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sur 279 notes
Un papa toujours en voyage, seul, jamais sans sa femme, coureur de jupons. Une maman artiste-peintre, mélancolique et anorexique, qui va se réfugier sur les hauteurs de l'immeuble, là où elle a créé un petit jardin. Un frère collé à son piano à longueur de journée, ayant pour seul ami Bach ou Beethoven. Une tante, très jolie, de ces femmes sur lesquelles les hommes se retournent, à la recherche d'un mari. Une famille un brin extravagante et farfelue au coeur de laquelle évolue la narratrice. Une jeune femme, âgée de 18 ans, qui entretient une relation sadomasochiste avec Lui, un homme marié. Une famille sarde fantasque. Des amours, des fêlures, des blessures, des sourires. Une vie entre ombre et lumière dans les rues de Cagliari...


Ce premier roman de Milena Agus nous plonge au coeur de la Sardaigne, au sein d'une famille pour le moins originale. Entre une maman peintre et dépressive, un papa jamais là qui s'intéresse plus au malheur du monde qu'à celui de sa propre famille, une tante qui cherche l'amour, une grand-mère qui tente de gérer tout ça et cette toute jeune femme qui entretient des relations osées avec un homme marié, qui doit passer le bac mais préfère se balader dans les ruelles de Cagliari au volant de sa Vespa. Une jeune femme qui se raconte et raconte, sans indulgence ni concession, avec tendresse et violence à la fois, les turpitudes de l'amour, la vie, la mort ou encore Dieu. L'on plonge dans une ambiance étrange, à la fois triste, douce, insouciante ou audacieuse. Les chapitres courts s'enchaînent, livrant ici et là quelques instants volés. 
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Je découvre Milena Agus avec son premier roman, écrit en 2005.
L'action se déroule en Sardaigne. La narratrice est une jeune lycéenne à côté de ses pompes, comme toute sa famille. Chez les Sevilla-Mendoza, Ils courent tous après quelque chose désespérément et se réfugient dans le ventre du requin. La mère a peur de tout, elle s'est enfuie de la vie comme elle se sauvait du cinéma quand les scènes étaient trop dures ». Elle peint là-haut dans le jardin qu'elle a aménagé sur le toit de l'immeuble. le père est beau, drôle, séducteur, rassure la mère tout en rêvant de travailler dans l'humanitaire en Amérique du Sud. Il se fait la malle souvent. La belle tante pulpeuse et rigolote collectionne les amants mais ne réussit à en retenir aucun malgré tous ses efforts croquignolets. le frère adolescent traîne un mal être comme la mère et se réfugie dans la musique. La grand-mère cerne bien ce petit monde avec un humour caustique. Elle est la veuve d'un survivant des camps. Quant à la jeune narratrice, elle se réfugie chez un personnage terrible et plus vieux qu'elle qu'on ne voit pas mais qui ressemble bougrement à un requin baleine.
J'ai aimé surtout le début du roman. L'autrice a le don de portraiturer des personnages haut-en-couleur et fragiles en quelques lignes. le drame arrive sans prévenir comme dans la vie au milieu du quotidien. J'ai sauté les pages sado-maso de plus en plus épouvantables au fil du récit. Elles n'apportent pas grand-chose et ont un côté fanfaron assez horripilant. Et puis le récit s'essouffle et tourne en rond comme un requin dans un aquarium.

En bref, c'est pas mal mais j'attendrai un peu avant de lire un autre roman de Milena Agus.
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Quand le requin dort, ses dents s'entrouvrent et la mer et le ciel sont calmes…Métaphore de l'espoir d'une fuite toujours possible vers un horizon meilleur.

La tendre voix d'une jeune adolescente raconte par petites touches son originale famille faite de bric et de broc, de tendresse et de difficultés : un père toujours absent pour engagements humanitaires, une mère artiste qui peu à peu se dessèche dans l'attente, un frère accroché à son piano, une tante volage en mal d'amour et en éternelle déception sentimentale.

Et puis il y a Lui, l'amant, sans tendresse ni attentions avec qui elle vit une aventure juste sensuelle, en sexualité inavouable.

C'est une triste mais envoûtante petite musique que Milena Agus nous joue ici, fantasque, provocante, enfantine, cruelle, et au final extrêmement poignante. Sa simplicité de ton s'apparente au conte, avec des personnages savoureux et décalés. Il flotte dans ces courts chapitres de vie beaucoup de tendresse et de poésie, un parler franc candide pour s'autoriser le langage le plus scabreux et une philosophie heureuse et positive.

J'ai lu ce livre en audio et la douceur de phrasé de Audrey d'Hulstère fait des merveilles pour cet univers sensuel. C'est un livre très reposant à écouter, décoré de quelques touches d'humour, qui dépayse, dans cette Sardaigne entourée de mer et de ciel. Un livre à la tonalité très italienne par cette présence en monolithe de la famille.

Milena Agus nous entraîne dans la quête de l'Amour et du bonheur et cela fait un bien fou…
Il y a toujours un moment où le requin dort, il faut juste saisir sa chance.
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Ce n'était pas une bonne journée, j'ai eu envie de me recoucher pour faire comme si ces heures n'avaient pas existé, mais lorsque je suis tombée dans ce court roman de l'italienne Milena Agus, un peu de soleil est arrivé pour éclairer ce quotidien mal barré depuis le matin. En effet, lorsqu'un vrai bonheur d'écriture surgit dès les premières lignes, vous suivez un auteur n'importe où, et quelle belle aventure qu'une histoire simple bien écrite ! La narratrice, une adolescente nous fait entrer dans une famille sarde originale et décline pour nous et à travers les membres de cette famille toutes les nuances possibles et les interrogations des humains sur la fragilité de l'amour, du couple et des relations familiales. Sommes-nous condamnés à concevoir nos vies uniquement par rapport à un autre aussi fragile et indécis que nous-mêmes ? Dit comme ça, on n'a pas vraiment l'impression que ce soit extraordinaire, mais... Il y a un mais...les amours des uns ou des autres sont contrariés ou impossibles, que ce soit sa très fragile mère, sa splendide tante, son père , ou elle même qui vit une relation sado maso passionnée, torride, dérangeante, bien mieux racontée que dans "cinquante nuances de Grey ", car il y a derrière elle toute l'épaisseur des fêlures de sa vie, et une capacité à décrire et suggérer assez troublante. C'est un récit qui progresse, notre héroïne évolue, et le requin me direz-vous, son rôle dans l'histoire? il n'existe que comme métaphore...." J'étais heureuse non pas de ce qui arrivait, mais du simple fait d'exister, et je sentais qu'en ce moment l'idée était juste et qu'en ce moment le requin dormait. Alors je vis un passage entre ses dents et je m'y faufilais..." . Mon requin à moi s'était dans l'intervalle endormi, et en fermant ce livre, j'avais retrouvé ma liberté.
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C'est un court texte, mais c'est aussi un récit dense, fort, comme un concentré de roman, ou les prémisses des futurs romans à succès de Miléna Agus. La narratrice nous immerge dans son univers familial et personnel hautement perturbant. Âgée d'à peine dix-huit ans, il ne faut pas se fier à l'expression naïve de ses propos, car la jeunette vit un enfer sadomaso avec un homme beaucoup plus âgé . Que sa mère soit amoureuse d'un docteur danseur de salon, que son père préfère sauver les démunis du tiers monde tout en collectionnant les maîtresses, au lieu de s'inquiéter de la détresse familiale, ou que son frère se déscolarise pour se consacrer au piano, sont des aléas qu'elle confie à son journalavec un certain détachement. On suit aussi les aventures de la tante éternellement larguée par ses soupirants, qui ne méritent que de "se faire botter le cul".

Tout ce petit monde hautement pathologique tourne et vire en entraînant le lecteur dans sa ronde, car tout de même, sur des bases comme celle-là, on se demande bien où l'auteur veut nous emmener.

C'est le tout premier roman de l'auteur. C'est sans doute aussi un univers romanesque en gestation, et le succès des publications ultérieures permet de s'en convaincre.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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C'est le premier roman de Milena Agus mais déjà tout ce qui constitue ses futurs écrits est présent : la Sardaigne bien sûr, la famille,les fêlures qui font souffrir les personnages mais les rend aussi plus sensibles que d'autre à l'amour qu'il cherchent éperdument, le petit grain de folie qui apporte la fantaisie et la couleur, la candeur du regard sur un monde bien imparfait et si dur à comprendre.
Dans ce roman, la narratrice se décrit avec un " tempérament dramatique " mais comment pourrait - il en être autrement !? Dans sa famille le ciment qui lie tous ses membres est inéfrittable mais chacun se débat avec ses blessures. Les grands parents ont vécus les camps de concentration nazis, le frère ne communique qu'avec son piano, la tante courre après l'amour mais il semble que Dieu ait décidé que l'amour la fuit, la mère qui semble en cristal tant on craint de la briser,et le père dont le charme et l'humour pourrait sauver cette famille s'il n'était toujours parti pour sauver le tiers monde ! Quant à notre jeune narratrice elle est engluée dans une relation amoureuse sadomasochiste . Dans cette valse au temps irrégulier qui inclut les amoureux, tout le monde cherche le " vrai amour"...
Ce premier roman m'a cependant paru bien plus triste que les suivants car ici la lumière a vraiment du mal à s'infiltrer dans les fêlures !
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Ah la famille Sevilla-Mendoza, ce n'est pas une famille ordinaire.
Elle nous ai racontée par l'adolescente de la famille.
Sa mère, peintre, fragile et mélancolique, si sensible.
Son père, rigolo mais si souvent absent.
Son frère, enfermé dans sa musique.
Sa tante, éternelle amoureuse que personne n''épouse .
Sa grand-mère, autoritaire et décisive.
Et aussi son amant, homme marié, horrible sadomasochiste qui lui en fait voir de toutes les couleurs.
Et le tout dans une belle ambiance sarde.
J'aime beaucoup les ambiances où baignent les récits de Milena Agus.
Ici elles sont variées, tristes ou gaies, pessimistes ou optimistes, insouciantes ou réfléchies.
On passe du tendre au scabreux, mais toujours cette pointe de poésie.
Un climat étrange mais doux et triste à la fois.
Une quête du bonheur et de l'amour.
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Particulière est la relation de la jeune narratrice avec un monsieur bien plus âgé qu'elle. Une relation basée sur le sadomasochisme, mais dans laquelle elle ne se reconnaît pas.
Dans sa famille, personne ne suit une route toute tracée. le père est sans arrêt en partance pour des pays lointains et venir en aide à des populations défavorisées. La tante recherche désespérément l'amour et ses rencontres sont toujours sans lendemain. le frère est uniquement accroché à son piano. La mère, d'une grande fragilité, a peur de tout. La grand-mère représente, quant à elle, la presque normalité des familles ordinaires.
Mais tous s'en remettent à Dieu pour trouver des réponses à leurs questions sur l'amour, la vie, sur l'existence même de celui-ci...

Le climat des livres de Milena Agus est toujours très étrange. D'une grande douceur et d'une infinie tristesse. L'auteure ne craint pas d'employer les mots vrais pour décrire les scènes érotiques et cependant aucune d'entre elles ne transparaît cruelle ou bestiale. On compatit toujours avec la jeune narratrice que l'on aimerait voir sortir de ce piège.

Un roman dérangeant mais envoûtant...
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Encore un petit roman de Milena Agus, l'auteure sarde... On connaît ses thèmes de prédilection, la recherche d'un amour introuvable, le doute de soi-même, la fragilité et l'inadaptation, mais aussi la fantaisie et la grâce, un ton inimitable fait d'une tendresse et parfois d'une tristesse désarmante... Dans ce court livre, il faut attendre que le "requin dorme" pour échapper aux crocs destructeurs de la dépression qui retient prisonnière la narratrice... Dans cette famille différente, où rien ne fonctionne comme il le devrait, la mère de famille tombe de la terrasse - accident ou plutôt suicide - il est question de sexe sans amour, d'hommes qui s'absentent ou désertent, plongeant l'une ou l'autre des protagonistes dans le désespoir...
Mais il reste la vie et la beauté, malgré tout, et quelquefois, à force de foi en l'existence, on peut sortir de la gueule vorace du malheur...
Une lecture en demi-teinte, un peu décousue, un peu désolée. On n'a pas toujours le moral au beau fixe, même quand on est écrivain...
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Dès la première page, la prose de Milena Agus accroche le lecteur: le décor est placé, les personnages présentés par leurs rêves...Le père, absent pour causes humanitaires, la mère, frêle artiste en recherche de beauté, le frère pianiste fragile et la Tante qui cherche un mari. le Grand-Mère aussi joue un rôle mais c'est la fille, 18 ans, qui raconte, avec ses mots, le quotidien de cette étrange famille, et sa vie, à elle, en recherche d'amour.
Il y a beaucoup d'amour en effet qui se vit, se cherche, et surtout se dit dans la famille. Pas de tabou dans les évocations de sexe, et beaucoup de tendresse même si les gestes ne se font que rarement.
On parle aussi de religion, de superstitions même si le doute plane .
Un livre vite lu, mais difficile à effacer de la mémoire.
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