Un homme de soixante douze ans meurt d'un cancer généralisé à l'hôpital de la Timone. Sa femme, la mère de ses quatre enfants, l'a accompagné pendant les douloureuses journées précédant sa mort. Très affectée par cette perte, elle se tourne vers ses enfants pour trouver du réconfort, préparer les obsèques et le rapatriement du défunt en Corse.
Rien de choquant ou d'inhabituel dans ce scénario, somme toute plutôt banal.
Reste donc à trouver les ingrédients qui vont venir pimenter le récit. Il faut que le lecteur en ait pour ses sous. Il faut rajouter une bonne dose d'hystérie maternelle, de jalousie fraternelle, des vieilles rancunes, de l'adultère et quelques actes criminels, le tout assaisonné de folklore corse, en version originale dans le texte.
Pour cette recette, prenez un fils nationaliste et caractériel, misanthrope et vindicatif. Un deuxième fils, brillant cardiologue, rongé par la culpabilité, responsable du suicide de son meilleur ami. Une fille lesbienne, mariée à une philosophe non-voyante. Un petit dernier obèse et schizophrène, probablement adultérin.
Secouez bien le mélange, ajoutez une louche de cynisme, une bonne dose de vulgarité et trois doigts de misogynie bien lourde. Voilà pour l'histoire.
Parlons maintenant du style, tout aussi affligeant. Un exemple au hasard: "En apprenant les circonstances de la mort de Jean-Christophe (le suicidé), Fabienne et Claude (les parents) furent immédiatement convoqués dans la stupeur et la colère." Autre extrait: "Elle n'est pas conne, Chloé. Mais allez savoir...Elle ne voulait pas ouvrir la boite de Pandore et regarder dedans, par peur sans doute d'y trouver la chatte de Véronique et un speculum."
La concordance des temps est passée par pertes et profits, et certains paragraphes sont construits à la va comme j'te pousse. Sans parler des incongruités qui émaillent le texte.
Il a fallu m'armer de courage pour poursuivre cette lecture jusqu'au bout. Cherchant en vain une raison de m'émouvoir et de compatir avec ces personnages hautement antipathiques, je les ai laissés partir vers leur cimetière Corse en souhaitant qu'ils y restent en famille.
Commenter  J’apprécie         236