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Samuel Sfez (Traducteur)
EAN : 9782290361726
192 pages
J'ai lu (02/02/2022)
4.05/5   263 notes
Résumé :
Enaiat ne connaît pas son âge, mais à dix ou onze ans, il sait déjà qu'il est condamné à mort. Car il est né hazara, une ethnie afghane haïe autant par les Pachtounes que par les talibans. Pour le protéger, sa mère l'abandonne de l'autre côté de la frontière, au Pakistan. Commence alors pour ce bonhomme "pas plus haut qu'une chèvre" un périple de cinq ans pour rejoindre l'Italie en passant par l'Iran, la Turquie et la Grèce. Dans ce récit vibrant d'espoir, il nous r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
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Emouvant et plein de vie !

Pour éviter à son petit garçon de dix ans d'être pris comme esclave en remboursement d'une prétendue dette familiale, sa maman, désespérée, l'abandonne sans un mot à la frontière pakistanaise.

Commence alors le long et dangereux périple de cet enfant afghan vers Londres via le Pakistan, l'Iran, la Turquie, la Grèce et l'Italie où, finalement, Enaiat choisit de se poser.

Cinq ans de migration où, pour un bol de soupe ou un sol pour dormir, Enaiat sera tour à tour plongeur dans un boui-boui, vendeur à la sauvette, livreur de thé, tailleur de pierre et même maçon sur le chantier des Jeux olympiques d'Athènes en 2004 !

Cette vie rude et sauvage lui éveille les sens, lui permet de saisir le danger, de se recroqueviller sous les coups et de se faire encore plus petit. de façon spontanée, il se lie avec d'autres enfants afghans jetés sur les routes et apprend l'art de la débrouille et les ficelles de la clandestinité. Violence de police, refoulement, cupidité des "trafiquants d'hommes", rien n'entame l'espoir d'une vie meilleure pour cet enfant qui refuse durant tout le voyage de penser à sa mère et à sa fratrie restées au pays, tout absorbé par la nécessité de sauver sa peau et de "se sentir bien avec lui-même".

Des jours et des nuits d'épuisement, de froid, de faim dans les montagnes turques au confinement dans le double-fond d'un camion pour passer la frontière jusqu'au canot pneumatique qui le jettera sur une plage grecque, Enaiat affronte tous les dangers avec bravoure et détermination.

Plusieurs fois, il rencontre des personnes généreuses et bienveillantes qui lui permettent de poursuivre sa longue route vers l'inconnu. Finalement, il retrouvera à Turin l'un de ses amis d'enfance, sera pris en charge par une famille d'accueil et obtiendra le statut de réfugié politique.

Cette histoire vraie est écrite par Fabio Geda à qui Enaiat s'est confié. La vision de la vie à travers les yeux d'un enfant donne une énergie magique à ce récit effrayant. Il s'agit bien d'un drame mais sans apitoiement. Il y a même souvent de l'ironie, de la naïveté, de l'émerveillement mais jamais d'amertume.

Il y a même un petit miracle à la fin...
Et la vie continue.



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Un titre un peu intrigant, des critiques élogieuses sur Babelio, voulant faire découvrir l'univers des "migrants" à mon fils ado, j'ai suivi les conseils de mes amis babéliotes.
Bien m'en a pris, sur 4 personnes à l'avoir lu dans mon entourage, nous sommes 3 à avoir été conquis, dont le fameux ado !!!
J'avour néanmoins avoir été très surprise par le ton de ce témoignage, auquel je ne m'attendais pas. Etant donné le parcours de vie de ce jeune afghan Enaiatollah, j'anticipais des scènes un peu "gores", un ton tragique, un peu moralisateur, larmoyant, j'imaginais que le journaliste souhaiterait faire "dans le sensationnel", et en fait... pas du tout ! le ton est simple, la résilience de l'enfance est partout diffuse dans les pages, qui débordent d'optimisme, de reconnaissance. Les événements tragiques sont là, les difficultés, les drames, et pourtant c'est toujours un verre plein que le jeune garçon semble voir là on nous, occidentaux "nantis" et sécures aurions vu une petite goutte d'eau résiduelle... Quelle leçon de vie, de courage, de foi dans la vie, dans l'humanité !
Quiconque aura lu ce témoignage ne pourra que modifier sa compréhension, sa perception du terme hélas trop connoté de "migrant".
A mettres dans toutes les mains ou presque, l'écriture est directe, facile à lire (logique, puisque qu'elle est sensée reprendre les dires d'une tout jeune homme qui n'a pas eu la chance d'aller à l'école), mais le sens est profond et questionnant.
Lisez, lisez cet hymne à la tolérance, à l'humanité, la solidarité, à la culture !!!
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Offert par ma fille pour mon anniversaire, elle avait le titre sympa....
Ce livre est un témoignage, le récit du périple entre l'Afghanistan et l'Italie d'un gamin de 10 ans au début du voyage (15 à la fin).... Livre court, facile d'accès, pas larmoyant pour un sou. Parfois ironique, parfois poétique, parfois douloureux. A chaque page on sent le gamin heureux d'être là, d'heureux des chances croisées (la dame en Grèce, le jeune homme à Venise...) même s'il rappelle les difficultés, les violences subies.
.
Finalement ce sont les premières pages et les dernières lignes qui m'ont le plus marquée.
Les premières pages : une mère, veuve, fait le voyage de l'Afghanistan vers le Pakistan, emmenant son fils de 10 ans. Etant de l'ethnie hazara, ils sont particulièrement visés, maltraités par les talibans. La mère va laisser son fils seul pour retourner en Afghanistan (elle a d'autres enfants à charge). Leur vie est telle qu'elle préfère abandonner son fils seul dans un autre pays pour qu'il ait une petite chance d'avoir une vie meilleure plutôt que de le garder auprès d'elle.... J'ai trouvé cela immensément triste....
.
Un livre idéal pour les jeunes de l'âge concerné (10-15 ans), : le texte étant facile d'accès, court, pas de scène gore ou trop violente (à titre d'exemple,les risques d'agression sexuelle sont abordés mais non détaillés). Ca peut être un bon point de départ pour discuter, expliquer....
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Cette histoire nous éclaire sur ce que peut être le parcours d'un "clandestin",des risques énormes pris par ce jeune afghan. D'une manière sobre, Enaiat raconte et Fabio note.
Très instructif, même si le récit est répétitif et que l'on devine des "blancs" dû à l'un ou à l'autre.
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Vérification faite... il n'y a pas de crocodiles dans la mer. Elle grouille toutefois de menaces non moins périlleuses pour Enaiatollah, enfant clandestin fuyant seul son Afghanistan natal pour chercher asile en Europe. Prédateurs mais aussi rencontres bienveillantes feront de son voyage une ahurissante et véridique odyssée de cinq longues années à travers le Pakistan, l'Iran, la Turquie puis la Grèce.

Finalement réfugié en Italie, Enaiat a voulu témoigner de ce qu'il a vécu et s'est confié à Fabio Geda. D'une plume sobre, et sans misérabilisme inopportun, l'écrivain turinois a retranscrit ces aventures avec le recul et la détermination ironique de son jeune interlocuteur, miraculeux rescapé de ce périple inhumain.

Un texte tout simple pour une histoire hors normes.



Lien : HTTP://MINIMALYKS.TUMBLR.COM/
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Il faut toujours avoir un désir devant soi, comme une carotte devant un âne, parce que c'est en essayant de satisfaire ses désirs qu'on trouve la force de se relever.
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Quand on est petit, qu’est-ce qu’on connaît du monde ? Ecouter et croire, c’était la même chose. Je croyais tout ce qu’on me racontait. (p 53)
Oui, il m’arrive de regarder à l’intérieur de moi-même. (p 79)
Un jour, j’ai lu que le choix d’émigrer naît du besoin de respirer. C’est vrai. L’espoir d’une vie meilleure est plus fort que tout autre sentiment. Par exemple, ma mère a décidé qu’il valait mieux me savoir en danger loin d’elle mais en route vers un futur différent que me savoir en danger près d’elle, dans la boue et dans la peur pour toujours. (p 83)
La dame est importante pour ce qu’elle a fait. Peu importe son nom. Peu importe comment était sa maison. Elle est n’importe qui. – Dans quel sens, n’importe qui ? – N’importe qui qui se comporte comme ça. (p 140)
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[...] il faut toujours avoir un désir devant soi,comme une carotte devant un âne, parce que c'est en essayant de satisfaire ses désirs qu'on trouve la force de se relever, il faut toujours avoir un rêve au-dessus de la tête, quel qu'il soit, alors, la vie vaudra la peine d'être vécue [...]
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Comment on fait pour changer de vie comme ça, Enaiat ? Juste un au revoir.

On le fait, c'est tout, Fabio.
Un jour, j'ai lu que le choix d'émigrer naît du besoin de respirer.
C'est vrai. L'espoir d'une vie meilleure est plus fort que tout autre sentiment. Par exemple, ma mère a décidé qu'il valait mieux me savoir en danger loin d'elle mais en route vers un futur différent que me savoir en danger près d'elle, dans la boue et dans la peur pour toujours.
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Nous avons ouvert la boîte en carton. Elle contenait le canot - dégonflé bien sûr -, les rames, la pompe, du scotch ? - et des gilets de sauvetage. Un kit parfait. L'Ikea des clandestins. Des instructions et tout.

pp. 118-119
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