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EAN : 978B001CHXBQ0
A. Lemerre (30/11/-1)
3/5   1 notes
Résumé :
Recueil de poèmes daté de 1867, dédié à la sœur du poète ("Madame J. L"). Le recueil est composé de quatre parties pour un total annoncé de XVIII poèmes.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les poèmes des Jeunes Croyances sont encore empruntes de romantisme (on y trouve un hommage à Victor Hugo, à Lamartine) dans leur délicatesse mélancolique, oscillant entre évocations religieuses et gréco-romaines ("Cincinnatus") que le poète associe à sa modernité (les ouvriers, les miséreux), avec notamment l'expression d'idées républicaines ("Liberté, égalité, fraternité") à une époque où le Second Empire prospérait.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
TROISIÈME PARTIE.
I - Amours.


De tout temps mes amours furent des songes vagues ;
Je n’ai causé tout bas qu’aux nymphes, dans les bois,
Et, sur le bord des mers, ces sirènes, les vagues,
Me font seules vibrer aux accords de leur voix.

Mon âme est fiancée à l’humble solitude :
Son chaste baiser plaît à mon front sérieux ;
Je connais de profonds ombrages où l’étude
A des charmes plus doux pour l’esprit et les yeux.

Je suis l’amant rêveur des récifs et des grèves,
L’insatiable amant du grand ciel inconnu ;
Je ne retrouverai la vierge de mes rêves
Qu’en l’immortel pays d’où mon cœur est venu.

La vertu de l’amour, l’homme en a fait un crime !
Je ne veux pas aimer comme on aime ici-bas,
Et ce cœur, façonné pour un élan sublime,
Tant qu’il pourra monter ne se posera pas !

J’ai pourtant vu passer dans le vol de mes stances
De blanches visions, filles de mon désir,
Mais je n’aime d’amour que mes jeunes croyances :
Espoir dans le printemps, et foi dans l’avenir !
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Aimer-Penser…


Extrait 1

Cœur naïf ! j'avais cru pouvoir à tous les yeux
Dévoiler mes douleurs comme en face des cieux,
Et trouver pour mon âme une âme,
Une seule parmi la foule des humains,
Un inconnu qui vînt me prendre les deux mains,
Un seul amour d'homme ou de femme !

Pauvre fou ! je croyais à la sainte pitié
Qui verse doucement et longtemps l'amitié
Sur les blessures d'un cœur triste,
Et je ne savais pas, — honte ! — qu'au lieu de pleurs,
Le monde, gai toujours, donne à toutes douleurs
Un éclat de rire égoïste !

C'est bien ; — je garderai pour toi, dont je suis sûr,
Pour toi seule et pour Dieu mon malheur calme et pur
Que salirait la foule avare,
Et grand par ma douleur, et grand par mon orgueil,
Si dans des vers badins je lui cache mon deuil,
Elle me jouera sa fanfare !


p.10-11
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DEUXIÈME PARTIE.
IX - L'Ame.


Pour le Papillon et l’Âme
La Grèce avait un seul nom ;
Ô poëtes ! je proclame
Que la Grèce avait raison.

L’Âme et l’insecte ont des ailes
Pour fuir la terre et le mal ;
Ces deux Psychés ont en elles
Un introuvable idéal.

Leur inconstance suprême,
Leur course de fleur en fleur,
C’est la constance elle-même
Courant après le bonheur.

Toutes deux n’ont qu’une essence...
Dieu, l’ayant fait de sa main,
Souffla l’âme et l’existence
Au père du genre humain.

Un peu de l’haleine douce,
De l’haleine du Seigneur,
Toucha, dans l’herbe et la mousse,
La corolle d’une fleur.

Or, tout à coup, la corolle
S’est émue, et, vers les cieux,
Palpitante, elle s’envole,
Blanc papillon radieux ;

Car l’Éden parmi les branches
Des profonds pommiers tremblants,
N’ayant que des âmes blanches,
N’eut que des papillons blancs.

Mais, depuis le péché d’Ève,
Dans les clartés de l’éther
Nul papillon ne s’élève
Qu’il n’ait rampé comme un ver.

Ô mystère ! Ève et sa pomme
Rejettent loin du ciel bleu,
Dans la chrysalide et l’homme,
L'Ame, le souffle de Dieu !

6 septembre 1866.
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DEUXIÈME PARTIE.
V - Voici le frais matin...


Voici le frais matin, mais tout sommeille encore ;
Les arbres sont rêveurs dans l’immobilité,
La nuit trace au fusain des tableaux que l’aurore
Couvrira d’un pastel sublime, la clarté !

Les oiseaux ont encor la tête sous leur aile ;
L’insecte, dans la fleur, n’ouvre pas ses rideaux,
Et l’onde dit un chant si timide et si frêle
Qu’on croirait qu’elle a peur dans le lit des ruisseaux.

Le silence est partout. L’infini se recueille ;
Les pâles visions meurent avec la nuit,
Et l’homme sous son toit, la bête sous sa feuille,
Éveillés ou dormant, ne font encor nul bruit.

Tout à coup le soleil paraît. L’azur flamboie,
Et la terre au grand ciel jette son cri d’amour...
Ainsi, quand tu surgis à mes yeux pleins de joie,
Délivré de la nuit, je chante un hymne au jour !

La Garde, 20 juin 1866.
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DEUXIÈME PARTIE.
II - Le Parfum Des Pervenches. Enfantine.


Bonne Vierge, écoutez ma voix, je vous en prie !
Hier, parmi les bouquets vivants de la prairie,
Je cueillis, en tressant ma guirlande, une fleur
Dont le calice bleu n’exhalait nulle odeur.

« La pervenche, pour nous, dit ma mère chérie,
Est toujours sans parfums célestes, car Marie
Par les anges en fait dérober la senteur,
Et leurs tremblantes mains la portent à son cœur.


« Mais quand l’hiver flétrit les plantes qui frissonnent,
Pour embaumer les cieux les chérubins moissonnent
Les âmes des petits innocents comme toi. »

Vierge, ayant écouté, tout joyeux, ces paroles,
J’ai des fleurs du jardin ravagé les corolles,
Pour que tes messagers n’y trouvent plus que moi !

Nîmes, 1864.
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