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3,13

sur 280 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je découvre Milena Agus avec son premier roman, écrit en 2005.
L'action se déroule en Sardaigne. La narratrice est une jeune lycéenne à côté de ses pompes, comme toute sa famille. Chez les Sevilla-Mendoza, Ils courent tous après quelque chose désespérément et se réfugient dans le ventre du requin. La mère a peur de tout, elle s'est enfuie de la vie comme elle se sauvait du cinéma quand les scènes étaient trop dures ». Elle peint là-haut dans le jardin qu'elle a aménagé sur le toit de l'immeuble. le père est beau, drôle, séducteur, rassure la mère tout en rêvant de travailler dans l'humanitaire en Amérique du Sud. Il se fait la malle souvent. La belle tante pulpeuse et rigolote collectionne les amants mais ne réussit à en retenir aucun malgré tous ses efforts croquignolets. le frère adolescent traîne un mal être comme la mère et se réfugie dans la musique. La grand-mère cerne bien ce petit monde avec un humour caustique. Elle est la veuve d'un survivant des camps. Quant à la jeune narratrice, elle se réfugie chez un personnage terrible et plus vieux qu'elle qu'on ne voit pas mais qui ressemble bougrement à un requin baleine.
J'ai aimé surtout le début du roman. L'autrice a le don de portraiturer des personnages haut-en-couleur et fragiles en quelques lignes. le drame arrive sans prévenir comme dans la vie au milieu du quotidien. J'ai sauté les pages sado-maso de plus en plus épouvantables au fil du récit. Elles n'apportent pas grand-chose et ont un côté fanfaron assez horripilant. Et puis le récit s'essouffle et tourne en rond comme un requin dans un aquarium.

En bref, c'est pas mal mais j'attendrai un peu avant de lire un autre roman de Milena Agus.
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C'est un court texte, mais c'est aussi un récit dense, fort, comme un concentré de roman, ou les prémisses des futurs romans à succès de Miléna Agus. La narratrice nous immerge dans son univers familial et personnel hautement perturbant. Âgée d'à peine dix-huit ans, il ne faut pas se fier à l'expression naïve de ses propos, car la jeunette vit un enfer sadomaso avec un homme beaucoup plus âgé . Que sa mère soit amoureuse d'un docteur danseur de salon, que son père préfère sauver les démunis du tiers monde tout en collectionnant les maîtresses, au lieu de s'inquiéter de la détresse familiale, ou que son frère se déscolarise pour se consacrer au piano, sont des aléas qu'elle confie à son journalavec un certain détachement. On suit aussi les aventures de la tante éternellement larguée par ses soupirants, qui ne méritent que de "se faire botter le cul".

Tout ce petit monde hautement pathologique tourne et vire en entraînant le lecteur dans sa ronde, car tout de même, sur des bases comme celle-là, on se demande bien où l'auteur veut nous emmener.

C'est le tout premier roman de l'auteur. C'est sans doute aussi un univers romanesque en gestation, et le succès des publications ultérieures permet de s'en convaincre.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Encore un petit roman de Milena Agus, l'auteure sarde... On connaît ses thèmes de prédilection, la recherche d'un amour introuvable, le doute de soi-même, la fragilité et l'inadaptation, mais aussi la fantaisie et la grâce, un ton inimitable fait d'une tendresse et parfois d'une tristesse désarmante... Dans ce court livre, il faut attendre que le "requin dorme" pour échapper aux crocs destructeurs de la dépression qui retient prisonnière la narratrice... Dans cette famille différente, où rien ne fonctionne comme il le devrait, la mère de famille tombe de la terrasse - accident ou plutôt suicide - il est question de sexe sans amour, d'hommes qui s'absentent ou désertent, plongeant l'une ou l'autre des protagonistes dans le désespoir...
Mais il reste la vie et la beauté, malgré tout, et quelquefois, à force de foi en l'existence, on peut sortir de la gueule vorace du malheur...
Une lecture en demi-teinte, un peu décousue, un peu désolée. On n'a pas toujours le moral au beau fixe, même quand on est écrivain...
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Avec son écriture fine et énergique, Milena AGUS nous conte l’histoire d’une famille Sarde, composée d’êtres un peu barrés, enfermés dans des vies désespérantes.
Parmi eux, la narratrice, une jeune fille, qui s’interroge sans cesse sur l’existence de Dieu et se réfugie dans une relation sadomasochiste avec un homme marié. Du sexe mais peu d’amour.
La mère qui vit dans sa bulle, le père, qui, tout en aidant les malheureux, passe à côté des malheurs de sa propre famille et la tante toujours en mal d’amour.
Les personnages sont attachants, souvent perdus, en dehors de la vraie vie et les histoires de chacun se mêlent et s’entremêlent.
Avec un pincée d'émotion, un zeste de dureté, une dose de sexe, et un brin d’espoir, ce petit livre est sombre et troublant.
C'était le premier roman de cette auteure, assez réussi, mais j’ai préféré « Mal de pierres ».
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C'est qu'il a certainement abusé des livres de Milena Agus
.
L'auteur a en effet trouvé une recette savoureuse, légère et pétillante pour concocter des romans pleins de féminité, de magie et de poésie. On retrouve dans chacun de ses livres des ingrédients récurrents.
[...]
Si partir d'une recette et la décliner à l'infini peut réjouir les fans de la première heure, enthousiastes à l'idée de se plonger dans le dernier Milena Agus, l'effet de déjà-vu d'un livre à l'autre peut lasser. Entre La Comtesse de Ricotta et Quand le requin dort, les personnalités des protagonistes sont trop proches pour susciter la surprise et l'envie de gratter le vernis de ces personnages baroques. Ce qui tombe plutôt bien si on considère que l'histoire prime sur la consistance psychologique des personnages.
.
On notera au passage une particularité assez étonnante dans les livres de Milena Agus : l'érotisme y pénètre toujours de façon fracassante, comme par effraction, s'impose sans subtilité et prend parfois une tournure dérangeante. Campées au milieu des drames familiaux et des ruptures amoureuses, ces scènes, décrites avec un vocabulaire cru, créent des ruptures avec le reste du livre.
.
Quand le requin dort est un bon livre, à conseiller pour découvrir l'univers poétique teinté de tristesse de Milena Agus. Dommage que l'auteur use jusqu'à la corde un filon certes sympathique mais qui ne mérite pas un traitement aussi récurrent.
Lien : http://litteratureetchocolat..
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Ce n'est pas de la névrose, ce n'est pas de la psychose mais du malsain on tient ici une sacrée dose, macérée dans un coulis religioso-machiste.
Le journal de ces vies à la petite semaine s'écrit en caractères de naïveté.
On en voudrait presque plus à ces victimes qu'à ces adeptes masculins du self service de cerveau humain emballé dans de la chair fraîche, jugée assez appétissante pour la rendre davantage abêtissante. Parce que ça semble trop bête de subir à répétition parce qu'on est femme.
Et ça fait mal de vivre au jour le jour cet enfermement dans l'aquarium au requin hypnotique. Bien qu'on soit loin du silence de la mère, que la parole se libère continuellement, rien ne permet de tenir la tête hors de l'eau.
Intemporel ce livre donne trop de réalisme pour qu'en Sardaigne on se baigne.

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Petite musique de Milena Agus, un court texte charmant, débordant d'amour.

Pourquoi les femmes cherchent-elles tant l'amour des hommes qui, eux, jouent de la musique, naviguent en mer, font la guerre ou partent explorer le vaste monde.

L'amour sous toutes ses formes : conjugal pour la grand mère, volage pour la tante, maternel ou même sado-masochiste (très dérangeant puisque qu'il s'agit d'une très jeune fille.

Amour borderline. Qu'est-ce qui a tant désespéré la mère? Les infidélités de son mari? la découverte des amours de sa fille, l'impossibilité de vivre un nouvel amour?

Toutefois je n'aurais pas dû lire ce livre à la suite du Mal de Pierres que j'avais beaucoup aimé mais qui lui ressemble trop.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Elle… dans ses romans, l'auteur utilise souvent ce « elle » comme prénom. Elle, n'a pas besoin de se désigner puisqu'elle écrit dans un journal sa vie, et seuls les intrus à la famille sont nommés.
Elle ne date pas ses jours, elle titre ses chapitres de son quotidien et nous progressons avec elle. Elle raconte qu'à la maison chacun a ses passions… voyages en Amérique du Sud pour le père, peinture pour la mère, piano pour le frère, écriture pour elle… Elle, commence à présenter sa famille Sevilla-Mendoza, Sarde depuis l'éternité. Elle, vit un amour particulier avec un homme marié. Il lui demande une relation animale et pas sentimentale. Il la conditionne, elle l'écoute, elle acquiesce, elle se tait, elle se pose sur le lit, elle veut être une poupée-robot docile, obéissante, elle ne veut pas ressembler à sa mère qui traîne son mal être à longueur de temps. Se taire, elle sait bien le faire, elle est dans une famille qui ne parle pas des sentiments. de honte, de peur, ou de pudeur, ils tiennent les mots prisonniers.
Elle parle de ses superstitions, le baiser du soir qui tient du rituel lorsqu'elle était petite, du fétichisme de sa mère pour étendre le linge, de leurs croyances en Dieu, de l'astrologie des étoiles, des absences trop fréquentes, trop fuyantes, de son père, des fragilités et désespoirs de sa mère et son frère, de sa tante toujours en quête de l'amour, des amants de sa tante toujours évanescents, des rêves de tous, l'anorexie de sa mère, l'amour boulimique pour elle et sa tante, du jardin qui s'épanouit suivant les lunes… Elle confie ses relations avec l'homme qui la dompte et la censure. Les séances sadiques et masochistes qui la réconfortent et la rabaissent… Elle confie son présent et l'après.
Je retrouve dans ce roman certains thèmes abordés dans mes deux précédentes lectures. L'amour, sujet essentiel, le sexe, la famille unie, la musique, la Sardaigne, des êtres contemplatifs, un peu perturbés, des femmes pulpeuses, latines, et d'autres, petites fleurs de prairie belles et vulnérables. Les hommes sont souvent instables, infidèles, égoïstes et toujours en partance. La Sardaigne est une île qui engendre les voyages.
J'ai aimé les passages qui racontent le bel amour, lorsqu'il est dansé dans un tango ou communié dans des lettres, j'ai été sensible à l'unité de la famille dans le drame, séduite par les personnages féminins, émue par les désenchantements, et j'ai détesté les passages éprouvants, cruels, persécuteurs, de la relation sadomasochiste qui va crescendo de pire en pire au fil de cette histoire. Il est désolant que deux jours après ma lecture, c'est l'amertume qui me reste.

Je pense m'arrêter à ce titre avec Milena Agus. Si vous désirez la découvrir, je vous conseille d'autres romans.
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La narratrice est une jeune fille trop soumise qui accepte des pratiques sado-maso avec un homme marié, sous prétexte qu'il l'aime et de toute façon, personne d'autre ne se présente... Sa tante n'est guère mieux. Bien qu'attirante, elle multiplie les aventures et espère toujours que ce sera le bon mais tous s'enfuient... Sa mère accepte les tromperies de son mari. En échange, celui-ci lui permet de se donner entièrement à la peinture et de ne plus travailler. Ce n'est pourtant pas ce qu'elle recherche vraiment. le père est un original qui ne pense qu'à partir dans des pays lointains pour aider les pauvres... Son frère, quant à lui, est persécuté à l'école et se réfugie derrière son piano. Personne n'est finalement heureux. Chacun tente de s'en sortir à sa manière mais cela ne réussit pas toujours. Certains espèrent que Dieu existe réellement... mais se demandent où il est et comment il accepte que les choses se déroulent comme elles se déroulent...
Un petit roman bien écrit et le sujet est traité avec beaucoup de naïveté qui peut prêter à rire. Toutes ces femmes soumises qui acceptent tout et n'importe quoi, c'est finalement rengaine et sans manquer d'actions, le roman ne mène finalement à rien.
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Un tout petit livre lu avec bonheur sur la plage un après-midi, vraiment, la lecture en extérieur est un plaisir incomparable !
C'est le quatrième roman de Milena Agus que je lis et je trouve qu'ils s'imbriquent les uns aux autres et résonnent comme une petite musique triste mais envoûtante. Et étrange, toujours très étrange, cela ne ressemble à rien d'autre. C'est même assez difficile d'en dire quelque chose finalement. Ce requin qui dort est un petit conte fantasque et enfantin, il y flotte beaucoup de candeur et de poésie mais également un parfum de cruauté plutôt scabreuse. Mélange qu'on pourrait croire impossible ou artificiel ailleurs mais qui ici sonne juste et donne envie au lecteur de suivre jusqu'au bout cette quête de l'amour et du bonheur baignée d'une grande douceur et d'une tristesse infinie. La voix de la narratrice nous immerge dans son univers familial et personnel hautement perturbant. Sa relation sado-maso avec un homme plus âgé m'a rappelé l'histoire De Mari dans Hôtel Iris de Yôko Ogawa. Heureusement ici, tout est plus lumineux, moins glauque, on est en Sardaigne que diable, le soleil brille, la mer est belle ! Mais bon, cela ne semble pas empêcher l'auteur d'avoir parfois un gros coup de cafard… avec pour résultat un roman dérangeant mais envoûtant.
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