Si vous êtes un(e) inconditionnel(le) de Gainsbourg, ce livre est fait pour vous. Vous y (re)découvrirez Lucien Ginsburg à ses débuts quand il ne fut pas aimé tout de suite par sa mère, ce que d'aucuns s'empresseront de rapprocher aux comportements destructeurs de Gainsbarre bien des années après.
L'homme à la tète de chou ne s'aimait pas et n'aimait pas non plus ce qu'il faisait : écrire des chansons, art mineur. Ce qu'il voulait faire, lui, c'était peindre, mais il n'avait pas l'endurance pour arriver à ce statut. Travailler et travailler encore pour être reconnu en tant que peintre, il ne se l'est pas permis. Très vite, il s'installe derrière un piano pour ne plus en bouger et vous connaissez la suite...
Je ne vais pas vous retracer la vie de Gainsbourg. Tout le monde la connaît. Par contre, ce qui est intéressant dans cet ouvrage, c'est la façon dont elle est traitée ici. En fait, elle est racontée deux fois, mais sous des formes différentes.
La première, vue par Audrey Tordelli, journaliste, est décrite comme si on parlait avec un copain qui raconte sa vie. L'emploi du « je » donne l'impression donc d'une autobiographie.
La seconde, élaborée par Joseph Agostini, psychologue, est plus distancée. le vouvoiement trouve naturellement sa place et le discours est plus « clinique ».
Les deux traitements ne sont pas en opposition. Ils se répondent plutôt. Si Audrey laisse librement parler Gainsbourg, Joseph lui, s'appuie sur des faits reconnus. Voilà une façon sympathique de traiter un sujet qui pourrait susciter des idées chez nos amis professeurs de lettres ou autres.
Quant à moi, je l'avoue cette lecture ne me restera pas longtemps en mémoire, je n'ai jamais été fan de cet artiste et ne le suis pas devenue non plus. Et on a tant parlé de Gainsbourg que d'en parler encore n'apporte rien de nouveau. Tout a été dit, je crois.
J'espère seulement que ses proches ont gardé pour eux les petits secrets qui rendent une personne aimée disparue toujours présente et unique.
Je remercie les éditions Envolume et François Sirot pour l'envoi de cet ouvrage, en service presse.
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Tout comme Audrey T. J'ai été bercée de Gainsbourg et Gainsbarre toute mon enfance.
Gamine je pensais même que le poinçonneur des Lilas avait été écrit pour moi, une sorte d'hommage prémonitoire. Plus tard, en Hollande, je me souviens de l'entrée choquée de la technicienne du labo d'à côté. Je t'aime moi non plus était à fond et tous mes collègues bizarrement n'étaient pas à leur paillasse.
Et si sa musique et son profil m'ont longtemps accompagnés, de sa vie, je ne sais pas grand chose, la vie privée des artistes que j'apprécie m'importe assez peu il faut dire.
De vie privée, le livre, reste très pudique et j'ai beaucoup aimé la première partie mêlant texte et chansons de Gainsbourg de telle sorte que j'ai cru que Serge lui-même avait écrit cet essai.
Par contre ça a moins collé pour la deuxième. Je pense que j'aurais préféré les deux écrivains en alternance, comme un dialogue, plutôt que deux textes qui évoquent les mêmes périodes. J'ai aussi moins accroché à l'écriture de Joseph A.
C'est comme ça, on ne peut aimer toutes les musiques.
[Service Presse]
[objet livre classe et impeccable, comme tout ce que j'ai vu d'Envolumes]
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