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EAN : 9782953595116
312 pages
Association Dystopia (01/10/2011)
3.9/5   15 notes
Résumé :
Soudain, la gifle. La rouste. Le passage à tabac. Les cauchemars jouissifs, la philosophie, la poésie délicate d'une tache de foutre. Tout ça d'un coup, sous forme de drogue littéraire.

Les homards sont crus, à ne pas mettre entre toutes les mains.
De la frustration du bébé à qui sa mère fait ingurgiter un yaourt avec des procédés mensongers, à celle du cadre qui subit le discours indigent d'une communicante, «L'apocalypse des homards», c'est u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les homards sont crus, à ne pas mettre entre toutes les mains.

De la frustration du bébé à qui sa mère fait ingurgiter un yaourt avec des procédés mensongers, à celle du cadre qui subit le discours indigent d'une communicante, «L'apocalypse des homards», c'est une plongée dans la médiocrité insultante de notre société, «la zone grise honteuse où tout le monde s'agite de manière indifférenciée», et le défouloir contre cette absurdité, à travers une violence essentiellement fantasmée.

Avec des récits de quelques lignes ou quelques pages, dans des situations quotidiennes très simples, les personnages sont là, devant nous, avec leurs peurs larvées, leurs angoisses et leurs désirs.

Sauvagerie explosive, transgressions, vendetta et exutoire du sexe – Jean-Marc Agrati expose nos perversions et nos tréfonds dans un univers violent, bizarre souvent onirique, très visuel, avec un humour et un imaginaire salvateurs.

C'est tout simplement énorme.

« Non. Je pars en Afrique ...
- Tu vas aller aux putes.
Elle a du nez ma mère ...
Oui... Je vais profiter du différentiel économique pour me goinfrer de putes. L'obscénité au carré en quelque sorte. Sachant qu'un carré est toujours positif, je ne vois pas pourquoi je m'en priverais.
Du coup, ça discute sévère dans mon assiette. Les gars de la conscience se mettent dessus, ils ne sont pas d'accord. Ils invitent plein de putes, des noires, des thaïlandaises, des nanas du Monténégro, de Tijuana, et même des travelos du boulevard Ney. Mon assiette devient un grand forum mondial sur la prostitution. Quand je pique un morceau, la foule de la conscience se déloge. Il y en a qui grimpent sur ma fourchette et d'autres aux poils de ma barbe. Je suis un géant dans le genre de ceux de Rabelais» (SURTOUT NE TE PRESSE PAS)

«C'est vrai. Un mec, ça a une charge explosive. Ça peut supporter la pire des merdes, ça peut s'humilier, ramper, manger la merde à la petite cuillère, mais à un moment donné, faut que ça explose. Ce moment-là le lave et le rénove. Après, il peut repartir.» (SOIREE DESTRUCTION)
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Alors, L'apocalypse des homards, c'est un recueil de nouvelles plus ou moins longues. Certaines ne font qu'une page. Et encore ! D'autres sont un peu plus longues, mais jamais très longues.

Et elles parlent de quoi ces nouvelles ?
Et bien justement, ce n'est pas si évident que cela de le définir ! Elles parlent de la vie quotidienne, de personnages angoissés, banals, de la mort, de l'amitié... Bref elles parlent de nous. Oui, mais Monsieur Agrati n'est pas du genre à faire des envolées lyriques pour parler de ça. Lui, son truc c'est plutôt le langage familier, voir le vulgaire. du genre à appeler un chat un chat, ou plutôt une merde une merde. Et puis ces nouvelles... elles ont l'air d'aller un peu n'importe où, d'avoir ni queue ni tête pour certaines. Dans un premier temps, tout ça m'a paru assez étrange, je cherchais s'il y avait un lien entre chaque nouvelle, je suis restée perplexe plusieurs fois au moment d'en terminer une, parce qu'elles ont l'air de se terminer en queue de poisson (ou de homard). Même en lisant, sur le coup j'ai pas mal tiqué, parce que les histoires sont au choix farfelues, dérangeantes...

Mais voilà, une fois les nouvelles digérées, après avoir pris le temps d'y réfléchir quelques temps, j'ai pris conscience de la portée psychologique de ce recueil. Oui, c'est farfelu, non l'écriture ne fait pas dans la douce poésie sentimentale, mais le contenu est loin, très loin d'être vide de sens. L'auteur porte un regard sur notre monde sacrément acéré. Un regard qui pourrait faire peur, tant il nous renvoie des images de médiocrité, sur notre société de consommation qui pousse à l'égoïsme, à l'écrasement de l'autre. Pour sûr, on ne ressort pas de cette lecture en exultant de joie, cependant, l'heure n'est pas à la déprime non plus. Peut-être parce que l'image renvoyée de nous-même est trop déprimante, et ça serait déprimant de déprimer encore plus....

Pour être sincère, je ne lirai pas du Jean-Marc Agrati tous les jours. Même tous les mois d'ailleurs. Parce que ce n'est pas mon style de littérature préféré, tout simplement. En fait, je suis même étonnée d'avoir aimé les deux recueils que j'ai lus. Mais j'ai aimé leur singularité. Assez pour tenter un nouveau recueil de l'auteur... Mais pas tout de suite. D'ici un an ou deux.
Lien : http://voyageauboutdelapage...
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Recueil de shots et de nouvelles, L'apocalypse des homards de Jean-Marc Agrati peut se targuer d'avoir un sommaire plus long que certains de ses textes. C'est probablement assez rare - quoiqu'anecdotique - pour le signaler, même si ça veut déjà dire beaucoup de choses sur le projet du bonhomme. Foisonnement, compacité, brutalité. Les textes d'Agrati sont courts, secs et tapent bien là où ça fait mal.


On en pince pour ce bouquin sur Culturopoing !
Lien : http://www.culturopoing.com/..
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Irrévérencieux au possible, débridé et drôle d'un humour qui en laissera certainement plus d'un de marbre, Jean-Marc Agrati nous offre avec L'apocalypse des homards une variation sur le thème des Microfictions, toute personnelle et moins ancrée dans le réel. Écrit dans une langue viscérale et organique, ce livre-objet - comme ils savent si bien le faire chez Dystopia - est un bijou d'impertinence et surtout un livre jouissif qui vous décomplexera quant aux idées perverses qui encombrent votre cerveau de grand malade.
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Elle m'embrasse. L'action pure. Elle m'enlève toutes les aiguilles du crâne. Et elle fait taire la glose. Toutes les gloses sont fausses, il leur manquera toujours la matières, la preuve irréfutable, la responsabilité qu'on endosse. Le baiser des langues est là pour ça.
(in "Un cheval inadapté")
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Bizarrement, la pointe d'écœurement n'aggravait rien. Au contraire, elle équilibrait l'amertume. Deux maux valent mieux qu'un. Entre les deux, on trouve une zone neutre, grisâtre, où les silhouettes s'estompent. C'est moche, mais on est libre. Alors on avance.
(in "T'as pas de canapé?")
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