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EAN : 9782911412561
256 pages
Vents d'ailleurs (10/10/2008)
3.67/5   3 notes
Résumé :
On est contre, on se le dit, on se le répète.
On en parle, on s’emporte, on s’émeut, on conteste : on ne peut pas laisser faire.
On scrute l’avenir.
On se dit, alors ?
On est toujours là, on veut le débat, on se le redit, on refuse de s’installer dans l’attente.
On se dit, quoi !
On parle, on discourt, on s’indigne, on proteste.
On se dit, alors, quoi : on est écrivain, on va écrire…>Voir plus
Que lire après Il me sera difficile de venir te voirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La colère, la révolte plutôt, est là, radicale et sans demi-teinte dès la préface de Nicole Caligaris et Éric Pessan, tous deux écrivains :
«Que la police se voie imposer par le ministère des objectifs à remplir en nombre d'interpellations, que ces objectifs poussent les forces de police à pratiquer des contrôles d'identité ciblés sur certaines nationalités dont l'État d'origine autorise avec largesse les retours contraints, que ces objectifs poussent les forces de police à pratiquer des contrôles sélectifs, selon l'aspect des passants, des contrôles répétitifs dans certains quartiers et non dans d'autres, à pratiquer des interpellations massives que nous nous obstinerons à nommer "rafles", et, pour ce faire, que la police se trouve tentée de piéger la justice en abusant les magistrats afin d'obtenir les autorisations que la loi exige: il y a dix ans, nous n'envisagions pas encore sérieusement de le voir en France.
Qu'en France des étrangers se défenestrent à l'arrivée de la police, que la police se fasse accompagner par les pompiers pour prévenir l'issue tragique de ces paniques, toute cette farce épouvantable, cela non plus nous n'aurions pas pensé le voir».
Treize "binômes" (oh le vilain mot !) d'écrivains français et étrangers ont été constitués pour donner ces «correspondances littéraires sur la conséquence de la politique française d'immigration».
D'expériences en réflexions, de souvenirs personnels en «dialogue Nord-Sud» (Arno Bertina), chacun des auteurs (on ne les citera pas tous, ils sont vingt-six, comme autant de lettres de l'alphabet... français) évoque à sa façon singulière l'étrangeté de l'Autre (le texte d'Éric Pessan est remarquable tandis que Gustave Akakpo écrit : «C'est vrai, sous tous les cieux, l'autre a toujours fait peur» et que Jean-Luc Raharimana voit dans le silence un «outil de répression»), la différence, le français n'étant pas la langue de tous et imposant son poids culturel et historique à ceux qui l'écrivent quand leur langue maternelle est autre (Driss Jaydane). Bien des phrases de ce livre seraient à citer ; on pourra, faute de disposer de la place nécessaire, finir, sinon conclure, sur cette interrogation de Aristide Tarnagda : «Devons-nous continuer à être français, américains, burkinabè, ivoiriens, riches, pauvres, étrangers ?»

Chronique parue dans "Encres de Loire" n° 46 page 39, hiver 2008-2009

Lien : http://www.paysdelaloire.fr/..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Vous ai-je dit que nous existons ?
Hors de l'imaginaire.
Quand nos dirigeants font croire que le tourisme est source d'investissement, de progrès, d'ouverture, ne les croyez pas, ils veulent nous emprisonner dans nos frontières, frontières de l'imagination, frontières de la fiction. Ainsi asseoir leur corruption. Paravent. Carte postale. Nos pays bien trop beaux, toujours trop exotiques, territoires de vos fantasmes et de vos rêves (je dis vous, je vous dis vous, j'ai honte de ce vous qui vous gomme vous être unique et vous bascule dans une foule censée vous appartenant, je me dis nous, honte de ce nous accusateur et qui vous exclut, qui m'éloigne de vous, me versant parmi d'autres gens censés me ressembler, victimes), nos pays à découvrir encore, explorer, visiter, nos pays ravagés pourtant, l'exploitation sauvage, feux de brousse, la déforestation, la pollution, les plastiques qui partout se posent et se déposent, un autre ciel, des couleurs différentes.

Raharimanana
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Toute mobilité n'a plus ni parcours, ni lieu
Ni énigme, elle se heurte
Aux mots armés pour nuire
A la parole qui clos le monde et le rêve : peur, peur,
Et encore peur, scandait le Choeur
Lui, l'étranger devenu "étrange"
Ne cesse de courir au bout de la corde
Parcourir sa solitude.
Peur, peur scande le choeur
Accompagnant la horde et la corde

[Mourad Djebel]
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Moi je ne sais pas vraiment ce qu'est l'identité humaine. Je crois qu'elle change, fluctue et que c'est heureux. C'est parce que l'autre est une différence que je peux le reconnaître. J'ai besoin du multiple, de l'ailleurs, de l'incertitude pour me situer. J'ai besoin de me déplacer, même sans bouger, pour tenir debout. La seule arme dont je dispose est la faculté de rester attentif, ouvert, pour demeurer moi-même un lieu de passage. Et cette capacité, ce besoin d'ouverture, je ne le reconnais pas seulement dans l'humanité : c'est le premier vecteur du vivant.

Patrick Chatelier
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