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Citations sur Roman avec cocaïne (48)

Ah la littérature russe ! et l'âme russe...
Un roman d'une extrême puissance dans la mesure où il est une synthèse, voire un tableau clinique extrêmement lucide et claire d'une situation compliquée: une démarche vers l'autodestruction.

Notre périple douloureux commence au milieu de la Première Guerre mondiale et s'achève après la Révolution Russe.
À travers le premier chapitre, on découvre le protagoniste Vadim Maslennikov, un lycéen ordinaire, qui entretient une relation tendue avec sa mère. La longueur de ce chapitre a le mérite de nous faire comprendre que Vadim nourrit des sentiments antagoniques en lui, une tendance à mâtiner ce qu'il a de plus noble en lui à ce qu'il a de plus ignoble; ce qui serait proche d'une schizophrénie légère ( qui ne l'est pas? Moi, en tout cas, je me reconnais en lui). C'est, en gros, ce qui serait à l'origine de son malheur ( peut-être le mien aussi).
Ensuite, Vadim rencontre Sonia. Sonia, qui joue le rôle du facteur déclenchant. Sonia nourrit les passions les plus hardis qui sommeillent en notre Vadim, et ranime ses douleurs les plus vives: le processus du dédoublement de la personnalité s'achève.

À la fin du deuxième chapitre, on est face à un Vadim excédé et rassasié de tout, même de la beauté du corps féminin, en période de nihilisme intime totale, retournant sa haine de soi contre tout ce qui l'entoure et surtout sa mère.

Sonia rompt, Vadim sombre dans la déchéance.
On assiste impuissants à sa descente aux enfers.
Il sniffe, et on explore chacune des sensations qu'il éprouve ( un véritable tableau clinique sur les effets de la drogue).
Ensuite, on frôle la misère: la dépendance, les voles, les hallucinations...les larmes de sa pauvre mère.

Un roman qui traite un sujet d'actualité dans notre époque, à savoir cette pulsion de mort chez les jeunes, une forme de mal être intrinsèque, qui fait qu'on se jette dans l'abîme au nom de rien. Une haine de soi qui fait qu'on se retourne contre les gens qui nous donnent le plus.
La jeunesse nihiliste( incarné par Vadim), est telle une maladie auto-immune au sein de la société (incarnée par la mère de Vadim), une jeunesse qui par manque de repères et haine de soi n'hésiterait pas à se faire exploser.
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Durant les longues nuits et les longues journées passées sous l'effet de la cocaïne dans la chambre de Yag, il me vint à l'esprit que ce qui importe à l'homme ce ne sont pas les événements survenus dans sa vie, mais seulement les répercussions de ces événements dans sa conscience....
...L'homme vit donc non des événements du monde qui l'entoure mais des reflets de ces événements dans sa conscience.
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Pour un homme amoureux, toutes les femmes ne sont que des femmes, à l'exception de celle qu'il aime - elle est pour lui un être humain. Pour une femme amoureuse, tous les hommes ne sont que des êtres humains, à l'exception de celui qu'elle aime; pour elle, c'est un homme.
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C'était bizarre dans ma vie. Alors que j'éprouvais du bonheur, il me suffisait de penser que ce bonheur n'était pas là pour longtemps, et il cessait aussitôt d'être. La sensation de bonheur ne s'arrêtait pas du tout parce que les conditions extérieures qui l'avaient engendré avaient changé, mais seulement parce que je prenais conscience du fait que ces conditions extérieures allaient disparaître bientôt et à coup sûr.Et aussitôt que cette conscience me venait, le bonheur n'existait plus- et les conditions extérieures de ce bonheur qui ne s'étaient pas interrompues, qui existaient toujours, ne faisaient que m'agacer.
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Cela dura longtemps et je vis nettement l'expression de ses bons yeux se ternir, bientôt consternée, puis douloureuse- et plus ma victoire devenait manifeste, moins palpable et compréhensible paraissait ce sentiment de haine envers un être vieux et aimant, haine dont la puissance avait permis cette victoire.
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Quelle chose étonnante - un dos qui s'éloigne - le dos d'un être injustement blessé qui s'en va pour toujours! Il y a en lui une espèce d'impuissance, une faiblesse qui réclame la pitié, qui vous appelle, qui vous oblige à le suivre. Il y a dans le dos d'un être qui s'éloigne quelque chose qui évoque les injustices et les offenses qu'on sentira encore le besoin de raconter, et qui répète qu'il faut dire adieu encore une fois, qu'il faut le faire vite, immédiatement, parce que cet être s'en va à jamais et laissera derrière lui beaucoup de souffrance qui va tourmenter longtemps encore et, peut-être, dans la vieillesse, empêchera de dormir la nuit.
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Ce qui importe à l'homme ce ne sont pas les événements survenus dans sa vie, mais seulement la répercussion de ces événements dans sa conscience.
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Bourkevitz terminait son récit avec le rappel du mal qui, se développant pendant de longs siècles, s'emparait peu à peu de la société humaine et qui, enfin, maintenant, à notre époque de perfectionnements techniques, avait, partout, contaminé l'homme. Ce mal, c'était la platitude. La platitude réside dans la tendance de l'homme à considérer avec mépris tout ce qu'il ne comprend pas, et l'étendue s'amplifie à mesure qu'augmentent l'inutilité et la médiocrités des objets, des choses et des faits qui, en cet homme, provoquent l'admiration.
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L'attrait principal et ardent de la dépravation humaine est la violation de la pudeur, et non son absence.
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Et lorsque, ayant payé , ma mère, voûtée comme si elle voulait se faire encore plus petite, sortit sans regarder personne, suivit le chemin vers le portail aussi vite qu'elle le pouvait, frappant l'asphalte de ses petits talons éculés et complètement tordus, je sentis que mon coeur souffrait pour elle.
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