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Citations sur Le premier maître (5)

Cependant le soleil trembla derrière le léger voile blanc de l’horizon. Il fut long à apparaître ; il tardait à se lever, comme s’il craignait de jeter un regard sur la profonde immensité de la terre d’Anarkhaï. Puis il s’éleva un peu et filtra un rayon. Y a-t-il quelque chose de plus beau que la steppe à l’aurore? C’était comme si un immense océan d’azur se déversait puis s’immobilisait ainsi, en vague bleu pâle, s’irradiant ici et là de nuances d’un vert et d’un jaune plus sombres.
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La pluie avait commencé la veille au soir et continué toute la nuit; elle chuchotait des choses tristes, monotones, en gouttant sur le feutre de la yourte gonflée d’eau.
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Il existe ainsi des sources dans les montagnes. Un jour on trouve une nouvelle route et le sentier qui menait vers elle est oublié. Les voyageurs l’empruntent de plus en plus rarement pour y aller boire, et peu à peu, la source est envahie par la menthe et la mûre sauvage. On passe près d’elle sans l’apercevoir. Et puis, incidemment, quelqu’un s’en souvient un jour de grande chaleur, quitte la route pour aller vers elle et s’y désaltérer. L’homme vient chercher l’endroit caché, écarte les fourrés et s’exclame doucement. L’eau fraîche que depuis longtemps nul n’a troublée l’émerveille par sa quiétude et sa profondeur. Il voit dans la source le reflet de sa propre image, du soleil, du ciel, des montagnes… Et cet homme pense alors que c’est péché que de ne pas connaitre un pareil endroit, qu’il faut en parler aux camarades. Il pense ainsi et puis il oublie jusqu’à une prochaine fois.
Eh bien, dans la vie il en est parfois de même. Peut-être faut il qu’il en soit ainsi.
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L’hiver se retira dans les montagnes, tandis que le printemps amenait déjà ses hordes bleues. De la plaine dégelée et gorgée d’eau montaient vers les sommets des courants d’air chaud, portant avec eux les senteurs printanières de la terre et l’odeur du lait fraîchement tiré. Les congères se tassèrent, le dégel commença dans les montagnes ; les ruisseaux égrenèrent leur musique puis, jaillissant de leur lit, ils roulèrent en flots tumultueux, bouleversant tout sur leur passage, emplissant de leur fracas les ravins délavés. Ce fut, peut-être, le premier printemps de ma jeunesse.
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Le véhicule fonçait sur une route à peine visible, perdue dans une steppe verdoyante et vallonnée, et légèrement voilée dans le lointain d’une brume bleutée. Il émanait de la terre un parfum de neige fondue, et déjà l’on discernait dans l’air humide l’odeur nouvelle et âcre de l’absinthe d’Anarkhaï, d’un gris cendré, dont les jeunes pousses pointaient parmi les rhizomes, au pied des tiges sèches et brisées de l’année précédente. Le vent nous apportait les échos et les sonorités de ce printemps si pur, à travers les steppes infinies.
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