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« Nous venons au monde comme si c'était une terre promise, et puis... » et puis chacun selon son caractère trouve une forme de félicité, ou pas. Ainsi Felicita, en dépit de sa rondeur, d'un fiancé fuyant ou de la maladie, aime la vie. Elle ne tient pas de sa mère, une éternelle insatisfaite que Raffaele, son mari, tente en vain d'ouvrir au monde et à des joies simples mais vraies. de cette mère triste et de sa grand-mère sévère Felicita ne s'en préoccupe pas. Comme son fils Gregorio, dont la terre promise est la musique à l'exclusion de l'argent, la réussite, la reconnaissance, elle est persuadée que la bienveillance (pas la providence) est la clé de tout. Alors en Sardaigne, à Milan ou New York son amour et respect de la nature des autres et de soi, qu'on imagine être ceux de Milena Argus, sont une magnifique leçon de vie.
« J'aime Montale à cause de la divine indifférence. S'il y en a un que je ne supporte pas, c'est Manzoni, lui et sa divine providence... »

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Qu'est- ce - que la terre promise?
C'est à cette leçon de philosophie que nous convie ce livre surprenant , pas facile à critiquer.........
Les personnages imaginés par l'auteur, au sein de cette saga familiale décalée, portés par une héroïne Félicita, fille de Rafaele , de retour en Sardaigne juste après la guerre , pour qui la terre promise se situe sur le Continent .
Mais une fois là- bas, sa jeune épouse Esther , la mère de Félicita, a le mal du pays, elle qui était pourtant si pressée d'en partir ........elle ne cessait de dire " Mais comment peut- on vivre dans un endroit pareil ?"
Alors la famille y retourne .
Félicita, elle, s'adapte aux coutumes locales et s'initie avec le même bonheur au sexe, pour elle , c'était une chose magnifique ("elle se disait que , somme toute, ça valait vraiment la peine d'être venue au monde!" ) , et au ......communisme .
De ses amours naîtra Gregorio , drôle de petit bonhomme formidable, décalé, différent qui trouvera son bonheur dans la musique .......
Au fil des ans et de rencontres multiples, tous les personnages avanceront dans leur vie imparfaite , toujours en quête du bonheur, persuadés qu'ailleurs l'herbe est plus verte .........
L'un rêve d'une princesse, l'autre épouse une fille qui ne lui convient pas, d'autres tombent en pâmoison devant un inconnu aux yeux tristes.
Sérénité, bienveillance, résistance pacifique, espoir: c'est ce qui anime ces "Béats Pacifiques ", comme la bouleversante Félicita , qui cache son cancer sous des rubans de couleur vive et chantonne en étendant son linge ........
La romancière met en avant des personnes franchement décalées et différentes, elle fait sourire, rêver. du malheur elle parvient à rendre cette chaîne humaine solide et inoubliable , sauf que ces perdants chroniques réussissent à enchanter même si je trouve que les personnages ne sont pas assez travaillés !
Pour l'auteur, "La terre promise n'existe pas, c'est un leurre", il faut savoir faire son bonheur de petites choses et la bienveillance est la meilleure résistance à la bêtise !
Un souffle, une formidable leçon d'optimisme qu'elle appelle " de la stratégie pacifique " .
J'ai eu du mal à démêler la fantaisie et les larmes , la liberté et le côté magique, singulier , merveilleux , de cette fiction , une leçon de vie , une philosophie pratique , un conte ?
Difficile à dire ! Traduit de l'italien par Mariane Faurobert , aux éditions Liana Levi .
J'avais lu "Mal de Pierres " en 20O7.
Bien sûr , ce n'est que mon avis .
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Terres promises (2017) raconte avec brio les rêves, les espoirs brisés ou non d'une famille sarde sur trois générations, en trois parties (l'après-guerre, les années 60, aujourd'hui) sur trois espaces différents (le continent, l'île, l'Amérique).
La terre promise échappe aux personnages dès qu'ils pensent pouvoir la saisir. Ils sont entravés par L Histoire, les contraintes collectives, les conventions sociales ou simplement leur personnalité. Certains se résignent. D'autres, plus chanceux, trouvent le courage de faire ce qu'ils veulent réellement dans la vie. Mais ils sont souvent déçus. Ils s'adaptent tant bien que mal à la réalité et reportent sur la génération suivante le soin de réaliser leurs rêves brisés.


Résumé (avec des spoilers) :
Ester a attendu son fiancé pendant les cinq années de guerre espérant toujours qu'il l'éloignerait du morne village sarde loin de sa vieille mère épuisée par le travail de la terre et qui n'a jamais ressenti la joie de vivre de toute sa vie. Mais, lorsqu'elle revoit Raffaele, elle le reconnaît à peine. Celui-ci a connu la guerre et les camps. de leur amour il ne reste plus grand-chose. Lui rêve de voyage, d'océan, de New York et de jazz et puis il en aime une autre. Mais il a promis. Il est le seul qui parle au frère d'Ester Felice qui a été fait prisonnier par les Anglais et qui voudrait émigrer chez Les Russes. Raffaele et Ester se marient, émigrent sur le continent industrialisé, à Gênes d'abord puis à Milan ensuite. Mais Ester n'est pas heureuse. Elle a le mal du pays. Ils ont une fille Felicita, la bien nommée, la plus libérée et la plus optimiste des femmes de sa famille. En Sardaigne, elle sera vue comme une étrangère, mais c'est elle la rêveuse, débordante d'imagination, qui emmènera sa grand-mère tremper ses pieds dans la mer. Et puis elle aura un fils musicien qui ira à New-York...

J'ai bien aimé ce livre court mais dense et chaleureux, plein de compassion pour les personnages.
Et de petits détails sur cette Sardaigne si proche et si méconnue.
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Il y a la grand-mère
Ester la mère
Felicita la petite-fille
Gregorio l'arrière petit-fils.
Chaque génération rêve à la terre promise.
D'un village de Sardaigne à Cagliari
De la Sardaigne au continent
Du continent revenir en Sardaigne
Du continent à l'Amérique.
Mais où est –elle la terre promise ? Existe-t-elle ? N'est-ce pas celle où l'on s'affirme, où l'on s'équilibre ? N'est-elle pas tout simplement au bout de la rue ?
Il y a bien longtemps que je n'avais plus lu Milena Agus, et bien c'est toujours aussi beau.
On sent les odeurs, on voit les couleurs, on entend les gens…..
Tout est vivant, tout est Italie, tout est Sardaigne.
J'ai accompagné avec plaisir ces quatre générations où les uns semblent se plaindre de tout et ne se plaire nulle part, et les autres nés pour être heureux partout.
Felicite est vraiment une personne formidable, optimiste comme l'était son père Raffaele.
J'adore ces voyages littéraires
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" Béate optimiste. C'est mignon. Peut-être que je suis un peu différente, en effet. C'est-à-dire qu'il m'arrive de penser et d'agir d'une manière pas tout à fait normale. du reste, on dirait que le monde normal, tel qu'il est, ne produit que des épaves, comme vous, et je ne sais pas pourquoi, des gens comme moi, avec mon cancer. Il faudrait s'entraîner à penser et à agir d'une façon tout à fait différente et voir si le monde change."p 138
Seule Felicita peut prononcer de telles paroles, soyez en surs.
Felicita est née à Gênes, a grandi à Milan et a "immigré" en Sardaigne parce que Ester ,sa mère, ne pouvait plus vivre ailleurs qu'au village, que Gabriele, son père, voulait le meilleur pour Ester. Une enfance difficile entre l'autoritarisme et la méchanceté de sa grand-mère, le tempérament dépressif de sa mère obnubilée par le qu'en-dira-t'on, la patience angélique de Gabriele , ajoutez y le harcèlement à l'école parce qu'elle n'a pas le type sarde, qu'elle parle avec un accent différent et qu'elle est ronde voir boulotte... mais il en aurait fallu plus pour changer Felicita.. ensuite vint l'amour , ensuite ... et toujours le besoin d'aimer et d'être aimée ...
Une fois encore Milena Agus m'a conquise. Une écriture à la fois fluide, alerte où chaque mot pèse son poids. A noter la belle traduction de Marianne Faurobert.
Un regard plein d'humanité et d empathie porté sur tous ceux qui nous entourent. Si seulement cela pouvait être la normalité.
Sainte Felicita que Dieu vous bénisse.
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Raffaele est pauvre, sa mère s'est retrouvée veuve très tôt. Il est parti à la guerre ,car il n'avait rien à manger. Emprisonné dans un camp, il a été libéré par les Américains et le voilà de retour, dans son village, en Sardaigne. Il va retrouver Ester, sa fiancée, qui l'a attendu pendant cinq ans.

Ester, une seule chose l'intéresse, partir sur le continent, oublier, son village, sa maison, les vivants et les morts. Comment peut-on vivre dans un endroit pareil.

Aux premières lueurs de l'aube, Raffaele et Ester aperçoivent Gènes, la terre promise. Un quartier sinistre, un immeuble misérable,des voisins horribles, juste un petit carré de ciel bleu par-dessus les toits gris. Même par un buffet pour ranger la vaisselle. Ester est tout de suite malheureuse. Ester fond en larmes après chaque appel au pays.Heureusement avec la naissance de leur fille Félicia la vie va devenir plus gaie.

D'un petit village sarde et jusqu'à New York en passant par Gênes, Milan, Cagliari. Milena Agus nous parle de trois générations d'une famille sarde qui rêvent d'une terre promise. Histoires de départs et de retours, de jazz, d'amours déçus,de désillusions une quête perpétuelle pour trouver un endroit où se poser, un endroit pour le bonheur. L'auteur sait parfaitement décrire les douleurs intérieures, les souffrances, les émotions fortes.

Ce roman est le premier de Milena Argus que je lis, et j'ai été agréablement surpris par la qualité de son écriture et sa capacité à analyser les sentiments.

Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Voilà le second livre de la sélection d'avril concourant pour le Grand Prix des Lecteurs de l'Actualité Littéraire (anciennement, Grand Livre du Mois), que je remercie.

Je dois vous avouer que lorsque j'ai découvert la quatrième de couverture, j'ai un peu « frémi » mais je vous explique pourquoi. Quand j'ai lu les termes « saga familiale », j'ai directement pensé : un grand nombre de personnages, évoqués dans des lieux par centaines et au fil de très longues années. Et bien, je me suis trompée de chez trompée mais alors, sur toute la ligne.

L'auteure, Milena Agus a su me transporter dans l'Italie de l'après-guerre au départ dotée de son écriture subtile et très agréable. J'ai eu l'impression de voyager entre la Sardaigne, le Continent (Gênes) et New York - comme l'ont fait les personnages - en sentant les odeurs méridionales éblouie par les couleurs de feu si particulières du sud de l'Europe.

On part du couple formé par Ester et Raffaele au lendemain de la guerre pour ensuite les découvrir au travers de leur filiation sans s'égarer dans de multiples personnages. La famille ici est intimiste mais tout le monde poursuit un seul et même but : atteindre son bonheur qui s'articule différemment selon chacun.

Très court en nombre de pages (174 pages) mais intense dans ses émotions, j'ai essayé d'en savourer chacune des pages (j'ai d'ailleurs repris plusieurs citations dans un carnet pour éviter de les oublier). On s'attache facilement aux personnages, tellement réalistes de par leurs failles pas si éloignées des nôtres finalement.

Pour terminer, je reprendrai l'une des citations, tirée d'un dialogue : « (…) puisque personne ne la trouve jamais, cette terre promise, pourquoi ne pas s'arrêter en route, dès qu'on arrive quelque part où on se sent bien. ».
Lien : http://musemaniasbooks.blogs..
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Vaut-il mieux être « gentil » ou comme Milena Agus les nomme, faire partie des « béats-optimistes », qu'être méchant avec son entourage, ses voisins, sa famille, pour s'en sortir contre le malheur de la vie ?
C'est à cette question que Milena Agus s'adonne dans « Terres promises ».

La plupart des personnages, des femmes en majorité, ont choisi la deuxième voie : il y a la Grand-mère, toujours bougonne (jusqu'au jour où ce qu'elle découvre la mer à Cagliari) , il y a Marina, sa logeuse, qui déteste tout le monde, sauf peut-être le bébé à venir, il y a Esther, sa mère, perpétuelle insatisfaite de vivre avec cet homme qui lui promet une vie heureuse dans cette ville du Nord qu'elle va très vite détester … En face il n'y a que le personnage principal, Félicita, pour opposer son optimisme béat en toute circonstance. Elle qui hésite entre communisme et bonté naturelle, qui refuse que le père de son enfant l'épouse pour seule raison qu'il l'a mise enceinte (elle rêvera toute sa vie qu'il tombe enfin amoureux d'elle, mais elle préférera sa franchise à un semblant de bonheur de femme mariée, au grand désespoir de sa mère).
Félicita, c'est aussi « celle qui dit des choses si dramatiques de manière si comique » - un aphorisme qu'on pourrait appliquer à son auteur peut-être ?
Il y a aussi le Sud et le Nord : la Sardaigne, d'où vient Milena Agus, et ses paysans exploités, le beau-frère de Rafaele, le père, qui revient en Sardaigne par amour pour sa femme qui a le mal du pays, et puis il y a l'Italie du Nord, celui de Gènes d'abord, puis de Milan, que sa mère Esther va détester dès son arrivée, mais qui va lier Félicita et son père Rafaele dans un attrait commun pour la montagne … et on pense alors à Erri de Luca ou au très beau roman de Paolo Cognetti « les huit montagnes ».
Il y a pourtant des choses qui rattrapent le malheur qui frappe la famille, comme la musique par exemple incarnée par ce fils, Gregorio, qui aime le piano plus que tout, comme son père qui rêvait d'en faire, mais qui lui va vivre sa passion du jazz à New York où sa mère ira le voir, pour le consoler de son premier amour disparu.
Trois générations, les mêmes heurs et malheurs de la vie qui recommencent, l'incompréhension des proches, le goût pour ce qu'on ne pourra jamais obtenir (la musique pour Rafale père de Gregorio, un beau mariage pour sa fille pour Ester) à quoi Félicita oppose cette « optimisme béat » quel que soit le sort qui la frappe : et si c'était elle qui avait raison ?
Si ce récit n'a pas la force de « Mal de pierre », un roman superbe, il réussit à nous faire vivre ces drames intemporels au travers du sourire de Félicita – un bel exploit qui nous donne envie de prendre le parti de ces « gentils » qui ont finalement peut-être choisi la meilleure part.


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Je suis resté un peu sur ma faim avec ce roman. J'aurais aimé passer un peu plus de temps avec chacun des protagonistes,
L'auteure décrit le destin de chacun des membres de cette famille sarde, et de son entourage avec en leitmotiv ce que cherche chacun: sa terre promise.
Le roman est court, et c'est le point négatif de ce format: a peine commence-t-on à s'intéresser à un des personnages qu'il va céder la place à un autre.
Néanmoins, j'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de Milena Agus, qui m'enchante toujours.
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J'ai été saisie par la simplicité apparente de ce roman, la bonté, douceur, humanité qui émanent de Félicita, fille de Raffaele et Ester, amante de Sisternes, mère de Gregorio, amie de Mariana, de Gabriele. Entourée de personnes en quête de Terre promise que ce soit une destination, une ville, une femme, la musique, Felicita, si proche des autres, attend que l'homme qu'elle aime l'aime en retour. Elle vit, se lie d'amitié avec ses voisines, avec un homme rencontré sur la plage, elle élève son fils, et a l'art de transformer la vie en quelque chose de beau, comme les objets qu'elle fabrique à partir de déchets, et qui sont son gagne-pain. Née à Milan, où son père avait migré en quête de travail, elle retourne avec ses parents dans leur Sardaigne d'origine où elle restera, à l'exception d'un séjour à New York pour soutenir son fils, musicien de jazz, triste d'un chagrin d'amour. Je ne connaissais pas Milena Agus, cette lecture fait du bien par la sérénité qui s'en dégage.
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