Cette histoire est à la fois un roman d'aventure en terre indienne et un récit mondain d'homme blanc américain. Plusieurs allers-retours et confrontations sont faits entre ces deux mondes. L'on suit certains personnages abjects comme un certain mormon et un certain Dacotahs, mais aussi fort heureusement des hommes de devoirs et des femmes en détresse.
Tout est donc réunit pour faire un bon récit. Et ma foi, l'histoire me convient tout à fait. Il y a plusieurs mystères. La confrontation des mondes est intéressante et la quête est pleine de tension. A partir de là, quand tout est magnifié par une très belle écriture poétique alerte, je ne peux qu'aimer la nouvelle. Surtout quand le dénouement correspond à mes sentiments.
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je l'ai lu en version numérique effectivement. il est plutôt plaisant bien que écrit d'une drôle de façon. beaucoup de chapitres assez court, des personnages pas vraiment attachant...oui, j'ai voulu en savoir plus sur les indiens, en l'occurrence ceux du Dakota et j'ai eu des infos. ça m'a rappelé certains western. là on court délivrer une prisonnière blanche et on découvre mormons, indiens, demis indiens...visage pale et peaux rouge...intéressant mais sans plus. une idée fixe pour retrouver cette jeune fille...simplement un trois étoiles car j'ai quand même voulu le lire, mais un peu de mal pour la fin.
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Il y a deux siècles à peine, des peuplades appelées Sauvages, – pourquoi sauvages ?… – promenaient dans les forêts vierges du Nouveau-Monde leur libre indolence, leur liberté solitaire, leur ignorance insouciante du reste de l’univers.
La civilisation s’est abattue sur ces régions heureuses, comme une avalanche, elle a balayé devant elle les bois, leurs hôtes errants, – Indiens, buffles, gazelles ou léopards ; – elle a supprimé le désert et ses profonds mystères ; elle a tout absorbé.
Aujourd’hui on imprime et on vend des journaux là où jadis le Delaware, le Mohican ou le Huron fumait le calumet de paix ; on agiote à la Bourse là où mugissait le buffle ; on fabrique des machines à coudre là où la squaw indienne préparait le pemmican des chasseurs ; le rail-way a remplacé les pistes du Sioux sur le sentier de la guerre ; on vend de la bonneterie là où combattirent des héros.
Et peu à peu l’Homme rouge, le vrai, le maître du désert, s’est retiré, luttant d’abord, fuyant ensuite, demandant grâce enfin… – demandant, sans l’obtenir ! une dernière place sur cette terre de ses ancêtres, pour y dormir à côté de leurs vieux ossements.
Abandonnée à elle-même, Esther demeura immobile et incertaine pendant quelques secondes ; puis elle s’enfuit vers le camp avec la rapidité d’une biche effarouchée. Sentant ses jambes se dérober sous elle, elle s’arrêta un moment pour reprendre haleine, et, tout en écoutant avec terreur, se baissa pour prendre avec la main quelques gouttes d’eau dans le ruisseau.
Quand elle se releva pour fuir encore, les buissons s’ouvrirent avec fracas à côté d’elle, une forme sombre lui apparut : c’était l’Aigle-Noir des Sioux.
– Ugh ! fit la voix gutturale et contenue du sauvage.
En même temps il saisit dans ses bras rouges la jeune fille glacée d’effroi, et l’emporta comme eut fait d’une colombe l’oiseau dont il portait le nom.
– Oh ! Waltermyer ! que faire pour la sauver ? Elle est mon seul enfant, mon unique bien… Venez en aide à un pauvre père. Aidez-moi, Waltermyer ! sauvons-la et tout ce que je possède est à vous.
L’honnête trappeur étendit sa large main bronzée.
– J’irai avec vous, étranger. Voilà ma main, la main d’un homme loyal et qui n’a pas peur. Quant à l’argent ce n’est pas la peine d’en parler ; je n’ai jamais fait payer une bonne action. Kirk Waltermyer n’est pas un Indien mendiant ou un marchand de chair humaine. Quand le moment sera venu, je n’accepterai qu’une seule récompense, pauvre vieux père… une cordiale poignée de main.
- Un moment, s’il vous plaît ! Une fille blanche ?
Belle comme les fleurs du printemps, avec des cheveux blonds comme la soie qui flotte autour du maïs en automne, des yeux bleus comme le ciel, des joues comme les roses de la prairie, des lèvres rouges comme les fruits du Sumac, une voix douce comme le murmure d’un ruisseau dans le désert.
- La joie reviendra dans son cœur. Dormez. Les herbes de la forêt sont douces comme les roses des jardins de l’est où les papillons d’or et les oiseaux chanteurs boivent la rosée dans des vases de soie. Dormez – mademoiselle, et que Wahka Tanks, l’esprit de l’air, de la terre et des aïeux, vous envoie d’heureux songes. Dormez !