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Françoise Brun (Traducteur)
EAN : 9782867465383
147 pages
Liana Lévi (04/03/2010)
  Existe en édition audio
3.13/5   280 notes
Résumé :
Sardes depuis le Paléolithique supérieur, les Sevilla-Mendoza ignorent la normalité. Un père entiché de voyages lointains, une mère perdue devant la vie, une tante plongée dans des amours sans lendemain, un frère sourd à tout sauf à son piano. Celle qui décrit l’étrange et attachante ambiance familiale, avec une impassible candeur, est une adolescente engluée dans une liaison inavouable… Une liaison qu’elle cache à sa famille, où pourtant on parle d’amour et de sexe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
3,13

sur 280 notes
Un papa toujours en voyage, seul, jamais sans sa femme, coureur de jupons. Une maman artiste-peintre, mélancolique et anorexique, qui va se réfugier sur les hauteurs de l'immeuble, là où elle a créé un petit jardin. Un frère collé à son piano à longueur de journée, ayant pour seul ami Bach ou Beethoven. Une tante, très jolie, de ces femmes sur lesquelles les hommes se retournent, à la recherche d'un mari. Une famille un brin extravagante et farfelue au coeur de laquelle évolue la narratrice. Une jeune femme, âgée de 18 ans, qui entretient une relation sadomasochiste avec Lui, un homme marié. Une famille sarde fantasque. Des amours, des fêlures, des blessures, des sourires. Une vie entre ombre et lumière dans les rues de Cagliari...


Ce premier roman de Milena Agus nous plonge au coeur de la Sardaigne, au sein d'une famille pour le moins originale. Entre une maman peintre et dépressive, un papa jamais là qui s'intéresse plus au malheur du monde qu'à celui de sa propre famille, une tante qui cherche l'amour, une grand-mère qui tente de gérer tout ça et cette toute jeune femme qui entretient des relations osées avec un homme marié, qui doit passer le bac mais préfère se balader dans les ruelles de Cagliari au volant de sa Vespa. Une jeune femme qui se raconte et raconte, sans indulgence ni concession, avec tendresse et violence à la fois, les turpitudes de l'amour, la vie, la mort ou encore Dieu. L'on plonge dans une ambiance étrange, à la fois triste, douce, insouciante ou audacieuse. Les chapitres courts s'enchaînent, livrant ici et là quelques instants volés. 
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Je découvre Milena Agus avec son premier roman, écrit en 2005.
L'action se déroule en Sardaigne. La narratrice est une jeune lycéenne à côté de ses pompes, comme toute sa famille. Chez les Sevilla-Mendoza, Ils courent tous après quelque chose désespérément et se réfugient dans le ventre du requin. La mère a peur de tout, elle s'est enfuie de la vie comme elle se sauvait du cinéma quand les scènes étaient trop dures ». Elle peint là-haut dans le jardin qu'elle a aménagé sur le toit de l'immeuble. le père est beau, drôle, séducteur, rassure la mère tout en rêvant de travailler dans l'humanitaire en Amérique du Sud. Il se fait la malle souvent. La belle tante pulpeuse et rigolote collectionne les amants mais ne réussit à en retenir aucun malgré tous ses efforts croquignolets. le frère adolescent traîne un mal être comme la mère et se réfugie dans la musique. La grand-mère cerne bien ce petit monde avec un humour caustique. Elle est la veuve d'un survivant des camps. Quant à la jeune narratrice, elle se réfugie chez un personnage terrible et plus vieux qu'elle qu'on ne voit pas mais qui ressemble bougrement à un requin baleine.
J'ai aimé surtout le début du roman. L'autrice a le don de portraiturer des personnages haut-en-couleur et fragiles en quelques lignes. le drame arrive sans prévenir comme dans la vie au milieu du quotidien. J'ai sauté les pages sado-maso de plus en plus épouvantables au fil du récit. Elles n'apportent pas grand-chose et ont un côté fanfaron assez horripilant. Et puis le récit s'essouffle et tourne en rond comme un requin dans un aquarium.

En bref, c'est pas mal mais j'attendrai un peu avant de lire un autre roman de Milena Agus.
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Quand le requin dort, ses dents s'entrouvrent et la mer et le ciel sont calmes…Métaphore de l'espoir d'une fuite toujours possible vers un horizon meilleur.

La tendre voix d'une jeune adolescente raconte par petites touches son originale famille faite de bric et de broc, de tendresse et de difficultés : un père toujours absent pour engagements humanitaires, une mère artiste qui peu à peu se dessèche dans l'attente, un frère accroché à son piano, une tante volage en mal d'amour et en éternelle déception sentimentale.

Et puis il y a Lui, l'amant, sans tendresse ni attentions avec qui elle vit une aventure juste sensuelle, en sexualité inavouable.

C'est une triste mais envoûtante petite musique que Milena Agus nous joue ici, fantasque, provocante, enfantine, cruelle, et au final extrêmement poignante. Sa simplicité de ton s'apparente au conte, avec des personnages savoureux et décalés. Il flotte dans ces courts chapitres de vie beaucoup de tendresse et de poésie, un parler franc candide pour s'autoriser le langage le plus scabreux et une philosophie heureuse et positive.

J'ai lu ce livre en audio et la douceur de phrasé de Audrey d'Hulstère fait des merveilles pour cet univers sensuel. C'est un livre très reposant à écouter, décoré de quelques touches d'humour, qui dépayse, dans cette Sardaigne entourée de mer et de ciel. Un livre à la tonalité très italienne par cette présence en monolithe de la famille.

Milena Agus nous entraîne dans la quête de l'Amour et du bonheur et cela fait un bien fou…
Il y a toujours un moment où le requin dort, il faut juste saisir sa chance.
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Ce n'était pas une bonne journée, j'ai eu envie de me recoucher pour faire comme si ces heures n'avaient pas existé, mais lorsque je suis tombée dans ce court roman de l'italienne Milena Agus, un peu de soleil est arrivé pour éclairer ce quotidien mal barré depuis le matin. En effet, lorsqu'un vrai bonheur d'écriture surgit dès les premières lignes, vous suivez un auteur n'importe où, et quelle belle aventure qu'une histoire simple bien écrite ! La narratrice, une adolescente nous fait entrer dans une famille sarde originale et décline pour nous et à travers les membres de cette famille toutes les nuances possibles et les interrogations des humains sur la fragilité de l'amour, du couple et des relations familiales. Sommes-nous condamnés à concevoir nos vies uniquement par rapport à un autre aussi fragile et indécis que nous-mêmes ? Dit comme ça, on n'a pas vraiment l'impression que ce soit extraordinaire, mais... Il y a un mais...les amours des uns ou des autres sont contrariés ou impossibles, que ce soit sa très fragile mère, sa splendide tante, son père , ou elle même qui vit une relation sado maso passionnée, torride, dérangeante, bien mieux racontée que dans "cinquante nuances de Grey ", car il y a derrière elle toute l'épaisseur des fêlures de sa vie, et une capacité à décrire et suggérer assez troublante. C'est un récit qui progresse, notre héroïne évolue, et le requin me direz-vous, son rôle dans l'histoire? il n'existe que comme métaphore...." J'étais heureuse non pas de ce qui arrivait, mais du simple fait d'exister, et je sentais qu'en ce moment l'idée était juste et qu'en ce moment le requin dormait. Alors je vis un passage entre ses dents et je m'y faufilais..." . Mon requin à moi s'était dans l'intervalle endormi, et en fermant ce livre, j'avais retrouvé ma liberté.
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C'est un court texte, mais c'est aussi un récit dense, fort, comme un concentré de roman, ou les prémisses des futurs romans à succès de Miléna Agus. La narratrice nous immerge dans son univers familial et personnel hautement perturbant. Âgée d'à peine dix-huit ans, il ne faut pas se fier à l'expression naïve de ses propos, car la jeunette vit un enfer sadomaso avec un homme beaucoup plus âgé . Que sa mère soit amoureuse d'un docteur danseur de salon, que son père préfère sauver les démunis du tiers monde tout en collectionnant les maîtresses, au lieu de s'inquiéter de la détresse familiale, ou que son frère se déscolarise pour se consacrer au piano, sont des aléas qu'elle confie à son journalavec un certain détachement. On suit aussi les aventures de la tante éternellement larguée par ses soupirants, qui ne méritent que de "se faire botter le cul".

Tout ce petit monde hautement pathologique tourne et vire en entraînant le lecteur dans sa ronde, car tout de même, sur des bases comme celle-là, on se demande bien où l'auteur veut nous emmener.

C'est le tout premier roman de l'auteur. C'est sans doute aussi un univers romanesque en gestation, et le succès des publications ultérieures permet de s'en convaincre.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
La famille Sevilla-Mendoza

En réalité, nous ne sommes pas la famille Sevilla-Mendoza. Nous sommes sardes, j’en suis sûre, depuis le Paléolithique supérieur.
C’est mon père qui nous appelle comme ça, ce sont les deux noms de famille les plus courants là-bas. Il a beaucoup voyagé, et l’Amérique c’est son mythe, mais pas celle du Nord, riche et prospère, celle du Sud, pauvre et déshéritée. Quand il était jeune, il disait qu’il y retournerait, seul ou avec la femme qu’il épouserait, qui partagerait son idéal et l’aventure de vouloir sauver le monde.
Il n’a jamais demandé à maman de partir là-bas avec lui. Partout où il fallait aider, il y est allé. Mais jamais avec elle, elle a bien trop peur des dangers et elle est toujours à bout de forces. Chez nous, chacun court après quelque chose : maman la beauté, papa l’Amérique du Sud, mon frère la perfection, ma tante un fiancé.
Et moi j’écris des histoires, parce que quand le monde ne me plaît pas, je me transporte dans le mien et je suis bien.
Dans ce monde-ci, il y a plein de choses qui ne me plaisent pas. Je dirais même que je le trouve moche, et je préfère décidément le mien.
(Incipit)
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Elle se lève à l’aube et va là-haut sur la terrasse avec un seau d’eau de Javel et un balai, pour nettoyer les « petits cacas » des pigeons. Mais même avec les pigeons elle est gentille. Elle les invite à ne pas venir en construisant de chaque côté une barrière de plantes épineuses rouges et blanches, exactement dans le ton des dalles du sol. Ou bien, sur les fils, elle accroche des enveloppes, qui les effraient par leur bruissement. Et toutes les autres fleurs aussi sont rouges et blanches : les jasmins, les roses, les tulipes, les freesias, les dahlias.
Quand elle étend le linge aussi, les couleurs, ça compte. Mais à mon avis ce n’est pas pour l’esthétique. Par exemple, pour notre petit linge à nous, les enfants, elle n’utilise que des pinces vertes : l’espérance. Pour ses draps, à papa et elle, les rouges : la passion. J’ai remarqué qu’elle évite toujours les jaunes, le désespoir, et elle les fait disparaître quand il y en a dans les paquets tout prêts.
Maman n’a pas seulement peur des pinces à linge jaunes, elle a peur de tout. C’est rare qu’elle regarde un film jusqu’à la fin et ne s’enfuie pas du cinéma terrorisée à la première scène un peu dure, ou simplement réaliste.
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L'histoire dit que nous les sardes on n'est pas des marins, qu'on s'est retirés à l'intérieur des terres par peur des Sarrasins, alors qu'on aurait pu construire une flotte et les affronter au lieu de se sauver dans les montagnes.
Il suffit de regarder ma mère. Mon grand-père a beau avoir été un vrai homme de mer, elle ne va que là où elle a pied et patauge de manière pathétique sans avancer d'un pouce.
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Dieu était comme ça, avec nous les humains: tranquille et serein, et infiniment lointain. La merde, il fallait s'en sortir tout seul. Alors que moi j'aurais voulu un mode d'emploi... Et comment fait-on pour savoir ce qui est vraiment de la merde ?
Alors je me suis mise a penser que rien dans ma vie n'avait été ou n'étais vraiment de la merde. Mince alors. En fait, tout était beau. Et même dans la vie de maman, sauf qu'elle ne l'avait pas compris...
Je me dirigeais vers l'autre côté, où il y a de longues dunes de sable doux. Je longeai un des sentiers parfumés. Myrte. Genévrier. Romarin. Même les fleurs de chardon arboraient la couleur des lilas en se frayant un passage entre les pierres.
Ainsi, petit point insignifiant dans l'univers, je m'apprêtai à jouir de ce vrai don de Dieu. Arrivé à la dune, je m'assis et ôtai mes chaussures, regardai la grande pente de sable blanc qui allait m'emporter comme un toboggan doucement jusqu'à l'eau, une eau bleu et limpide et infini. Non seulement Dieu n'était pas un imbécile, mais il était tout simplement génial.
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La famille Sevilla-Mendoza
En réalité, nous ne sommes pas la famille Sevilla-Mendoza. Nous sommes sardes, j’en suis sûre, depuis le Paléolithique supérieur.
C’est mon père qui nous appelle comme ça, ce sont les deux noms de famille les plus courants là-bas. Il a beaucoup voyagé, et l’Amérique c’est son mythe, mais pas celle du Nord, riche et prospère, celle du Sud, pauvre et déshéritée. Quand il était jeune, il disait qu’il y retournerait, seul ou avec la femme qu’il épouserait, qui partagerait son idéal et l’aventure de vouloir sauver le monde.
Il n’a jamais demandé à maman de partir là-bas avec lui. Partout où il fallait aider, il y est allé. Mais jamais avec elle, elle a bien trop peur des dangers et elle est toujours à bout de forces.
Chez nous, chacun court après quelque chose : maman la beauté, papa l’Amérique du Sud, mon frère la perfection, ma tante un fiancé.
Et moi j’écris des histoires, parce que quand le monde ne me plaît pas, je me transporte dans le mien et je suis bien.
Dans ce monde-ci, il y a plein de choses qui ne me plaisent pas. Je dirais même que je le trouve moche, et je préfère décidément le mien.
Dans mon monde, il y a lui, aussi, qui a déjà une femme.
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Vidéo de Milena Agus
Soirée de lancement Festival Lettres du Monde avec Milena Agus, Auður Ava Ólafsdóttir et Makenzy Orcel.
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