se perd dans la volupté de ses histoires, de ses âmes...

Il me sera difficile de vous en parler plus sans que vous l'ayez lu. C'est beau. La plume se pose en maîtresse, on s'installe et on vole à ses côtés.

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous invite à la découverte d'un conte doux amer, « Bracelets d'écume » de Bernard Agnès. Une plume fabuleuse, qui nous perd entre fantasme et réalité, amour au coeur d'un conflit, espoir au coeur de la vie. 😊
Lien : https://linstantdeslecteurs...
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Embarquement immédiat dans la prose de Bernard Agnès. Et si je dis prose c'est parce que nous ne sommes jamais éloignés à plus d'un saut d'une puce de la poésie. D'ailleurs ce roman démarre (presque) comme le vers le plus célèbre de guillaume Apollinaire.

C'est ici un roman intemporel que nous propose l'auteur. La guerre présente comme un fantôme tout du long du roman, en bruit de fond, et ceux qui la vivent au quotidien.

Parmi les personnages Selim et Marie, et l'amour absolu de Selim pour Marie qui elle n'a plus guère d'illusions à ce propos. Nous voilà plongés pourtant dans une histoire d'amour adolescente forte et puissante avec toutes les contraintes d'un pays laminé par un conflit. Pourtant, on se surprend au fil des pages à suivre les rêves et les espoirs de ces deux-là, comme si la vie, plus forte que tout, poursuivait son petit bonhomme de chemin, presque par moment à en oublier le contexte et les contraintes générées. Deux journalistes suivent les élans amoureux de Selim pour Marie et pose la question de ce qui peut-être montré à la face du monde et les impératifs rédactionnels de conter une histoire qui ne sera en rien la réalité sur le terrain, pour le plus grand nombre. Ainsi, le journalisme demeure t-il une simple interprétation fantasmée d'un événement avec ses manipulations et ses mensonges, ou doit-il se contenter de montrer la réalité brute? Une question des plus contemporaine qui fait écho à l'incroyable défiance actuelle envers les médias.

Le tout est servi par une plume maîtrisée et poétique qui fait de Bracelets d'écume un court roman, mais dont la lecture est exquise.

Et puis comme le dit si bien la quatrième de couverture, si vous voulez savoir si Marie trouvera enfin l'amour il ne vous reste plus qu'à bouquiner ce petit saphir littéraire.

Je ne passerais donc pas par quatre chemins, deux détours et trois circonvolutions, le Bonoblog Chronicle décerne à cet opus de Bernard Agnès 5 bananes méritées.
Lien : https://www.bertrandpeillard..
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Un roman poétique, malgré la guerre en toile de fond...

Voici le deuxième roman que je lis de l'auteur et je ne suis pas déçue ! Dès le prologue, l'auteur nous présente les personnages : dans une ville dévastée, Selim, musulman, aime Marie, chrétienne. Et puis il y a Myriam, qui aide les enfants orphelins à la Croix-Rouge. Enfin, les journalistes : Lucile qui est en désaccord avec son caméraman Michel, qu'elle traite plus loin de metteur en scène de l'horreur. La question est d'emblée posée : que faut-il montrer ? Et faut-il montrer ?
Ensuite, comme des scènes de théâtre ou des tableaux vivants, les chapitres alternent l'histoire de Selim, celle de Myriam et celle des journalistes, à l'hôtel ou sur le terrain, avec la guerre omniprésente par sa poussière, ses gravats, ses bruits sourds, et pourtant lointaine à la fois.
Dans cette désolation, on suit donc Selim, le personnage principal, son ami Rachid, et Marie. Un autre personnage est important, le conteur : comme le muezzin, il rythme les jours, chaque soir. Sa parole est parfois relayée par Selim et Marie.
On a donc un récit polyphonique. Cette mise en abyme, crée une atmosphère onirique.
L'écriture elle-même est poétique, voire picturale, les mots s'accrochant à une effilochure de nuage, des jardins à l'état sauvage, les voiles d'un bateau, la réverbération du soleil, la légèreté du vent, le bleu éclatant du ciel, et... la robe rouge de Marie, couleur symbolique qui tranche sur le paysage.
Marie incarne la sensualité. Voici ce qu'elle dit :
"J'aimerais boire le soleil avec ma peau, sentir l'eau comme des bracelets d'argent frangés d'écume autour de mes chevilles."
Un magnifique roman, totalement inclassable, qu'il faut lire !🤩
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Selim court à reculons pour voir jusqu'au dernier instant la robe rouge jouer avec le vent.
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Et la mer tisse à ses chevilles des bracelets d'écumes frangés d'argent.
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Je ne veux pas voir la guerre dévorer mon enfant.
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