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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux jours m'ont suffit pour accompagner la fuite de Rana de l'Arabie Saoudite jusqu'en Allemagne.
L'auteure, qui nous raconte sa propre histoire, de son enfance à son arrivée en terre européenne, n'a certes pas une "plume" en tant que telle, l'essentiel est de transmettre son vécu, pour réveiller les consciences, donner de l'espoir à celles qui n'en ont plus, dénoncer des situations qui nous semblent incroyables à nous, femmes occidentales, au XXIème siècle.
J'ai beaucoup apprécié la sincérité qui se dégage de son récit, Rana ne cherche pas à se faire passer outre mesure pour une victime, elle narre les faits, convient de son statut plutôt "privilégié" (les guillements sont trrrrrès importants!), de par sa classe sociale (elle n'a jamais manqué de rien), et surtout de par la présence de son père, un homme aussi admirable qu'exceptionnel, un vrai miracle qui lui a permis de devenir celle qu'elle est devenue, en croyant en elle, en la considérant comme un véritable individu, en développant son esprit et sa volonté. J'ai trouvé cela magnifique et un grand signe d'espoir de constater que cette femme a pu se libérer, grâce à un Homme, dans un pays où l'homme oppresse et écrase la Femme.
J'ai beaucoup appris sur la vie en Arabie Saoudite, sur les traditions, sociales, familiales, culturelles, c'était passionnant et très bien relaté, tout comme le long parcours des migrants, leur accueil dans les différents pays de l'Union Européenne, leur vie quotidienne, le soutien reçu par quelques-uns.
J'ai aussi découvert avec un grand intérêt ces réseaux sociaux d'"athées ex-musulmans", présents dans le monde entier, et dont j'ignorais l'existence. Des réseaux d'entraide, de soutien moral, logistique, voire financier.
J'ai beaucoup apprécié ce ton enthousiaste, positif, jamais Rana ne s'est laissée enfermée dans sa solitude, elle a su continuer de croire en l'humanité, dans le partage, les valeurs de générosité, d'amitié, du savoir.
Une très belle leçon de vie, qui nous oblige à apprécier un peu plus l'environnement dans lequel nous vivons, tout en nous obligeant à rester sur nos gardes pour continuer à nous battre pour la liberté de foi, de culture, pour tous, et en particulier pour les femmes.
Et une leçon tout court, par toutes ces informations qu'elle contient sur la vie dans les pays soumis à la charia.
A partager !
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Lire ce genre de récit permet de prendre conscience que, même s'il y a encore du travail à faire concernant la place des femmes dans notre pays, il est des pays où celle-ci n'est même pas existante.

Les femmes saoudiennes n'iront pas en enfer, il y a longtemps qu'elles y vivent. (p281)

Voilà une phrase, tirée d'un commentaire d'un journaliste saoudien repris par l'autrice qui résume totalement ce témoignage.

Naître fille est une malédiction qui va imprégner toute leur vie. A l'âge où une fillette ne songe qu'à jouer, à découvrir le monde qui l'entoure, et pour Rana il s'agit de le faire à bicyclette, elle va se voir confisquer cet objet de liberté et va entrer à 10 ans dans les méandres des règles et obligations qu'elle devra observer toute sa vie afin d'être une « bonne » femme saoudienne musulmane…..

Elle va devenir un objet qui sera transporté, car elle ne peut sortir qu'accompagner d'un homme, se verra maltraitée, battue et mise au silence dès qu'elle transgressera les règles. Et des règles il y en a : que ce soit des règles de vie mais aussi des règles religieuses.

Au fur et à mesure des pages, on réalise à quel point leur vie (si on peut appeler cela une vie) est entravée, brimée, annihilée….

Rana d'origine syrienne, est une jeune fille comme il en existe des millions, qui rêve de liberté, d'apprendre, d'aimer et tous ces droits auxquels chacun humain a, normalement, la légitimité, elle, elle se les voit refuser parce que femme et musulmane. L'homme, le père, le mari, le frère ont tous les droits mais aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître, certaines femmes qui ont tellement intégré ces règles qu'elles les appliquent implacablement, sans souci de filiation, d'amour maternel.

Sa prise de conscience des entravements qu'elle subit dans sa vie de tous les jours, des abus, des gestes, de la peur et de la violence des hommes qui l'entourent sera l'étincelle qui fera jaillir ses doutes sur la religion, sur sa vie et sa soif de liberté.

Grâce aux réseaux sociaux elle va découvrir qu'il y a un autre monde que celui qu'on lui impose, ce monde où les femmes n'ont aucune existence, aucune présence, elles ne sont que des ombres noires qui planent dans les rues surchauffées et qui doivent toujours être accompagnées d'un homme. Comment arriver à imaginer que le moindre de nos gestes, la moindre activité ou désir que nous ayons soit pour elles un parcours du combattant.

Pas de liberté, pas d'autre choix possible, elles doivent accepter, subir et se taire.

Quelle force et quel courage il faut pour endurer cela mais aussi pour tout quitter : sa famille mais surtout, dans le cas présent, ce père tant aimé, cette mère dure, sèche et intransigeante, un frère violent et extrémiste, qui peut aller jusqu'à vouloir la tuer de ses propres mains, quitter un pays pour l'inconnu avec tous les risques que cela comporte.

Partir sans se retourner, partir avec 200 dollars, un sac, un ordinateur, quelques adresses trouvées sur les réseaux sociaux. J'ai été étonnée mais aussi réconfortée de découvrir la solidarité et l'humanité qu'il existe et qu'elle a trouvées pour sortir du calvaire qu'elle vivait et pouvoir s'enfuir. Faire confiance, ne pas trop réfléchir parfois aux conséquences, aux risques.

Et puis il y a l'espoir, l'attente, le choix du pays où l'on va tenter de se reconstruire, de trouver enfin une liberté de vivre, de penser, d'aimer, de croire ou de ne pas croire.

Je ne pensais pas prendre autant de plaisir à la lecture de ce témoignage, je dois l'avouer mais il faut sortir de sa « zone de confort » parfois et je ne le regrette pas dans le cas présent.

Rana Ahmad livre ce témoignage avec franchise, partageant avec le lecteur ses joies, ses rêves, ses désillusions et ses espoirs, dans une écriture fluide, sans pathos, un simple constat et j'ai particulièrement apprécié son chemin de réflexion sur la religion…..

Egoïstement, on ne peut s'empêcher de penser à sa propre vie, à la chance que nous avons d'être malgré tout libres, libres de notre vie, de nos choix, de notre religion, de nos loisirs, d'aimer, simplement de pouvoir dire oui ou non.

Ce type de témoignage permet de redonner de la valeur à des actes de la vie de tous les jours, que nous avons tellement intégrés et dont nous n'avons plus parfois conscience. Vivre libre de sortir, de parler, de prier ou pas, d'aimer ou pas, d'apprendre, de choisir…… cela n'a pas de prix et c'est ce que Rana a choisi.

Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Saoudienne et athée, menacée de mort dans son pays, elle s'est réfugiée en Allemagne et raconte son histoire... On ne dira jamais assez la chance qu'ont les femmes nées en occident d'échapper à l'obscurantisme qui règne dans certains pays et de bénéficier (mais si, mais si !) des combats féministes menés par nos aînées.
Rana Ahmad n'a pas eu cette chance, elle est née en Arabie Saoudite, à 11 ans on lui a interdit de faire du vélo, à 14 ans on l'a voilée puis on l'a mariée avant que ses oncles aient eu le temps de la violer...
Mais un jour Rana a décidé qu'elle ne voulait plus être une femme abusée et elle s'est enfuie, sachant que si son frère la rattrapait, elle était morte.
Au moment où je referme ce livre, j'apprends qu'une autre jeune saoudienne a trouvé refuge au Canada après avoir fui son pays.
On ne peut que s'incliner devant un tel courage.
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Rana, née dans une famille d'origine syrienne exilée en Arabie Saoudite, a toujours cru à ce qu'on lui enseignait : l'importance de faire ses prières régulièrement, ce Dieu omniprésent qui juge les actes de chacun, la nécessité de se voiler pour ne pas provoquer les hommes et enfin son destin tout tracé en tant que femme, devenir une bonne épouse et une bonne mère. Mais au fil des années les accrocs dans cette jolie histoire s'accumulent et vont l'amener à se révolter : pourquoi en tant que femme n'aurait-elle aucun droit, aucune liberté, pourquoi tant d'injustices autour d'elle. Mais quand on est une femme en Arabie Saoudite, le seul espoir est d'arriver à s'enfuir...

Ici, les femmes ne rêvent pas est un témoignage que j'ai trouvé très intéressant, d'une part parce qu'il raconte l'Arabie Saoudite vue de l'intérieur par la propre voix de Rana qui nous livre ici son histoire, et surtout parce que Rana n'a au départ aucune intention ni aucune raison de se rebeller mais qu'elle nous montre au fil des chapitres à quel point sa situation, la situation des femmes en Arabie Saoudite, est insupportable. Alors certes il n'y a rien de vraiment nouveau dans son histoire, on connaît (malheureusement) déjà tout ça mais l'entendre raconter à la première personne par une jeune fille issue d'une famille de la classe moyenne, au départ plutôt satisfaite de sa vie et qui n'a jamais spécialement remis en question sa religion ou la nécessité de trouver rapidement un époux, fait prendre à ces faits une nouvelle dimension.

Certains passages sont tout bonnement révoltant, la manière dont dès ses 10 ans Rana va être privée de toute liberté alors qu'elle est encore une simple petite fille, le voile et l'abaya qu'on impose dès le plus jeune âge et surtout la multiplicité des attouchements ou agressions sexuelles commis par des membres de la famille contre des jeunes filles (voire des fillettes) qui savent qu'elles n'ont aucun droit, qui ne comprennent souvent même pas ce qui leur arrive tant elles sont tenues dans l'ignorance de tout ce qui pourrait avoir une connotation sexuelle et surtout qui ne peuvent en aucun cas se défendre ou se plaindre puisque personne ne les écoutera. Ce roman est aussi très beau quand il évoque la volonté d'apprendre de Rana, son amour pour les sciences, son long chemin pour se défaire de ses croyances et de tout ce qu'on lui a inculqué et le choc que peut représenter pour elle, née et élevée dans un pays ultra religieux, le fait qu'on puisse être athée. le roman est aussi glaçant quand il évoque la difficile évasion de la jeune fille, à quel point les femmes sont totalement prisonnières en Arabie Saoudite (c'est finalement son passeport syrien qui permettra l'évasion pour Rana), à quel point elle craint pour sa vie même après avoir gagné l'Europe, n'importe quel fanatique ou tueur payé par sa famille pouvant décider de l'éliminer.

Le style n'est pas toujours à la hauteur des événements racontés, certains passages sont parfois racontés un peu platement et il y a quelques longueurs et répétitions mais ce récit reste un témoignage essentiel d'une des rares jeunes femmes à avoir réussi à quitter cette prison. J'ai apprécié aussi la totale honnêteté avec laquelle Rana se raconte, nous fait part de ses doutes et des difficultés à tout quitter puis à s'intégrer dans un pays qui n'est pas le sien. A découvrir pour ne pas oublier ce qui se cache derrière la prospérité apparente de l'Arabie Saoudite !
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ÊTRE NEE QUELQUE PART 🌸

Je suis tombée il y a deux jours sur une vidéo d'une très jeune fille qui habite au Niger et qui disait : ici avoir un garçon est une chance, avoir une fille est un problème.


Sacrée claque comme celle que l'on se prend en découvrant la condition de la femme en Arabie Saoudite à travers l enfance et la jeunesse de Rana dans Ici les filles ne rêvent pas.

Rana adore faire du vélo, elle attend les vacances chez ses grands parents en Syrie pour essayer celle que son père lui a offerte et savoure le sentiment de liberté que chaque trajet lui procure.

Et puis un jour elle a 9 ans (seulement 9 ans) et son grand-père lui dit soudain que le vélo c est haram (pour les filles mais pas pour les garçons), qu'elle doit porter le voile et qu'elle ne peut plus franchir le seuil de sa maison désormais sans son père. "on ne me voit plus. Je me sens comme un sac sur deux jambes".

Dès 9 ans, Rana ne trouve pas normale cette situation et c est le début d'un long cheminement (tellement courageux quand on connaît son environnement, sa culture, la brutalité de son frère) pour devenir une femme libre, une femme qui a sa propre identité et qui existe en dehors du fait d'être une épouse, une soeur, une mère.

Qu il est dur ce chemin, quels obstacles elle a dû surmonter mais si ce document m'a souvent mise en colère, plutôt que l obscurantisme d'une société, j'ai envie de retenir toutes ces personnes qui l'ont aidé, lui ont tendu la main, l'ont aimé telle qu'elle est.

Et si cette migrante que vous croisiez était une autre Rana qui fuit l'injustice et l' oppression ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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"Les femmes saoudiennes n'iront pas en enfer, il y a longtemps qu'elles y vivent"

Rana Ahmad a décidé de fuir son pays, l'Arabie saoudite, et sa religion, l'islam.
Une enfance heureuse dans une famille d'origine Syrienne avec un père aimant et respectueux jusqu'à ce que l'on juge qu'il est temps pour elle de se voiler.
Comme toutes les Saoudiennes sa vie va désormais se passer sous le poids du voile islamique, sous le joug de la charia.
C'est le début d'une vie de douleur et de privation de liberté dans ce pays qui est une véritable prison à ciel ouvert pour les femmes.
Une vie faite uniquement d'interdictions (interdiction de conduire, interdiction de se promener seule…), d'obligations, d'abus et de discriminations toutes plus choquantes les unes que les autres.

Petit à petit, Rana ne comprend plus cette religion qui opprime les femmes et c'est depuis sa chambre, devant son ordinateur, qu'elle entame une double vie.
Grâce à Internet un nouveau monde se déploie devant elle, un monde qui lui est totalement étranger.
Elle lit Nietzsche, découvre les sciences et surtout les idées de Richard Dawkins .
Elle croise sur la toile des hommes et des femmes qui, comme elle, ne se reconnaissent pas dans cette société violente, dans ces lois religieuses, dans les préceptes d'Allah à la sauce saoudienne.
Une longue réflexion qui va l'amener à se demander si Dieu n'est pas « l'une des nombreuses histoires que les hommes se racontent ».
Le cheminement de sa pensée sera progressif et douloureux car comment se défaire de tout ce que l'on a cru pendant des années ? comment ne pas se sentir coupable ? comment continuer à vivre dans ce pays ?
Une seule solution s'impose à elle pour sortir de cet enfermement, une décision folle quand on est une femme là-bas: s'évader d'Arabie Saoudite.

Récit d'une vie de prisonnière, récit du parcours d'une athée, récit d'une évasion, récit de l'émancipation d'une jeune femme, ce livre est comme toujours chez les éditions Globe remarquable de qualité, fidèle à leur vocation de « bousculer les frontières, de penser notre société, d'éclairer notre époque et avant tout de raconter des histoires ».
Cette autobiographie d'une jeune résistante va vous filer une bonne piqure de rappel sur la condition de la femme à travers le monde.
J'espère qu'aujourd'hui, Rana porte tous les jours de jolis décolletés, qu'elle écoute Rihanna à fond et que la prochaine fois que l'on entendra parler d'elle, se sera parce qu'elle aura obtenu le prix de Nobel de Physique
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Pas un roman, mais une autobiographie, celle de Rana Ahmad, qui expose sa vie dès l'enfance en Arabie Saoudite dans une famille musulmane et jusqu'à sa fuite en Europe avant ses trente ans.
On le sait, les femmes en Arabie Saoudite particulièrement ne sont pas libres, même pas de conduire ou de prendre des décisions. Seule La soumission aux hommes de leur famille ou leur mari est la norme.
Cette histoire nous rappelle que la liberté est un bien précieux.
Un livre fort, émouvant aussi qui présente un parcours exceptionnel pour que Rana puisse vivre sa vie comme elle l'entend. Il rappelle aussi que la solidarité, le soutien de ceux qui nous aiment, nous comprennent et qui sont dans l'empathie sont autant de resssources pour faciliter nos projets, lorsqu'on n'a plus d'autre solution que de fuir son pays et ses proches.



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Un témoignage d'une violence certaine pour les femmes que nous sommes : européennes libres, dans nos têtes, de nos corps, parfois superficielles et parfois trop insouciantes, c'est ce qu'on peut se dire à la lecture de ce récit. Les contraintes que Rana Ahmad, d'origine musulmane, a vécues en Arabie Saoudite sont quasi inacceptables et inimaginables pour nous dans notre monde actuel. Toutes les violences faites aux femmes y passent : l'enfance stoppée par le port du voile et, l'obligation de porter l'abaya noire, le niqab et le tarna dès la préadolescence, l'interdiction de se déplacer sans être accompagné par un homme de sa famille, le mariage arrangé et forcé, l'impossibilité de poursuivre des études quand on est une épouse, du fait, l'impossibilité de travailler, d'être indépendante. Une vie entièrement tournée vers la religion et l'obéissance aux hommes. Il en faut du courage à Rana pour casser ce schéma et fuir avant de mourir parce qu'elle n'existe pas en tant que femme dans son pays. Bien qu'aimée par son père qui a toujours essayé de lui laisser le droit de penser, elle devra vivre la migration avant de pouvoir s'émanciper. Et au-delà des frontières, il plane encore sur elle, le poids de la tradition religieuse et de la trahison familiale. Merci à Rana de nous faire connaitre son destin et sa vie, tu es un bel exemple de force, de courage, d'intelligence et d'émancipation féminine.
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Autobiographie bouleversante d'une jeune femme née en 1985 qui a fuit l'Arabie Saoudite après avoir rejeté l'Islam et la violence de sa famille.

Tout au long du livre, on a envie de crier "Mais où sont les féministes ?!" Après des années, j'ai l'impression d'avoir lu ce genre de livres une dizaine de fois, et Rana est née en 1985 ! càd récemment ! Et malgré tout, ce sont toujours les mêmes violences qui sont faites aux femmes !

Comme le souligne très bien l'auteur dans ce livre, les femmes musulmanes portent deux fois le fardeau des hommes : l'honneur de Dieu ET l'honneur de la famille. D'où leur punition si elles "bafouent" Dieu ... ou la famille ! Ainsi, si elles sont violées ou abusées, ce sont elles les coupables car elles "salissent" la famille ...

Malgré tout, je me suis parfois demandé en lisant ce livre si ce n'était pas de la propagande, toutes les épreuves qu'elle a subies, l'auteur a-t-elle réellement vécu tout cela ? la violence de son frère et de ses ex beaux-frères, la tragédie vécue par son amie, la perte de son emploi, le récit de sa fuite ? ... cela fait beaucoup...

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Ce texte est un récit sur le courage, la liberté et la tolérance. le courage de rompre avec ses croyances, ses racines et sa famille. J'ai été profondément émue par le parcours de cette femme, par l'énergie qu'elle déploie à s'arracher des griffes de l'enfer, par sa farouche volonté de vivre et d'être libre, quitte à affronter l'abandon, la haine, la terreur, la solitude et le vide.
Je n'avais jamais lu de si près la condition des femmes au Moyen-Orient et en particulier en Arabie Saoudite, l'Islam qui les ligote toujours plus fermement chaque jour, qui les opprime, les rend anonymes et esclaves. Tout leur est interdit : le visage, le nom, la parole, le désir, la féminité. J'ai été révoltée, bouleversée, suffoquée. J'ai eu le sentiment d'être dans un chaudron fermé par un couvercle, et j'ai vécu avec Rana sa renaissance au monde, sa prise de conscience douloureuse et salvatrice.
Cette femme fait de son histoire un porte-voix : c'est un texte qui dénonce brillamment, avec beaucoup de sensibilité et d'humilité la folie dans laquelle peut faire basculer la religion, et qui rend un très bel hommage aux femmes, sans jamais verser dans le pamphlet. C'est une invitation intime à la tolérance et au courage d'être heureux.
J'ai été particulièrement émue par la simplicité de l'écriture : sans fard, intime, ça et là des images poétiques, malgré parfois un style un peu journalistique, qui n'enlève cependant rien à la puissance du témoignage. J'ai été par-dessus tout bouleversée par le père de Rana, qui l'aime inconditionnellement : la victoire de l'amour quoi qu'il arrive.
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